WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les fonctions du domaine public communal

( Télécharger le fichier original )
par Hind HAKKOU
Université Mohammed V - Master 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Section 2 : la flexibilité de la dichotomie public/privé 

Si l'unique argument permettant de justifier la distinction entre le domaine public et le domaine privé est la présence d'une seule raison finaliste, c'est-à-dire la satisfaction de l'intérêt général, il est alors permis de douter de l'existence d'une telle raison, dès lors que l'on veut bien considérer que tous les biens des personnes publiques servent comme on vient de montrer, l'intérêt général d'une manière ou d'une autre.

Avec la crise du droit administratif dont la source et la manifestation la plus nette sont justement la crise de la notion de service public, la frontière entre public et privé est devenue peu étanche. En effet, en raison de la participation, de plus en plus grande, des particulier à la gestion des services publics, alors qu'ils constituent auparavant la chasse gardée de l'administration, la définition de ces derniers devient vague et ne correspond plus à la théorie pure du service public.

Dans la mesure où la théorie du domaine est étroitement liée à la notion de service public - pierre angulaire du droit administratif - il n'y a donc aucune raison pour qu'elle puisse échapper au désordre qu'affecte le droit administratif.

Mais au delà de la notion de service public, c'est au fond que toute l'instance juridique datant du XIXème siècle qui se trouve affectée à partir du moment où la base socio-économique, sur laquelle le droit s'était construit, a subi de profonds changements. On peut lire dans ce sens sous la plume de Jaques Caillosse que «la logique d'hybridation gagne les bases de la summa divisio de l'ordre juridique classique ». L'aspect le plus apparent dans cette crise est l'affaiblissement de la division droit public/droit privé, conséquence logique du changement de la nature de l'Etat devenu, à cause de certaines crises économiques, plus interventionniste. Les conséquences de cette perturbation des équilibres du droit ont rendu presque inopérants les concepts classiques ; ils sont devenus inadaptés à une réalité économique et juridique devenue désormais instable. Les concepts domaniaux sont naturellement touchés par ce mouvement des remises en cause des notions juridiques que l'on croyait pourtant immuables. Pour éviter qu'elles ne soient en décalage ou que celui-ci ne s'accentue avec la réalité qu'ils entendent régir, ces notions et au premier rang de la domanialité publique, ont sans doute besoin d'être reconsidérées en vue de les adapter aux réalités économiques nouvelles.

C'est la réalité impliquant une certaine imbrication entre les règles de droit public et celles du droit privé que certains auteurs ont pu parler de « publicisation » du droit privé et de « privatisation » du droit public. Ceci tient, d'une part, à l'application de plus en plus fréquente des règles de droit public dans les relations contractuelles, alors qu'elles sont fondées normalement sur le principe de l'autonomie de la volonté, et la soumission, d'autres part, des services, entreprises, et contrat de l'administration aux règles du droit civil et du droit commercial. C'est sans doute, ce qui a fait dire à Luc Saidj que « l'Etat ayant considérablement élargit son champ d'activité, le droit public se privatise, et ce d'une manière absolument généralisée. Aussi devient-il difficile de distinguer nettement entre le public et le privé ».

On ne peut donc, se railler à l'idée d'une antinomie générale des concepts de droit public et du droit privé. L'interpénétration des règles des deux ordres juridiques est tout aussi présente dans la gestion et l'organisation des biens domaniaux. Ces interpénétrations rendent compte de la complexité des situations en présence, elles conduisent à douter de la valeur scientifique de la distinction bipartite domaine public/domaine privé incitent à rechercher s'il ne faut pas la dépasser.

C'est justement sur la base de ces observations que certains auteurs, en France notamment, se sont demandés s'il n'est pas préférable de l'abandonner et d'adopter la conception unitaire du domaine (échelle de la domanialité).

La préservation de cette subdivision droit public/droit privé n'est que transitoire, elle est en quelque sorte un vestige de l'ancien droit appelé sans doute à disparaitre. Cette division tranchée apparait comme un obstacle beaucoup plus qu'elle ne facilite l'élaboration d'un droit véritablement adapté à la société actuelle.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery