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L'eau matière stratégique et enjeu de sécurité au 21ème siècle

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par Abdessamad DRIS
Université Paris 10 - DEA Sciences Politiques 2005
  

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3- La recette de la banque mondiale :

« L'eau gratuit tue tous les jours des dizaines de millier de personnes dans le monde et rend malades en permanence de millions de personnes. Cet état n'est pas une fatalité,il correspond au refus de donner à l'eau un haut degré de priorité économique »(1). Une des façon les plus évidentes de réduire le gaspillage, c'est d'augmenter le prix de l'eau. Le modèle macroéconomique d'ajustement de la demande aux nouvelles conditions du marché doit aboutir inévitablement à une réduction de la consommation, celle-ci ne se faisant pas obligatoirement au détriment d'un utilisateur, mais étant le résultat d'une rationalisation des usages subséquente à la hausse du prix de l'eau.
Cette façon de voir une partie du problème alimente le credo d'acteurs privés et d'organisations internationales au premier rang desquelles, il convient de mettre la Banque Mondiale. Des rapports d'études plaident pour cette solution en lui donnant toutes les apparences de l'évidence économique .Lors de la deuxième Forum mondial de l'eau qui s'est tenu à La Haye en mars 2000, la déclaration ministérielle conclusive propose un concept de gestion de l'eau global.

La proposition a d'ailleurs été faite de déterminer le prix sur la base du coût réel de mise à disposition. Parmi les principaux défis rappelés lors du forum de La Haye, on relève la volonté de « pratiquer une gestion de l'eau qui reflète les valeurs économiques, sociales et culturelles, et qui procède à une tarification des services courant la totalité des coûts liés à ces

1- Teniere Buchot ; interventions économiques pour améliorer l'usage de l'eau, p427- 433, en UNISCO, Water

valeurs ». Il est certes dit que « cette approche devrait prendre en compte le besoin d'équité et les besoins élémentaires des pauvres » 2 .Mais sans doute s'agit-il là plus d'une concession à certaines organisations non gouvernementales agissantes qu'une réelle volonté d'agir dans un sens rompant avec une logique perçue comme inévitable ? Celle d'un marché laissant la part belle à des acteurs privés ? On mesure le chemin parcouru depuis la première conférence internationale sur l'eau, d'autant que dés 1992 cette dimension économique se devinait dans les travaux de la conférence de Dublin.

Il est un fait que partout ou le prix de l'eau a augmenté, une baisse de la consommation a suivi. Appliquant l'évolution des prix selon les volumes consommés, la société Nationale de Distribution de l'Eau tunisienne a pu mettre en évidence qu'entre 1984 et 1994, des bonnes parties des consommateurs (consommation inférieure à 70 m3 par trimestre) 3.

Dans ce même pays, la tendance est à augmenter de 15% par an les tarifs de l'eau dans les périmètres publics et les réseaux collectifs d'irrigation.

.Entre la mise à l'encan de l'eau, ce qui est inacceptable, et une eau totalement gratuite ou peu chère ce qui est source de gaspillage, il existe une autre voie, socialement et économiquement responsable.

La question de l'eau dans le monde est une question strictement économique. La Banque mondiale défend l'idée suivante : en donnant un prix à l'eau celle-ci sera moins gaspillée. Pour bien répartir l'eau dans le monde, il faut respecter la loi de l'offre et de la demande.
Autour de la question de l'eau, il y a beaucoup de conflits très graves, mais il n'y a pas de guerre. Pour avoir une guerre, il faut qu'il y ait un certain rapport de force entre deux parties. Les petits pays ou les pays pauvres n'ont pas le pouvoir, actuellement, d'affronter les décisions des grands ou des riches pays. La Banque mondiale donne des sous à des pays proches voulant s'approprier la même eau pour que ceux-ci n'entrent pas en conflit ou en guerre. Dans son geste, la Banque n'encourage pas ces pays à pratiquer une gestion commune de l'eau, ce qui constituerait une réelle prévention de guerres ou conflits, voire une solution.

On nous dit que faire payer l'eau permettrait sa distribution, ce que sauverait le monde. Pourtant, il y a encore plus de 1,5 milliard de personnes qui n'ont pas accès à l'eau potable. La privatisation de l'eau a engendré des histoires d'horreur dans le tiers-monde. Les gens sans

2-declaration ministérielle de la Haye, forum mondiale de l'eau, 22 mars 2000.

3- HABAIEB H. ALBERGEL ; vers une gestion optimale des ressources en eau

argent restent sans eau. La Banque disait solvabiliser les gens dans le besoin, mais pour une banque, prêter des sous à un pauvre, ce n'est pas très rentable. Où vont donc les sous de la privatisation ? À la Banque mondiale et aux multinationales qui exploitent l'eau.
Les politiques de la Banque mondiale ont dégradé la qualité de l'eau. Par exemple, en entreprenant de grands ouvrages comme la construction de barrages. Cela a permis le détournement de l'eau ,qui a entraîné des dégâts irréparables sur le plan environnemental et sur le plan humain. Des milliers de gens pauvres en Chine ont perdu leur maison, leur village et leurs champs pour cultiver après que l'eau détournée ait inondé leur environnement. S'en sont-ils trouvés plus riches ?

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams