WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'état de droit et l'histoire constitutionnelle de la RDC

( Télécharger le fichier original )
par Karim KAPITENE
Université catholique du Graben Butembo RDC - Graduat 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

§2. La Constitution du 18 février 2006

Parmi les préoccupations majeures du Constituant congolais de 2006, on note celle de l'instauration de l'Etat de droit en RDC.

A l'heure actuelle, l'Etat de droit reste essentiel pour les congolais. Il est devenu même la condition nécessaire de l'aide dans le monde et les politiques et les politiciens ne cessent d'y faire référence dans leurs discours.

Depuis son indépendance, le 30 juin 1960, la RDC est confrontée à des crises politiques récurrentes dont l'une des causes fondamentales est la contestation de la légitimité des institutions et de leurs animateurs. Le constituant du 18 février 2006 a pour objectif de réaffirmer l'attachement de la R.D.C aux Droits humains et aux libertés fondamentales. Il introduit une innovation de taille en formalisant la parité

i

Etat de droit dans l'histoire constitutionnelle de la R.D.C.
Par : ABDOUL KARIM KAPITENE

homme-femme. Il organise le fonctionnement et l'exercice du pouvoir dans le souci majeur d'instaurer un Etat de droit en R.D.C. Il proclame haut et fort à l'art. 1 : « La R.D.C. est dans ses frontières du 30 juin 1960, un Etat de droit, démocratique (...) ».

Bases constitutionnelles de l'Etat de droit, les droits et libertés sont reconnus aux citoyens congolais par la Constitution du 18 février 2006.

En situant la source du pouvoir dans le peuple, cette Constitution institue une démocratie en RDC. La démocratie s'efforce de faire prévaloir la volonté des plus nombreux. Elle peut être directe. Dans ce cas, le peuple exerce directement le pouvoir. Elle peut aussi être indirecte ou représentative. C'est quand l'exercice du pouvoir est confié à des représentants élus au suffrage universel et chargés de décider au nom de la nation ou de l'ensemble du peuple. Dans une démocratie, le peuple intervient à l'exercice du pouvoir moyennant différentes techniques notamment le « veto populaire » qui permet au peuple de s'opposer à la mise en oeuvre ou encore d'obtenir l'abrogation totale ou partielle d'une loi ; « la révocation populaire » qui permet aux électeurs d'une circonscription, par une pétition, comme le veto populaire, donnant lieu à un référendum, de mettre fin avant le terme normal à un mandat électif ; « l'initiative populaire » qui permet au peuple de proposer l'adoption d'une disposition constitutionnelle ; « le référendum » qui permet de consulter le peuple sur une question ou sur un texte qui ne deviendra alors parfait et définitif qu'en cas de réponse positive. Seule la démocratie pluraliste reste la mieux indiquée pour la RDC par le fait que le peuple choisit lui-même ses gouvernants. C'est ce qu'expliquent les art. 5 et 6 al. 2 : Art. 5 : « La souveraineté nationale appartient au peuple. Tout pouvoir émane du peuple qui l'exerce directement par voie de référendum ou d'élections et indirectement par ses représentants ». L'art. 6 al. 2 ajoute : « Tout congolais jouissant de ses droits civils et politiques a le droit de créer un parti politique ou de s'affilier à un parti de son choix ».

Dans un Etat de droit, l'égalité des citoyens devant la loi constitue son poumon. L'Etat a l'obligation d'assurer à la population la protection et la garantie de

i

Etat de droit dans l'histoire constitutionnelle de la R.D.C. Par : ABDOUL KARIM KAPITENE

ses droits. L'Etat veille à l'élimination de toute discrimination à l'égard de la population. Il doit accorder à tout le monde les mêmes chances. En s'inscrivant dans cette logique, le constituant congolais du 18 février 2006 écrit aux art. 11, 12, 13 et 14 comme suit : Art. 11 : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ». L'art. 12 ajoute : « Tous les congolais sont égaux devant la loi et ont droit à une égale protection des lois ». L'art. 13 ajoute encore : « Aucun congolais ne peut, en matière d'éducation et d'accès aux fonctions publiques ni en aucune autre matière, faire l'objet d'une mesure discriminatoire, qu'elle résulte de la loi ou d'un acte de l'exécutif, en raison de sa religion, de son origine familiale, de sa condition sociale, de sa résidence, de ses opinions ou de ses convictions politiques, de son appartenance à une race, à une ethnie, à une tribu, à une minorité culturelle ou linguistique ». Et l'art. 14 dispose : « Les pouvoirs publics veillent à l'élimination de toute forme de discrimination à l'égard de la femme et assurent la protection de ses droits ». Jusqu'à présent, il est pour tout un congolais de se demander s'il jouit de ses droits lui reconnus par la Constitution. A dire vrai, on constate des violations graves de ces droits. La personne humaine n'est pas respectée. Elle est actuellement l'objet de violences, de discriminations voire de tortures.

La personne humaine doit être respectée pour qu'elle puisse jouir paisiblement de ses droits et libertés. C'est dans cette optique que l'art. 16 dispose : « La personne humaine est sacrée. L'Etat a droit à la vie, à l'intégrité physique ainsi qu'au libre développement de sa personnalité dans le respect de la loi, de l'ordre public, du droit d'autrui et des bonnes moeurs. Nul ne peut être tenu en esclave ni dans une condition analogue. Nul ne peut être soumis à un traitement cruel, inhumain ou dégradant. Nul ne peut être astreint à un travail forcé ou obligatoire ». L'art. 17 ajoute à son al. 1 : « La liberté individuelle est garantie ». Bien que reconnu par la Constitution, jusqu'à présent, le respect des droits et libertés reste un casse-tête pour les dirigeants.

L'assise concrète d'un Etat de droit exige que le pouvoir judiciaire soit indépendant par le fait qu'il est le garant des droits et libertés du peuple. Le pouvoir

i

Etat de droit dans l'histoire constitutionnelle de la R.D.C.
Par : ABDOUL KARIM KAPITENE

judiciaire doit lutter contre l'impunité. Il doit punir tout celui qui viole les droits des citoyens. Le législatif et l'exécutif ne doivent pas s'immiscer dans les affaires judiciaires. C'est dans ce sens que les art. 149 et 150 disposent : Art. 149 : « Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif ». L'art. 150 al. 1 ajoute : « Le pouvoir judiciaire est le garant des droits et libertés fondamentaux de citoyens ».

N'est-ce pas là l'instauration d'un Etat de droit en RDC. Le comble est que, même prévus par la Constitution, certains droits ne sont pas garantis et sont violés aussi bien par les administrés que par les gouvernants. Mais avec la « tolérance zéro », on peut espérer éradiquer les pratiques cautionnant les antivaleurs.

i

Etat de droit dans l'histoire constitutionnelle de la R.D.C.
Par : ABDOUL KARIM KAPITENE

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery