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Le web 2.0 et l'édition juridique : le droit peut-il se passer d'éditeur ?

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par Armelle Nianga
Université Paris 2 Panthéon-Assas - Master 2 sociologie du droit et communication juridique 2009
  

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b-6) Le blog de Frédéric Rolin: témoin, raisons et illustration de la naissance, du succès et de l'épuisement de la blogosphère-universitaire juridique.

1) La naissance de la blogosphère universitaire.

« A l'heure où les revues juridiques se sont presque toutes dotées de pages "actualités" consultables en ligne, et dont le contenu est largement établi par des rédacteurs internes de ces revues, il paraît utile d'adapter la production doctrinale en utilisant les mêmes canaux.

D'où l'intérêt de la création et de la multiplication de weblogs dans différentes branches du droit. Celui-ci à l'ambition de contribuer aux débats à la réflexion dans le domaine du droit administratif »: indiquait Frédéric Rolin en introduction de son blog.

Propos qui font apparaître la principale raison de l'investissement de la blogosphère par la doctrine juridique universitaire.

Doctrine et actualité:

Une simple visite sur chacun de leurs blogs permet, en effet, de relever que les blogs des universitaires juristes sont, peu important leur objet, orientés vers l'actualité.

1. Ce qui tient à ce que d'une part, l'actualité juridique est aujourd`hui, dans les revues, confiées, on l'a vu, « aux petites mains de l'édition» encore qualifiées d'  « annotateurs stipendiés ».198(*)

· Ce qui est pour certains universitaires une « évolution » «  de nature à sauver la doctrine, et à lui redonner sa véritable place »199(*).

« En faisant, et fort bien, le travail ingrat et indispensable de dépouillement et de commentaire « chaud » de l'actualité, ces « annotateurs stipendiés » ne peuvent-ils permettre à la doctrine universitaire de se concentrer sur le travail de réflexion critique qu'on peut légitimement attendre d'elle, au lieu de se complaire et de s'épuiser dans la course au dernier arrêt? », Pascal Ancel.200(*)

· Mais pour la grande majorité d`entres eux, une marque de « la perte de substance doctrinale »201(*) des revues, qui justifient sans doute -et tout au moins pour Frédéric Rolin- cette réappropriation de l'actualité juridique par les auteurs de la doctrine à travers les blogs.

2. Cela correspond d'autre part, à une volonté de ces auteurs de prendre part aux débats publics et à cette actualité202(*)non nécessairement juridique, qu'ils ont depuis bien longtemps délaissée.

· En effet, si le juriste se préoccupe de l'actualité juridique203(*)qu'il « paraît bien difficile de détacher » de «  l'actualité tout court ».

· « Parce que ses préoccupations [...] ne sont pas celles de l'homme de la rue », l`actualité qui « retient [son] attention » n`est « pas nécessairement en phase avec l'actualité [générale] ».

« Au moment des événements de mai 1968, la chronique de législation de la Revue trimestrielle de droit civil s'intéressait au taux de compétence des tribunaux d'instance et à la modification du régime des prêts du Crédit agricole »204(*) ...

· Ainsi, si elle vit dans « le monde et son actualité », la doctrine « l'observe [bien souvent] de l'extérieur, en [simple] spectatrice »205(*) et dans l'attente que son actualité se transforme en une actualité juridique.206(*)

C'est le constat récurrent et fracassant d'une doctrine qui écrit pour elle-même, le savoir, la science, analyse et discute le droit du monde qui l`entoure, mais se détourne de lui et de son sort.

· En ce sens, le plaidoyer de F. Zenati contre l'ouverture des revues juridiques à « un public élargi »207(*):

« Les revues juridiques tendent de plus en plus à refuser de s'enfermer dans une image doctrinale ou praticienne. Les revues savantes s'assignent comme cible une clientèle praticienne et les revues pratiques diminuent la place qu'elles avaient réservée à la doctrine au cours du 20e siècle. De manière symbolique, au moment même où était célébré son centenaire, une nouvelle présentation de la Revue trimestrielle de droit civil était lancée par son éditeur, moins austère et plus attrayante, permettant une lecture plus aisée, après qu'aient été progressivement adoptés des aménagements rédactionnels en vue d'améliorer son accessibilité. Bref, une présentation destinée à un public élargi. »

Les blogs ont ainsi permis aux auteurs qui le souhaitaient de se rapprocher de l'actualité et de la société. Etant à préciser que ce mouvement, que l`on a déjà évoqué, a été amorcé bien avant l'essor des blogs...A vue, il semble falloir le faire remonter aux années 2000 et à l'arrêt Perruche.

L'arrêt perruche : « Le juriste peut-il ou doit-il être neutre? »

L'arrêt Perruche a soulevé de nombreuses interrogations quant au rôle et à la place des juristes dans la société, qui semblent se retrouver dans la distinction qu'il convient aujourd'hui d'opérer entre les blogs juridiques et les blogs de juristes et, que Philippe Jestaz a brillamment synthétisées en une seule interrogation : « Le juriste, en entendant par là l'homme de doctrine, peut-il ou doit-il être neutre ? »208(*).

Interrogation à laquelle il semble y avoir plusieurs réponses possibles:

· Il y a d`une part, celle des «  juristes, soucieux de la fonction anthropologique et éthique du droit ». 209(*)

Ceux qui mêlant considérations juridiques et morales avaient, au moment de l'affaire Perruche, dénoncé une solution qui « heurtait la conscience et ne pouvait qu'être désapprouvée par un juriste »:

« L'arrêt institue la vie humaine elle-même comme un préjudice réparable, ce qui, a contrario, signifie que l'être humain handicapé aurait dû ne pas naître. »

« Cette solution est dans la logique de la maîtrise scientifique du vivant, qui tend à « produire » des êtres humains conformes à une hypothétique norme biologique; elle induit une considérable dégradation de l'image de la personne humaine. »

« Sur le terrain du droit civil, l'arrêt ne répond ni aux exigences du droit de la responsabilité ni à celles de la logique juridique. »

« Non sans contradiction, l'arrêt fait l'impasse sur l'absence de causalité biologique tout en indemnisant l'enfant en raison de son état biologique. De plus et surtout, le préjudice de l'enfant est ici d'être né dans un état insusceptible d'évaluation; il faudrait en effet comparer l'être au non-être, ce qui est indécidable et inconcevable. »

«  La vie, pour la personne elle-même, ne peut être l'objet d'un droit à « l'euthanasie prénatale » qui, en supprimant le sujet, supprime le droit lui-même. »

«  L'indemnisation d'une vie « anormale » enclenche un processus où le devoir de naître normal peut mettre à mal le respect dû à tout être humain. »

«L'arrêt conduit à reconnaître que la vie peut être un préjudice tant pour celui qui lui doit son existence que pour les tiers et la société en général. L'être humain tend à être conçu comme le produit, réussi ou raté, du pouvoir médical. Cela est en contradiction flagrante avec le principe juridiquement consacré de dignité de la personne humaine, qui exige l'absence de discrimination entre les êtres humains. »

« Si l'on admet que l'enfant né puisse engager la responsabilité du médecin dont la faute porte sur l'évaluation de son état biologique avant la naissance, la porte est ouverte à ce qu'il reproche à ses parents de n'avoir pas fait vérifier sa qualité génétique ou de ne pas avoir recouru à un avortement en cas de pronostics défavorables. »

« C'est bien d'eugénisme dont il faut ici parler. Cet eugénisme, pourtant condamné par la loi, n'exclut pas un dépistage généralisé des anomalies génétiques les plus graves. Il conduira demain à choisir les « meilleurs » enfants, selon les critères individuels ou sociaux du moment. Avant de condamner formellement l'eugénisme et ses théoriciens, notre droit devrait vérifier qu'il ne permet pas la réalisation d'un projet identique. »

« « L'arrêt de la Cour de cassation donne « le message d'une société qui, sous couvert d'indemniser, discrimine et rejette », alors qu'il faut plus que jamais apporter celui d'une société qui accueille, aide et se donne les moyens de le faire.  »

Catherine Labrusse-Riou et Bertrand Mathieu, « la vie humaine comme préjudice ? »: Le Monde du 24 Novembre 2000.

 

· Il y a d'autre part, celle des juristes pour lesquels « les raisons d'approuver ou de désapprouver l'arrêt ne devaient rien à la technique du droit »210(*)et pour qui « s'adresser au Parlement, comme [l`avaient fait les précédents], pour changer le droit par la voie législative [était] affaire de citoyenneté et de convictions  ».211(*)

Ceux-là, avaient refusé de « prendre position » et s'étaient « born [és] à développer quelques-uns des arguments - les plus forts selon eux - qui mili[aient] dans un sens ou dans l'autre »:

« En dehors d'un précédent arrêt de cette même cour, qui préfigurait déjà plus ou moins celui-ci, seules les convictions philosophiques et religieuses de chacun permettaient de trancher dans un sens plutôt que dans l'autre. [...] 

C'est [...] pourquoi les signataires du présent point de vue, bien que ne partageant pas le même sentiment sur la solution retenue par l'arrêt Perruche, n'ont eu aucune difficulté à l'écrire ensemble. »

Non par lâcheté non par absence de conviction, mais parce qu'ils estimaient que leur qualité de juriste leur imposait de rester neutres:

« En tout état de cause, qu'il préfère attribuer ou refuser à la personne née handicapée (représentée ou non) le droit d'obtenir réparation de handicap lorsqu'une faute médicale a facilité sa naissance, soit parce qu'il croit reconnaître ainsi son humanité, soit parce qu'il croit au contraire la lui nier, le juriste ne peut se prévaloir du droit et prétendre que le droit tranche de lui-même - lorsque, en réalité, il ne peut (et ne fait) qu'opter pour un parti ontologique, logique ou moral, sans détenir plus de titre que quiconque pour ce faire. »

· Il y a enfin celles de ceux qui adhérant partiellement à chacune des deux positions, estiment qu'un juriste peut exprimer ses convictions mais doit alors le dire.

« Je constate d'abord que dans un grand nombre de cas, les auteurs prennent parti en fonction de leurs convictions et c'est fort bien ainsi. A titre personnel, je préfère alors qu'ils annoncent la couleur, de façon à faire la part de leurs convictions propres et de données plus ou moins objectives. Cela dit, un auteur peut aussi se borner à envisager les diverses solutions possibles, avec leurs enjeux et leurs conséquences probables, mais sans opter lui-même pour l'une d'entre elles : c'est une position qui se veut scientifique ou, si l'on veut, wéberienne. Il le peut, sauf à retenir la leçon des ministres japonais : il y a des cas où l'on se doit de prendre parti. Et de toute façon il le faut bien quand au lieu d'être auteur, on exerce le métier de juge ou de législateur. »212(*)

Ce qui appliqué aux blogs donne la distinction entre :

· le blog de juriste dans lequel, quittant ou presque son habit d`homme de loi, le juriste y exprime librement ses convictions.

· et le blog juridique dans lequel, celui-ci revêtu de son costume de juriste, peut se cantonner à une analyse neutre et scientifique du droit (énumérer toutes ses solutions) ou y défendre ouvertement ou de façon dissimulée la « fonction anthropologique et éthique » qu`il lui attribue...

2) Les raisons du succès des blogs.

Du côté des auteurs.

· Le blog est un espace de publication libre de « toute contrainte de format [et] thématique ».

· Il est le lieu où tester de futures publications et, le cas échéant, les améliorer en fonction des commentaires et des débats, qu'elles peuvent susciter.

· Il est un relaie de ses actions et initiatives; un moyen de les faire connaître.

« « A quoi sert ce blog ? ».

 

Pour ce qui me concerne, j'y ai trouvé plusieurs choses. Tout d'abord un espace de publication libre de toute contrainte de format ou de toute thématique. J'aimerais d'ailleurs souligner à destination de mes collègues tentés par l'expérience mais hésitant à passer à l'acte (j'en connais !) que cette forme de liberté est un addictif violent : s'il ne me reste un jour qu'une raison de ne pas mettre fin à ce blog, ce sera sans doute celle-là.

 

Ensuite, j'y ai trouvé une manière d'introduire en droit ce qui existe dans d'autres matières : la technique des « working papers », permettant de tester un futur article en en mettant en ligne la version de travail. Je ne saurais, à cet égard, assez remercier mes lecteurs commentateurs dont les réflexions ont enrichi de manière très notable ces publications.

 

Enfin, j'ai pu y communiquer sur certaines des mes initiatives, notamment au moment de la contestation de l'état d'urgence. »

Frédéric Rollin.

 

Du côté de leurs publics,

· S'agissant des publics du premier marché de l'édition:

1) Ils y ont trouvé des lieux d`échanges et discussions sur des thématiques juridiques ou ayant trait au monde du droit. (1)

(1) Pour ce qui concerne le public des lecteurs « spécialisés » en droit public, j'ai le sentiment que ce blog a, d'une manière modeste, il est vrai, permis de constituer un espace de discussion, que ce soit à l'occasion des différentes notes sur le concours d'agrégation, ou sur les questions touchant à la vie universitaire.

Fréderic Rollin.

 

(1) Blog de Fréderic Rollin: Commentaires au billet du 26.02.2008-Rétention de sûreté : Ne laissons pas les polémiques occulter les vrais débats:

« N'est-ce pas à la doctrine de la défense sociale nouvelle, élaborée et défendue par Marc Ancel, que se rallie l'auteur de ce blog ? Si on peut le suivre sur ce point, on ne peut dire que le problème de la rétroactivité de la loi pénale soit un faux problème. Il y a matière à discussion : la rétention de sûreté est-elle une peine au sens de l'article 7§1 de la CEDH ? Si c'est le cas, elle ne peut être rétroactive.

Ecrit par : Jean-Jacques | 26.02.2008

Je m'interrogeais justement sur ces métiers à inventer autour de la rétention de sûreté. Sans doute les techniques de la psychiatrie seront-elles fort demandées. Or, si je me souviens bien, les écoles d'infirmiers psychiatriques du temps de l'internement généralisées ont été fermées il y a sans doute vingt-cinq ans. Ce qui veut dire que le temps que les choses se mettent en place, les derniers professionnels formés seront partis en retraite, laissant les hospitaliers seuls face au problème.

Ecrit par : Passant | 26.02.2008

Ce que j'ai personnellement retenu du discours politique au plus haut sommet de l'État, c'est la volonté de retirer certains criminels potentiellement dangereux de la société en raison du risque élevé de récidive, en relation avec la nature des infractions commises.
Faute d'avoir poussé la réflexion aussi loin que vous le faites, en adossant cette loi à une loi de programme par exemple, La France n'est-elle pas en train de réinventer tout simplement la relégation (Guyane en moins) pour finalement s'en satisfaire à peu de frais. Dans un État très lourdement endetté, au budget hypothéqué par la croissance, la priorité des élus (et de l'opinion) sera-t-elle de réévaluer les besoins de l'administration pénitientiaire à la hauteur des enjeux que vous évoquez si justement ? J'ai des doutes M. le Professeur.

Ecrit par : Marcus | 26.02.2008

La première mesure de rétention de sûreté sera applicable en 2023 au plus tôt (15 ans de condamnation minimum et pas de rétroactivité).
Il serait bon d'utiliser cette période pour mettre nos prisons à niveau et accélérer les soins sur la population (peu nombreuse) susceptible d'être concernée par la mesure de rétention.

Ecrit par : judex | 26.02.2008

Le Professeur ROLIN a su élever un débat passionnel et passionnant. Reconnaissons-lui ce mérite, sans nécessairement opiner dans le même sens.
[...]
Le droit est un instrument, mais une trop forte instrumentalisation du droit ne menace-t-elle pas l'Etat de droit ?

Ecrit par : Stéphane Bolle | 27.02.2008

 

2) Ils y ont également trouvé des réflexions et informations, que beaucoup estimaient de teneur doctrinale. (2)

« Merci pour ce commentaire limpide qui me permet enfin de comprendre où sont les vrais enjeux de cette question.

D'après ce que j'ai vu aux Etats-Unis, le choix carcéral serait proche du premier système, auquel nous sommes attachés.

Pour avoir travaillé dans une municipalité dans un Etat fédéré à tendance républicaine, la construction de nouvelles prisons était une question sensible, du point de vue électoral. Beaucoup de gens semblaient prêts à payer plus d'impôts pour que de nouvelles prisons soient construites, mais c'était aussitôt pour dire qu'il était hors de question qu'elles soient "dans leur jardin" ("More jails are fine but not in my backyard" était une sorte d'antienne de l'homme de la rue).

Ce n'est pas très éloigné du choix qui est en train d'être fait chez nous, malheureusement.

Merci à vous pour cet article, j'ai consulté votre blog en espérant trouver une réflexion sur ce sujet, et je ne suis pas déçu.

Ecrit par : MS | 27.02.2008 »

Blog de Frédéric Rollin

 

Professeur Rolin,

De là où je suis, votre blog est la seule doctrine accessible. Comprenez l'état de manque dans lequel je me trouve: l'éternité sans code des marchés publics pour passer le temps, c'est long !

L.D.

Ecrit par : Léon D. | 27.11.2008

Blog de Fréderic Rollin

 

Etant à relever que les billets du blog de Frédéric Rolin traversent le temps et les époques et rompent ainsi avec ce caractère éphémère, que beaucoup attachent aux blogs.

· Bien qu'il ait abandonné son blog en 2008, ses billets sont encore aujourd'hui lus, commentés, salués et appréciés...

· Son dernier billet comporte plus de 660 commentaires dont la grande majorité émane « d'internautes de passage » ignorants que le blog a fermé.

Blog de Fréderic Rollin : dernier billet

10.09.2008-Edvige ou comment saisir l'occasion de conforter les garanties du droit des fichiers.

Commentaires:

Ecrit par : Vehicle Transport | 29.04.2010

Merci pour ces précieuses informations, mais j'aime bien le nom qui a été donné "EDVIGE" comme les tornades lorsqu'elles sont au féminin c'est pire encore !!
bonne route.....

Ecrit par : ucok | 03.05.2010

totally agree with you.

Ecrit par : delensof | 03.05.2010

Merci boucoup pour votres articles! bonne continuation

Ecrit par : juicy couture | 04.05.2010

Truly excellent text. Otherwise, I love French! I Hope That I Will soon visit this beautiful country!

Ecrit par : JUICY COUTURE | 04.05.2010

Le texte est tres interessant, d autant plus que la liste des commentaires est impressive. Longue vie a votre blog!

Ecrit par : Get More Followers | 04.05.2010

Mon commentaire precedent n est pas apparu? Juste pour dire que l article et la liste de commentaires est tres impressionante!

 

Le blog et son contenu que beaucoup jugeaient doctrinal ont ainsi survécu à son abandon:

· En cela, en ce qu'il assure la pérennité des écrits de qualité de son auteur, le blog de Frédéric Rolin s'est, indépendamment de sa volonté213(*), érigé en une source d'information juridique concurrente des revues.

· Ce que ce dernier semble reconnaitre: dans son curriculum vitae disponible sur internet214(*) , il fait apparaître les « notes » de son blog dans la liste de ses « publications ».

Publications (5)

Chronique des thèses de droit administratif (RFDA)

Chronique de droit des contrats administratifs (Revue des contrats)

Blog juridique : http://frederic-rolin.blogspirit.com (280 notes publiées)

Les Grands Avis du Conseil d'Etat (ed Dalloz 2002 2e ed.)

Extrait du curriculum vitae de Frédéric Rollin.

 

· S'agissant des particuliers:

1) Il est pour eux un media qui fournit une information juridique intermédiaire entre la réflexion approfondie que l'on trouve dans les revues juridiques et ce que produit la presse quotidienne (1).

(1) « Il me semble qui ce blog a eu une véritable utilité, je veux dire une utilité sociale, c'est sans doute parce que, en liaison avec tous ceux qui se sont également investi sur cette question, il a fourni au grand public une information de qualité, de meilleure qualité en tous les cas que celle des medias traditionnels, sur les questions relatives au contrat première embauche. Si l'on voulait même généraliser, on pourrait dire que les blogs juridiques sont un des moyens d'une vieille ambition : celle de rendre l'université accessible au plus grand nombre. »

Blog de Frédéric Rollin.

 

(1) Blog de Hugues Kenfack : 02.06.2008-LA MARIEE N'ETAIT PAS VIERGE : LE MARIE L'ETAIT-IL?

Commentaires:

« Monsieur le Professeur,
je me lance le premier! Ce qui me navre dans cette affaire, c'est qu'elle met en exergue un mal bien connu en France: que tout le monde s'improvise juriste en faisant mine d'invoquer telle ou telle disposition (pour faire crédible...) et d'opérer des interprétations "abracadabrantesques" (selon la formule consacrée). Et comme les médias destinés à la masse (acception non péjorative) raisonnent sur un mode binaire (pour oou contre, les bons et les méchants...), ils prévilégient des intervenants non compétents pour expliquer le droit. Cela a eu pour effet de voir certains "intellectuels", journalistes, resposables associatifs venir nous expliquer en quoi cette décision est scandaleuse, que c'est une honte pour la France, que les juges ont mal jugé etc... alors qu'il s'agit là d'une applicatio toute bête de l'erreur sur les qualités substantielles. Que l'on considère que la virginité ne saurait en 2008 être un critère qui devrait déterminer un individu, soit... Et encore... Chacun est libre de ses choix, préférences tant que l'on ne contrevient pas aux libertés des un(e)s et des autres. Mais que l'on vienne nous expliquer que les juges ont rendu une décision liberticide, scandaleuse en est une autre... D'autant que ceux qui parlent l'ont fait sur la base d'informations plus que tronquées et Maître Eolas sur son blog l'explique parfaitement.
Mon sentiment devant tout ce déballage est un sentiment d'écoeurement dans la mesure où je me dis qu'il n'y a décidément pas de place pour la rigueur dans les masses médias (ou si peu...). On monte en épingle des pseudo débats de société biaisés en ce qu'ils sont fondés sur des données inexactes à la base. Cela alimentera les gazettes et les JT un temps jusqu'à la prochaine affaire.
Je ne me suis pas prononcé sur le fond de l'histoire (si l'on peut estimer qu'il y en ait un...) mais il me paraissait important d'évoquer les dérives symptomatiques de notre société quand il s'agit des questions juridiques.
On entend ça et là des voix en faveur de la possibilité de "téléviser" les procès avec une chaîne sur la justice comme à l'américaine. Je ne me fais pas d'illusions, on y arrivera un jour. Vertus pédagogiques paraît-il... Malheureusement, cela contribuera à généraliser les dérives auxquelles on assiste ces derniers jours. C'est le sensationnel, de la politique à courte-vue. La nature humaine en somme...
Respectueusement
ps: je semble assez fataliste mais c'est assez révélateur du peu de considération que notre société porte aux juristes...

Ecrit par : fluctuat nec mergitur | 02.06.2008 »

 

2) Etant à préciser que pour les non-juristes, les informations juridiques qui y sont délivrées sont parfois abruptes et difficiles à appréhender (1):

(1) Blog Frédéric Rolin:28.05.2006-100 ème note, un bilan, des perspectives.

Commentaires:

Bonjour, lectrice assidue depuis quelques temps, mais très discrète en commentaires, je voulais vous remercier pour votre travail et vous encourager à continuer.
Préparant des concours administratifs, j'ai été initiée au droit public très récemment, et prends plaisir à lire vos notes sur des sujets qui m'intéressent particulièrement (contrat de responsabilité parentale, la Vème République...)
Billets un peu ardus pour une novice mais qui m'amènent à construire ma propre réflexion et à appréhender ces thèmes différemment!
Alors, merci et bonne continuation! :)

Ecrit par : Celine | 29.05.2006

 

3) L'épuisement des blogueurs:

Les raisons de l'épuisement des blogueurs sont clairement exprimées par Fréderic Rolin :

· Un blog est une charge de travail et exige du temps qu'il est difficile aux universitaires de trouver.

« Même si mon tempérament compulsif, le peu de temps et de soin que je prends à la relecture, et une envie de m'exprimer sur tout (ah la récente amnistie d'un médaillé olympique, que de titres vengeurs sous les doigts, de stratégie de contestation à l'esprit...) me permettent d'écrire de manière relativement abondante dans un espace de temps limité, il ne faut pas se leurrer : la gestion de ce blog représente une charge significative, et jamais moins de 4 à 5 heures par semaine. Je me demande donc combien de temps je pourrai soutenir ce rythme, en particulier lorsque je vois se dessiner mon ou mes emplois du temps de l'année prochaine. »

· Avec l'idée que tout ce temps et ce travail ne leur rapportent pas toujours le succès qu'ils escomptaient. Or universitaire y compris sur un blog écrit avant tout pour être lu.

« J'en vois des qui sourient, en lisant ces lignes, des qui me connaissent et qui demeurent dubitatifs à l'idée que je puisse avoir des doutes sur l'intérêt de mes écrits. Pourtant, sur bon nombre de notes publiées, le faible nombre des commentaires, les statistiques de consultation limitées (il faudrait dire à quel point le blogueur est intoxiqué par ces statistiques...) révèlent un faible intérêt, alors même que j'y avais investi une énergie significative (un récent exemple cuisant : la note sur Aucoc dans Gallica, pour laquelle j'avais relu sur écran tous les textes pour en faire la sélection. Total près de cinq heures de travail). A quoi bon alors ces notes qui ne sont pas lues. »

· Ce à quoi il faut ajouter que les blogs sont souvent devenus avec le temps, davantage les lieux de commentaires indésirables, que ces lieux de discussions à haute teneur juridique, que leurs débuts avaient laissé présager.

« Par tempérament, je suis enclin à laisser chacun responsable de ces opinions, et donc à être défavorable à toute censure.

 Mais, dans le même temps, je suis conduit à faire un triple constat :

 1 - pour être responsable, encore faut-il être identifiable, or tel n'est pas le cas des commentaires sous pseudonyme ;

 2 - Ce blog a été conçu comme un espace de liberté. Chacun peut y amener ce qu'il souhaite, y compris sur une tonalité polémique, et je me garderai bien d'en faire grief à quiconque puisque j'y concours moi-même. Il n'en reste pas moins qu'il y a une frontière entre polémique et calomnie, entre liberté et ragot.

 3 - Je constate de plus en plus, dans des discussions avec collègues et étudiants, un certain scepticisme vis-à-vis de la démarche « blog », lié en particulier à ces problèmes. Le « blog » est perçu comme un genre « impur », qui permet des attaques ad hominem plutôt que la construction de réflexions sur des questions d'intérêt commun. »

* 198 Frédéric Zenati, « L'avenir des revues juridiques et la séparation de la théorie et de la pratique », RTD Civ. 2002 p. 691.

* 199 Pascal Ancel, « Le Dalloz, source du droit? ».

* 200 Pascal Ancel, « Le Dalloz, source du droit? ».

* 201 Frédéric Zenati, opus précité.

* 202 Ou du moins d'y faire « résonner » leurs « voix »: Dimitri Houtcieff et Fréderic Rolin, précité.

* 203 « L'actualité législative et judiciaire» : Marc Nicod, « L'actualité et la doctrine », Petites affiches, 13 juillet 2005 n° 138, P. 31.

* 204 Marc Nicod, « L'actualité et la doctrine », Petites affiches, 13 juillet 2005 n° 138, P. 31.

* 205 Marc Nicod, opus précité.

* 206 « Les auteurs de doctrine, du moins l'immense majorité d'entre eux, se veulent les observateurs attentifs de l'actualité du droit. Ils attendent, quelque fois avec impatience, la promulgation d'un texte ou la solution donnée à tel ou tel litige par la Cour régulatrice _ notamment dans sa formation plénière. En commentant la loi nouvelle ou la dernière décision d'une Haute juridiction, les auteurs estiment participer à la recherche scientifique », Marc Nicod précité.

* 207 Frédéric Zenati, « L'avenir des revues juridiques et la séparation de la théorie et de la pratique »

* 208 Philippe Jestaz, « Une question d'épistémologie à propos de l'affaire Perruche ».

* 209 « La vie humaine comme préjudice ? » , Le Monde du 24 Novembre 2000, Catherine Labrusse-Riou et Bertrand Mathieu.

* 210 Philippe Jestaz, précité.

* 211 Denys de Bechillon, Olivier Cayla et Yan Thomas, « L'arrêt Perruche, le droit et la part de l'arbitraire », Le Monde du 21.12.00.

* 212 Philippe Jestaz, « Une question d'épistémologie à propos de l'affaire Perruche ».

* 213 Il y voyait une source complémentaire des revues: Fréderic Rolin et Dimitri Houtcieff précité.

* 214 w.crdp-uparis10.fr/administration2/CV/Ficheinv_CRDP_ROLIN.pdf

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera