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Le web 2.0 et l'édition juridique : le droit peut-il se passer d'éditeur ?

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par Armelle Nianga
Université Paris 2 Panthéon-Assas - Master 2 sociologie du droit et communication juridique 2009
  

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a-2-2) Les besoins du premier marché de l'édition en droit : analyse du témoignage d'un praticien du droit: Jacques Vautier, notaire.63(*)

a-2-2-1) Le témoignage.

Les contraintes, obligations et devoirs des praticiens.

« Le praticien est donc un professionnel du droit en contact permanent avec ces sujets du droit que sont ses clients. C'est donc à lui qu'incombe la tâche de leur exposer le droit applicable. Pour cela, il doit connaître parfaitement le droit positif, et donc l'actualité juridique. Mais il n'est pas seulement un messager du droit au service du citoyen, il doit lui délivrer une information compréhensible qui lui permettra de disposer d'une connaissance suffisante des normes qui lui sont applicables. Dans cette perspective, le praticien doit avoir une attitude réfléchie face à l'actualité juridique. [Il est] un homme constamment obligé d'avoir une connaissance parfaite de l'actualité.»

« Vis-à-vis du néophyte qu'est son client, le praticien a deux fonctions principales :

_ d'une part, il doit expliquer le droit à ses clients : ses conseils doivent être avertis et éclairés ;

_ d'autre part, il doit appliquer le droit en réalisant les souhaits de ses clients.

Ces deux fonctions nécessitent une connaissance exacte du droit, et par voie de conséquence, de l'actualité juridique. C'est pour cette raison que la jurisprudence exige du praticien une obligation d'efficacité juridique de ses actes. »

« La fonction du praticien implique une connaissance parfaite du droit positif. Pour cela, sa « pratique » doit être valable, c'est-à-dire être en conformité avec le droit positif.

Dans cette perspective, la jurisprudence lui impose une obligation d'efficacité de ses actes. Cela implique de connaître parfaitement l'ensemble de la législation, mais également la jurisprudence. »

« Néanmoins, la tâche assignée au praticien relève aujourd'hui d'une mission quasiment impossible. [...] Mon propos n'est pas de critiquer l'augmentation des textes législatifs et réglementaires.

[Cependant], la rédaction de ces nombreux textes laisse trop souvent perplexe et le praticien peut se trouver dans deux situations :

_ la loi peut avoir été mal rédigée et engendre des difficultés d'interprétations,

_ elle peut suspendre l'application de ses propres dispositions à la rédaction d'un texte infra législatif. »(« La difficulté pour le praticien est [souvent] de savoir à quelle date [ils] vont paraître »)

[...] Etant entendu, que « la mauvaise rédaction d'une loi est le pire ennemi du praticien. [...] Celui-ci est nécessairement obligé de l'appliquer, mais il ne sait pas comment. »

« Le praticien doit également être attentif aux différentes décisions de justice. Il le sera d'autant plus, s'agissant des décisions de la Cour de cassation et du Conseil d'État. Mais, aujourd'hui, il lui est nécessaire de connaître en outre la jurisprudence des cours européennes.

Exemple : lorsque la Cour européenne des droits de l'homme a rendu l'arrêt Mazurek, les notaires se sont demandés s'il fallait appliquer directement cette solution bien qu'une décision de la Cour de cassation ait affirmé le contraire.

[...]

Comment le praticien doit-il agir face à une divergence entre deux chambres de la Cour de cassation ou entre cours d'appel et Cour de cassation ? »

Les attentes des praticiens.

« Le praticien a besoin que l'actualité juridique fasse l'objet d'un travail de sélection. [...] »

Il « attend d'être renseigné sur la mise en oeuvre de la loi ou de la jurisprudence. Dans cette perspective, il attend des commentaires, voire un mode d'emploi. »

Il attend, que « la doctrine et la pratique », « apporte[nt] des solutions » « aux nombreux problèmes » que « peuvent soulever » « une loi ou une jurisprudence ».

Enfin, « la pratique est de plus en plus considérée comme une source du droit, notamment en droit dit « des affaires ». Cependant, beaucoup de praticiens hésitent à appliquer les différents montages imaginés. Une première validation dans une revue juridique signée par un auteur de référence pourra l'amener à adopter de tels montages. »

« Les enjeux du traitement de l'actualité juridique. »

« Des moyens financiers pour le traitement de l'actualité juridique

Si différents outils sont aujourd'hui offerts au praticien pour posséder une connaissance parfaite de l'actualité juridique, il n'en reste pas moins que ces outils sont pour la plupart payants. Or tous les praticiens n'ont pas les ressources financières suffisantes pour s'abonner à tous ces outils d'information.

[...]

Par ailleurs, à supposer qu'il ait des moyens financiers suffisants, le praticien n'a pas nécessairement le temps pour appréhender toute l'information. Dans cette perspective, il est souvent nécessaire que des cellules de documentation juridiques soient créées. Celles-ci auront pour fonction d'éditer une revue de presse ainsi que des flashs d'informations.

Il en résulte nécessairement une inégalité entre praticiens. Certains auront la chance d'être avertis en temps réel de l'actualité juridique qui sera sélectionnée, alors que d'autres n'auront connaissance de l'information que plus tard, lorsqu'ils auront le temps de lire leur documentation... »

Les autres besoins des praticiens.

Les praticiens ont, enfin, besoin de lieu où débattre, discuter et faire évoluer le droit :

« Chaque année depuis plus d'un siècle, les notaires de France se réunissent en congrès pour débattre d'un sujet d'ordre strictement juridique et faire des propositions pour adapter ou améliorer notre droit.

Aucun sujet interne à la profession, aucun thème corporatiste n'y est abordé. D'autres instances professionnelles existent à cet effet.

C'est actuellement en France le plus important des congrès professionnels. Notaires, collaborateurs, professeurs de droit, magistrats, représentants des ministères, journalistes, exposants... près de 5.000 personnes y participent et travaillent durant trois jours.

Le Congrès des notaires de France est devenu une véritable institution au service du droit et de la société.

Ses propositions sont à l'origine ou ont inspiré de nombreuses lois, dont la plus récente est celle du 3 décembre 2001, « relative aux droits du conjoint survivant et des enfants adultérins et modernisant diverses dispositions du droit successoral ».

Le 98e Congrès s'est déroulé à Cannes, au mois de septembre dernier. J'avais l'honneur d'en être le président. Il avait pour thème « Patrimoine professionnel, méthode et perspectives ».

Certaines de ses propositions ont (déjà) été reprises dans le projet de loi sur l'initiative économique actuellement en discussion devant le Parlement. »

EXIGENCES LIEES A SON METIER

DIFFICULTES RENCONTREES.

BESOINS

« Il doit connaître parfaitement le droit positif, et donc l'actualité juridique: »

-« Le praticien est donc un professionnel du droit en contact permanent avec ces sujets du droit que sont ses clients. C'est donc à lui qu'incombe la tâche de leur exposer le droit applicable. »

-« il doit lui délivrer une information compréhensible qui lui permettra de disposer d'une connaissance suffisante des normes qui lui sont applicables. Dans cette perspective, le praticien doit avoir une attitude réfléchie. »

« Vis-à-vis du néophyte qu'est son client, le praticien a deux fonctions principales :

_ D'une part, il doit expliquer le droit à ses clients : ses conseils doivent être avertis et éclairés ;

_ D'autre part, il doit appliquer le droit en réalisant les souhaits de ses clients. »

« Sa « pratique » doit être valable, c'est-à-dire être en conformité avec le droit positif.

Dans cette perspective, la jurisprudence lui impose une obligation d'efficacité de ses actes. Cela implique de connaître parfaitement l'ensemble de la législation, mais également la jurisprudence»

« L'obligation assignée au praticien de connaître parfaitement l'actualité juridique devenait de plus en plus difficile, voire relevait d'une mission quasi impossible.

Pour conforter cette affirmation, trois arguments doivent être soulignés :

_ L'augmentation constante des textes normatifs ;

« Le praticien n'a pas nécessairement le temps pour appréhender toute l'information. »

« La rédaction de ces nombreux textes laisse trop souvent perplexe et le praticien peut se trouver dans deux situations :

_ la loi peut avoir été mal rédigée et engendre des difficultés d'interprétations ;

« En outre, la mauvaise rédaction d'une loi est le pire ennemi du praticien. En effet, celui-ci est nécessairement obligé de l'appliquer, mais il ne sait pas comment. »

_ Elle peut suspendre l'application de ses propres dispositions à la rédaction d'un texte infra législatif. »

La difficulté pour le praticien est de savoir à quelle date vont paraître ces décrets. Aucune précision n'a été apportée.

« Un accès rapide à l'information juridique. »

 

_ La multiplication des juridictions et l'inflation des litiges ;

Le praticien doit également être attentif aux différentes décisions de justice. Il le sera d'autant plus, s'agissant des décisions de la Cour de cassation et du Conseil d'État.

Mais, aujourd'hui, il lui est nécessaire de connaître en outre la jurisprudence des cours européennes.

_ Les conflits de solutions entre différentes juridictions.

Comment le praticien doit-il agir face à une divergence entre deux chambres de la Cour de cassation ou entre cours d'appel et Cour de cassation ?

« Le praticien a besoin que l'actualité juridique fasse l'objet d'un travail de sélection. »

Une information pratique

Le praticien attend d'être renseigné sur la mise en oeuvre de la loi ou de la jurisprudence. Dans cette perspective, il attend des commentaires, voire un mode d'emploi

Une information positive (le droit positif)

Elle peut soulever de nombreux problèmes auxquels la doctrine et la pratique doivent apporter des solutions

« La pratique source de création

Le praticien, confronté à un droit positif parfois inadapté aux intérêts de ses clients, imagine ce que l'on appelle des « montages » juridiques, qui permettent d'optimiser telle ou telle situation.

Il s'agit souvent de trouver la solution qui, non imaginée par le législateur, n'est pas contraire à la loi. »

 

« Chaque année depuis plus d'un siècle, les notaires de France se réunissent en congrès pour débattre d'un sujet d'ordre strictement juridique et faire des propositions pour adapter ou améliorer notre droit.

Aucun sujet interne à la profession, aucun thème corporatiste n'y est abordé. D'autres instances professionnelles existent à cet effet. »

« Une information innovante

La pratique est de plus en plus considérée comme une source du droit, notamment en droit dit « des affaires ». Cependant, beaucoup de praticiens hésitent à appliquer les différents montages imaginés. Une première validation dans une revue juridique signée par un auteur de

référence pourra l'amener à adopter de tels montages. »

 

* 63 Petites affiches, 13 juillet 2005, « L'actualité et le praticien ».

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