WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'état de droit et l'histoire constitutionnelle de la RDC

( Télécharger le fichier original )
par Karim KAPITENE
Université catholique du Graben Butembo RDC - Graduat 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B. Le Décret-Loi constitutionnel

A la chute de MOBUTU, au moment où tous les congolais attendaient vivre une nouvelle ère où le droit devrait être au centre de tout de façon à aspirer véritablement à une République vraiment démocratique, son successeur, L.D. KABILA, n'avait trouver mieux que de marcher sur les sentiers battus. Le lion remplace le léopard.

Alors que la justice et le pouvoir judiciaire sont considérés comme gardiens des droits et libertés, ils seront encore une fois, comme dans la Deuxième République, soumis au pouvoir exécutif. Un de ces signes, s'il en faut un, c'est que « le décret-loi constitutionnel n° 003 du 27 mai 1997 qui tient lieu de Constitution en RDC ne mentionne nulle part que le serment du président doit être reçu par la Cour Suprême de Justice. Ensuite, la confiscation des biens meubles et immeubles des dignitaires du régime déchu, opérée sans jugement prononcé par un tribunal régulièrement constitué pousse également à émettre des réserves quant à l'indépendance de la justice : c'est la justice du pouvoir, or celle-ci est toujours la négation du pouvoir de la justice »43.

Dans ce décret-loi constitutionnel, une aporie se fait jour. En dépit de cette dépendance de la justice réaffirmant la valeur fictive des dispositions constitutionnelles, l'art. 11 du même décret dispose : « L'ensemble des cours et tribunaux forment le pouvoir judiciaire. Le pouvoir judiciaire est indépendant des pouvoirs législatif et exécutif ». L'art. 12 ajoute : « La mission de dire le droit est dévolue aux cours et tribunaux. Le magistrat est indépendant dans l'exercice de cette mission. Il n'est soumis dans l'exercice de ses fonctions qu'à l'autorité de la loi ».

43 E. BOSHAB cité par Ibidem., p. 23.

i

Etat de droit dans l'histoire constitutionnelle de la R.D.C.
Par : ABDOUL KARIM KAPITENE

A ce propos, une question peut être posée. Que valent ces dispositions ? E. BOSHAB répond en ces termes : « Moulés pendant trente deux ans, à l'école de la docilité, les magistrats de la RDC protègent plus leurs postes qu'ils ne défendent les droits et les libertés des citoyens »44. On se rend bien compte que le peuple congolais est toujours dans la dictature. Une guerre va éclater le 2 août 1998. Elle va amener les congolais au dialogue intercongolais qui a abouti à l'Accord Global et Inclusif qui donnera naissance à la Constitution de la transition.

C. La Constitution de la transition

Le Constituant congolais de la transition était résolu de mettre sur pied un Etat de droit durable fondé sur le pluralisme politique, la séparation des pouvoirs, la participation des citoyens à l'exercice du pouvoir, le contrôle des gouvernants par les gouvernés, la transparence dans la gestion des affaires publiques, la subordination de l'autorité militaire à l'autorité civile, la protection des personnes et de leurs biens, le plein épanouissement tant spirituel que moral de chaque citoyen congolais ainsi que le développement harmonieux de la communauté nationale. Il était déterminé à garantir les libertés et les droits fondamentaux du citoyen congolais et, en particulier, à défendre ceux de la femme et de l'enfant.

C'est ainsi que l'art. 2 dispose : « La Constitution de la transition garantit l'inviolabilité des libertés et droits fondamentaux de la personne humaine ». La démocratie est la gardienne de l'Etat de droit. Le peuple reste le détenteur du pouvoir, ce qui lui assure la protection de ses droits fondamentaux. C'est ainsi que l'art. 10 affirme : « La souveraineté nationale appartient au peuple. Tout pouvoir émane du peuple qui l'exerce par voie de référendum ou d'élection et indirectement par ses représentants ». L'art. 15 dispose : « La personne humaine est sacrée. L'Etat a l'obligation de la respecter et de la protéger. Toute personne a droit à la vie et à l'intégrité physique. Nul ne peut être soumis à la torture ni à des traitements inhumains, cruels ou dégradants ». Pour dire, l'Etat de droit cherche toujours à combattre les violations des droits et libertés. Toute atteinte à ceux-ci serait mettre

44 E. BOSHAB cité par Ibidem.

i

Etat de droit dans l'histoire constitutionnelle de la R.D.C.
Par : ABDOUL KARIM KAPITENE

l'Etat de droit en veille. De ce fait, la République a l'obligation de garantir l'exercice de ces droits. C'est dans ce sens que l'art. 16 dispose : « La République Démocratique du Congo garantit l'exercice des droits et libertés individuels et collectifs (...) ». A l'art. 17 de disposer : « Tous les congolais sont égaux devant la loi et ont droit à une égale protection des lois ».

Il est clairement dit à l'art. 10 que la souveraineté nationale appartient au peuple qu'il peut exercer par voie de ses représentants. Mais ce qui est étonnant est que cet exercice ou cette souveraineté n'existait pas. Tout était guidé par l'Accord Global et Inclusif signé à Pretoria. C'est dans ce sens que l'art. 99 dispose : « L'Assemblée nationale comprend 500 membres désignés par les Composantes et Entités du Dialogue inter-congolais dans les conditions fixées par l'annexe IB de l'accord global et inclusif ». Du coup, c'est l'exercice des droits et libertés des citoyens qui est sacrifié au profit des partis politiques. C'est l'Etat de droit qui est sacrifié cette fois-ci par la constitution elle-même.

Comme cette constitution se confie plus aux problèmes politiques qu'à la protection des droits et libertés malgré l'énonciation de ceux-ci, elle sera remplacée par celle du 18 février 2006, soumise au référendum et qui régit la IIIè République.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera