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L'état de droit et l'histoire constitutionnelle de la RDC

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par Karim KAPITENE
Université catholique du Graben Butembo RDC - Graduat 2010
  

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§2. La Constitution de Luluabourg

Promulguée le 1er août 1964, cette Constitution proclame l'adhésion de la RDC à la DUDH et affirme la détermination de consolider l'unité nationale du pays. Elle a associé le peuple congolais à la gestion du pouvoir, pour dire la souveraineté nationale appartient au peuple, et lui a reconnu les différents droits politiques, civils, sociaux, économiques et collectifs. Dans un Etat de droit le peuple participe à la vie publique en élisant ses représentants. C'est dans ce sens que l'art. 3 de cette Constitution dispose : « Tout pouvoir émane du peuple qui l'exerce par ses représentants ou par voie du référendum. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice ».

Le problème du respect des droits et de la protection des gouvernés est un des plus importants dans l'Etat de droit. Il ne peut y avoir Etat de droit que si les différents pouvoirs respectent les droits fondamentaux des citoyens et au même que s'ils assurent la protection de leur vie et de leur personne. C'est dans cette perspective que les art. 12, 13, 15 et 16 disposent : art. 12 : « Le respect des droits consacrés dans la présente Constitution s'impose aux pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire de toute la nation et des provinces ». L'art. 13 ajoute : « Tous les congolais sont égaux devant la loi et ont droit à une égale protection des lois ». L'art. 15 affirme : « Toute personne a droit au respect et à la protection de sa vie et à l'inviolabilité de sa personne. Nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitement inhumains ou dégradants ». Aux termes de l'article 16, « Nul ne peut être tenu en esclavage ou en servitude ni dans une condition analogue. Nul ne peut être mis à mort si ce n'est dans le cas prévu par la loi nationale et dans les formes qu'elle prescrit ».

Etat de droit dans l'histoire constitutionnelle de la R.D.C.
Par : ABDOUL KARIM KAPITENE

Pour qu'existe un Etat de droit, le pouvoir judiciaire, gardien des libertés et des droits, doit être indépendant vis-à-vis des autres pouvoirs dits politiques. Cette indépendance constitue une garantie majeure contre l'arbitraire du pouvoir et en réalise par là même la limitation. Elle représente un des prolongements les plus intéressants et les plus souhaitables de la théorie de la séparation des pouvoirs. C'est dans ce sens que l'art. 122 dispose : « Le pouvoir judiciaire est indépendant des pouvoirs législatif et exécutif. Il est dévolu aux cours et tribunaux. En aucun cas, il ne peut être exercé par les organes du pouvoir législatif ou du pouvoir exécutif ». Cette garde des droits et libertés se manifeste par le contrôle de l'action du gouvernement ou encore mieux de l'administration par un contrôle de légalité des actes ou des décisions administratives. Ainsi, l'art. 126 dispose : « La Cour Suprême de Justices comporte deux sections : la section administrative et la section judiciaire. La section administrative est compétente pour connaître en premier et en dernier ressort des recours en annulation pour violation de la loi, formés contre les actes, règlements et décisions des autorités administratives centrales ». Au niveau local, c'est la Cour d'appel, section administrative, qui est compétente pour connaître des recours en annulation contre les actes des autorités locales et cela en premier ressort (art. 125).

On vient de le voir, cette Constitution était porteuse d'un grand nombre d'éléments pour la construction d'un Etat de droit en RDC. Fort malheureusement, elle n'a pas été respectée.

A ce propos, Evariste BAKADIABABO écrit : « Le grand problème auquel les congolais ont toujours été confrontés depuis l'indépendance c'est le non respect traditionnel des textes. Bien souvent, les textes ne sont pas respectés ou ils sont tout simplement interprétés en fonction des intérêts personnels. Le droit qui est en principe le soubassement de tout Etat qui aspire à une vie démocratique et qui garantit les libertés des citoyens et leur donne l'égalité des chances pour participer à l'édification nationale ; Etat de droit ; est presque toujours bafoué (...). Les congolais ont toujours

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Etat de droit dans l'histoire constitutionnelle de la R.D.C.
Par : ABDOUL KARIM KAPITENE

(...) élaboré de meilleurs textes, mais l'application de ces documents souvent riches en contenus a toujours été biaisée (...) »36.

En date du 25 novembre 1965, cette Constitution perdra tout son sens à cause du coup d'Etat de Mobutu dans la nuit du 24 au 25 novembre 1965. Automatiquement, le pays va connaître de nouveaux textes. On peut citer l'ordonnance-loi n° 7 du 30 novembre 1965 accordant de pouvoirs spéciaux au Président de la République, notamment celui de prendre, par ordonnance-loi, des mesures qui sont normalement du domaine de la loi. Par l'ordonnance-loi n° 66/92 bis du 7 mars 1966, il s'attribue le pouvoir législatif qu'il exercera par ordonnances-lois et ces ordonnances-lois étaient transmises pour « information » à la Chambre des Députés et au Sénat. Du fait que, lui aussi, trouvait qu'il menaçait la démocratie, il remit ce pouvoir au Parlement par l'ordonnance-loi n° 66/621 du 21 octobre 1966.

Le Haut Commandement militaire de l'Armée Nationale Congolaise avait servi de soutien à Mobutu dans la prise du pouvoir le 24 novembre 1965. Il était animé par l'esprit d'amener les hommes politiques congolais à la réconciliation nationale, esprit contraire aux visées de Mobutu. Pour remettre la culture démocratique dans le pays, le Haut Commandement militaire avait réussi, par l'entremise du Président Mobutu et du Premier ministre MULAMBA NYUNYI, à promulguer une nouvelle Constitution devant régir le pays. Cette nouvelle Constitution est dite « Révolutionnaire » et a été promulguée le 24 juin 1967.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius