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Le dessein géopolitique et géostratégique des Etats-unis en Asie du sud-est

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par Kareem MOHAMED KAISALA
Université Pédagogique Nationale ( UPN ) - Licence 2008
  

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CHAPITRE : III LES EQUILIBRES STRATEGIQUES D'ASIE DU SUD - EST ET L'ENJEU JAPONAIS

Dans ce dernier chapitre de notre travail, notre réflexion va se focaliser sur l'importance stratégique que les Etats - Unis accordent à ses relations avec le Japon. En suite, nous aborderons aussi la question de la puissance économique japonaise qui confer à ce pays le statut d'une puissance civile et enfin, nous allons analyser la possibilité de voir le japon définir seul, sans le concours des Etats-Unis, sa politique de défense autonome, car aujourd'hui, la montée en puissance de la chine nourrie les craintes du japon, et permet un nouvel élan à ses considérations stratégiques.

III : LES RELATIONS STRATEGIQUES DES ETATS-UNIS AVEC L'EMPIRE DU SOLEIL LEVANT

Dans la région de l'Asie du sud-est, c'est avec le japon que les Etats-Unis entretiennent les relations le plus importantes. Le japon est un allié qui abrite sur son sol des bases militaires américaines. Son économie est de loin la plus puissante de toute la région de l'Extrême-Orient, et il conservera cette position au moins pendant les vingt-cinq ans à venir. Il s'agit également d'un pays dont les impondérables culturels échappent largement aux américains((*)25)

Les dirigeants américains se comportent en effet comme à la démocratie japonaise était un phénomène originel, dont les responsables obéissent aux impératifs qu'eux et comme si le japon avait constamment besoin de direction et d'assurances. S'agissant de la sécurité commune, le Japon est invité à assumer sa part de fardeau, en vertu d'une doctrine élaborée à Washington et présentée à Tokyo comme une vérité éternelle.

Cette attitude a pourtant entrainé moins de contestation ouverte en Europe contre la suprématie américaine, car le japon avait tout intérêt à accepter l'accumulation d'armements sur son sol et l'affirmation de sa fonction stratégique.

Cela lui permet en effet d'attester davantage son rôle international et d'accroitre son rayon d'action stratégique et politique, sans risques de se voir reprocher de mener une politique nationale agressive.

Contrairement à la chine, la culture japonaise s'efforce de séduire les étrangers que de les éteindre dans sa singularité envahissante, les obligeant ainsi à se plier à ses exigences. La chine, située au coeur d'un continent, a dû préserver son essence et son indépendance en manipulant les étrangers qui vivaient le long de ses frontières. Sur une ile sur peuplée, on ne dispose d'aucune profondeur stratégique ou psychologique permettant un conflit intérieur((*)26)

Sous l'effet de la défaite et des risques de la guerre froide, le japon avait en effet accepté de se placer sous la protection des Etats-Unis et de renoncer à son autonomie historique, tout en se livrant à une concurrence économique acharnée, il a subordonné sa politique extérieure et de sécurité à celle des Etats-Unis. Tant qu'une seule puissance, l'union soviétique, menaçait véritablement la sécurité du japon, les conceptions japonaises et américaines en la matière ont par suivre des voies parallèles ; mais cette situation a peu de chances de s'éterniser.

L'importance politique, le potentiel économique et la puissance militaire de la Corée du sud et de la chine ne cessent de s'accroître. La Corée du nord s'affirme comme un acteur à part entière à la suite d'actions entreprises par Séoul, Washington et pékin, sur lesquelles le japon n'a pas été informé du tout((*)27).

III.1.LA VOLONTE JAPONAISE DE CONSRUIRE SES PROPRES CAPACITES DE DEFENSE

Dans le contexte de l'après guerre froide, les responsables japonais qui ont une approche à long terme ne croiront par un instant que les Etats-Unis continueront éternellement à se ranger à leur point de vue dans l'analyse du rapport de forces existantes. Washington se répandra évidemment en délégation, aussi bruyantes que sincères.

Mais ce genre d'assurances perd beaucoup de sa crédibilité quand la première mesure de toute nouvelle administration américaine consiste à annoncer une révision de la politique existante, quand les querelles commerciales s'enveniment et que les décisions majeures touchant l'Asie sont unilatéralement prises par Washington, souvent à la suite de pressions politiques intérieures.

Ce n'est pas sans raison que le budget de la défense japonaise n'a cessé de s'accroître régulièrement et qu'il atteint déjà le deuxième rang mondial.

Dans le domaine politique, le japon essaiera certainement de recouvrer une importante liberté d'action. L'ampleur et la nature de l'autonomie japonaise par rapport à la politique extérieure et de sécurité américaine dépendront de l'aptitude des deux pays à instaurer un dialogue politique et stratégique plus équilibré. Il faut que la politique étrangère américaine s'efforce de nouer avec le japon des relations politiques plus diversifiées avant que sa force politique et militaire ne l'incite à prendre son autonomie((*)28).

A cette fin, les Etats - Unis doivent remplir deux conditions : maintenir leur engagement en Asie symbolisé par la présence militaire américaine et redéfinir l'alliance américano-japonaise. Faute de présence militaire américaine en Asie, le japon manifestera une propension croissante à s'en remettre aux impulsions naturelles en matière de politique étrangère et de sécurité. En revanche, si le japon et les Etats-Unis définissent leur politique de concert, le développement de la puissance militaire autonome du japon sera à la fois limité et défini.

Par un contexte stratégique, et il aura des effets beaucoup moins inquiétants sur le reste d'Asie. C'est pourquoi, il convient de donner une nouvelle dimension au dialogue politique bilatérale et à la coordination des politiques étrangères. Les relations américaines avec la chine ne manqueront pas de peser sur les relations américano-japonaises.

Les relations sino - japonaises sont dominées par l'ambivalence. Jusqu'à l'émergence moderne, à la fin du XIVe siècle, aucun état asiatique n'avait pu contester la prééminence de la chine en Asie. L'empire du milieu ne se souciait pas de l'équilibre asiatique, dans la mesure où symbolisait lui-même cet équilibre.

A la fin de la décennie nonante, la stratégie japonaise devait tenir compte de deux éventualités contradictoires : la désintégration de la chine à la suite de son impuissance à faire face aux conséquences de la modernisation, et la puissance croissante de la chine en cas de réussite de cette modernisation.

L'importance que le japon attache à ces objectifs apparait clairement dans les modèles de ses investissements en Asie :

Ceux-ci dessinent une ligne autour de la chine, depuis Taïwan jusqu'au Viêtnam et à l'Ouzbékistan, ce qui devrait lui permettre d'endiguer ou d'influencer le pouvoir chinois, en fonction des circonstances. Sans doute de telles considérations ont-elles également incité le japon à consentir des prêts à l'Asie du sud-est lors de la crise financière de 1997, end épit de sa propre stagnation économique((*)29).

Si le japon a l'impression que les Etats-Unis ont provoqué un affrontement avec la chine, l'alliance américano-japonaise sera mise à rude épreuve, et le japon fera tout son possible pour trouver une échappatoire. L'existence de bonnes relations avec la chine ou du moins de relations dans lesquelles l'Amérique n'apparait pas comme un fauteur de crise est une condition essentielle de la vitalité de l'alliance américano-japonaise.

III. 1.2. LA PERTE D'INFLUENCE JAPONAISE SUR L'EQUILIBRE REGIONAL

La politique à l'égard de la Corée est un autre problème épineux. Il est peu de sujets aussi sensibles pour le japon. N'ignorant rien des ressentissent coréens liées aux dix à cinquante années d'occupation japonaise, les dirigeants japonais savent fort bien que la politique étrangère coréenne fera tout son possible pour éviter de subir de nouveau, la domination japonaise en Asie du sud - est.

En même temps, le japon tient, pour des raisons de sécurité, à ce que la Corée ne se lie pas à une autre grande puissance asiatique. Il s'inquiète également de la concurrence économique toute récente de la Corée du sud, sans parler de sa diplomatie de plus en plus affirmée et même de ses liens avec les Etats - Unis (bien qu'il admette rarement cette dernière préoccupation).

C'est ainsi que le Japon même une politique à double détente. D'un coté, il souhaite que les troupes américaines restent en Corée pour garantir l'équilibre asiatique ; par ailleurs, leur retrait rendrait plus difficiles, sur le plan intérieur, le maintien de base américaines au japon, ce qui ferait naitre une nouvelle série de problèmes de sécurité à la fois. D'autre part, il cherche à préserver se propre influence su la péninsule coréenne.

Adoptant une attitude ambivalente à propos de l'unification coréenne en raison de la concurrence économique et politique croissante qu'exercerait une Corée réunie (dont la politique étrangère, de surcroit, ne manquerait pas de nourrir des soupçons à l'égard des motivations japonaises), le japon contribue à la survie économique de la Corée du nord en autorisant les transferts de fonds de la diaspora coréenne établie sur son sol.

Dans le même temps, le potentiel nucléaire de la Corée du nord et la présence de missiles qui, en cas de réunification, viendraient gonfler l'arsenal coréen encouragent le réarmement japonais, le développement d'une défense antimissile et le maintien d'une option nucléaire personnelle((*)30).

En 1993, un journaliste a demandé au premier ministre Kiichi Miyazawa sicle Japon accepterait la présence d'un potentiel nucléaire nord-coréen. Il a répondu avec une brièveté forte inhabituelle pour un japonais : « non ». Que voulait-il dire ? Que le japon lancerait une offensive diplomatie ? Qu'il pourrait prendre des mesures de représailles ? Le cas échéant, quelle en serait la nature ? Que le japon se doterait de sa propre capacité nucléaire en cas d'échec de s autres mesures ? Toutes ces questions n'ont probablement pas encore trouvé de réponses dans les sphères gouvernementales au japon, ni dans un quelconque accord avec les Etats - Unis.

Mais de deux choses l'une ; le moment venu, ces réponses interviendront dans le cadre d'une stratégie commune entre les Etats-Unis et le japon, ou par l'affirmation de la part du japon, d'une ligne d'action indépendante. Les relations entre les nations asiatiques présentent la plupart des caractéristiques de l'équilibre des forces européennes du XXe siècle. Toute augmentation de force importante chez l'une déclenchera presqu'à coup sur une manoeuvre de rééquilibrage de la part des autres ? Si les nations de l'Asie du sud-est intègrent actuellement dans leur bloc (l'ASEAN) un Vietnam qu'elles redoutaient tant jusqu'ici, c'est principalement pour contre balancer la chine et le japon. Et, c'est aussi pour cette raison que l'ASEAN demande aux Etats - Unis de rester engagés dans la région.

III. 1.3. LA PUISSANCE JAPONAISE CONCURRENCEE PAR LA CHINE ET LA COREE

La Corée du nord et la chine augmente leur potentiel militaire, et la fraction la moins atteinte de la puissance militaire soviétique étant stationnée en Sibérie, les responsables de la politique à long terme du japon ; ne tiendrons pas indéfiniment pour acquis l'absolue concordance des intérêts américaines et japonaises.

En outre, quand toute nouvelle administration américaine entame son mandat en annonçant une réévaluation des politiques existantes (ou du moins en laissant entendre qu'elles vont se modifier), et lorsque l'affrontement sur les questions économiques devient la règle et non plus l'exception, il est difficile d'affirmer que les intérêts de la politique étrangère américaine et japonaise concordent absolument((*)31).

Et puis, tout était de cause, le japon regarde le continent asiatique dans une perspective différente de celle de l'Amérique pour des raisons autant géographiques qu'historiques. Aussi, son budget de défense a-t-il suivi une courbe ascendante jusqu'aujourd'hui, où il est devenu le troisième du monde, peut-être le second à la qualité des investissements réalisés, compte tenu des difficultés internes de la Russie ; Curieusement, la solidité des relations nippo-américaines formera le revers des rapports sino-américains. Malgré de grandes affinités avec la culture chinoise, le japon a été partagé entre l'admiration et la crainte, entre le désir d'amitié et le besoin de dominer. La proximité sino-américaine inspire au japon la tentation de se dissocier des Etats-Unis dans l'idée, sinon de renforcer son influence sur la chine, du moins de ne pas le réduire en collant de trop près à l'exemple américain.

En même temps, une approche purement nationale risquerait d'être protégée par pékin comme l'expression des visées hégémoniques du japon. De bonnes relations entre l'Amérique préalable est nécessaire à de bonnes relations sino-japonaises. C'est un triangle qu'aucune des parties ne peut quitter sans courir un risque considérable ; c'est aussi une source d'ambigüité qui incommode les Etats-Unis, car elle va à la l'encontre de la tendance américaine à classer clairement les nations en amies ou en ennemies.

Aujourd'hui, le leadership japonais est concurrencé par d'autre pays émergeants de la région. Le japon a perdu son influence régionale et n'a plus les moyens pour conditionner l'avenir des principaux états de l'Extrême - Orient.

III. LE RISQUE DE DESENGAGEMENT AMERICAIN A L'EXTREME - ORIENT : LE JAPON POSITIONNE EN MARGE

Sur une très grande partie de son histoire, l'Asie du sud-est a été soumise au leadership d'un pays qui assurait la stabilité et la sécurité régionale, la chine, dans le cadre d'un ordre politique et économique assez lâche.

L'inuption des puissances occidentales en Asie au XIXè siècle a mis fis à cette «  pax sinica » et l'ère de l'instabilité a commencé pour l'Asie du sud-est. Une fois le « gâteau chinois » partagé entre les puissances occidentales, il y avait en effet un vide dans lequel s'est engouffré le japon qui a été tenté de bâtir sa fameuse » sphère de coprospérité » qui en fait a profondément((*)32).

Vaincu à l'issu de la seconde guerre mondiale, le japon s'est de nouveau détourné de l'Asie du sud-est, c'est-à-dire ce que l'occident appelle Etats-Unis et un modèle de puissance économique, financière et commerciale. Le désengagement américain en Asie au sortir de la guerre du Vietnam et l'effondrement de l'union soviétique ont laissé un vide de sécurité en Asie. Le japon, troisième puissance économique mondiale, derrière les Etats - Unis et l'union européenne, aurait vacation à la remplir, mais en a-t-il les moyens et l'intention ? La problématique de la puissance régionale et du nationalisme est assez récente au regard de l'histoire du Japon. Contrairement à la Chine qui se décrit comme « l'empire du milieu », le Japon a toujours eu conscience depuis l'époque des Tang (XIIe siècle) où il avait envoyé des ambassadeurs en chine, de sa position à la périphérie. Il se référait par rapport au centre, avant le XIXe siècle la chine, à partir du XIX siècle l'Europe ses velléités expansionnistes se heurtaient au fait que les japonais avaient toujours un sentiment très fort de leur insularité et que leur seul centre d'intérêt est le japon lui-même. Et son expansionnisme dénué de toute valeur universelle, a profondément déstabilisé l'Asie du sud-est au lieu de l'unifier((*)33).

III.2.1.LA ZONE DE COPROSPERITE OU L'INSTAURATION DE L'IMPERIALISME NIPPON

Le début de l'impérialisme japonais remonte donc à l'échec des occidentaux à coloniser l'Asie du sud-est, tout entière, avec la victoire du japon en 1905 contre la Russie. Devant le vide laissé par le repli de l'influence de la chine colonisée, le japon s'est transformé en puissance impérialiste et s'est donné pour objectif d'instaurer une zone de coprospérité en Asie du sud, c'est-à-dire que l'occident appelle Asie du sud-est. Ce fut là la deuxième tentative d'unification de la région après celle, réussie, par la chine. En 1942, le japon avait étendu son empire jusqu'à la Mandchourie au nord, aux indes néerlandaises, au sud, aux iles kisha et Taiwan à l'est, à la Birmanie anglaise à l'ouest. L'occupation japonaise, menée par une armée aux méthodes quelques peu britanniques et une police politique le kampétai, qui n'avait rien à envier à son homologue allemande de l'époque, ont rapidement montré aux peuples de la sphère qu'il s'agissait d'une colonisation aussi voire plus dure que celle des occidentaux, où il ne s'agissait absolument pas d'aider les peuples asiatiques à se développer.

Au contraire, l'obligation faite aux sujets coloniaux de se tourner tous les jours en direction de Tokyo pour saluer l'empereur montre bien que le Japon était profondément dénué d'universalité et que son occupation n'avait même pas les prétextes philanthropiques de la colonisation occidentale.

L'occupation japonaise a donc laissé de profondes tensions en Asie, en installant l'idée d'un japon essentiellement impérialiste er expansionniste, image qu'il ne possédait pas au paravent((*)34).

La défaite japonaise de 1945 suivie du désarmement par les chinois et les britanniques des troupes japonaises occupantes, et de leur évacuation, ont mis fin à la sphère de coprospérité. Pour corseter les Ambitions d'un japon perçu en occident, en grande partie à tort comme expansionniste par essence, de nombreuses limites ont été imposées à la puissance. La constitution japonaise rédigée, come celle de m'Allemagne par les autorités d'occupation américaine et adoptée en 1946, interdit au japon, dans son article 9, de posséder des forces armées, qu'elles soient terrestres, maritime ou aériennes, et de recourir au droit de belligérance((*)35).

Le principe d'origine très strict a été interprété de manière plus souple en 1952 lors de la création de «  forces de maintien de la paix » rebaptisées « forces d'auto défense ».Toute fois, si le gouvernement japonais s'autorise à maintenir «  une capacité de défense minimale nécessaire à la défense de l'archipel », les exigences du respect de l'esprit pacifique de la constitution lui interdisent théoriquement et avant tout l'acquisition d'armes offensives (missiles, ou bombardiers stratégiques porte-avions) ; mais aussi le droit à l'auto-défense collective, l'envoi des FAD à l'étranger avec emploi de la force.

La sécurité du japon, comme on peut le constater, dépend donc entièrement du pacte bilatéral de sécurité conclu entre le japon et les Etats-Unis, qui placent le japon sous le parapluie nucléaire américain. D'autre part, les japonais ne semblent pas être pressés de retrouver une influence autre qu'économique en Asie. Ils répugnent au dialogue direct avec les pays d'Asie du sud : le japon n'appartient pas à l'ASEAN ; le dialogue se fit toujours via Etats-Unis, par exemple au sein de l'APEC. En fait, le japon ne s'envisage qu'assez peu comme une puissance asiatique et préfère penser en terme de front pacifique avec les Etats-Unis, ou alors se penser au niveau mondial avec les Etats - Unis et l'union européenne.

C'est en retour à l'idéologie japonaise précède l'impérialisme puisque au paravent le japon ignorait l'aie du sud pour n'avoir de relations qu'avec la chine et que le japon meiji avait proclamé très nettement sa volonté de « quitter l'Asie pour aller vers l'occident ».

L'Asie du sud, en dehors du japon et de la chine sanctuarisés, a connue une profonde instabilité pendant la guerre froide avec de nombreux conflits, comme celui de Corée, ceux d'Indochine puis du Vietnam. Le retrait américain des affaires asiatiques après la guerre du Vietnam et l'effondrement de l'URSS, laissant un vide de sécurité dans la région((*)36).

Le japon parait donc être un bon candidat naturel pour assurer la stabilité de la région et de fait, il parait prêt à réintégrer le jeu régional.

III. 2. 2. DE NOMBREUSES MENACES DEMEURENT DEVANT LA PUISSANCE JAPONAISE

Le Japon a lancé l'idée d'intégrer la chine dans l'ensemble régional en encourageant la multiplication de liens d'interdépendance économique, la participation au forum de sécurité régionale comme l'ARF (Asean régional forum), la multiplication des liens bilatéraux et multilatéraux, y compris la défense. Si le japon, en réaffirmant le traité de sécurité qui le lie aux Etats-Unis, a montré qu'il n'entendait pas modifier sa constitution, comme l'avait laissé sous-entendre des responsables militaires, ou laisser prévoir des actions telles que le lancement d'un porte-aéronefs en1997, pour développer ses forces armées.

En revanche, il a mis en oeuvre une réorientation des FAD. De nombreux problèmes demeurent encore non résolus dans les relations entre le japon et chacun des pays d'Asie du sud ? Avec la Corée et les pays de la péninsule indochinois, il demeure le contentieux des « femmes de réconfort », c'est-à-dire des femmes contraintes à la prostitution dans les camps de l'armée japonaise pendant l'occupation , ce problème demeure non résolu depuis la guerre et empoisonne jusqu'à ce jour les rapports entre le japon et ces pays.

Si le vietnam ne semble pas voir conservé d'antipathie particulière à l'égard du japon, la Corée du nord demeure une menace, car en 1998, elle a procédé à un tir de missile qui a survolé le japon. De manière générale, tous les pays qui ont subi l'occupation japonaise.

Se méfient du japon et ne semblent pas être prêts d'accepter l'idée d'un leadership japonais autre qu'économique encore moins à accepter de le voir responsable de la sécurité collectif En outre, l'hypothèse de l'armement nucléaire du japon ne semble pas totalement irréaliste. Les dirigeants japonais ont plusieurs fois laissé sous-entendre qu'ils n'excluaient pas de passer au nucléaire militaire, si la Corée se réunifiait et qu'elle devenait nucléaire.

Evidemment, la nucléarisation du japon rencontrerait de nombreux obstacles, parmi les quels l'opposition du peuple japonais au nucléaire, la révision de l'article 9 de la constitution, la violation des traités internationaux et l'accord de Etats-Unis. Si le japon devenait une puissance nucléaire, cela entrainerait une prolifération immédiate en Asie du sud et déstabiliserait profondément la région. De ce fait, la méfiance contre le japon empêche celui-ci de mener une véritable politique de puissance en Asie.

CONCLUSION

Longtemps considéré comme enjeu de second plan, l'océan indien est devenu un foyer potentiel de tensions internationales. Au triangle stratégique de la guerre froide Etats-Unis - chine qui dominait les relations internationales, les années 1990 ont substitué un nouveau triangle. Cet espace est devenu l'objet du jeu d'influence entre Etats-Unis - chine et inde.

Ce triangle stratégique est asymétrique et marqué par un rapport d'inégalité en raison de la superpuissance américaine, bien que les trois acteurs détiennent le feu nucléaire.

Les Etats-Unis commencent à considérer que l'inde pourrait être un des pivots de leur stratégie en Asie du sud. En effet, les Etats-Unis ont plus que jamais besoin de nouveaux partenaires pour surveiller et stabiliser ce qu'ils appellent l' « arc d'instabilité » allant du Moyen-Orient à l'Asie du sud-est en passant par l'Asie centrale et l'océan indien.

Dans ce triangle stratégique, la complexité de la relation sino-américaine pèse de tout son poids, car la question de Taïwan et le programme nord-coréen du nucléaire en font des questions sensibles qui marginalisent l'inde c'est pourquoi la ligne d'action de new Delhi consiste à empêcher la réapparition d'un front sino-américain, c'est-à-dire d'une nouvelle bipolarité opposant deux grandes puissances comme URSS et Etats-Unis autrefois.

D'autre part, les chinois savent qu'il est important de développer des relations étroites avec l'inde pour empêcher un alignement indo-américain. C'est la raison pour laquelle les deux pays ont multiplié les exercices militaires en commun et surtout les relations commerciales qui étaient restées relativement modestes ; mais progressent rapidement (18 milliards de dollars 2008). New Delhi a aussi intérêt à s'assurer m'amitié de la chine, afin de ne pas tomber dans la dépendance exclusive vis - à - vis des Etats - Unis.

Enfin, chinois et indiens ont une vieille conception commune qui vise à créer un monde multipolaire afin de contrecarrer la superpuissance américaine. Pour calmer les inquiétudes indiennes, Washington a accélérée depuis 2005 son partenariat a

L'inde est bien consciente qu'elle est le maillon faible de ce triangle stratégique, elle sait que l'évolution de la relation sino-américaine est toujours le paramètre déterminant du triangle. Par ce qu'elle le sait, elle louvoie entre les deux, au grand bénéfice.

L'Asie du sud-est, ou « angle de l'Asie », entre la chine et les Etats-Unis, l'inde et l'Australie, est un carrefour des civilisations et des colonisations redevenu un nouvel enjeu. C'est un ensemble considérable qui s'est construit sur des civilisations rurales et des comptoirs étrangers, toujours visité par une vigoureuse tradition de piraterie

Cet ensemble de péninsules et d'archipels «  poses sur l'eau » a attiré tour à tour les indiens, les chinois, les arabes, les portugais, les espagnols, les néerlandais, les britanniques, les français, les américains et, pour finir, même les soviétiques. Aujourd'hui les réserves halieutiques, les gisements d'hydrocarbures et le positionnement stratégique font de la région un ensemble géopolitique sensible, particulièrement en ce qui concerne les détroits et les passages obligés.

BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGE :

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2. VEDRINE, H, Face à l'hyper puissance, fayard, paris, 2003

3. ROMANO, S, Le grand désordre mondial, syrte, paris, 2001

4. RAMONET, I, GUERRE DU XXI è SIECLE, Galilée, paris, 2002

5. MOREAU, PH, DE LA FAIBLESSE, LA FORCE : LA PUISSANCE JAPONAISE, SEUIL, PARIS, 2008

6. LINDEMANN, T, TENSIONS GEOPOLITIQUES, SEUIL, PARIS, 2007

7. HAMO N, D, La chine puissance en devenir, seuil, paris, 2006

8. LETAC, C, S, A, VIDE OU TROP-PLEIN DE PUISSANCE ?, FAYARD, PARIS, 2007

9. FORTMAN, M, Le retour au réel, seuil, paris, 2005

II. DOCUMENTS

1. LA CHARTE DE L'ANSEA

2. LA VISION NUCLEAIRE NORD COREENNE

3. LE PACTE DE SHANGAI

III. REVUE ET AUTRES DOCUMENTS

1. HOFFMANN, S, « Régression américaine » in revue esprit juillet 2003 pp 44-58

2. LAURENT, E, « Comment Bush a programmé sa guerre » in courrier international du 30 mars 2004 PP 8-9

3. DEBAT, A, « VOL AU DESSUS D'UN NID de faucons 

4. internationale n° 99 printemps 2003

5. BIYOYA, M, PH, GEOPLITIQUE, L1 R.I, UPN, 2008 inédit

6. BIYOYA, M, PHGEOSTRATEGIE, L2, R.I, UPN, 2008 inédit

TABLES DES MATIERES

INTRODUCTION 1

PROBLEMATIQUE 3

HYPOTHESE DU TRAVAIL 5

CHOIX ET INTERET DU SUJET 7

Méthode et technique utilisées 8

Méthode dialectique 8

La technique documentaire 9

DELIMITATION SPATIO - TEMPORELLE 10

DIVISION DU TRAVAIL 11

CHAPITRE I : LES CONSIDERATIONS GENERALES 12

I.1 : REGARD SUR LES CONCEPTS DE BASE 12

I.2. DESSEIN 12

II.2 : PROBLEMATIQUE GEOPOLITIQUE DE L'ASIE DU SUD - EST 17

CHAPITRE II : LA MONDIALISATION DES RAPPORTS DE FORCES EN ASIE DU SUD - EST 24

I : L'ASIE EST LE CHAUDRON DES CIVILISATIONS 24

II.1.1: LA SUPREMATIE CHINOISE EN EXTREME-ORIENT 26

II : L'HEGEMONIE CHINOISE : EQUILIBRE ET SUIVISME 32

II.2. LE JAPON ALLIE SUR DES ETATS-UNIS EN ASIE DU SUD - EST 38

CHAPITRE : III LES EQUILIBRES STRATEGIQUES D'ASIE DU SUD - EST ET L'ENJEU JAPONAIS 42

CONCLUSION 56

* (25) MOREAU, PH, Questions régionales, Seuil, Paris, 2004, P. 90

* (26)KISSINGER, H, La nouvelle puissance Américaine, Seuil, Paris, 2004 P.99

* (27) BRZENZISKI, Z, Le grand échiquier international, Seuil, Paris, 2001, P.99

* (28)LACOSTE, Y, La géopolitique du monde, Fayard, Paris, 2005, P. 90

* (29) BERNARD, L, La géopolitique de la chine, Seuil, Paris, P. 90

* (30) BRZENZISKI, Z, op - cit, P. 103

* (31) KISSINGER, H, La diplomatie, Fayard, Paris, 1996, P. 89

* (32) CHAUPRADE, A, Géopolitique constantes et changements, Seuil, Paris, 2003, P. 89

* (33) HEISBOURG, F, L'épaisseur du monde, stock, Paris, 2000, P. 105

* (34) DUROSELLE, J, Histoire des relations internationales, Seuil, Paris, 1997

* (35) CHAUPRADE, A, op - cit, P. 93

* (36) BROWN, C, La vision Am&ricaine, Fayard, Paris, 2000, P.98

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