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La coopération multilatérale en faveur du développement rural: l'exemple de la FAO au Burkina Faso

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par Issa BANCE
Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature/Burkina Faso - Diplôme de l'ENAM 2006
  

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Paragraphe II : L'appui aux collectivités rurales

Deux catégories de projets conformes aux types d'interventions de la FAO seront évoquées. Il s'agit dans un premier temps des projets financés par l'Organisation et dans un second temps des projets sous son assistance technique. Ces projets sont illustratifs des actions menées par la FAO en faveur des collectivités rurales.

Au niveau de la première catégorie, nous avons le PSSA et le projet pilote de cogestion des pêcheries de Bagré et de la Kompienga. En effet, depuis 199782(*), toutes les zones agro-écologiques et administratives du pays sont concernées par le PSSA en tenant compte de leurs spécificités. Actuellement 35 sites sont opérationnels. Son objectif spécifique est l'élaboration d'une stratégie durable et la préparation de programmes pour lever les contraintes, y compris les mesures politiques et la mobilisation des ressources, pour la promotion de la productivité des systèmes de production agricole.

Compte tenu de leur importance dans l'économie du pays, le riz et le maïs furent les premières productions vivrières de base à être concernées par le programme. Les cultures de contre-saison (cultures maraîchères, légumes traditionnels...) ont été introduites plus tard (1997), notamment dans les bas-fonds aménagés pour utiliser l'eau résiduelle et en vue d'y diversifier la production. Le niébé, en rotation avec les céréales, est retenu par les producteurs du Nord, du Sahel et du plateau central. Dans le cadre de la diversification durable de la production, les principaux produits retenus par les producteurs sont : le petit élevage83(*), l'apiculture84(*), l'agroforesterie85(*) et l'aquaculture.

Le montant global du PSSA est de 2 688 335 000 de FCFA86(*). Le montant des dépenses pour l'exercice 2004 de 61 648 004 FCFA87(*) a permis la réalisation des activités suivantes :

- maîtrise de l'eau et mise en valeur des terres pour sécuriser la production ;

- intensification durable de la production végétale pour accroître la production ;

- diversification durable de la production agricole avec des sous composantes constituées du petit élevage, l'agroforesterie, l'aquaculture, l'apiculture afin de générer des revenus et lutter contre la pauvreté ;

- analyse des contraintes techniques et socio-économiques qui freinent la production pour permettre la prise de mesures à même de supprimer ces contraintes et accroître la production88(*).

Quant au projet pilote de cogestion des pêcheries de Bagré et de Kompienga, il vise à réduire la pauvreté et à améliorer les moyens d'existence des communautés de pêche grâce à une gestion durable et participative des plans d'eau et des ressources halieutiques. Il vise en outre à améliorer les moyens d'existence grâce à la mise en place de mécanismes de gestion participative des plans d'eau et à l'intégration des communautés de pêche dans le processus de développement local. Il est subventionné par la FAO pour un montant de 363 960 000 FCFA89(*).

Le projet a facilité un atelier d'information et de sensibilisation sur les attributions du MAHRH et du MECV suite aux difficultés d'ordre institutionnel qui affectaient la mise en oeuvre du mécanisme de cogestion sur les pêcheries de Bagré et de la Kompienga. Une étude sur la contribution de la pêche dans l'économie locale a permis de mieux connaître sa place et son rôle dans la sécurité alimentaire et dans la lutte contre la pauvreté. Aussi, les contraintes liées à l'utilisation des technologies améliorées de transformation du poisson ont été identifiées. Ainsi, quatre-vingt (80) femmes transformatrices de la pêcherie de la Kompienga et deux maçons ont été formés sur la construction et l'utilisation du four chorckor et ont bénéficié de cent cinquante (150) claies. Onze centres d'alphabétisation ont été ouverts par le projet avec un taux de succès global de 58%90(*). Enfin, 15 000 plants sont en cours de production dans le cadre de la protection des berges.

De nombreux projets en direction des populations rurales ont aussi connu l'assistance technique de la FAO. Nous citerons entre autres le projet d'appui à la fixation des jeunes dans leurs terroirs et le projet d'appui aux organisations paysannes à la Kompienga. Le montant du premier s'élève à 511 millions de FCFA et a pour objectifs de rendre les jeunes capables de créer, d'organiser ou de réorganiser leurs groupes et leurs activités, et de soutenir des projets répondant à leurs intérêts et préoccupations socio-économiques. Les résultats limités du projet ne permettent pas de tirer des conclusions formelles, mais il contribue à 70% à l'apport du jeune promoteur pour lui permettre d'accéder au crédit. Ce projet a ainsi permis à des jeunes d'entrer dans la vie active et de devenir des opérateurs économiques91(*). 96% des jeunes promoteurs ont remboursé leur premier crédit dans des conditions idoines. Le taux de défaillance est donc de 4%92(*).

Le second projet d'un coût de 837 254 000 FCFA a favorisé entre autres :

- la formation de 1 800 membres des 72 organisations paysannes sur l'organisation et la gestion de celles-ci et sur le montage et la gestion des micro-projets ;

- l'ouverture de 26 centres d'alphabétisation avec 755 inscrits et un taux de succès de 44% ;

- le financement de 46 micro-projets (équipements agricoles, acquisition d'intrants, activités génératrices de revenus...), l'appui à la stabilisation de 110 fosses fumières et la mise en place de 16 unités d'embouche ovine ;

- la mise en place de 20 unités d'aviculture et la construction de trois banques de céréales.

Ces différents projets et programmes de la FAO au Burkina Faso ont-ils véritablement amélioré l'existence des populations rurales ? En d'autres termes, après plus de 40 ans de coopération, la FAO a-t-elle permis au monde rural burkinabè d'atteindre la sécurité alimentaire ?

CHAPITRE II : L'IMPACT DES ACTIVITES DE LA FAO SUR LE DEVELOPPEMENT RURAL AU BURKINA FASO

La FAO a entrepris des actions en faveur des populations rurales au Burkina Faso. Cependant, se pose la question de l'impact de ses activités sur ces populations. Dans cette perspective, nous étudierons dans un premier temps la portée des activités de cette Organisation internationale sur les populations rurales du Burkina Faso. Ensuite, dans un second temps, il sera entrepris une étude sur les limites du cadre actuel et les perspectives de la coopération entre la FAO et le Burkina Faso.

Section I : La portée des activités de la FAO sur le monde rural burkinabè

La FAO a offert aux populations des opportunités sans précédent pour leur permettre de s'assurer une sécurité alimentaire. Néanmoins, ses activités n'ont pas toujours comblé les attentes de ces populations.

* 82 La phase du PSSA a débuté en 1995.

* 83 Ovins, porcins, volailles

* 84 Production de miel

* 85 Arbres fruitiers et forestiers

* 86 MAHRH, op. cit. , p. 6

Les sources de financement sous formes de subvention sont l'Etat burkinabè, le PNUD, le Royaume de Belgique, le Royaume du Maroc et la FAO elle-même.

* 87 Idem

* 88 Idem

* 89 Idem

* 90 MAHRH, op. Cit. p.6

* 91 MAHRH, op. Cit. p.11

* 92 Idem

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote