WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le web 2.0 et l'édition juridique : le droit peut-il se passer d'éditeur ?

( Télécharger le fichier original )
par Armelle Nianga
Université Paris 2 Panthéon-Assas - Master 2 sociologie du droit et communication juridique 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B) Le marché constitué par les particuliers: dire ou réalité ?

L'édition juridique revendique un second marché qui serait constitué par les individus, particuliers ou « ignorants.95(*)

Il serait un marché grand public avec des produits  dits de « vulgarisation juridique »96(*).

Toutefois, si leurs sites et plaquettes affichent parfois, des produits à destination des particuliers, ce marché est pour l'essentiel peu couvert par les éditeurs juridiques qui semblent peu enclin à prendre en charge les besoins des particuliers.

a) Des besoins réels et exprimés difficiles à appréhender.

Pour André Dunes, « la nécessité de s'informer [« des professionnels »] est évidente ».97(*)

Est-ce à dire qu'elle ne le serait pas pour les particuliers...?

On pourrait à première vue penser que oui.

Les particuliers sont absents des plaquettes et des sites des maisons d'éditions que l'on connait98(*) Et si certains produits leur sont destinés, la difficulté que l'on éprouve à les identifier contraste inexorablement avec la très grande visibilité des produits du premier marché.

Cependant à s'attacher de plus près à l'offre des éditeurs et aux besoins des particuliers, on remarque que leurs besoins sont bien réels et exprimés et que le refus de leur prise en charge tient en réalité aux difficultés que celle-ci soulève.

a-1) Une prise en charge délicate :

Il est «  malaisé » aux éditeurs d`« atteindre » et d' « informer utilement» les particuliers.

Seraient en cause :

· Leurs « visions déformantes du droit »99(*): une conception du droit, véhiculée par les séries américaines « fondé[es] [...] sur la représentation populaire [qui] heurte[nt] la réalité française d'une justice déléguée aux professionnels. »100(*)

« Il existe [...] un écart considérable et croissant entre le rituel judiciaire tel qu'il se déroule en France et les représentations que nous nous faisons de l'art de juger.

Les valeurs et les procédures les mieux connues de tous sont originaires de la culture juridique et politique américaine, véhiculées par la littérature populaire, le cinéma, les séries télévisées ou l'actualité même qui offre périodiquement aux Etats-Unis le spectacle de procédures fleuves. [...]

 Comment, et pourquoi cette appropriation d'une culture autre est-elle possible et porteuse d'effets ? [«  Le problème est en France que le spectacle est peu visité

directement»] Hormis les professionnels, les Français ne sont officiellement juges que lorsqu'ils sont appelés à faire partie d'un jury d'assises, expérience d'autant plus marquante qu'exceptionnelle, touchant une infime minorité de citoyens dont les leçons sont peu transmises ou transmissibles si ce n'est par quelques grands textes comme les Souvenirs d'assises d'André Gide (1912). La justice américaine est à l'inverse éminemment populaire, au civil comme au pénal, des juridictions les plus ténues et localisées jusqu'aux échelons

élevés de la décision judiciaire. Tout le monde, ou presque, a été, est ou sera juré. »

« La qualité des décisions de justice », Etudes réunies par Pascal Mbongo.

 

· Leur qualité de récepteur passif et d'ignorant.

Combien de particuliers possèdent un code civil ou consulte régulièrement Legifrance ? Dans mon entourage et mon voisinage aucun.

Les particuliers ne semblent pas aller à la recherche des informations juridiques. Ce dont témoigne l'usage qu'ils font des forums.

* 95 André Dunes, opus précité.

* 96 Compte rendu de la journée d`étude « Du papier à Internet, l'évolution de l'édition juridique française : quel impact pour les bibliothèques ? » ;« On peut cependant distinguer deux types de marché pour l'édition juridique : un marché professionnel constitué des étudiants, des enseignants et des professionnels du droit (avocats, avoués, notaires...), et le marché des non-juristes, auxquels sont destinés les produits de vulgarisation ; ces deux marchés distincts déterminent une offre et une demande très spécifiques. »

* 97 André Dunes,opus précité.

* 98 Les maisons « historiques », celles pour lesquelles « la réversibilité de l`équation » éditeur=droit, droit=éditeur se vérifie.

* 99 André Dunes précité.

* 100Partant du « constat que de nombreux citoyens français avaient des repères sur la justice provenant plutôt du système américain que du leur et que ces repères n'ont pu venir que de ces fictions télévisuelles », Barbara Villez chercheuse au CNRS et professeur à l'universitaire a entamé des recherches qui ont abouti à un ouvrage publié en 2005 et intitulé « Séries télé : visions de la justice ». (Presses Universitaires de France)

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo