WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les stratégies de défense en matière d'OPA

( Télécharger le fichier original )
par Olivier de MAISON ROUGE
Université Clermont 1 - DEA de Droit des Affaires 2001
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

§.1 La stratégie du chevalier blanc

126. - La technique consiste à se faire racheter par un allié. En effet, dans le but de sauvegarder l'intérêt social face à un raider opiniâtre, la société cible préfèrera se faire absorber par un allié.

La société cible part alors en quête d'un « chevalier blanc » (white knight pour les Anglo-saxons) qui acceptera de faire une surenchère amicale « amicale », c'est-à-dire avec l'accord des dirigeants de la société cible qui s'empressera de recommander cette nouvelle offre aux actionnaires. Leurs recommandations sont bien souvent suivies d'effet en la matière d'autant plus que les actionnaires ne vont pas rechigner face à une proposition financièrement plus conséquente.

127. - Le chevalier blanc réalise en réalité une contre-OPA amicale sur la société cible. Il doit donc se plier à la procédure initiée par les autorités boursières.

La conséquence pour la société cible est d'échapper à la prise de contrôle par un ennemi. Toutefois, il s'opère bien un changement de contrôle au profit de la société amie.

La stratégie du chevalier blanc ne peut donc constituer un moyen de défense efficace car la société ne conserve plus son autonomie, se voyant « filialisée » par une société tierce, certes « amie ».

En outre, la société cible doit également se méfier du chevalier blanc qui, si ses intentions sont en réalité hostiles, peut se révéler être un « chevalier noir ». De la sorte, la société cible serait bien victime d'une OPA, s'étant livrée pieds et poings liés, non pas à l'initiateur premier de l'offre mais à celui censé lui venir en aide. Le temps de la chevalerie, dans le monde des affaires, est loin.

128. - Dans le même ordre d'esprit, à savoir la perte de son indépendance comme issue de secours, il est possible à la société cible de tenter d'opérer sa propre acquisition par ses salariés. La technique, si elle est envisageable, reste purement théorique.

Dans une telle hypothèse, les salariés constituent une société holding afin de lancer une OPA sur les titres de la société cible cotés en Bourse qui deviendrait sa filiale.

Ce moyen ne semble pas évident à mettre en oeuvre en raison des contraintes de temps imparties par l'OPA. Le cas ne s'est d'ailleurs jamais rencontré.

129. - Enfin, il existe une dernière manoeuvre défensive qui, pour avoir déjà été appliquée, a été mentionnée par CARREAU et MARTIN58(*).

En effet, la société peut encore persuader « discrètement des « groupes amis » de se porter acquéreurs de ses titres sur le marché à un cours légèrement supérieur au prix stipulé dans l'OPA « hostile ». Ce faisant, les actionnaires existant de la cible seront peu tentés d'apporter les titres à l'OPA tandis que l'initiateur, s'il veut poursuivre son offensive, se trouvera dans l'obligation de surenchérir ».

Ce moyen de défense a ainsi été pratiqué par la Navigation Mixte contre l'OPA lancée par Paribas à l'automne 1989.

130. - Dans tous ces cas de figure, la société cible ne trouvera qu'un avantage relatif. Elle perd son autonomie et la solution n'est pas toujours véritablement conforme à son intérêt social même si ce principe sert alors de référence.

De surcroît, elle encourt le risque de se voir accusée d'action de concert avec son allié.

Enfin, il lui faut trouver des alliés prêts à engager des fonds conséquents dans le rachat d'une société amie. Ces alliés devront à leur tour justifier leur participation devant leurs actionnaires. Il est plus que probable que nombre de ces alliés deviendront des « chevaliers noirs ».

* 58 CARREAU D. et MARTIN J.-Y., op. cit.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery