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L'éthique face aux valeurs culturelles et le sous-développement dans la gouvernance publique. "Cas d'Haiti"

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par Claude THOMAS
Université de Nantes - Master en droit et sciences politiques 2011
  

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Section 2 Les prises de décisions au niveau des trois pouvoirs

Selon la constitution de la république d'Haïti, l'Etat qui dirige la nation possède trois pouvoirs de décision : le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire.

Pour que la société arrive à bien fonctionner, il faut que les actions qui sont menées soient en interrelation les unes avec les autres. Ce qui permet de suivre des objectifs communs pour le bien être de la population. Le plus grand problème qui empêche la société haïtienne de bien fonctionner est le manque de leadership qui existe au niveau des responsables publics. Il n'y a pas un véritable respect de la hiérarchie du coté des trois pouvoirs.

Ce manque de leadership fait que les décisions peuvent venir d'en haut et d'en bas de l'échelle. Comme les décisions ne sont pas en ligne droite, il y a sans doute un problème éthique qui existe. Voilà pourquoi avant d'aller plus loin nous posons cette question : comment peut-on être éthique quand on ne respecte pas la hiérarchie des choses ?

Voyons ce que dit la législation haïtienne sur le fonctionnement et les fondements des trois pouvoirs. Ensuite nous ferons un point sur les liens entre l`évolution de ces structures et l'éthique.

Le pouvoir exécutif

Le pouvoir exécutif est exercé par le Président de la République qui est le chef de l'Etat, le gouvernement ayant à sa tête un Premier Ministre. Mais, c'est le Président qui a le droit de choisir le premier ministre parmi les membres du parti ayant la majorité au parlement. Il y a là un problème d'éthique, si le Président est membre du parti majoritaire au parlement, certainement le premier ministre choisi n'aura pas trop grande difficulté à être accepté. La question qui se pose maintenant aux parlementaires est comment juger les volontés du pouvoir exécutif, (composé de la présidence et du

gouvernement tous membres du même parti ou regroupement politique que la majorité des parlementaires) ?

A noter que pour les prises de décisions sur le fonctionnement de la fonction publique, une loi a été votée lors de la présidence de Jean Claude Duvalier, par la Chambre législative, à Port-au-Prince, le 19 septembre 1982, an 179e de l'Indépendance.

Aussi, en ce qui concerne le renouvellement des postes ; pour le président de la république, des élections sont nécessaires pour le renouvellement du président de la république le 7 février suivant la date des élections. Aujourd'hui, profitant la situation de crise actuelle qui règne dans le pays, les élections tardent à venir et l'exécutif préfère travailler sur des plans de durée plus longue que celle prévue par la constitution. A ce stade, il y a un vrai problème de crédibilité et de comportement des individus qui prennent des décisions pour le reste de la nation. Ce qui fait que l'éthique dans ce cas est devenue très primordiale.

Par exemple, au cours du mois d'avril 2010, un projet de loi vient d'être voté pour la création d'une "Commission, Intérimaire pour la reconstruction d'Haïti" entre des haïtiens (au pouvoir) et des étrangers, alors que le mandat de l'exécutif prendra fin le 7 février 2011. Maintenant la question qui se pose est : quand les actions de cette commission dépassent le délai de la fin du mandat de l'exécutif, et que les membres du pouvoir exécutif feront encore partie de la commission, quelle sera la responsabilité du nouveau gouvernement dans les démarches de reconstruction du pays ? Dans cette phase le problème de l'éthique se pose à deux niveaux : quelle est la vraie volonté de l'exécutif ? Comment créer et mettre en place une commission en face des trois pouvoirs dans la reconstruction du pays ?

Selon l'article 134.3 de la constitution, le Président de la République ne peut bénéficier de prolongation de mandat. Il ne peut assumer un nouveau mandat, qu'après un intervalle de cinq (5) ans. En aucun cas, il ne peut briguer un troisième mandat. Sachant que le président actuel est en phase de terminer son deuxième mandat,

pourquoi une loi pour le prolongement des actions de l'exécutif ? A cette étape il apparaît un problème d'éthique et de personnalité dans les prises de décisions.

Tout ceci, bien qu'avant d'entrer en fonction, et selon l'article 135.1: le Président de la République prête devant l'Assemblée Nationale le serment suivant: "Je jure, devant Dieu et devant la Nation, d'observer fidèlement la Constitution et les lois de la République, de respecter et de faire respecter les droits du peuple haïtien, de travailler à la grandeur de la Patrie, de maintenir l'indépendance nationale et l'intégrité du territoire".

Il y a un problème d'éthique des décisions par rapport à ce qui est établi dans les lois, les règles et les principes. Voilà pourquoi il faut toujours des actions correctives pour régler un processus. Les décisions sont prises par ci et par là, sans qu'il n'y ait un véritable suivi postérieur à ces décisions. Quand une décision n'est pas suivie, un système ne pourra jamais donner satisfaction aux individus de la population. Une situation qui va créer à la longue une méfiance dans les informations de l'exécutif. Méfiance en ce sens sera équivaudra à perte de confiance.

Le pouvoir législatif

Il est exercé par deux chambres représentatives. Un député est élu par chaque collectivité municipale et un sénat qui rassemble trois sénateurs par département. Ces deux chambres forment automatiquement l'assemblée nationale de la république. Le rôle de la chambre des députés est de contrôler les actions de l'Exécutif, générer des propositions de lois, voter les lois qui serviront au bien être de la population.

Selon l'article 60 de la constitution, « chaque pouvoir est indépendant des deux (2) autres dans ses attributions qu'il exerce séparément ». Comment est ce que la population se doute toujours que l'exécutif participe ou anticipe aux décisions des membres du corps législatif. Là il semble qu'il y a un problème éthique grave.

Au niveau du pouvoir législatif, le problème éthique se pose surtout pendant les séances de travail sur le vote d'une loi, d'un décret de loi, etc., les membres montrent toujours des différences entre les uns et les autres. La cause, l'interprétation des textes de lois selon la volonté de chacun. Pourquoi ?

a) Il y a effectivement un problème d'interprétation des textes écrits en français. Vu que les membres du corps législatif n'ont pas le même niveau de compréhension de la langue.

Voila pourquoi il est important : soit que la constitution soit traduite dans les deux langues officielles du pays, soit qu'il y existe d'autres critères pour qu'un candidat puisse se présenter à une élection.

b) Il y a aussi un problème d'éthique de la part des membres du corps législatif. Comme c'est le cas dans plusieurs autres pays, une grande majorité des députés et sénateurs font partie de la même structure politique que les dirigeants de pouvoir exécutif.

Résultat : partisannerie avec les idées de l'exécutif, affiliation dans les décisions, corruption pour faciliter des associations, manque de cohésion dans les décisions, indépendance de certains membres de l'exécutif.

c) Le plus grand et grave problème est le respect de la personne en tant que responsable public. Du fait que certains d'entre eux viennent directement de la classe la plus pauvre de la société, cette catégorie à toujours tendance à se pencher vers celui qui peut offrir des récompenses pour leurs votes pour ou contre. D'autres n'ont jamais eu la chance d'être responsable a un tel niveau, ils profitent de ce fait pour se faire passer pour meilleur, quelle que soit la décision qu'il faut prendre.

Le pouvoir judiciaire

Prévu par l'article 173 de la constitution, le pouvoir judiciaire est exercé par une cour de cassation, les cours d'appel, les tribunaux de première instance, les tribunaux de paix et les tribunaux spéciaux dont le nombre, la composition, l'organisation, le fonctionnement et la juridiction sont fixés par la loi. A ce niveau le respect des principes

organisationnels est de plus en plus mis en application. Ce qui veut dire clairement que chacun accepte et est à sa place pour accomplir sa tache. Le problème réside surtout dans l'accomplissement des taches.

Du fait que chacun est à sa place personne ne veut en aucun cas dire qu'il respecte les codes de conduites associés à ses responsabilités. Par exemple, après le jugement d'un prisonnier, un juge peut décider de demander sa libération, suivant le statut de ce dernier, le commissaire du gouvernement pour des raisons personnelles ou politiques peut demander de ne pas temporairement exécuter l'ordre du juge.

Pour ce qui a trait à ce troisième pouvoir, une forte mainmise du pouvoir exécutif existe. Vu que les nominations et les installations en poste des juges sont faites selon les volontés politiques et institutionnelles du pouvoir exécutif. Article 174 : Les juges de la Cour de Cassation et des Cours d'Appel sont nommés pour dix (10) ans. Ceux des tribunaux de première instance le sont pour sept (7) ans. Leur mandat commence à courir à compter de leur prestation de serment.

Aussi il y a une forte pression du pouvoir législatif, car ce dernier participe activement, selon la constitution, au choix et à la nomination des juges. Article 175 : Les juges de la Cour de Cassation sont nommés par le Président de la République sur une liste de trois (3) personnes par siège soumise par le Sénat. Ceux des cours d'appel et des tribunaux de première instance le sont sur une liste soumise par l'Assemblée départementale concernée; les juges de paix sur une liste préparée par les Assemblées communales.

De ce fait, il y aura toujours des problèmes d'éthique dans la mesure où la nomination des juges exige qu'ils aient toujours une redevance envers l'exécutif et le législatif. L'élection des juges peut elle permettre de résoudre le problème d'éthique dans les décisions qui doivent être prises au niveau du pouvoir judiciaire haïtien ?

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote