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L'évaluation de la performance de la recherche et de l'innovation dans les laboratoires universitaires.

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par Guy DONGMO
Université de Nantes  - Master II Sciences de Gestion 2008
  

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Section III - L'Innovation dans les organisations4.

L'innovation étant le fruit d'un acteur collectif, elle est étroitement liée à un système organisé. Mais on constate très souvent que l'innovation est ou devient plutôt rare dans les systèmes organisés. A cause d'une volonté inouïe de réduire l'incertitude, où règne une certaine stabilité, des barrières et des résistances au changement. E.Rogers relève ce paradoxe. En réalité l'innovation est un des processus fondamentaux en mouvement dans toutes les organisations. Même si les structures organisationnelles ne s'y prêtent pas

4 Le laboratoire est une organisation comme une autre. Mais, certes ambigüe. On s'intéresse là brièvement à l'influence que pourrait avoir une idée novatrice sur les transformations structurelles du laboratoire.

G. DONGMO ; Mémoire de MII en Sciences de Gestion- Institut d'Administration des Entreprises, Nantes, France Page 36

L'évaluation de la performance de la recherche et de l'innovation dans les laboratoires universitaires.

suffisamment bien à cause très souvent d'une résistance ou pas aux changements organisationnels que cela peut engendrer.

Bien plus, Colombo.G met l'accent sur la notion de flexibilité des organisations par rapport à l'innovation. La flexibilité est souvent considérée comme une caractéristique fondamentale des organisations innovantes. Il faut noter tout de même qu'en général « la flexibilité perçue et l'attitude de l'organisation et des sujets qui l'animent, modifient leurs flexibilités et leurs actions stratégiques en même temps que les structures et les mécanismes de l'organisation. » (Colombo dans son article intitulé « Pilotage stratégique des organisations innovantes »). Ainsi pour être innovante, l'organisation doit être flexible selon se raisonnement. Dès lors la flexibilité devient une condition sine qua none quoique rarement suffisante, de l'innovation. On constate de ce fait très souvent dans la gestion des entreprises, des efforts déployés dans l'optique d'accroitre la flexibilité sans pour autant augmenter le niveau de l'innovation ou même sans introduire la moindre innovation ni dans la finalité ni dans l'action stratégique c'est-à-dire, pas de modification de la performance globales. Par conséquent les actions stratégiques innovantes ne se dégagent pas de façon automatique ou par enchantement des organisations flexibles. Comme le montre cet exemple de Parolini-Carnevale (1995 cité par Colombo) selon lequel :

Dans la première moitié de cette décade, dans l'industrie tant des microordinateurs que du transport aérien, un très grand nombre d'entreprises ont joué la carte de la flexibilité organisationnelle tous azimuts. Les structures ont été aplaties, les tâches ont été enrichies et diversifiées, le temps partiel et l'emploi de vacataires se sont développés. Ces actions ayant pour but d'accroître la flexibilité de l'organisation ont rarement abouti à de véritables innovations stratégiques. Lorsqu'elles ont été menées correctement, dans le meilleur des cas, elles ont favorisé la maîtrise des coûts qui, faute de couplage avec une innovation stratégique, a poussé ces industries vers une accélération de l'hypercompétition (D'Aveni, 1994). En autres termes, beaucoup d'entreprises dans ces secteurs n'ont su augmenter ni la valeur créée à l'adresse de leurs clients, ni la part de valeur dont elles bénéficient à l'intérieur de leur réseau de création de valeur.

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Notons en outre que la rigidité (vs flexibilité) de l'organisation au moins dans le sens de la volonté de préserver des caractéristiques dont elle ne peut se débarrasser ( il s'agit ici de certains éléments de finalité ou d'identité de l'organisation) pourrait bien être un facteur déclencheur de l'innovation. Ainsi selon colombo :

Au début des années 90, une Ecole de management a assisté à la réduction de son marché de la formation continue standard (formation interentreprises) ainsi que de la demande de cours de MBA. L'impact de cette évolution de l'environnement sur les ressources a été dramatique au point qu'il a compromis tant la capacité de lancer de nouveaux projets de recherche que la garantie des niveaux de rémunération des chercheurs et des professeurs. La direction de l'école s'est posé le problème de chercher un groupe de sponsors parmi les grandes entreprises privées et publiques du pays pour assurer une base de financement pour son activité (par exemple la recherche). Au contraire, au sein du directoire a prévalu la volonté de préserver l'autonomie de l'école vis-à-vis à la fois de la Faculté-mère que des sponsors potentiels. Ces attitudes rigides sur quelques valeurs de fond ont donné lieu au développement du «sur mesure» dans la formation continue et la recherche. Cette activité représente de nos jours plus de 50% du chiffre d'affaires de l'école.

Il nous est raisonnable de considérer la flexibilité des organisations comme une entrée contingente puisqu'elle peut dans certains cas faciliter l'innovation et dans d'autres constituer une entrave (ici la rigidité de l'organisation joue un rôle important dans la bonne marche de l'action stratégique innovante) et aussi comme un facteur nécessaire du processus d'innovation. Nous résumons comme suit les deux notions sous forme d'un schéma.

G. DONGMO ; Mémoire de MII en Sciences de Gestion- Institut d'Administration des Entreprises, Nantes, France Page 37

Rigidité organisationnelle

Flexibilité
organisationnelle

Actions stratégiques innovantes

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Figure 3 : action combinée de la flexibilité et de la rigidité organisationnelle sur l'innovation

Nous pouvons aussi parler de l'innovation et vision stratégique qui inclurait l'environnement (interne et externe) dans la réflexion concernant les interactions entre ces trois variables (flexibilité, rigidité et vision stratégique) et leur impact sur l'innovation. Mais nous pensons que développer cela n'est pas important puisqu'il s'agit des faits déjà moult fois étudiés par des chercheurs à la suit des travaux de Normann (1997). Nous dirons comme Colombo et Depperu (1995 conférence de l'AIMS) qu'il existe un lien étroit voire incontournable entre vision stratégique et innovation. Revenons au sein de l'organisation pour approfondir certaines notions.

La bureaucratie mécaniste, structure rigide au processus stabilisés, aux activités répétitives et au centre opérationnel isolé de l'extérieur est bien inadaptée à la production standardisée. Bien plus, même si tout le monde est presque d'accord dans la recherche à l'idée selon laquelle « il existe une par d'auto-organisation, d'organisation informelle, de régulation plus ou moins clandestines qui permettent de faire mieux son travail qu'en appliquant les règles de la prescription... » (Alter, 2005 ; P55). Il faut souligner également que les acteurs prennent en compte concrètement la réalité des contraintes de travail et d'organisation.

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L'évaluation de la performance de la recherche et de l'innovation dans les laboratoires universitaires.

Autrement, la bureaucratie mécaniste n'offre pas le terrain favorable à l'innovation alors que la structure adhocratique convient le mieux aux organisations innovantes (Mintzberg ; 1995). Ceci étant, les dirigeants devraient(ou devront) tirer profit de cet état de faits, en réduisant éventuellement « le poids de leurs investissements en matière d'activité organisatrice pour laisser plus de place et d'ouverture aux compétences » mais aussi aux initiatives des « acteurs opérants ». Par ailleurs, Rogers (1995, P379) insiste sur trois types de variables qui conditionnent la capacité à innover d'une organisation : a) les caractéristiques personnelles d'un leader, b) les caractéristiques de la structure organisationnelle et c) les caractéristiques externes de l'organisation.

Les signes entre parenthèses indiquent si la variable est corrélée positivement ou négativement à l' « innovativité » (Innovativeness) de l'organisation.

Figure 4. Variables liées à l'« innovativité » de l'organisation (Rogers, 1995,

p. 380).

G. DONGMO ; Mémoire de MII en Sciences de Gestion- Institut d'Administration des Entreprises, Nantes, France Page 39

G. DONGMO ; Mémoire de MII en Sciences de Gestion- Institut d'Administration des Entreprises, Nantes, France Page 40

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Deux caractéristiques organisationnelles prépondérantes ont été mises en évidence par Brown et Eisenhardt (1997 ; p29, cité par Lenfle, 2008) concernant les organisations innovantes :

· Les « semi-structures » c'est-à-dire des organisations dont les caractéristiques sont déterminées (les responsabilités, les périodicités de lancement de projet etc.) alors que d'autres ne le sont pas. Les acteurs ayant ainsi une grande marge de manoeuvre.

· Il existe des liens temporels : les pratiques organisationnelles lient de façon concomitante (passé, présent, futur) et créent des passerelles entre ces différentes variables. Le suivi de ses organisations s'envisage via des sondages pour le futur même si elles se concentrent sur des projets courant.

Notons cependant que les notions d'exploration et d'exploitation sont indispensables à l'approfondissement de la compréhension, mais aussi de la portée des ces caractéristiques dans l'innovation. Soulignons tout simplement que selon J.March (1999) « l'exploration de nouvelles possibilités et l'exploitation de vieilles certitudes » qui sont deux approches mutuellement inclusives, car il est nécessaire de maintenir l'équilibre. Ainsi, elles induisent les stratégies, des caractéristiques et des comportements différents, qui ont chacun à leur manière, un impact sur la performance globale de l'entreprise. Nous ne nous appesantirons pas sur les notions sans doute intéressantes mais à notre avis pas indispensables pour la suite du travail. Nous constatons en fait, qu'innover revient à construire et gérer tout un système, d'acteurs dans un environnement qui lui aussi exerce des pressions sur les décisions et les choix stratégiques dans l'organisation. Par conséquent ne pas tenir compte du lien entre les déterminants (les déterminants liés à l'environnement et les déterminants internes à l'organisation) et les processus (Nonaka et Takeuchi, 1995) est un obstacle majeur aux différentes étapes du processus de création des connaissances dans les projets d'innovation. Une observation des cette approche ne laisse transparaitre que des aspects rationnels de la construction des connaissances dans les laboratoires. Alors qu'il est à notre avis important de voir le rôle des mythes qui entourent la construction des connaissances dans les laboratoires.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe