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Apprentissage implicite de régularités: Mise en évidence d'une différence d'apprentissage entre tâches motrices continues et discrètes

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par Stéphanie Chambaron Ginhac
Université de Bourgogne - Doctorat 2005
  

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2.2 L'apprentissage moteur implicite : brève revue de

littérature

Comme nous venons de le voir en passant en revue la littérature, il apparaît que les recherches relatives aux deux domaines de l'apprentissage implicite et de l'apprentissage moteur sont particulièrement abondantes tandis que celles ayant trait au domaine de l'apprentissage moteur implicite demeurent beaucoup plus restreintes (Pew, 1974; Magill & Hall, 1989; Wulf & Schmidt, 1997 ; Shea et al., 2001).

Qu'entend-on par « apprentissage moteur implicite » ? Pour Masters (1992), l'apprentissage moteur implicite « renvoie à l'acquisition passive d'un répertoire de mouvements, sans accumulation correspondante de connaissances ou de règles explicites et verbalisables. ». Pew (1974) a été le premier auteur à avoir utilisé une tâche de poursuite de cible (i.e tâche de tracking) pour démontrer qu'un apprentissage sans conscience des régularités dans le pattern de mouvements pouvait se produire. Dans son étude, les participants devaient suivre les déplacements d'un curseur sur un écran d'oscilloscope en manipulant une sorte de joystick. A chaque essai, le segment du milieu était toujours répété alors que le premier et le dernier segment étaient aléatoires. Toutefois, les sujets n'en étaient nullement informés. Après quatorze jours de pratique, les résultats indiquaient que les sujets s'amélioraient sur tous les segments, et que de surcroît, l'amélioration des performances était plus importante sur le segment répété comparativement aux segments aléatoires. De plus, un questionnaire post-expérimental indiquait que les participants n'avaient aucune conscience de

ces répétitions. De tels résultats ont été répliqués par Magill & Hall (1989) et par Wulf & Schmidt (1997), auteurs qui ont utilisé des tâches similaires. Dans leur étude de 1997, Wulf et Schmidt ont fait passer un test de reconnaissance aux sujets en plus de l'interview. Les données recueillies dans ce dernier test indiquent que les sujets ne sont pas capables d'identifier le segment répété à un niveau supérieur à ce que le hasard permettrait d'attendre.

Plus récemment, Shea et al. (2001) ont rapporté deux expériences sur l'apprentissage moteur implicite. Notre travail est en prise directe avec leurs deux expériences, ce qui justifie

le détail de celles-ci. En effet, ces travaux nous ont servi de base pour élaborer une nouvelle série d'expériences concernant le domaine de l'apprentissage moteur implicite. Dans leurs

L'apprentissage moteur implicite : brève revue de littérature 29

études, les participants devaient se déplacer sur la plate-forme d'un stabilomètre afin que

Position de la plate forme (°)

celle-ci soit en correspondance avec une cible qui se déplaçait sur un écran face à eux. Leur première expérience comprenait quatre sessions successives de pratique durant lesquelles les sujets réalisaient deux séries de sept essais de 75 secondes (cf. Figure 2.2).

Temps (s)

Figure 2.2: Exemple de pattern utilisé durant la phase de pratique de l'expérience de Shea et al.

(2001)

Chaque essai était divisé en trois segments de 25 secondes, mais les sujets n'en étaient

pas informés. La cible se déplaçait pseudo aléatoirement durant le premier (S1) et le dernier segment (S3), tandis que le segment du milieu (S2) était le même durant les quatre sessions. Durant la cinquième session, les sujets effectuaient un test de rétention dans lequel il apparaît que le segment répété S2 était pisté plus précisément comparativement aux segments aléatoires S1 et S3. Dans une interview ultérieure, aucun des participants n'a mentionné le fait qu'il puisse y avoir un segment répété, même lorsqu'ils étaient directement questionnés sur cette possibilité. De plus, lorsque l'expérimentateur révélait aux sujets l'existence de la répétition d'un segment et qu'il leur demandait de désigner lequel du 1er, 2ème ou 3ème segment était concerné, les réponses des sujets étaient données au hasard. Finalement, lorsque

ce segment répété était placé parmi des segments générés aléatoirement dans un test de reconnaissance à choix forcé, les sujets étaient incapables de le sélectionner avec une

probabilité supérieure à ce que le hasard permettrait d'attendre. Ces résultats répliquent ceux

obtenus par Pew (1974) et par Wulf & Schmidt (1997) dans une simple tâche de poursuite manuelle. En effet, ces auteurs avaient également observé que les sujets amélioraient sélectivement la précision de leur poursuite sur le segment répété, bien qu'ils ne soient pas conscients de la répétition de ce segment, ni de sa localisation à l'intérieur de l'essai dans les tests ultérieurs de rappel et de reconnaissance.

Dans l'expérience 2, Shea et al. (2001) ont utilisé la même tâche que dans l'expérience précédente. Cependant, cette fois, le segment du milieu (S2) était aléatoire tandis que S1 et S3 étaient les segments répétés, de plus, ces deux segments étaient identiques. Les auteurs ont manipulé les informations données aux participants concernant la structure de la tâche. La moitié des sujets était informée que le premier des trois segments de chaque essai (S1) était répété, alors que l'autre moitié était informée que la répétition concernait le dernier des trois segments de chaque essai (S3). Dans une interview ultérieure, seulement un des seize sujets a mentionné qu'un autre segment était répété, en plus du segment désigné durant les instructions. Ce résultat a permis de comparer les performances dans les conditions explicites versus implicites, sans qu'aucune confusion ne soit due à la position des segments répétés à l'intérieur de la séquence. Ces auteurs indiquent que les instructions explicites produisent de meilleures performances dans le début de la phase de pratique bien que ce ne soit pas significatif. Cependant, le pattern s'inverse au fur et à mesure de la pratique. En effet, à la cinquième session, dans le test de rétention, les erreurs sur le segment répété dont les sujets n'ont pas eu connaissance étaient significativement plus petites que celles obtenues sur le segment répété connu par les sujets. Les auteurs concluent à un effet néfaste des connaissances explicites sur la performance.

Ces études semblent fournir une démonstration apparemment simple de la possibilité d'apprendre inconsciemment la structure d'une tâche complexe. Il est maintenant intéressant

de voir si le consensus extrait précédemment des situations d'apprentissage implicite (à savoir

la formation de chunks et la forte corrélation qui existe entre performance et connaissance explicite de la situation) peut s'appliquer aux résultats issus d'expériences d'apprentissage moteur implicite.

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