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L'eau matière stratégique et enjeu de sécurité au 21ème siècle

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par Abdessamad DRIS
Université Paris 10 - DEA Sciences Politiques 2005
  

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2- Une vision globale et intégrée :

Visant à la satisfaction optimale de l'ensemble des besoins légitimes, dans le respect des écosystèmes aquatiques.

D'une façon générale dans le Monde, c'est encore malheureusement une gestion éclatée entre secteurs qui prévaut (agriculture, villes, transport, hydroélectricité, industrie...), sans qu'une coordination existe entre les différentes entités administratives sur un même territoire.

Cette gestion suppose que des fonctions soient assurées en permanence de façon complémentaire et cohérente sur l'ensemble des territoires. Il s'agit :

· de l'administration générale,

· de la sécurité, et de la prévention des risques et de la police,

· de la planification,

· de la réalisation des aménagements structurants, notamment pour réguler les ressources et prévenir l'érosion,

· de la construction des équipements individuels et collectifs, liés directement à l'utilisation de l'eau à son économie et à son recyclage, ainsi qu'à l'épuration des rejets polluants,

· de l'exploitation, de la maintenance et du management des infrastructures hydrauliques et des services collectifs,

· de la recherche et des études,

· de la formation, de l'éducation et de la sensibilisation,

· de l'organisation des systèmes d'observations et d'information sur l'état des ressources et des milieux aquatiques et sur les usages,

C'est bien l'ensemble de ces fonctions qui doivent être organisées de façon pérenne et dont le financement en investissement et en fonctionnement doit être mobiliser et garanti quelles qu'en soient les modalités.

L'ensemble de ces fonctions, n'est jamais assuré par un seul organisme et le cas le plus fréquent est celui de la coexistence dans un même territoire, de compétences et d'initiatives nombreuses, tant individuelles que collectives, tant publiques que privées.

Il est donc indispensable d'établir de façon claire, indiscutablement et de manière transparente le rôle et les compétences de chacun.

Créer des nouvelles capacités de formation

Il est indispensable de créer dans les pays à capacité suffisante de formation professionnelle initiale et continue, notamment dans les secteurs telle que l'administration, la gestion, l'exploitation et la maintenance ou des "relations clientèle" avec les usagers. Compte tenu des effectifs en cause, les formations doivent être organiser sur place, dans la langue et le contexte de chaque pays et avec des formateurs locaux, et être plus orienter vers l'apprentissage pratique "au poste de travail" que théorique.

La formation des agriculteurs, notamment des irrigants, est aussi à renforcer, voire à réorganiser. Si, de plus en plus, les ingénieurs de projet ont un bon niveau, les gestionnaires et les exploitants, sont encore le plus souvent trop peu nombreux. La formation initiale des techniciens, ouvriers et des administratifs reste, balbutiante et plus théorique que réellement pratique. La formation professionnelle continue reste à être organiser.

Les décideurs doivent aussi, et peut-être surtout, être mis à même d'exercer leurs responsabilités, qu'il s'agisse d'élus locaux ou nationaux, de chefs d'entreprises, de responsables professionnels, de dirigeants d'associations ou d'ONG. Un apprentissage approprié à leur situation doit être envisager dans le secteur de l'eau, et en priorité pour les membres des comités de bassin.

. Une organisation appropriée : à l'échelle des grands bassins versants et aquifère. L'eau ne connaît pas les frontières, et la seule échelle de gestion cohérente, est celle des bassins versants ou des aquifères, qu'ils soient nationaux ou transfrontaliers. On estime que les deux tiers des grands fleuves sont transfrontaliers, sans compter ceux partagés entre les différents Etats de grands pays fédéraux, sans que des accords de gestion n'aient été en général conclu entre les autorités responsables.

C'est un des principes, qui fait notamment le succès du Réseau International des Organismes de Bassin (RIOB). Regroupant déjà 149 organismes de 45 pays et dont l'Office International de l'Eau assure le Secrétariat Technique Permanent, avec l'appui des Agences de l'Eau françaises et des Ministères des Affaires Etrangères et de l'Environnement.

Il va de soi que la gestion intégrée des ressources partagées des grands fleuves transfrontaliers, sera fondamentale pour l'avenir de certains pays. Il en va de même de la gestion des grands fleuves, lorsque dans des pays fédéraux, les responsabilités sont partagées entre le niveau gouvernemental national et les Etats fédérés.

. L'application du principe "utilisateur pollueur payeur : qui, en rendant la contribution de chacun proportionnelle à ses usages ou aux dommages qu'il cause, est la seule approche économique possible permettant de mobiliser d'énormes moyens financiers nécessaires, tout en créant les conditions d'incitation économique auprès des usagers pour réduire le gaspillage et les rejets polluants.

Le recouvrement des coûts est encore trop peu répandu. Dans une majorité de pays, d'énormes réticences culturelles, voire religieuses, s'opposent à une approche industrielle et commerciale de la gestion de l'eau. Or, les investissements à consentir dans les prochaines décennies et les frais d'exploitations et de maintenance des équipements, sont considérables et ne pourront pas, dans la plupart des cas, être couverts par les budgets publics locaux ou nationaux traditionnels. On estime à environ 180 milliards de dollars par an sur 25 ans les investissements indispensables pour renverser les tendances actuelles et faire face aux nombreux besoins, notamment d'assainissement.

Toutes les institutions internationales s'accordent désormais pour affirmer qu'il n'y a pas de solution au problème de l'eau en dehors de la participation financière directe des usagers et du secteur privé local. En particulier, il est important d'assurer :

· d'une part, une réelle solidarité entre l'amont et l'aval d'un même bassin et entre les différentes catégories d'usagers de l'eau, car leurs intérêts sont liés. De nombreux usagers payant une petite contribution, peuvent mobiliser des sommes considérables dans un bassin suffisamment grand et peuplé.

· d'autre part, une gestion économique et efficace des services collectifs des eaux, en particulier l'irrigation, l'alimentation en eau , l'assainissement domestique et industriel, de manière à satisfaire les besoins à moindre coût pour les usagers. Il faut recouvrir, en même temps, les coûts directs des services de distribution et d'épuration, ainsi que les coûts indirects d'administration et de gestion de la ressource et de protection contre les risques.

L'expérience montre que des services modernes peuvent être rendus à des coûts faibles, en tout cas raisonnables. Par exemple le prix d'un mètre cube d'eau potable, englobant l'assainissement et l'épuration, les redevances et les taxes, ressort en Europe de l'Ouest à l'équivalence de celui de 2,5 litres de super carburant, d'un paquet de cigarettes ou d'une consommation de "soft drink" ou d'un café dans un bar.

Des expériences réussies menées depuis plusieurs décennies montrent que l'ensemble de ces approches financières aux modalités différentiées peuvent permettre, si elles sont mises en oeuvre efficacement, de mobiliser en tout cas une part importante des sommes nécessaires à la modernisation du secteur de l'eau et à la préservation de la ressource, replacée dans une perspective à moyen et long terme définissant des objectifs réalistes.

Il est clair que les subventions publiques restent possibles, voire indispensables. Pour compenser les très grandes inégalités entre situations locales ainsi que les péréquations entre les différentes catégories d'usagers, afin de tenir compte de leurs capacités contributives réelles. De même, il faudrait concentrer l'aide publique internationale dans les pays les plus démunis sur des projets dont les coûts ne pourraient être équilibrer immédiatement et dont l'efficacité économique et sociale seraient fortes.

Dans le cadre de contrats pluriannuels, de grandes entreprises privées spécialisées peuvent apporter des compétences et des financements pour faciliter la mise en oeuvre de cette gestion industrielle et commerciale des ressources en eau et des services collectifs de qualité. Ces contrats doivent garantir les capitaux investis et leur rémunération, définir les termes de référence des investissements et des prestations, préciser le prix des services et prévoir sur une durée suffisante la bonne fin d'activité.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo