I.1.2. SYNTHESE DES
CONTRIBUTIONS ANTERIEURES
Le suivie-évaluation a été abordé
par des auteurs sous plusieurs formes. Il est à noter que cette
synthèse a été réalisée en se
référant aux apports de certains de ses auteurs.
Le Programme des Nation Unies pour le Développement
PNUD (2004), a abordé les composantes sur lesquelles un système
de planification, de suivi et d'évaluation devrait s'appuyer pour
être performant. Ces composantes sont :
ü l'existence d'une unité de suivi et
d'évaluation ou de personnes désignées ayant les
compétences techniques requises et responsables de Suivi-Evaluation;
ü la promotion de partenariats;
ü le budget de Suivi-Evaluation propre à
satisfaire les besoins;
ü les directives et une orientation claires en
matière de Suivi-Evaluation;
ü les résultats et cibles bien définis pour
les programmes nationaux ;
ü une série d'indicateurs;
ü des mécanismes de collecte, d'analyse et de
diffusion de données;
ü des examens et évaluations de la
réalisation des résultats du programme;
ü une base de données centralisée;
ü des rapports d'activités sur les programmes;
ü des réunions régulières permettant
aux parties prenantes d'examiner les données sur les indicateurs, les
résultats de la recherche opérationnelle et les conclusions des
évaluations.
Il a par ailleurs précisé que
l'évaluation n'est pas seulement une technique, mais elle est une
culture qui a son langage, ses valeurs, ses normes et ses pratiques. De plus,
elle revêt une dimension politique dont il convient de prendre en
considération tout au long du processus.
Pour Buttrick (2004), le renforcement des capacités des
organisations par la création d'un entourage propice, la mise en place
de ressources humaines qualifiées et de ressources financières
adéquates sont à la base d'un bon mécanisme de suivi.
Gueneau (1984), met en exergue l'importance du suivi au niveau
des projets de développement, pour lui le manque de formation et la
concentration des responsables qui fait reposer le projet sur peu d'individus
sont parmi tant d'autres des facteurs qui bloquent les projets dans la phase de
suivi.
Selon Arnould et Renaud (2008), le point d'avancement des
tâches et des travaux se repose sur la phase de suivi afin de s'assurer
de la cohérence entre les dates prévues par le planning et les
dates réelles de réalisation. Deux techniques sont
utilisées pour l'avancement des travaux selon eux. Ils distinguent en
premier lieu la méthode de la ligne isochrone ou le réseau PERT
puis par la suite la méthode de la ligne référence ou le
planning de GANT inventé par Monsieur GANT au début des
années 1900. Ce diagramme est constitué d'un système
d'axes cartésien qui représente le temps en abscisse et, en
ordonnée, les tâches à accomplir ou phases du projet. Ce
diagramme est clair, simple et compréhensible. Il est davantage
utilisé quand on est en présence de plus d'une vingtaine de
tâches. Il permet : d'avoir une idée sur la mesure de
l'état d'avancement du projet, de contrôler les coûts et la
qualité du produit obtenu.
Le PERT visualise à une date donnée,
l'état d'avancement du projet et précise si une tâche a
commencé en avance ou en retard. Sa particularité est qu'il
utilise trois évaluations pour la durée de chaque activité
à savoir : une durée optimiste, une durée pessimiste
et une durée probable. Ses auteurs retiennent que le PERT permet une
évaluation probabiliste de la durée normale estimée.
Amoussou-Guenou(2007), pense que le recrutement de personnel
en nombre suffisant et qualifié par la pérennisation du capital
technologique c'est-à-dire le savoir et le savoir faire sont des
conditions sine qua non pour rendre performant le système de
suivi-évaluation.
Garrabe (1992), a identifié des types d'erreurs et des
classes de défaillances des projets. Il a distingué quatre types
de cas de figure différents qui sont représentés sous
forme de tableau ci-après:
Tableau 2 : Identification des types
d'erreur et des classes de défaillance.
ERREUR
|
NON ERREUR
|
DEFAILLANCE
|
RETARD
|
EFFET PREVISIBLE
|
NON DEFAILLANCE
|
EFFET ECHEC
|
1
|
4
|
|
|
EFFET ANNULE OU COMPENSE
|
2
|
3
|
EFFET DE PERTINENCE
|
|
|
Source : Michel Garrabe, page 6 (1990)
Le concept d'erreur est identifié à son sens
commun, celui de mauvaise interprétation de la réalité en
présence d'une information disponible ou potentielle.
· Cas N°1 : Il représente une situation
"normale" dans laquelle les erreurs, qui ont pu être commises sont
sanctionnées par la défaillance du projet. Il a distingué
successivement deux types d'effet différents, eux-mêmes sous
divisés en deux.
Ø Les Effets retard qui
caractérisent un certain nombre de projets qui sont
différés, soit au moment de leur démarrage, soit au cours
de leur fonctionnement, il est toujours possible d'opérer des sous
distinctions plus fines (sous classes d'effets retard fonctionnement) si le
raffinement est nécessaire.
Ø Les Effets échec. Ici encore
une précision s'impose. Est considéré comme en situation
d'échec tout projet dont au moins un objectif explicite important n'est
pas atteint. L'on peut distinguer deux catégories d'effets échec.
Les effets échec réversible et les effets échec
irréversible. Le cas d'un projet en situation d'échec
réversible correspond à un projet défaillant ne
satisfaisant pas un (des) objectifs de façon momentanée. La
situation d'échec irréversible, présente plus de
conséquences.
Ainsi il distingue trois situations, le cas où
l'échec conduit à l'abandon du projet, le cas de
la révision de ses objectifs et le cas du
détour de projet. Dans ce dernier cas le projet est
classé défaillant bien que son détour puisse le conduire
à enregistrer des résultats positifs. Ce cas d'échec est
assez fréquent, et il est même contesté parfois de
considérer détour comme un échec.
· CAS N°2 : Il représente une situation
souvent ignorée qui est pourtant préoccupante. Il s'agit du cas
d'une erreur commise à un certain niveau, mais qui ne traduit pas dans
le cycle du projet par une défaillance de celui-ci.
Les raisons qui peuvent expliquer ce phénomène
tiennent souvent à un hasard favorable qui annule ou compense
l'effet retard ou l'effet échec qui devrait normalement
apparaitre.
· CAS N°3 : La situation qui
correspond à ce cas est la situation de référence. Aucune
erreur n'ayant été commise il n'y a pas de conséquence
défavorable pour le projet.
Une telle situation est-elle possible compte tenu de la
qualité et de la quantité d'information (par rapport à son
coût) dont on dispose généralement ?
L'effet de pertinence qui résulte de cette situation
reste un objectif difficile. Cependant une hiérarchie des erreurs
observées peut être proposée et donc il n'est pas
exclu de tendre vers ce point de maximum de pertinence en développant
des outils permettant de sécuriser la phase d'identification-conception
en particulier.
· CAS N°4 : C'est le cas le plus "injuste", au
sens où, le type de défaillance (effet imprévisible), ne
résulte pas d'une erreur mais apparait comme liée à
l'impossibilité de probabiliser les évènements futurs.
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