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Le web 2.0 et l'édition juridique : le droit peut-il se passer d'éditeur ?

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par Armelle Nianga
Université Paris 2 Panthéon-Assas - Master 2 sociologie du droit et communication juridique 2009
  

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a) Une alternative attrayante aux revues.

Créer un blog est facile et à la portée de tous138(*), mais ce n`était pas là pour les zélateurs de la doctrine virtuelle son seul avantage...

Les blogs recélaient pour eux de potentialités qui en faisaient de véritables concurrents des revues des éditeurs juridiques.

Leur gratuité et leur capacité à capter les auteurs des revues :

Contrairement aux produits de l'édition juridique traditionnelle, « l'accès aux blogs et leur diffusion se font sans bourse délier »139(*).

Aussi, leur gratuité est très vite apparue comme un atout majeur susceptible de séduire à la fois les auteurs et les publics de l'édition :

· Les auteurs de l'édition qui parce qu'ils « ont besoin [d'être publiés] pour se faire un nom et progresser dans leur carrière » écrivent pour les revues « sans être payés » ou pour des rémunérations très faibles et sont ainsi exclus des profits que réalisent les maisons d'édition juridiques, pourtant, essentiellement assis sur eux: la valeur ajoutée140(*) qui justifie le coût élevé des produits des éditeurs juridiques est « fonction de la richesse d[es] contenus »141(*)elle-même fonction de la compétence des auteurs.

Ainsi, pour les « zélateurs de la doctrine virtuelle », les tribunes gratuites et faciles à élaborer d'audience a priori équivalentes à celles des revues, que semblaient constituer les blogs ne pouvaient que détourner les auteurs de l'édition qui faute d'y trouver un intérêt financier n'auraient aucune raison de s'y maintenir.

· Les publics de l'édition qui au bénéfice de cette fuite des auteurs, pourraient trouver dans les blogs des contenus équivalents à ceux de l`« édition juridique » et n'auraient plus aucune raison de continuer de rémunérer, cher de surcroît, les éditeurs pour une information qui leur serait mise à disposition gratuitement par une « doctrine virtuelle ».

2. Leur réactivité.

Le blog a fait émergé l'éventualité d'« une doctrine instantanée » qui réagirait aux actualités juridiques « quasiment en temps réel», « là où une revue classique fait patienter, des jours, des semaines ou des trimestres »142(*).

3. « La liberté qui irrigue » leur « conception »143(*).

« Les blogs offrent » aux auteurs « une totale liberté de formats et de sujets ». Ils sont des espaces de liberté qui contrastent avec la grande rigidité des revues. De là, est née l'idée que les auteurs de l`édition « ne [pourraient] qu'apprécier n'être soumis à d'autres contraintes que celles qu'ils fixe [raient] eux-mêmes. »144(*)

Dans les revues, il leur faut, en effet, sans cesse composer avec les exigences [...] des éditeurs »145(*):

· Respecter les délais, qui leur sont impartis :

Si le blogueur blogue quand il veut, les revues sont des périodiques qui paraissent à des intervalles réguliers et sont soumis à des contraintes de temps.

· Répondre « aux exigences scientifiques de la revue »:

Si les « zélateurs »  comme les détracteurs de « la doctrine virtuelle » s`accordaient à dire que la censure des comités des lectures et des conseils scientifiques était quasi inexistante, les auteurs n'en sont pas moins soumis à des exigences de fond.

Leurs articles doivent s`inscrire dans la « ligne éditoriale [des] revue[s]  », « dans la thématique [des] numéro[s] »146(*) et sont, de plus, soumis au contrôle des éditeurs qui parce qu'ils assument la responsabilité des écrits se posent en « gardien[s] vigilant[s] du langage juridique », imposent « l'objectivité et la neutralité du discours » et censurent « les critiques exagérées et les opinions sectaires ».

· Respecter les contraintes « d'ordre quantitatifs »:

Le style n'est pas la seule contrainte à peser sur les auteurs, leurs articles doivent également respecter les dimensions imposées par les éditeurs147(*).

* 138 « Le « blog » est un système d'utilisation très simple qui permet à tout néophyte de disposer de son propre site internet pour exprimer ses opinions, donner des informations ou relater sa vie privée.» : Guillaume Kessler, « Aspects juridiques du blog ».

* 139 Félix Rome, « Propos iconoclastes sur la "bloghorrée" » Recueil Dalloz.

* 140 « L'édition juridique nous offre un cas d'école très intéressant pour étudier la notion de "valeur ajoutée" sur des documents publics, qui reste le critère justifiant l'édition privée de tels documents. »« Chaque éditeur peut puiser dans [le] domaine public et fabriquer des produits éditoriaux nouveaux et les vendre sur un marché transparent et pleinement concurrentiel? » « On conçoit bien l'apport de valeur ajoutée que constituent « les commentaires [...] et les recueils par domaine assemblant la Loi, la jurisprudence et des documents plus théoriques.»: Hervé Le Crosnier, L'édition juridique : valeur ajoutée et bien public en questions.

* 141 André Dunes précité.

* 142 Félix Rome, précité.

* 143 Emmanuel Barthe, « Où est la doctrine de demain ? Sur le Web ! Que font les auteurs de demain ? Ils bloguent. »

* 144 Félix Rome, opus précité.

* 145 Dimitri Houtcieff et Frédéric Rolin, « Blogs juridiques contre Edition juridique traditionnelle concurrence ou complémentarité ?», Dalloz 2006.

* 146 Pour que l'article qu'un auteur soumet à une revue, soit publié, celui-ci doit s`inscrire « dans la thématique du numéro », « la ligne éditoriale de la revue » et répondre« aux exigences scientifiques de la revue». (FAQ de la revue Jurisdoctoria »).

* 147 Ce qui renvoie à ce qui est pour André Dunes le cinquième commandement des éditeurs : « Les livres tu limiteras à des dimensions bien précises ».

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci