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La collaboration entre l'ONU et l'union africaine dans la résolution pacifique des conflits armés en Afrique: cas de la crise au Darfour

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par Philippe TUNAMSIFU SHIRAMBERE
Université Libre des Pays des Grands Lacs "ULPGL" - Diplôme de licence 2005
  

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PROBLEMATIQUE

Depuis les indépendances politiques, les conflits frontaliers et les guerres civiles se sont imposés aux Etats africains. Si pendant la guerre froide, les causes des conflits étaient imputables à la rivalité entre les grandes puissances, depuis 1990, l'explication de l'origine et de la persistance des conflits armés s'est généralement attelée à privilégier les « antagonismes », comme facteur causal de première importance. Pourtant, à l'observation des faits, il se dégage que d'autres facteurs historiques et géopolitiques décisifs contribuent à la prolifération de l'insécurité et de la violence civile au sud du Sahara5(*).

Le Soudan, d'une manière générale, a, au cours de ces dernières décennies, été réellement secoué par une crise tenace qui a généré des sentiments de haine entre différents groupes ethniques le constituant. L'exemple typique datant de 1983 est celui d'un groupe rebelle, le Mouvement/Armée de Libération du Peuple du Soudan (M/ALPS)6(*), dirigé par le colonel John Garang, oeuvrant dans le Sud du pays à Juba.

En effet, si ce conflit se fonde sur la religion - le Nord étant musulman pendant que le Sud est animiste et chrétien - le conflit actuel en étude est tout à fait racial ou ethnique.

En Afrique, aujourd'hui, à chaque apparition d'une tension interne ou d'une agression se crée un groupe ou une milice proche du gouvernement et soutenu par lui.

C'est le cas, par exemple, des milices rwandais interahamwe proches du gouvernement du feu président Juvénal Habyarimana contre l'incursion du Front Patriotique Rwandais (FPR). En RDC on peut citer également les combattants Maî Maî contre les forces rebelles du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) et du Mouvement pour la Libération du Congo (MLC),...

Pour sa part, la situation de crise qui sévit actuellement dans le Darfour au Soudan, datant de février 2003, oppose les milices "arabes" Janjawids7(*), soutenues par le gouvernement central, aux mouvements rebelles noirs de l'Ouest soudanais. Des combats atroces s'y déroulent et, en conséquence, un fort sentiment de vengeance plane. Le peuple est entré dans une spirale dangereuse qui s'avère très complexe à dénouer.

De toute évidence, deux mouvements rebelles font face au gouvernement de Khartoum et ses milices "arabes" Janjawids. Il s'agit de l'Armée/Mouvement de Libération du Soudan (A/MLS)8(*) et le Mouvement pour la Justice et l'Egalité (MJE).

En somme, depuis son indépendance en 1956, le Soudan est ravagé par une continuelle guerre civile. Seule la période entre 1972 et 1983 a été calme, nous renseigne Tony Busselm9(*). Le pays est indépendant depuis 48 ans, cependant a connu 38 ans de guerre.

La situation de crise au Darfour inquiète suite aux multiples violations des droits humains qui s'y commettent et également à la lenteur de la communauté internationale qui ne s'en est inquiétée qu'un an plus tard. Toutefois, elle appelle à une solution politiquement négociée. Elle peut être africaine, internationale ou internationale et africaine à la fois.

En Afrique noire subsaharienne, jusque là, la problématique sécuritaire apparaît de plus en plus inquiétante d'autant plus que les tentatives de médiation, de négociation, ainsi que les mécanismes de résolution des conflits produisent rarement des effets escomptés.

En effet, l'Union Africaine qui s'est assignée comme principe, entre autre, de régler pacifiquement les conflits et d'intervenir dans un Etat membre se trouve bloquée compte tenu de manque des moyens financiers et logistiques propres, bien que les Etats membres se soient engagés, au terme du Protocole relatif à la création du Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine, à son art 13(17)10(*), à déployer leurs troupes avec l'équipement nécessaire pour le maintien et la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité sur le continent.

A cet égard, la Commission de l'Union procède périodiquement, en collaboration avec les Nations Unies, à l'évaluation des capacités de l'Afrique dans le domaine des missions d'appui à la paix11(*). Cette collaboration vise à renforcer les capacités de la Force africaine prépositionnée dans les domaines de la formation, de la logistique, de l'équipement, des communications et du financement12(*).

Toutefois, il est déplorable de constater la lenteur avec laquelle l'Organisation des Nations Unies mobilise la communauté internationale afin d'aider l'Union Africaine dans la mission assignée.

Il découle de cette situation de multiples interrogations étant entendu que le Soudan est à la fois membre de l'Union Africaine et de l'Organisation des Nations Unies, toutes deux préconisant le maintien de la paix et le règlement pacifique des conflits.

Pour régler les conflits ou les problèmes régionaux, la communauté internationale est unanime qu'il faut privilégier l'intervention des organismes régionaux.

L'Organisation des Nations Unies, cadre politique global et institution politique de référence pour assurer et maintenir la paix et la sécurité de par le monde; vu sa lenteur, son éloignement géographique et la façon dont elle est très sollicitée, est-elle une institution appropriée pour gérer ou résoudre les crises internes en Afrique?

L'Union Africaine, un organisme régional, peut-elle trouver son chemin de manière autonome pour obtenir le poids diplomatique alors qu'elle manque de moyens financiers et logistiques propres pour régler les conflits et apporter des solutions efficaces dans la région?

L'Organisation des Nations Unies ne peut-elle pas initier la création d'une caisse de péréquation qui faciliterait les Organisations Internationales régionales à subvenir directement à leur devoirs en cas de nécessité au lieu d'attendre chaque fois sa mobilisation aux pays membres et autres bienfaiteurs et en les incitant de contribuer quand il y a déclenchement d'un conflit?

En effet, l'Union Africaine étant une organisation internationale ouverte face à l'Afrique, mais régionale par rapport à l'Organisation des Nations Unies, à vocation universelle, il semble évident que ces organisations doivent régler les conflits en concert.

* 5 KOUNOU Ph., D., M., « Les conflits armés post guerre froide en Afrique au sud du Sahara : un essai de caractérisation », In Revue Africaine d'études politiques et stratégiques, Université de Yaoundé II, n° 1, 2001, p. 23.

* 6 La version originale de ce sigle est SPLA : Sudan People Liberation Army/ Mouvement. Nous préférons la version française, langue de rédaction, pour nous conformer aux documents, rapports et résolutions des organisations internationales sous examen. En plus, la quasi-totalité des textes en français prônent la version française dudit sigle. Voilà pourquoi nous ne faisons pas exception.

* 7 De nombreuses orthographes circulent pour les "Janjawids". Le terme fait référence à des cavaliers armés. Un arabophone a expliqué à Human Right Watchs que "jan" évoquait le fusil et "jawid" le cheval. Un darfourier érudit spécialiste du Darfour a fait valoir que "janjawid" était aussi le terme utilisé pour parler des hors-la-loi. (Dr Ali Dinar, Washington, DC, février 2004)

* 8 Les versions anglaises de ces sigles sont, pour l'un SML/A : Sudan Mouvement of Liberation/Army, et pour le second JEM : Justice and Equality Mouvement. Pour des raisons déjà évoquées, nous utilisons leurs versions françaises.

* 9 AFP, "Soudan: Crise au Darfour", disponible sur l'adresse www.espace-citoyen.net/article, lu le 05 novembre 2004.

* 10 Organisation de l'Unité Africaine, Protocole Relatif à la Création du Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine, Addis-Abeba, Ethiopie, disponible sur l'adresse http://www.wildafao.org/docs/pdf/press/UA_PROTOCOLE_CONSEIL_PAIX_ET_DE_SECURITE_FR.pdf lu ce 08 décembre 2004.

* 11 Art 13(15) du Protocole relatif à la création du Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine

* 12 Art 13(16) du Protocole : « La Commission, en consultation avec le Secrétariat des Nations Unies, contribue à la coordination des initiatives extérieures visant à renforcer les capacités de la Force africaine prépositionée dans les domaines de la formation, de la logistique, de l'équipement, des communications et du financement ».

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