Deuxième partie : présentation du champ
de l'étude
Chapitre 3 : présentation de la commune de
Fatick
3.1. Caractéristiques physiques.
La commune de Fatick, capitale régionale et
départementale est située à l'intersection de la route
nationale N°1 et de la route départementale N°61.Elle se situe
à 42 km de Kaolack, à 62 km de Mbour, à 82 km de Gossas et
de Guinguinéo et à 25 km de Foundiougne. La région occupe
donc une position centrale et stratégique dont le développement
influe sur les trois régions centrales de Kaolack, Diourbel et
Thiès.
Fatick est limité au nord par la communauté rurale
de Niakhar, au Sud et à l'Ouest par la communauté rurale de
Diouroup et à l'Est par le bras de mer ; le sine.
D'une superficie de 7935 km2, avec une population
respectivement de 639100 et 692700 habitants en 2001 et en 2004, la ville est
bâtie sur les bords du sine qui, à l'origine a été
déterminant dans la définition de ses fonctions. Avec les
années de sécheresse, le sine rejoint le Saloum au niveau de
Foundiougne après de nombreuses sinuosités, se présente
aujourd'hui comme une vallée asséchée ou viennent
s'accumuler chaque année les eaux de pluie.
Cette situation géographique constitue une contrainte
physique à l'évolution spatiale de la ville dont le site originel
est entouré de zones inondables.
A l'intérieur de la ville, avec l'urbanisation progressive
et la sécheresse, la plupart des zones marécageuses a tendance
à dissiper.
Cependant certains endroits dans le Peulgha, le Darel et le
Loganém, demeurent toujours des zones de prédilection des eaux
stagnantes.
Par ailleurs, les tannes (sols nus salés) occupant une
grande partie dans la ville, constituent aussi un facteur limitant à
l'urbanisation et à l'agriculture.
Au nord de la route nationale, l'urbanisation s'est faite autour
des services des eaux et forêts et des travaux publics avec la mise en
pace du sous quartier `'Saigon».
En effet, l'intégration de Poukhoum comme quartier de la
commune ouvre également des perspectives d'extension.
3.2. Historique et organisation de la commune
3.2.1. Aspects historiques
L'histoire de Fatick se confond avec celle du royaume du sine
dont Diakhao, situé à 15 km, était la capitale .Le
peuplement de la contrée par les sérères venus du Fouta
Toro remonterait au 12éme et 13éme siècle, et serait
antérieur à l'envahissement de la zone au 16éme
siècle par les guerriers Mandingues venus du Gabou, dans l'actuelle
Guinée Bisseau.
Fatick est lié au mythe de Val Pal NDIAYE .Ce dernier
venu du Diolof s'installa à un lieu dénommé « Jugamen
» sur la rive droite du fleuve sine. Contemporain du Bour sine Wagane A
MASSA, ce dernier lui accorda un droit de fait sur les terres d'une partie de
l'actuelle commune de Fatick. Le village d'origine a été
brûlé en 1859 par Pinet LAPRADE après la défaite du
Bour.
La région a joué un rôle important dans la
vie du royaume du sine .En effet, elle sera la résidence du Diaraf
Thiagoune NDIAYE, commandant la zone allant de Fatick à Palmarin.
Fatick a aussi été le lieu sacré du culte
de Mindiss47 qui se déroulait régulièrement en
présence du Bour sine, ce jusqu'à la conquête
française de 1859.C'est à cette date, à la suite des
combats du 25 mai sur l'actuel site du marché centre, que l'emprise
française sur le royaume fut effective .Alors, la localité de
Fatick fut cédée en pleine souveraineté à la France
en 1888.
L'intérêt de Fatick aux yeux de l'administration
coloniale résidait dans le fait que la région était une
position stratégique .En effet, ,la position géographique
idéale en faisant un port sur le bras de mer ;le sine ,constituant aussi
une porte d'entrée pour la France dans le royaume ,pour y asseoir
solidement sa domination tant sur le plan économique, socio -politico
culturel, administratif...C'est donc à partir de 1888 que
l'escale de Fatick commença à s'organiser comme un
véritable centre dont le développement s'appuyait sur la
production d'arachide avec la présence de quartier Maisons de fleuve.
47 Ancêtre totémique et mythique de la
région de Fatick
A cette période, l'Escale comptait environ 1608
habitants répartis des trois quartiers `'indigènes»
(ndiaye-ndiaye, Loganém, Ndouck) et dans le quartier commercial
appelé Escale. Les maisons commerciales tenues pour l'essentiel par des
Européens, n'étaient que des succursales des comptoirs de
Foundiougne .Le commerce qui a contribué à la promotion des
divers métiers (manutention des arachides, commerce de détails,
artisanat), traitant déjà trois à quatre mille tonnes
d'arachides évacuées vers Niam Diarokh à l'embouchure du
Saloum.
En 1891, la signature du traité de protectorat entre le
Bour sine ;Macké Ndiaye et la France et le transfert du poste du
commandant français de Niakhar à Fatick en 1898, ont
été des étapes décisives dans la promotion des
fonctions administratives, politique et économiques de la cité de
Fatick. Alors, fut construite la résidence du commandant
français.
Le rapprochement de l'autorité coloniale en vue de la
protection des négociants des européens, et la position de
l'escale sur le fleuve ont largement contribué au développement
de la ville. C'est ainsi qu'une esquisse d'urbanisation et de modernisation fut
lancée avec :
-l'ouverture en 1903 d'un bureau de poste ;
-l'ouverture d'une école primaire
élémentaire en 1908 ;
-la création d'un dispensaire ;
La création d'un dispensaire de l'enceinte de la
résidence du commandant ; -la création en 1911 d'un premier
lotissement.
Puis, successivement, des mesures législatives et
juridico-politiques vont marquer l'évolution de l'organisation et le
mode de gestion de la ville.
-l'arrêté du 31 décembre 1917 du
gouvernement général de l'AOF créant la commune mixte de
Fatick en même temps que Foundiougne, Kaolack et Gossas. Ce statut est
maintenu jusqu'en 1957.
-le décret du 17 Août 1957 érigea Fatick en
commune de moyen exercice.
-la ville accède au statut de commerce de plein exercice
en Février 1960 avec l'élection d'un conseil municipal au
suffrage universel.
-en1984, avec la création de région et
l'élection de la ville en chef lieu de région, Fatick devient
commune à statut spécial à l'instar des autres capitales
régionales du pays ;
- à partir de 1990, la commune retrouve le statut de droit
commun avec la suppression du statut spécial.
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