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L'application des regles du droit international humanitaire dans les conflits internes en afrique: Etude du cas Ivoirien et Congolais (RDC)

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par Sedar Sengor Nouwezem
Université de Nantes - DU de troisiéme cycle en droits fondamentaux 2003
  

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ALa

responsabilité pénale du supérieur hiérarchique

Il s'agit ici de la responsabilité de la personne en position d'autorité dans une situation de

conflit armé ; celuici

est tenu, sinon pour des actes par lui commis, du moins pour avoir su ou

pour avoir eu des raisons de savoir que son subordonné s'apprêtait à commettre des exactions ou

l'avait fait et qu'il n'a pas pris des mesures nécessaires et raisonnables pour empêcher que lesdites

exactions ne soient pas commises ou en punir les auteurs.

L'essentiel du jugement rendu dans l'affaire Tihomir Blaskic N° IT9514T

traite de cette

responsabilité du supérieur hiérarchique. En l'espèce, commandant militaire, Blaskic a été mis en

cause au titre de la responsabilité pénale directe que de la responsabilité du supérieur hiérarchique

pour crimes contre l'humanité. Il fut condamné en Mars 2000 non pas pour avoir directement

commis lesdits crimes, mais parce.

En effet, dans le même sillage, l'article 6 du statut du TPIR stipule qu'un supérieur

hiérarchique est pénalement responsable des actes de ses subordonnés si ayant su ou eu des

raisons de savoir que ceuxci

s'apprêtaient à commettre de tels actes ou avaient commis, il n'a

rien fait.

Aussi, ouvrant une ère complètement nouvelle pour les tribunaux de ce type, l'article 4 du

statut du TPIR habilite le tribunal à poursuivre les personnes qui commettent ou donnent l'ordre

de commettre des violations graves à l'article 3 commun aux quatre conventions de Genève de

1949 et au CGPA II relatif à la protection des victimes des CANI. C'est ainsi que dans l'affaire

Akayesu du 2 septembre 1998, la responsabilité de ce dernier découlait sinon de la commission

ou de sa participation à la commission de l'une des infractions relevant de la compétence du

TPIR, du moins des actes des subordonnés se trouvant sous son commandement.

BLa

responsabilité pénale du subordonné

39

Aux termes du principe selon lequel chacun est personnellement responsable de ses

actes100, même s'il a agit sur ordre, la transgression des normes du DIH entraîne automatiquement

la responsabilité pénale internationale de son auteur, abstraction faite de son statut social ou de

tout autres critères analogues.

En revanche, l'absence de jugement pour les atrocités commises serait non seulement une

défaite morale, mais aussi une grave erreur politique ; car le jugement des criminels est

indispensable pour les victimes mais plus encore pour l'ordre de l'humanité et de la société

internationale menacée par lesdits crimes.

Ainsi, l'étendue de la responsabilité pénale internationale de l'auteur direct des actes

matériels constitutifs de crimes de guerre ou de crimes contre l'humanité devrait varier selon

qu'il a ou non agi sur le fondement d'instruction et selon que son acte est, à lui seul, constitutif

d'un crime relevant de la compétence du tribunal ou participe d'un crime relevant de sa

compétence.

Aussi, il faut signaler ici que le fait qu'un crime a été commis sur l'ordre d'un supérieur

n'exonère la personne qui l'a commis de sa responsabilité pénale que si cette personne avait

l'obligation légale d'obéir à l'ordre et si cet ordre n'était pas illégal, quid de la situation où

l'auteur dudit crime était menacé de mort s'il n'exécutait pas l'ordre illicite.

La responsabilité pénale du subordonné, de même que celle du supérieur hiérarchique

peut être établit en toute situation de conflit armé. En se prononçant dans ce sens, dans l'affaire

Tadic, le TPIY réitérait ainsi que l'individu est responsable pénalement pour la perpétration des

crimes de guerre dans les conflits internes ; et reconnaissait en même temps l'existence d'un

ensemble de normes humanitaires qui sont à même d'être appliquées en toutes situations de

conflit armé, indépendamment de sa nature, de son intensité ou des parties en présence.

Le fait d'ériger les règles du DIH applicables dans les CANI en règles dont la violation est

assortie, en vertu du droit international, d'une sanction pénale, contribuerait sans doute à un

meilleur respect de cette partie du DIH qui fait quelquefois encore, figure de parent pauvre du

droit des conflits armés101.

100 Hans Haug ; Humanité pour tous : Le mouvement international de la croix rouge et du croissant rouge précité p

585.

101 Denise Platner ; Répression pénale des violations du droit international humanitaire applicables aux conflits

armés non internationaux. N° 785, Genève, SeptembreOctobre

1990 P 444.

40

En outre, il faut relever ici l'apport remarquable de la jurisprudence des TPI concernant

l'effacement de la frontière entre les conflits internes et les CAI. Les conflits yougoslaves et

rwandais mêlant étroitement les aspects internes et internationaux, il serait dès lors arbitraire de

séparer ces deux types de conflits, bien que le droit international et le droit humanitaire aient

prévu des règles différentes pour ces deux catégories de situation.

En somme la tendance contemporaine se rapproche vers une application extensive du

cadre normatif applicable aux conflits internes et cela se matérialise par la transposition des

règles du DIH relatives aux CAI dans les conflits internes.

Cette évolution est pour le moins réjouissante dans la mesure où les règles du DIH étant

édictées pour protéger l'homme, il deviendrait absurde que celuici

soit plus protéger en

situations de CAI et moins dans les cas de conflits internes. On pourra peutêtre

nous objecter sur

cette assimilation, généralisation102 de CAI et conflits internes, mais l'objectif primordial ici étant

la protection de l'homme en toute situation de conflit armé : l'Homme reste le même en toute

circonstance.

Au regard du dispositif normatif applicable aux conflits internes que nous venons

d'analyser, on dirait que ces règles sont bien consistantes pour régir valablement les situations de

conflits internes. Mais, compte tenu de ce qui se passe en Côte d'Ivoire et en RDC, nous sommes

tenter de parler d'une difficile mise en oeuvre de ces règles dans les deux cas de conflits internes.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry