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L'évaluation de la performance de la recherche et de l'innovation dans les laboratoires universitaires.

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par Guy DONGMO
Université de Nantes  - Master II Sciences de Gestion 2008
  

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B- Une approche managériale de l'évaluation de la performance d'une organisation.

Cette approche tend très souvent à vouloir indiquer aux responsables d'entreprises ce qu'ils doivent ou devrons faire pour obtenir un haut niveau de performance. Le Maitre.D parle du caractère pédagogique de l'approche. Cependant notons qu'il n'est pas simple de définir une entreprise performante ou non, puisqu'il n'est pas aisé d'établir une liste exhaustive et précise des critères de performance utilisés et utilisables. Les auteurs utilisent des critères similaires et souvent considérés comme facilement manipulables et finalement standardisés.


·
· Le degré de réalisation des buts

Pour certains auteurs une organisation est dite performante lorsqu'elle atteint ses buts. Dès lors, on peut s'interroger sur la notion de but et même la nature. Ainsi, les buts peuvent être compris comme étant « les intentions précédent les décisions ou les actions, l'état d'esprit qui pousse les individus ou les groupes d'individus appelés organisations à faire ce qu'ils font34 ».

33 Dans « Le pouvoir dans les organisations », Interéditions, 1986.

34 Mintzberg.H (1986) ; « Le pouvoir dans les organisations », Intéraction P40.

G. DONGMO ; Mémoire de MII en Sciences de Gestion- Institut d'Administration des Entreprises, Nantes, France Page 79

L'évaluation de la performance de la recherche et de l'innovation dans les laboratoires universitaires.

Bien plus, il se distingue de la vocation ou la mission qui décrit quant à elle « les fonctions essentielles de l'organisation » ou coeur de métiers. Mieux encore, de l'objectif qui est « un but exprimé en terme de réalisation mesurable (Mintzberg, 1986).

Par conséquent, les objectifs réels d'une organisation sont difficilement connus à priori, ceci à cause vraisemblablement, du discours portant sur la finalité de l'organisation qui n'exprime pas toujours les finalités réelles (à cause de l'environnement peu stable et surtout très concurrentiel quel que soit le domaine d'activité dans lequel évolue l'organisation). Autrement, les déclarations des décideurs sont sujettes à interprétation, ceci « comme les inventions [innovations] lancées par une organisation afin de justifier, d'expliquer ou de rendre compte de sa raison d'être aux yeux d'un public particulier ».Warringer.C, 1965 ; Cité par Le Maitre.D, 1993, P99). Nous comprenons de ce fait la nécessité d'analyser l'ensemble des actions d'une organisation pour connaitre les buts poursuivis et par conséquent évaluer la performance dans sa globalité.

Toutefois, les théories économiques classiques pour analyser les buts d'une organisation, attribuent à celle-ci un seul but : la maximisation du profit. Mais la prise en compte des travaux sociologiques nous amène à interroger la littérature managériale sur la nature même des buts, sur la place réservée aux différents acteurs dans la définition d'une part, et la réalisation des buts d'autre part de l'organisation (Le Maitre.D, 1993).


·
· Les buts de l'organisation et des agents

Nous n'allons pas nous appesantir sur la théorie économique classique de la maximisation du profit. Puisqu'elle se caractérise par, 1) l'existence d'un agent rationnel35, 2) l'unicité de ses buts (maximisation des profits). Ainsi, ce modèle s'intéresse à deux paramètres : la maximisation du profit assignée à l'organisation, et le fait que, ces actions répondent essentiellement aux contraintes du marché. Ce qui est sans doute contestable car, les profits ne sont pas maximisés, bien plus, « la maximisation des profits est soit impossible, soit irrationnelle » (Mintzberg.H, 1986, p342).

35 Qui possède seul les pouvoirs et prend les décisions.

G. DONGMO ; Mémoire de MII en Sciences de Gestion- Institut d'Administration des Entreprises, Nantes, France Page 80

L'évaluation de la performance de la recherche et de l'innovation dans les laboratoires universitaires.

> Pour certains auteurs, par contre l'organisation est considérée comme un système sur lequel s'imposent des buts multiples. Ces buts passent cependant par un seul agent qui est le supérieur hiérarchique. Introduisant de ce fait la notion d'agent extérieur qui intervient dans la procédure de définition des buts. La condition essentielle de cette approche est la capacité du dirigeant à définir de façon précise sa fonction de préférence36 et à pondérer les différentes variables de cette fonction.

> Simon.H (1964, p 1-22) ne remet pas en cause l'idée de l'agent unique ou du seul centre de pouvoir, puisqu'il décrit l'organisation comme un système hiérarchisé de moyens et d'objectifs définis à partir du sommet de la pyramide. Mais pour Banard.C (1938), les agents impliqués dans le fonctionnement d'une organisation acceptent ses buts, non pas de façon automatique, mais à un certain prix. Ainsi, le fonctionnement d'une organisation supposerait une sorte d'équilibre entre les apports et les bénéfices des différentes parties prenantes37.

On comprend en fait que les buts des agents (employés, chercheurs etc.) peuvent être (et le sont très souvent d'ailleurs) distincts de ceux de l'organisation (du laboratoire pour notre cas).

> Bien plus selon l'analyse de Mintzberg, une organisation quelle qu'elle soit poursuit des buts multiples et spécifiques.

En effet, il est question dans une organisation, d'un système d'acteurs agissant les uns par rapport aux autres (et vice-versa). Ainsi, comme elle poursuit un but, il existe une cohérence entre :

· l'intention stratégique de l'organisation qui est une orientation claire, qui assure la cohérence à long terme des actions, mais qui est suffisamment large pour permettre à divers projets ou expérimentations de se développer. Autrement, elle fournit l'énergie intellectuelle et affective pour que la le personnel se mette en action et ait le désir de se dépasser.

· et les décisions ou les actions de ses participants.

36 Elle formalise le choix de l'organisation qui est au moins partiellement une résultante des influences (conscience et inconscience) qu'il subit.

37 Mintzberg (P51) parle de la théorie de l'équilibre de Banard.C

G. DONGMO ; Mémoire de MII en Sciences de Gestion- Institut d'Administration des Entreprises, Nantes, France Page 81

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Le but poursuivit ne saurait être unique. La spécificité des buts poursuivis par une organisation ne débouche pas automatiquement sur une contradiction entre buts et réalisation de ses acteurs.

+ Des buts multiples aux réalisations des acteurs : quelle cohérence ?

Il est tout à fais acceptable que les buts des organisations et ceux même des acteurs sont ainsi, « Aucune organisation... ne peut se concentrer pour un seul but » (Mintzberg, 1986, P351). Cependant, on recense des contradictions liées à une multiplicité des buts et traitées par la littérature de quatre manières :

> Des buts différents se combinent en une seule fonction d'utilité ou de préférence ; > Les buts sont traités comme contraintes, des niveaux minimum à atteindre ;

> Un but est choisi pour être maximisé38 et tous les autres sont traités comme des

contraintes.

> Différents buts sont poursuivis de manière consécutive dans le temps.

Ainsi pour Mintzberg (1986, P352), la conciliation des buts entrant en conflit passent par l'étude plutôt des trois dernières approches39.

Toutefois, la cohérence entre les buts d'une organisation et les réalisations des acteurs est mise en évidence par Mintzberg à travers quatre situations :

> Le cas où tous les membres de l'organisation partagent un ensemble de croyances. Nous savons que les buts des acteurs ne sont pas toujours similaires à ceux de l'organisation. mais il faut noter que lorsque ces acteurs intègrent l'organisation, ils incluent au moins en très grande partie les buts de celle-ci dans leurs réalisations. Ce que Mintzberg qualifie ces buts d' « idéologiques » puisque les acteurs croient à la mission40 de l'organisation.

38 Minztberg montre (P355) que un but est maximisé s'il tend à absorber toute la latitude possible de l'organisation aussitôt que toutes les contraintes sont remplies. Et comme des nouvelles contraintes apparaissent et existe en permanence, est-il vraiment possible ?

39 La théorie de l'utilité ne peut survivre dans un monde aux choix changeants et surtout multiples.

40 La mission de l'organisation devient graduellement ce que Mintzberg (1986, P365) qualifie de « buts de système ».

L'évaluation de la performance de la recherche et de l'innovation dans les laboratoires universitaires.

> Le cas où un détenteur d'influence est capable d'imposer ses buts formels à l'organisation en recourant à l'autorité. Ainsi, les buts propres du décideur sont les buts de l'organisation. De ce fait, même si les buts de l'organisation sont distincts finalement de ceux des acteurs, ils les acceptent cependant puisqu'ils en tirent un profit « soit sous forme de compensation matérielle, soit par identification calculée avec l'organisation » (Mintzberg, 1986).

> Le cas où les individus se rassemblent autour d'une organisation parce qu'elle leur permet de poursuivre des buts personnels communs. Dans ce cas aucune idéologie ou système de contrôle n'est requis pour souder les besoins de chaque acteur et ceux de l'organisation.

> Les cas où les individus partagent les buts de l'organisation car ils y trouvent un intérêt. Les individus profitent de l'existence de l'entreprise et se rassemblent autour d'un ensemble de « buts de système » permettant de faire vivre l'organisation.

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