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L'éthique face aux valeurs culturelles et le sous-développement dans la gouvernance publique. "Cas d'Haiti"

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par Claude THOMAS
Université de Nantes - Master en droit et sciences politiques 2011
  

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CHAPITRE III : Propositions et recommandations

Les actions de réforme éthique à mener à court, à moyen et à long terme, ne peuvent être envisagées en l'absence d'une représentation claire des nouveaux défis auxquels notre pays est confronté. Après le séisme de janvier 2010, les besoins de la population, les priorités du gouvernement et les actions quotidiennes sont différents. Maintenant il faut prendre les bonnes dispositions pour profiter d'une intégration des valeurs éthiques au niveau des prises de décisions pour le bien être de la population.

Nous avons mené une enquête sous forme de débat et de discussion avec des agents de la fonction publique depuis janvier 2010, ensuite nous avons fait des observations de l'évolution de la situation et nous avons compris ce que nous présentons ci après.

Section 1 Présentation et analyse des résultats de l'enquête

Suivant les trois lignes de notre méthodologie, nous avons identifié des informations qui nous ont permis de comprendre ce qui suit :

Le problème éthique qui se pose en Haïti actuellement est dû à des notions liées

à l'aptitude du pays à faire face à des exigences locales. Pour répondre il va falloir :

- Réduire la taille du secteur public. Il y a trop d'institutions et de personnel dans la composition de la fonction publique ;

- Trouver une solution pour faire face aux problèmes de ressources limitées qui existent actuellement ;

- Entamer un processus de restructuration profonde ;

- Joindre des partenaires privés pour sous-traiter des activités ;

- Changer les formes de recrutement qui existent actuellement pour mieux viser des personnes mieux formées du secteur privé, surtout pour les postes de grande responsabilité ;

- Revoir les nouvelles normes sociales pour influencer et inciter de nouvelles valeurs culturelles éthiques.

Il n'existe pas une infrastructure éthique au niveau des trois pouvoirs dans le fonctionnement des institutions et l'interaction entre les acteurs.

- Pas d'engagement politique dans la gouvernance publique. Il est difficile de voir

des actions qui soutiennent la bonne conduite avec des ressources adéquates ;

- Cadre juridique non efficace. Il n'y a pas de respect des lois et des règlements

dans l'exercice des fonctions ;

- Pas de mécanismes de responsabilisation efficaces. Manque de procédures administratives, d'audits, d'évaluation de la performance des institutions, de mécanismes de consultation et de supervision ;

- Pas de mécanisme de socialisation professionnelle. Ce qui permettrait aux agents de la fonction publique d'avoir une bonne éducation et d'avoir une formation continue ;

- Manque de bonnes conditions d'emploi dans la fonction publique. Il n'y a pas vraiment un traitement juste et équitable et la rémunération n'est pas satisfaisante.

- Enfin, il manque une société civile active pour surveiller les activités
gouvernementales et aider à réaliser des améliorations dans le management.

Il est difficile de sentir, voir de comprendre, la relation qui existe entre les notions classiques de l'administration qui apprennent à travailler selon les règles et l'adoption de nouvelles formes de gestion publique qui demandent d'obtenir des résultats grâce à l'innovation et à la gestion des risques.

Il est important de trouver le point d'équilibre qui doit exister au niveau de la gouvernance publique. Il n'est pas possible de savoir aujourd'hui s'il y a trop de contrôle, ce qui évite de faire quelque chose, ou s'il n'y en pas assez, ce qui empêche de faire ce qu'il faut. Voilà pourquoi il est facile en Haïti de voir l'inefficacité et le gaspillage existant au niveau de la gouvernance publique.

La formation initiale et continue et le niveau d'éducation des agents de la fonction publique restent deux points importants dans la démarche de modernisation

vers des comportements éthiques pour rehausser le niveau de décisions de l'administration publique. Nous avons compris que malgré le niveau des postes, le manque de compréhension des changements actuels qui existent face aux changements de l'environnement fait que les résultats restent difficiles à trouver et à prouver. Il faut certainement encourager l'apprentissage dans l'exercice du métier, mais aussi recruter des personnes avec des niveaux de formations qui correspondent aux postes. Il faut également un suivi de la formation des agents de la fonction publique pour être certain qu'ils agissent selon les principes des professions.

Il y a aussi un non respect de la hiérarchie de la part de la majorité des individus. Ce qui fait que les principes fondamentaux d'une administration basée sur le respect sont devenus très difficiles. La hiérarchie existe, mais la base du respect qui est essentielle n'est pas respectée.

Il existe encore un problème de protection des droits du citoyen dans ses rapports avec l'administration qui est une action de longue haleine dont le rythme et l'aboutissement dépendent surtout de notre tradition et de notre culture. Passer du stade du simple administré pour accéder au rang de citoyen bénéficiaire de nouveaux droits est un véritable saut qualitatif qui appelle un changement en profondeur des mentalités en Haïti, tant du côté des fonctionnaires que des citoyens usagers euxmêmes.

Les uns doivent s'interdire de se réfugier dans les comportements régaliens, les autres doivent sortir de leur attitude passive pour devenir des partenaires à part entière. Cette transformation dans les rapports entre l'administration et le citoyen est à elle seule un défi majeur pour nos services publics dans la mesure où elle dépend de leur capacité à promouvoir dans leur quotidien, les valeurs d'éthique et de transparence, l'équité et le respect de la légalité.

Notre administration devra jouer un rôle de plus en plus important en matière de cohésion sociale. Instrument de régulation, l'administration peut aussi intervenir

directement pour veiller à l'égalité des chances entre les citoyens, combattre les inégalités sociales et protéger les plus faibles. L'essor de la société civile et des organisations associatives ne peut, dans une période de crise, à lui seul servir de solution ou de prétexte pour le désengagement des services publics lorsqu'il s'agira de lutter contre les effets du chômage, l'exclusion des catégories sociales fragiles ou la lutte contre l'analphabétisme et la pauvreté.

Le fonctionnement de l'administration publique haïtienne est handicapé surtout

par:

- une centralisation excessive des compétences et des moyens ;

- une gestion routinière et un personnel pléthorique ;

- des procédures budgétaires et financières paralysantes ;

- un mécanisme inefficace de répartition des emplois ;

- un système de rémunération opaque et inégalitaire ;

- une démobilisation du personnel en raison de l'absence de délégation et de circulation de l'information ;

- un système de contrôle et d'évaluation inopérant;

- un processus législatif lent.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld