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La coopération multilatérale en faveur du développement rural: l'exemple de la FAO au Burkina Faso

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par Issa BANCE
Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature/Burkina Faso - Diplôme de l'ENAM 2006
  

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Paragraphe I : Les limites du cadre actuel

La FAO, dans sa coopération avec les Etats, se veut une organisation neutre. De ce fait, elle n'intervient pas dans l'élaboration et le contrôle des projets et programmes qui lui sont soumis. Elle participe plutôt à leurs financements et apporte son soutien technique. Elle n'exerce pas son droit de regard sur ces projets et programmes proposés par ses partenaires au développement, l'Etat et aussi les collectivités locales. Cet état de fait conduit souvent à une mauvaise gestion, de même qu'à une mauvaise exécution de ceux-ci. L'expérience rapportée par Basile L. GUISSOU est assez illustrative de la gestion des projets et programmes non contrôlés. Dans le cadre du projet de développement local dans les provinces du Sanguié et du Boulkiemdé, il a été constaté que « les villages ciblés pour bénéficier des fonds étaient en majorité des villages où étaient nés des agents burkinabè qui travaillaient dans le projet »104(*)

Une autre limite semble être le fait que les populations rurales ne soient pas prises en compte dans la formulation des stratégies de lutte contre la faim. Celles-ci ne sont pas impliquées dans la conception des projets et programmes. Pourtant, toute stratégie de développement rural doit savoir accorder une importance primordiale à la vision des populations concernées. Pour être viables, opérationnelles et adoptées par les populations, ces stratégies doivent tenir compte du contexte, de la vision, des valeurs et des espérances de celles-ci.

L'analphabétisme des populations constitue également un obstacle à la mise en oeuvre des activités de la FAO. L'alphabétisation est indispensable pour faciliter l'information, la sensibilisation et la formation des populations pour une meilleure prise en charge de leurs activités. En dépit des succès remportés par les campagnes d'alphabétisation (30% des Burkinabè sont de nos jours alphabétisés dans leurs langues maternelles)105(*), des efforts restent à faire.

Il y a aussi à déplorer une quasi-absence de coordination entre les partenaires du développement rural. En dehors des organisations du système des Nations Unies qui ont trouvé un cadre de concertation à travers l'UNDAF, les autres acteurs comme les ONG et autres associations agissent généralement sur le terrain de façon isolée. Chaque structure, en fonction des ses intérêts ou de ses objectifs, intervient dans le domaine agricole sans tenir compte des autres. Cette pléthore d'ONG et autres associations crée un effet pervers au niveau des populations. En effet, selon Basile L. GUISSOU106(*), il n'est pas rare d'entendre les populations bénéficiaires d'un projet affirmer que même si ce dernier prenait fin, elles iraient solliciter les services d'autres structures. Elles semblent se plaire dans la situation d'assistées alors que l'objectif premier d'un projet est de favoriser leur autonomie.

Enfin, pour ce qui concerne la question spécifique des subventions américaines et européennes à leurs agriculteurs en général et aux producteurs de coton en particulier, la représentante permanente de la FAO107(*) au Burkina Faso avoue l'incapacité de son institution qui milite pour la sécurité alimentaire à cause de la souveraineté des Etats108(*). Selon elle, ces subventions représentent une valeur d'un milliard de FCFA par jour109(*), constituant du même coup un obstacle véritable au coton burkinabè. Malgré tout, l'espoir est permis avec l'adoption par les Etats membres de l'OMC de la suppression d'ici à l'an 2013 des subventions accordées par les pays développés à leurs agriculteurs.

* 104 Basile L. GUISSOU.- « Histoire et pauvreté au Burkina »,in UNESCO. La pauvreté une fatalité ? Promouvoir l'autonomie et la sécurité humaines des groupes défavorisés : Bénin- Burkina Faso- Mali- Niger, éd. UNESCO/ Karthala, 2002, p.116

* 105 Basile L. GUISSOU, op. Cit. p.120

* 106 Basile L. GUISSOU, op. Cit. p.115

* 107 Marie Noëlle KOYARA

* 108 in Sidwaya, n°5303, p. IV

* 109 Idem

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