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Analyse des facteurs de blocage de l'introduction des langues nationales dans le système éducatif formel au Sénégal: analyse de la perception des acteurs socioéducatifs de la commune de Fatick

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par Pape Samba Gueye
Université Gaston Berger de Saint-Louis Sénégal - Master 2 2010
  

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4.2. Synthèse générale des résultats collectés

Cette partie constitue le moment de faire le point sur les données du terrain afin de procéder à leur analyse et interprétation sociologiques pour visibiliser le fait étudié. Ainsi, dans le cadre de notre étude il nous est important de recourir à l'herméneutique des acquis empiriques dans le but de décoder les sens caché du fait.

Notre observation s'est faite au niveau des acteurs socio-éducatifs (inspecteurs, enseignants, syndicalistes, parents d'élèves, élus locaux ...) de la commune de Fatick. En effet, ces derniers, témoins des temps forts du système éducatif, sont mieux placés à discourir sur le comportement lié aux politiques de non ou d'introduction des langues nationales dans l'enseignement élémentaire formel. Pour ce faire donc, leurs réponses seront de haute facture en ce qui concerne leur analyse et interprétation.

En effet, les résultats obtenus sont divers et variés. Nous pouvons même dire qu'ils sont d'ordre structurel dans la mesure où les blocages notés s'inscrivent dans une transversalité ; c'est-à-dire un blocage est susceptible d'être repéré dans un ou d'autres facteurs de blocage énoncés dans nos hypothèses .Ce qui nous a permis dans le cadre de l'analyse de contenue de les interpréter sous forme de thèmes.

4.2.1. De l'insuccès des classes expérimentales

Mises en application en 2002(après les conclusions des EGEF de 1981), les « classes expérimentales » sont des classes bilingues consistant à l'enseignement du français et des certaines LN d'un territoire donné. Les classes expérimentales étaient reparties dans tous les départements du pays dont l'objectif consistait, entre autres, à converger vers la formalisation de l'introduction des LN dans l'enseignement élémentaire.

Selon le schéma directeur de la DPLN sur l'expérimentation des LN dans l'enseignement élémentaire, cent cinquante cinq (155) classes dans les onze régions du Sénégal.55Il prévoyait également l'introduction des cent cinquante cinq (155) tous les deux (2) ans. Officiellement, le nombre de sites d'expérimentation fonctionnels n'est pas connu. Mais selon un rapport de

55 Période des onze régions au Sénégal

la Banque mondiale, il devrait y avoir quatre cent soixante cinq(465) classes la rentrée 2006, alors que la première cohorte devrait entre en fin de cycle primaire en juin 2008.56

En effet, elles étaient au nombre de 15 dans le département de Fatick, (01 classe en wolof, 01 classe en mandingue ,02 classes en puular et 11 classes en sérère). Les facteurs bloquants étaient d'ordre divers.

De la gestion politique jusqu'aux mesures d'accompagnement didactique, via la carence communicationnelle au niveau des populations (parents d'élève), receveuses du projet, les freins ont été transversalement notoires.

Cependant, souligner ou décrire les contraintes concernant le dynamisme que devraient connaître ces classes expérimentales, point de départ pour l'introduction et la formalisation des LN à l'école , constitue en amont le décodage ou l'analyse des facteurs de blocages notés à ce niveau. Ces dites classes expérimentales mises en oeuvre pour une nouvelle relance du projet d'introduction des LN dans le primaire, ont constitué un autre moment de banqueroute.

En ce sens, notons la confession d'un de nos enquêtés, un inspecteur de l'éducation chargé des classes bilingues : « là aussi c'est une expérience qui rapidement, a été pratiquement abandonnée même si, dans quelques zones des gens ont eu tant bien que mal à le faire. Elle n'est plus ce qu'elle devrait être. Nous par exemple à Fatick, nous avons pratiquement abandonné cette année, nous avions cinq classes dans cinq villages différents qui fonctionnaient jusqu'à l'année passée mais, en raison de plusieurs difficultés nous avons été amenés à les laisser tomber. Maintenant c'est fini, on a arrêté» (P.FAYE, commune de Fatick, avril 2010.) En d'autres termes, l'expérience de ces classes qui se devaient d'accompagner et de favoriser l'introduction formelle des LN dans le SEF, a été bloquée, entre autres, par un manque de suivi politico- technique voire sociopolitique.

En effet, ces propos de notre répondant signalent tout simplement l'insuccès du programme d'expérimentation navigué pendant huit années (2002-2010) dont l'objectif final était l'introduction des LN dans l'enseignement élémentaire formel.

Sous ce rapport, il est lieu de signaler que les motifs d'un tel échec sont à rechercher dans plusieurs cadres dont les paragraphes suivants permettront de mettre en exergue.

56Yéro DIA Abdoulaye BOUSSO et ali, l'introduction Programme de subventions ROCARE pour la recherche en éducation, l'introduction des langues nationales dans le système éducatif formel : entre medium de communication et outils d'apprentissage scolaires, éduction 2008, p37.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille