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Le web 2.0 et l'édition juridique : le droit peut-il se passer d'éditeur ?

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par Armelle Nianga
Université Paris 2 Panthéon-Assas - Master 2 sociologie du droit et communication juridique 2009
  

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Partie I: Le marché français de l'édition juridique.

Le marché de l'édition juridique réunit des grandes maisons d'éditions (I), des auteurs (II) et des publics (III), qui pour les derniers se confondent, et dont la satisfaction des besoins est subordonnée à de nombreuses exigences.

I) Des grandes maisons d'édition juridique privées.

Le tableau que je dessine depuis le début mon introduction, a volontairement exclu les petites maisons d'éditions juridiques privées et l`édition juridique publique, qui occupent une place très faible sur le marché et sont très peu influentes.

A) L'édition juridique publique.

1) Un paysage juridique public jusqu'alors éclaté...

L'édition juridique publique relève aujourd'hui d'une administration centrale unique issue d'une fusion de deux des huit éditeurs publics institutionnels (la documentation française et la direction des Journaux officiels), qui a unifié un paysage éditorial juridique public jusqu'alors éclaté, mais dont on ne peut encore mesurer les conséquences.

Jusqu'au 11 janvier 2010, date de la fusion, on distinguait; d'une part et classiquement, les éditeurs institutionnels: les administrations centrales et les organismes publics à vocation éditoriale : des organismes dont l'activité éditoriale était justifiée par leur mission: « diffuser les connaissances qu'ils contribuent à élaborer » ou « faire connaître au public les oeuvres dont ils sont dépositaires. »

Tous étaient soumis à une circulaire du 20 mars 1998 qui organise les activités des organismes publics, qui selon des critères qu`elle fixe20(*), peuvent être qualifiés d'éditeurs et veille «  à ce que [leurs] activité[s] d'édition [...] demeure[nt] directement [liées à leurs] missions de service public » et « ne fausse[nt] pas la concurrence ».

Ceux-ci étaient ainsi, autorisés à éditer :

-«de[s] titres qui « en raison de la spécialisation du sujet abordé ou de l'étroitesse du marché potentiel, ne pourraient pas être offerts au public à un prix abordable sans un financement public »,

- et des ouvrages dits concurrentiels dont la «  diffusion entr[ait] dans le cadre de leur mission de service public ou en constitu[ait] un prolongement immédiat », et pour lesquels « l'offre du secteur privé était insuffisante pour satisfaire complètement les besoins ».21(*)

Et si les éditeurs juridiques n'avaient en principe rien à craindre de la première série de produits. Les seconds, ajoutés au monopole de diffusion des données juridiques publiques, dont jouit l'Etat depuis 1984, qui lui offre « un accès privilégié à certains gisements d'informations [et] fonds iconographiques », ont pu faire craindre le développement d'une pratique de « prix prédateurs »22(*), qui aurait faussé le jeu de la concurrence et nui à l'édition privée.

Toutefois, ces craintes se sont vite évaporées : les éditeurs juridiques publics réalisent à peine plus de 1% du chiffre d'affaire du marché, et l'attention des éditeurs privés, de même que leurs peurs, se sont tournés vers une autre forme d'édition publique: celle qui résulte de la politique de mise à disposition gratuite des données publiques dites « essentielles »23(*).

* 20 Ceux qui conçoivent, fabriquent et diffusent des « ouvrages imprimés autres que [des] publications périodiques » et des « simples documents destinés à l'information du public », « la communication ou la formation internes. »

* 21 Circulaire du 20 mars 1998 relative à l'activité éditoriale des administrations et des établissements publics de l'Etat.

* 22 Rapport public du conseil d`Etat 2002, « les ressources de l'activité de service public sont utilisées pour financer des activités concurrentielles, dont les productions ou services peuvent alors être vendus à un prix si bas (un prix « prédateur ») que les autres concurrents, ne pouvant s'aligner, courent le risque d'être éliminés, ce qui, à terme, réduit l'intensité de la concurrence sur le marché ».

* 23 A l'origine des fortes baisses (vente, chiffre d'affaire, production) que connaissent les éditeurs publics depuis quelques années (Entre 2006 et 2008 leurs ventes et leur production ont respectivement chuté de 44% et 64%, et leur chiffre d'affaire s'est divisé par deux.), elle est la principale raison de la fusion. Marianne Lévy-Rosenwald, « Rapport du médiateur de l'édition publique 2008 ».

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand