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Vers une organisation mondiale pour la reconstruction post-catastrophe ?

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par Laetitia Bornes
ENSAPVS - Architecture 2014
  

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3 CONCLUSION

Bien que les pays en développement soient généralement plus vulnérables, les risques majeurs, lorsqu'on les considère tous (le risque technologique notamment), concernent l'ensemble des zones urbanisées de la planète (zones à enjeux). Ceci, associé à l'augmentation de certains aléas, justifie l'intérêt partagé d'une solidarité omni-latérale et d'une coopération à l'échelle mondiale capable de faire face de manière optimale, efficace et pérenne face à toute catastrophe majeure potentielle.

3.1 LA RÉPONSE INTERNATIONALE AUX SITUATIONS DE CATASTROPHE

L'augmentation de l'importance et de l'occurrence des catastrophes, associée à une diffusion médiatique toujours plus large, a conduit à l'apparition de mouvements de solidarités internationale et nationale sous de nombreuses formes très variées.

L'aide internationale, motivée par l'impact croissant des situations de crise humanitaire et par l'ampleur de la diffusion médiatique, reçoit des financements de plus en plus importants, s'organise, se diversifie, se coordonne. La Figure 5 : Le financement des situations d'urgence complexes et des catastrophes naturelles rapportés dans les appels consolidés des Nations Unies, 2000-2010 montre la croissance du financement des Nations Unies pour la réponse aux situations d'urgence complexes et aux catastrophes naturelles entre 2000 et 2010.

Figure 5 : Le financement des situations d'urgence complexes et des catastrophes naturelles rapportés dans les appels consolidés des Nations Unies, 2000-20107(*)

L'adjectif « humanitaire » qualifie « ce qui s'intéresse au bien de l'humanité, qui cherche à améliorer la condition de l'homme »8(*). L'action humanitaire s'exerce au nom de la solidarité. Elle est destinée principalement aux populations les plus défavorisées, mais doit s'inscrire dans une idée d'échange. Elle doit viser, sans aucune discrimination et avec des moyens pacifiques, à préserver la vie dans le respect de la dignité et à restaurer l'homme dans sa capacité de choix. Il existe un « code de conduite » de l'action humanitaire.9(*)

Dressons un bref historique de l'action humanitaire, une analyse non exhaustive de ses acteurs, ainsi que de leurs relations.

3.1.1 BREF HISTORIQUE DE L'ACTION HUMANITAIRE

Avant l'époque des Lumières, l'activité altruiste était connue sous le nom de « charité ». Cette charité ne pouvait se dissocier de la dimension religieuse, et représentait un vecteur de la diffusion du christianisme.La philosophie des Lumières bouleverse l'ordre établi, et prône un humanisme laïque : l'Homme est au centre du monde, sa quête du bonheur est légitime. D'après Voltaire, « la vertu consiste à faire du bien à ses semblables et non pas dans de vaines pratiques de mortifications. »10(*)

« La charité, vertu chrétienne, était compatible avec l'ordre inégal et immuable de la création. Au contraire, l'humanité prend cet ordre pour cible lorsqu'elle le considère injuste ou pénible à l'homme. Cette «vertu sans religion» a pour ambition d'élever l'homme, tout l'homme et tous les hommes, dans toutes leurs dimensions : politique, morale, matérielle. »11(*)

La liberté d'association, née de l'indépendance américaine, permet la création de nombreuses actions de solidarité, tandis qu'en Europe, il faudra attendre la sortie de la période napoléonienne.

La colonisation, bien que violente sous de nombreux aspects, porte également une mission médicale et sociale. « L'oeuvre sociale, éducative et sanitaire de la colonisation est à inscrire à son bilan au même titre que les destructions culturelles et les crimes dont elle s'est rendue coupable. La médecine tropicale et l'épidémiologie, par exemple, sont des sous-produits de la conquête coloniale. »12(*)

NAISSANCE DE LA CROIX-ROUGE

Les témoignages reportant l'horreur des conditions de la bataille de Solférino conduisent, en 1863, à la création du « Comité international de secours aux blessés » qui prendra le nom de Croix-Rouge en 1875.

Le mouvement Croix-Rouge repose sur trois principes novateurs :la neutralité de la victime, une organisation indépendante permanente des secours, une convention internationale pour la protection des blessés.13(*)

Le 22 août 1864, la première convention de Genève « Convention pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne » constitue le point de départ du Droit international humanitaire (DIH).

La Croix-Rouge diversifie son emblème en Croissant Rouge en 1877. Depuis la première guerre mondiale, la ligue des Croix-Rouge puis la Fédération des sociétés de Croix-Rouge agissent également en temps de paix et le Comité Internationauxde la Croix-Rouge, reste responsable desactions menées lors des conflits.

De nombreuses autres associations humanitaires apparaissent à l'entre-deux guerres et lors de la seconde guerre mondiale. On peut citer notamment : International Rescue Committee (IRC), Catholic Relief Service (CRS) ou Cooperative for American Remmitancies in Europe (CARE).

Des organisations humanitaires liées aux politiques voient le jour, tandis que d'autres se créent en opposition aux pouvoirs politiques, comme Oxford Committee for Relief Famine (OXFAM), créé en 1942.

Puis, l'action humanitaire, orientée vers la cause des civils, se diversifie et prend de l'ampleur, jusqu'à la création des premières organisations sans but lucratif qui seront appelées par la suite Organisation Non-Gouvernementale (ONG).

CRÉATION DE L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES (ONU)

En 1945, à l'issu de la seconde guerre mondiale, les grands pouvoirs alliés fondent l'Organisation des Nations Unies (ONU). Elle se substitue à la Société Des Nations (SDN) qui avait été créée en 1919. L'ONU a pour objectifs principaux de :

Maintenir la paix dans le monde;

Développer des relations amicales entre les nations;

Aider les nations à travailler ensemble pour aider les pauvres à améliorer leur sort, pour vaincre la faim, la maladie et l'analphabétisme et pour encourager chacun à respecter les droits et les libertés d'autrui;

Coordonner l'action des nations pour les aider à atteindre ces buts.14(*)

Les programmes et fonds de l'ONU dédiés à l'action humanitaire en général sont :

Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF)

Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR)

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)

Le Programme alimentaire mondial (PAM)

Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA)

Le Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat)

La coordination des affaires humanitaires au Secrétariat des Nations Unies :

Le Bureau des Nations Unies pour laCoordination des Affaires Humanitaires (OCHA)

Les institutions spécialisées qui traitent également de problématiques humanitaires sont :

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS)

La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD)

NAISSANCE DU SANS-FRONTIÉRISME

La guerre du Biafra, de 1967 à 1970, fait apparaitre un nouveau genre d'organisations humanitaires. En effet, le « sans-frontiérisme » naît avec Médecins sans Frontières (MSF), une organisation fondée pour rompre avec les principes de neutralité et de silence caractéristiques des organisations internationales de l'époque.

Durant les 40 années suivantes, l'humanitaire subira de nombreuses évolutions, parfois suite à de profondes remises en question, comme toujours au gré des principaux conflits armés et des catastrophes naturelles majeures.

« A l'opposé des structures alourdies officielles de l'action humanitaire traditionnelle, le sans-frontiérisme est d'abord un retour aux sources : action privée, initiatives indépendantes, petites associations privées, petites missions, légèreté, souplesse. À la différence de la Croix-Rouge qui tire sa puissance de la loi, le mouvement sans frontières la transgresse [...] Et cherche la seule protection de l'opinion publique. Le recours aux médias est, dès l'origine, systématique.»15(*)

Contrairement à la Croix-Rouge, ces nouvelles ONG ne dépendent pas de l'accord des Etats et des Organisations Internationales (OI).

Elles communiquent essentiellement par l'intermédiaire des médias, et gagnent peu à peu la confiance des donateurs privés commepublics. Le « sans-frontiérisme » se diversifie par corps de métier : architectes, ingénieurs, agronomes, secouristes, éducation, reporters, etc.

Ces associations se permettent d'intervenir dans les guerres civiles, alors que l'ONU reste spectatrice, ne pouvant agir dans le cas de conflits intérieurs.

Les actions de Bernard Kouchner concernant le Vietnam en 1979 sont même jugées trop médiatiques par certains de ses confrères, ce qui le pousse à fonder Médecins du Monde (MDM).

« La médiatisation des interventions d'urgence durant les années 80 se fera au détriment des actions de développement qui faute de dons suffisants seront revues à la baisse. Parallèlement, on découvre l'effet pervers de l'aide qui alimente l'économie de guerre et qui, tout en soulageant ses victimes, contribuent à la faire durer. Pire, on s'aperçoit que certains dirigeants cyniques manipulent l'émotion internationale. »16(*)

La Communauté Européenne créé en 1992 l'European Commission Humanitarian Office (ECHO) afin de coordonner les actions humanitaires et leurs financements. Les organisations privées et les donateurs privés se retrouvent de nouveau sous l'influence de décideurs politiques.

Le secteur humanitaire se militarise dans les années 1990, en parallèle de la dissolution du bloc soviétique. On note principalement les interventions en Serbie et au Kosovo en 1999, en Afghanistan en 2001, et au Darfour en 2002.

« Globalement, le nombre de casques bleus déployés à travers le monde est passé de 15 300 en 1991 à plus de 80 000 en 2006 et se situe actuellement vers 91 000 hommes ». 17(*)

Le droit d'ingérence,qui est le droit d'une ou plusieurs nations de violer la souveraineté nationale d'un autre État, sous condition d'un mandat accordé par l'autorité supranationale, peut être parfois considéré comme un instrument permettant aux grandes puissances d'imposer leurs idéologies. Les ONG se désolidarisent progressivement des actions humanitaires militarisées, et reprennent peu à peu leur indépendance.

PROFESSIONNALISATION DU SECTEUR HUMANITAIRE

En cohérence avec sa montée en puissance, et afin de répondre au mieux à des problématiques complexes, le secteur humanitaire se professionnalise à partir des années 1990.

Des efforts en termes de coordination des interventions et des financements, nécessaires étant donné la variété et le grand nombre d'acteurs dans ce secteur, sont également à souligner. Les diverses organisations se regroupent en réseau, ou s'efforce d'inscrire leur démarche dans un cadre global défini par des organisations internationales telles que OCHA (United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs) ou ECHO (European Community Humanitarian aid Office).

Les mesures facilitant la coordination des acteurs humanitaires ont été notamment motivées par l'immensité du flux de dons reçus en réponse au tsunami de décembre 2004.

Les débuts et les grandes évolutions de l'action humanitaire coïncident avec les guerres et les bouleversements d'ampleur mondiale. La Figure 6 (Chronologie synthétique de l'action humanitaire) montre que les apparitions et réorganisations des différents types d'organismes à vocation totalement ou partiellement humanitaire se sont déroulées aux lendemains des deux guerres mondiales et de la guerre du Biafra. La création en 2005 du Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), quant à elle, est une conséquence du tsunami de 2004 (difficultés de gestion d'un afflux de dons record).

Le caractère "spontané" de l'apparition des ONG permet une grande souplesse et un grand dynamisme, mais engendre également une certaine difficulté de compréhension et de cohérence globale. C'est la raison pour laquelle on assiste récemment à de nombreux efforts d'harmonisation, comme la création d'organismes de coordination, ou les regroupements d'associations sous un programme commun.

L'indépendance d'action (qui permet également souplesse et réactivité), et la volonté d'une cohérence globale, toutes deux légitimement recherchées, semblent contradictoires, et s'affrontent dans le combat pour une aide humanitaire plus juste et plus efficiente.

Figure 6 : Chronologie synthétique de l'action humanitaire

* 7Source : Global Humanitarian Assistance (GHA) (2011), GHA Report 2011, p.57

* 8 Source : Larousse en ligne

* 9 Source : http://www.portail-solidarite.org/domaines/humanitaire-urgence-developpement

* 10 Source : Larousse en ligne

* 11 Source : Rufin Jean-Christophe (1994), L'aventure humanitaire, Paris, Gallimard, p. 32-33

* 12 Source : Brauman Rony (1995), L'action humanitaire, Paris, Flammarion, p. 51

* 13 Source : Choumoff Antoine (2011), L'humanitaire, un secteur industriel comme les autres ?, Mémoire de Mastère de Création et Technologie Contemporaine, ENSCI, p. 6

* 14Source : http://www.un.org/fr/aboutun/

* 15 Source : Rufin Jean-Christophe (1994), L'aventure humanitaire, Paris, Gallimard, p. 88

* 16 Source : Choumoff Antoine (2011), L'humanitaire, un secteur industriel comme les autres ?, Mémoire de Mastère de Création et Technologie Contemporaine, ENSCI, p. 11

* 17 Bonnet Alain et Miribel Benoît (2010), Analyses et propositions sur l'action humanitaire dans les situations de crise et post-crise, Rapport à M. Bernard Kouchner Ministre des Affaires Étrangères et Européennes, Paris, p. 51

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery