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L'application des regles du droit international humanitaire dans les conflits internes en afrique: Etude du cas Ivoirien et Congolais (RDC)

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par Sedar Sengor Nouwezem
Université de Nantes - DU de troisiéme cycle en droits fondamentaux 2003
  

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BDans

le conflit congolais

118 Voir ; Prise entre deux guerres : Violence contre les civiles dans l'ouest de la côte d'ivoire précité, pp 2327;

http://www.hrw.org/french/reports/2003/cotedivoire0803/8.htm

119 Voir Rapport Human Hights Watch, Binaifer Nowrojee, Prise entre deux guerres : Violence contre les civiles dans

l'ouest de la côte d'ivoire précité pp 1727.

120 Ces violations incluent des attaques systématiques et nonsélectives

contre des civils, des exécutions sommaires de

civils et d'autres noncombattants,

des arrestations et détentions arbitraires, des « disparitions », des actes de torture,

des châtiments corporels et autres actes violents contre des civils, des viols, des destructions d'objets indispensables

à la survie de la population civile et des pillages

121 En faisant sien les accords de LinasMarcoussis,

(à travers la résolution 1464, du 24 février 2004) le Conseil de

sécurité des Nations Unies a condamné les graves violences aux droits de l'homme et au DIH intervenues au cours du

conflit ivoirien et a souligné la nécessité de traduire en justice les responsables.

Voir,http://www.ladocfrancaise.gouv.fr/dossier_actualite/crise_cote_divoire/resolution1464.shtml

49

Depuis Août 1998, la RDC est prise au piège de la guerre la plus dévastatrice122, complexe

et prolongée opposant souvent les forces gouvernementales aux groupes armés organisés et

parfois même les groupes organisés entre eux. Conflit le plus meurtrier pour les civils depuis la

seconde guerre mondiale, le conflit en RDC123 met en présence une multitude d'acteurs armés124

aux motivations et intérêts diversifiés.

Ces acteurs armés parmi lesquels les forces gouvernementales du Congo, ont, dans la

grande majorité des situations, remis en cause le principe de traitement humain ceci en perpétrant

des actes effroyables à l'encontre de la personne humaine notamment les massacres ethniques,

des violences sexuelles, le recrutement des enfants soldats.

Aussi, ces forces gouvernementales ont procédé au bombardement de certaines villes à

l'instar de Kalemie125 orchestrant ainsi une pléthore de morts, blessés et de déplacés. Elles ont

commis des atteintes systématiques aux droits de la personne humaine notamment le viol des

femmes, les pillages et destruction des petits stocks de vivre, abandon des combattants malades,

blessés; autant d'actes qui n'ont jamais fait progresser le DIH en matière de protection de la

personne humaine.

En somme, que ce soit dans le conflit ivoirien ou dans celui du Congo, le principe du

traitement humain n'a pas été respecté véritablement par les forces gouvernementales ; reléguant

ipso facto la protection de la personne humaine à l'arrière plan ; ceci au profit des intérêts

politiques car cellesci

sont déterminées plutôt à ne pas céder à la pression grandissante des

forces rebelles. Que peut-on dire des forces rebelles ?

PARAGRAPHE 2: PAR LES FORCES REBELLES

De par leur multiplicité et leurs intérêts poursuivis, les forces rebelles constituées n'ont

généralement pas ou du moins suffisamment pas une bonne culture du DIH. C'est ainsi qu'en

122 Elle a causé plus de 3 millions de morts environ et une multitude de biens pillés, voir crise humanitaire au Congo,

précité p1

123 Binaifer Nowrojoe, Bronwen Mamley et Alison Desforges, Côte d'Ivoire ; Human Rights Watch, division Afrique

2004 in www.hrw.org/ french/docs/2004/26.

124 Tous ces acteurs sont les suivants : les forces gouvernementales de la RDC, le MLC, le RCDGama,

le RCDnational,

le RCDKisangani/

Ml ,les milices Lendu, les MaïMaï.

125 Voir annual report 2000, ICRC précipité, P 53.

50

matière de respect du principe de traitement humain, cellesci

sont souvent les premières à

remettre en cause ces règles du DIH. Mais quoiqu'il en soit, la majorité de ces forces rebelles dès

le début des hostilités manifestent leur volonté à être lié par les règles du DIH126 comme ce fut le

cas dans le conflit ivoirien et congolais.

Dans le cadre de ce travail, nous aborderons le respect du principe de traitement humain

par les rebelles dans le conflit ivoirien d'abord (A) et ensuite dans le cadre du conflit en RDC

(B).

ADans

le conflit ivoirien

Depuis le 19 septembre 2002, la Côte d'Ivoire est divisée en deux parties sous l'effet des

hostilités; le Sud du pays contrôlés par le gouvernement; le Nord et l'Ouest aux mains des

rebelles127. Ces derniers ayant installé leur quartier général à Bouaké.

En effet, force est de constater que les rebelles se sont rendu coupables de plusieurs des

violations du DIH, notamment des viols, d'attaques contre les civils et d'exécutions de

sympathisants des forces ennemis. Ils sont également responsables des tueries perpétrées en guise

de représailles, en particulier contre des villes ayant changé de camp et, prennent plus pour cibles

des responsables du gouvernement128. Tous ces actes constituent des violations au principe de

traitement humain.

Aussi, les forces rebelles, recrutent, et utilisent au même titre que les forces

gouvernementales, les combattants libériens qui, une fois dans ses rangs procèdent à des pillages

systématiques des biens appartenant aux civils - quelle que soit l'appartenance ethnique de leurs

victimes - ceci accompagnés d'agressions et dans certains cas, de viols des femmes et filles129.

Ces forces rebelles portent également la responsabilité de ne pas avoir clairement séparé

cibles militaires et sites civils, et celle des incendies orchestrées dans certains villages de la

126 En l'occurrence l'article 3 commun aux quatre conventions de 1949 et le second protocole additionnel relatif au

CAN I de 1577 suivis de certaines règles d'origine coutumières.

127 In Richard Banégas, «La Côte d'Ivoire en guerre : les enjeux d'une crise régionale», Questions internationales

n°3, septembreoctobre

2003 ;

http://www.ladocfrancaise.gouv.fr/dossier_actualite/crise_cote_divoire/carte_cote_divoire_guerre.shtml

128 Désiré, retour sur la crise en Côte d'Ivoire, EcNiouzes Actualité N° 15 Fév. 2003 in http//campus. Ecnantes.

Fr/clubs/journal/archives/0203/

p 2.

129 Voir Rapport Human Hights Watch, Binaifer Nowrojee, Prise entre deux guerres : Violence contre les civiles dans

l'ouest de la côte d'ivoire précité pp 2932.

51

localité de Dah. En outre dans les rangs de ces rebelles, on note une présence massive des enfants

dont nombreux d'entre eux ont neuf (9) ans environ.

En effet, force est de constater que ces rebelles ont systématiquement violés les droits

humains ainsi que les règles du DIH concernant le traitement des civils et d'autres non

combattants ; ils ont commis des actes constitutifs de crimes de guerre et de crimes contre

l'humanité dans le cadre de ce conflit ivoirien. Qu'en estil

dans le conflit congolais ?

B Dans

le conflit congolais

Depuis 1998, la RDC est tiraillée et meurtrie par un conflit interne multiforme130 au cours

duquel les forces armées commettent des violations généralisées à l'endroit de la personne

humaines, remettant ainsi en cause le DIH et ipso facto le principe de traitement humain pendant

la guerre.

Mais, il est à noter que ces violations résultent très généralement des actes des forces

rebelles. En effet, dans le conflit congolais, cellesci

font recours, très fréquemment et parfois

systématiquement au viol, tortures, mutilations des populations civiles, incendies des maisons131.

Ces divers groupes armés et milices en l'occurrence le RDCML,

MLC, le RCDN,

les

milices UPC/Hema, les milices Ngiti, ont outre, commis, sur une vaste échelle, des meurtres

délibérés de civils non armés, ils ont effectué des meurtres sommaires des combattants captifs,

des arrestations arbitraires et autres attaques directes ; tout ceci en violation de l'article 3

commun aux quatre conventions de 1949132. Aussi, dans certains cas, des rebelles ont d'une part

infligés des traitements horribles à certains femmes sous prétexte d'avoir apporté du soutien à

l'ennemi ; et d'autre part, ils ont enlevé certaines femmes et filles, et les ont forcés à fournir des

faveurs sexuelles et travaux domestiques. Aussi assiste ton

à des actes de représailles dans

certaines régions, de la part de ces forces rebelles, se traduisant par la destruction, des

infrastructures de santé, des écoles, églises et maisons sans oublier les stocks de réserves

130 Ce conflit oppose à certains égards les forces gouvernementales aux forces rebelles et à d'autres endroits les forces

rebelles entre elles.

131 Rapports Human Rights Watch, violence sexuelle très répandue et impunie dans la guerre en RDC, Bruxelles, 20

juin 2002 in www.hrw.org/french.

132 Droit international et justice ; in www.hrw.org/french/reports/2003/ituri.

52

alimentaires. De tels actes effroyables, commis en violation du "sacrosaint

principe"133 du

traitement humain en période de conflit armé, restés impunis.

En somme, on constate que le principe de traitement humain dans le contexte de ces deux

conflits n'est pas considérablement respecté ; on note plutôt une grande disposition des parties

au conflit à mettre en cause ce principe.

Devant un tel constat qui offusque et tourmente la conscience humaine, la communauté

internationale a manifesté son indignation. Il est tout aussi à noter que ce n'est pas la première

fois qu'elle s'insurge contre un tel phénomène nourrit par l'impunité.

Ce problème de l'impunité ou plus généralement celui de la répression des infractions

traduit toute la pathologie du droit des conflits armés et s'insurge à certains égards contre

l'efficacité du DIH car, quel est ce droit qui n'a pas pour objectif que de réprimer, de sanctionner

les infractions commises.

133 Principe fondamental de protection de la dignité humaine en tout temps et en tout lieu, fait de l'être humain une

fin en soi.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille