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Diagnostic de la fonction commerciale d'une compagnie d'assurances: le cas de la SAAR S.A

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par Estelle Laure ZEDONG NGOH
Université Catholique d'Afrique Centrale - Maîtrise en Economie de Gestion 2008
  

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SECTION II. LE DIAGNOSTIC COMMERCIAL DANS UNE COMPAGNIE D'ASSURANCES

L'Homme est au centre des préoccupations de l'assurance. Pour cette raison, nous présenterons dans cette section les assurances et nous montrerons l'importance cruciale que revêt la satisfaction du client dans ce cadre hautement social mais également économique.

I. Généralités sur l'assurance

L'assurance est un service qui consiste à fournir une prestation prédéfinie, généralement financière, à un individu, une association ou une entreprise lors de la survenance d'un risque, en échange de la perception d'une cotisation ou prime. Par extension, l'assurance est le secteur économique qui regroupe les activités de conception, de production et commercialisation de l'assurance.

I.1. Le contrat d'assurance Le contrat d'assurance revêt des spécificités qui tiennent de son métier. En effet, comparé à celui de l'entreprise traditionnelle, il comporte un cycle de production inversé. Dans l'entreprise classique en effet, le coût s'établit en fonction d'un coût de production connu. Dans l'entreprise d'assurances par contre, il ne peut en être ainsi. L'assureur ne peut que vendre ses garanties dont il ignore le coût réel, à un prix issu de calculs basés sur des séries statistiques et sur la loi des grands nombres. Ces outils permettent d'atténuer les incertitudes qui demeurent. Pour comprendre véritablement la logique de l'assurance, il est bon de commencer par son historique, viendront ensuite sa définition et les rouages qui guident son fonctionnement.

I.1.1. Historique

Selon BETBEZE J.P., l'histoire de l'assurance remonte bien loin. Les archéologues ont retrouvé des preuves qu'il existait des sociétés de secours mutuel chez les tailleurs de pierre de l'ancienne Egypte dès 4500 avant J-C. Des méthodes de transfert de risque ont été signalées 2000 ans avant J-C. Le système développé a été repris dans le Code d'Hammourabi. Si un marchand effectuait un prêt pour un transport, il payait une somme supplémentaire au préteur. La somme n'avait pas à être remboursée si la marchandise venait à être volée.

1000 ans plus tard, les habitants de Rhodes inventaient la mutualisation. Les marchands dont les biens arrivaient à destination remboursaient ceux dont les biens avaient été détruits lors d'une tempête.

Les grecs et les romains introduisirent l'assurance santé et l'assurance vie. Les guildes du Moyen Âge remplissaient un rôle similaire, en participant aux frais d'obsèques de leurs membres décédés. L'assurance s'est complexifiée en Europe dès le Renaissance. L'on assista ainsi à la codification du « prêt à la grosse aventure » qui était un financement à risque du transport maritime. A cet effet, l'importance croissante de Londres en tant que centre de commerce attira la demande pour des assurances maritimes. Edward LLOYD ouvrit alors une taverne qui devint un repère pour les marins et les affréteurs, et par la suite une source d'information sur le monde maritime. Elle devint un lieu de rencontre pour les personnes cherchant à assurer leurs bateaux, et ceux proposant une couverture. Aujourd'hui encore, le LLOYD's de Londres reste le haut lieu de l'assurance maritime. Au sens moderne, l'assurance remonte au grand feu de Londres de 1666, qui détruisit 13200 bâtiments. À la suite de cet incendie, Nicholas BARBON ouvrit un bureau pour assurer les bâtiments. Aux États-Unis, la première compagnie fut créée en 1732. Benjamin FRANKLIN fut le premier, au travers de la Philadelphia Contributionship for the Insurance of Houses from Loss by Fire, à inventer la prévention, en refusant d'assurer les maisons pour lesquelles le risque d'incendie est trop fort.

L'assurance accident enfin a accompagné le XXe siècle et l'industrialisation avec la naissance de l'automobile, du chemin de fer et des machines (BETBEZE J.P., 1986 p.152).

I.1.2. Définition et types d'assurances

Afin de comprendre le contrat d'assurance, il est bon d'en connaître au préalable la définition et les types de contrats d'assurances.

I.1.2.1.Définition

Les entreprises d'assurances constituent un secteur institutionnel qui réunit des unités dont la fonction principale est de transformer les risques individuels en risques collectifs. Le contrat d'assurance désigne ainsi un contrat par lequel, en contrepartie du versement d'une prime ou cotisation, une partie (le souscripteur) se fait promettre pour son compte ou celui d'un tiers, par une autre partie (l'assureur) une prestation pécuniaire en cas de réalisation d'un risque prévu dans ledit contrat (YEATMAN J., 1998, p.1).

I.1.2.2. Les types de contrats d'assurances Il existe deux grands types de contrats d'assurances, bien que plusieurs puissent être couverts simultanément par le même contrat (« multirisque » dans ce cas) :

- l'assurance vie qui est une assurance de personnes dont l'objet est de garantir le versement d'une certaine somme d'argent (capital ou rente) lorsque survient un événement lié à la personne assurée, notamment son décès, un accident ou une maladie (Reed Business Information, 2007). Il existe différents types d'assurance vie : l'assurance en cas de décès, l'assurance rente- éducation et l'assurance en cas de vie ; - l'assurance de dommages qui donne droit à une indemnité, normalement égale au montant du préjudice dû à un événement accidentel et involontaire, appelé « sinistre ».L'on retrouve ici : l'assurance de personnes, l'assurance de tiers et l'assurance de biens contre les accidents, incendies, vols (c'est l'IARD).

I.2. Les rouages de l'assurance La piètre estime dans laquelle sont tenues les assurances est d'autant plus mal venue qu'il s'agit d'un domaine de grande importance, au regard de la part que ce domaine occupe parfois dans le PIB. En effet, le total des primes récoltées dans le monde en 2004 par les sociétés d'assurances s'est accru de 9,6 % pour atteindre 3 244 milliards de dollars. Soit environ quatre fois le PIB du continent africain ou seize fois celui de l'Afrique du Sud (WIKIPEDIA, 2007). Pour mieux comprendre les rouages de l'assurance, nous verrons ainsi le métier de l'assurance, son mécanisme et sa situation dans le monde.

I.2.1. Le métier de l'assurance L'assurance fonctionne suivant un mécanisme particulier. Ainsi, assurer un sinistre c'est d'abord prendre en compte un risque, puis réagir face à lui par un comportement d'assurance. Prendre en compte un risque revient à vérifier que le risque est assurable, c'est-à-dire qu'il est à la fois aléatoire et limité. Aléatoire parce qu'il relève du hasard et que l'agent cherche à s'en prémunir. Il n'a donc pas intérêt à ce qu'il ait lieu. Cela se nomme la moralité du risque. Limité parce qu'il exclut le remboursement des dommages d'un sinistre qui affecterait une part importante de la population. Il s'avère ainsi impossible de s'assurer contre la guerre ou la dépression économique. La réaction face au risque se traduit à la fois par une demande et une offre d'assurance. Plusieurs attitudes sont envisageables face au risque. Ainsi, l'individu peut tout d'abord opter pour la résignation puis, par prudence, il choisira la prévention. Ensuite, il préférera l'assurance individuelle qui est cependant limitée. Ceci parce qu'elle élimine toute possibilité d'épargne : elle empêcherait toute consommation, tout investissement et toute projection dans l'avenir. La meilleure solution pour l'individu face au risque est donc de quitter l'optique individuelle et de se mettre en quête d'une organisation de mutualisation du risque. Face à cette demande, une structure d'offre doit s'instaurer et proposer un système qui organise effectivement le transfert et permet d'assumer le risque aléatoire. Tel est le métier de l'assurance.

Le contrat d'assurance est ainsi un contrat de transfert de risques : -l'assuré cède un risque, par définition aléatoire, à la compagnie d'assurances. Lorsque le contrat prévoit une franchise, l'assuré conserve une partie du risque ; -la compagnie d'assurances accepte le risque en échange de la prime.

I.2.2. Le mécanisme Le mécanisme de l'assurance ne modifie pas la probabilité de survenance du risque, ni ses conséquences. Il se contente de transférer le risque d'un agent économique, l'assuré, à un ou plusieurs autres. L'assuré est alors protégé contre des évènements qu'il ne peut pas supporter seul. Il peut alors réaliser des activités risquées. L'assurance aide ainsi indirectement à la création de richesses. La maîtrise statistique du risque permet à l'assureur de diminuer la volatilité totale de ses risques et la loi des grands nombres lui indique approximativement le montant des sinistres futurs. Il est important que l'événement soit assez rare et que le fait d'être assuré ne modifie pas les comportements face aux risques (aléa moral), sinon l'assureur n'équilibre plus ses comptes. Pour vivre, une compagnie d'assurances doit pouvoir payer l'ensemble des sinistres que ses assurés subiront. Ce montant total étant par définition inconnu, les compagnies d'assurances commencent par « mutualiser » les risques. Ce mécanisme vise à réduire la variabilité des pertes. Le montant des pertes probables (augmenté d'une marge de sécurité, et des frais de gestion de la compagnie) est versé par les assurés (prime). L'argent ainsi récolté n'étant pas reversé immédiatement à l'assuré, il peut être placé, ce qui apporte une confortable source de revenus supplémentaires. Ce montant est particulièrement important dans les branches à déroulement long (par exemple en responsabilité civile), où le sinistre, lorsqu'il survient, n'est indemnisé que de longues années après la perception de la prime. Dans les branches à déroulement court, cette source de revenus est moins importante. L'assureur est dès lors capable d'affronter une situation de sinistralité habituelle. Toutefois, on comprend aisément que si un risque se réalise simultanément pour un grand nombre d'assurés (intempéries, catastrophe naturelle, etc.), l'argent que doit verser l'assureur peut venir réduire fortement ses perspectives de gains, voire excéder ses capacités financières. C'est le cas s'il doit débloquer des avoirs bloqués pour régler les victimes d'une tempête. L'assureur pourra augmenter le montant des primes à venir afin de reconstituer le capital consacré aux indemnisations.

Afin de faire face aux sinistres exceptionnels, les assureurs peuvent réassurer leurs propres risques auprès des compagnies spécialisées : c'est la réassurance.

I.2.3. La situation de l'assurance

L'assurance, au regard de son utilité dans les activités économiques et sociales est d'une importance capitale. Elle est très souvent mise en relation avec la croissance économique dont l'état reflète alors la situation de l'assurance.

I.2.3.1. Dans le monde La vitalité des bourses européennes et les promesses des marchés indiens et bientôt chinois permettent aux grandes compagnies d'assurances d'afficher des performances hors normes. La valeur des actions d'AXA, numéro un mondial, s'est envolée de 50 % sur l'année 2005, dépassant largement l'indice boursier du secteur, le DJ Stoxx Insurance, qui affiche pourtant une hausse spectaculaire de 30,5 %. Des chiffres à comparer avec une croissance économique générale d'environ 1,5 % en Europe, 3,5 % aux États-Unis et 5 % dans le monde (WIKIPEDIA, 2007). A eux seuls, les Etats-Unis et le Japon totalisent 49 % des primes collectées dans le reste du monde. Néanmoins, la croissance du marché de l'assurance est nettement moins forte aux États-Unis (3,8 %) et au Japon (4,1 %) en comparaison à l'Europe occidentale. En effet, chacun de ses pays ne représente que 4 % à 10 % du total mondial de primes, mais son marché de l'assurance affiche un taux de progression largement supérieur à 10 %. En d'autres termes, le secteur se comporte mieux dans les pays où il n'est pas suffisamment développé. Avec un tel raisonnement, l'assurance dans les pays en développement devrait être encore plus prometteuse. C'est d'ailleurs le cas de la Chine, où les assureurs estiment que chaque point de croissance du PIB entraînera 4 % de croissance de leur activité (SANDOULY P., 2006).

I.2.3.2. En Afrique La cotisation d'assurance moyenne par Africain est inférieure à 35 euros par an (moins de 5 euros dans bon nombre de pays), quand elle est supérieure à 1 000 euros en Europe, et à 400 euros dans le monde. L'assurance reste une activité marginale dans les économies africaines, mais les professionnels qui animent ce marché difficile ne le reconnaissent qu'à mots couverts (SANDOULY P., 2006). Les assureurs africains s'élèvent contre l'apathie des places boursières africaines auxquelles ils doivent adosser leur activité. Par ailleurs, la réglementation les contraint à placer l'argent qu'ils collectent dans un espace géographique restreint. Ce qui n'est pas de nature à les aider à mieux se déployer. De plus, il faudrait, selon ces mêmes assureurs une plus grande intégration régionale pour créer des marchés plus vastes. Il est vrai que l'assurance, la banque et les marchés financiers sont trois secteurs indissociables. Les interactions sont importantes et quand la santé de l'un est vacillante, il a tôt fait de contaminer les autres (SANDOULY P., 2006).

Plus de 90 % des primes collectées le sont en Afrique du Sud. Les assureurs sud-africains trustent les dix premières places. Ils relèguent au douzième rang le réassureur AFRICA RE l'assureur des assureurs de 41 pays africains avec 300 millions de dollars de primes. Au total, seules quinze compagnies d'assurances qui ne sont ni d'Afrique du Nord ni sud-africaines figurent parmi les cinquante premières africaines. Plusieurs raisons sont avancées face à cette sous- représentation. Ainsi, la faiblesse des revenus par habitant et la méconnaissance des produits d'assurances par les populations sont souvent mises en avant. Mais ils n'expliquent pas tout. Pas plus que la nonchalance des professionnels, dont certains se contenteraient de collecter les assurances obligatoires, comme l'automobile, et feraient peu d'efforts pour en vendre d'autres, liées à l'assurance vie. De fait, cette branche, pourtant la plus rentable, représente moins de 10 % du volume des primes africaines. Et 93 % de ce total sont réalisés en Afrique du Sud. Comme souvent, tous ces reproches ont un sens et leur addition a pour conséquence la lenteur désespérante à laquelle se développe l'assurance en Afrique subsaharienne.

Il n'y a guère plus d'une dizaine d'années que le secteur est régulé de manière moderne et adaptée à son environnement économique. Officiellement créée au sein de la zone franc en 1992, la Conférence Interafricaine des Marchés de l'Assurance (CIMA) a travaillé à la mise au point d'un ensemble de réglementations, réunies dans le code CIMA, qui s'appliquent depuis février 1995 à tous les pays membres (ceux de la zone franc) et où elles sont entrées en vigueur dans l'année qui a suivi. Les sociétés africaines d'assurances sont conscientes qu'elles évoluaient auparavant dans un cadre juridique obsolète, hérité du code des assurances français, qui date de 1938. Aujourd'hui, elles ont entrepris d'améliorer la qualité du service et d'adapter leurs produits aux cultures et aux moyens du terrain. Il leur reste de multiples défis à relever, ne serait-ce que celui de se faire mieux connaître ou encore de former des spécialistes africains dans certains métiers où ils font défaut. Cela passe notamment par l'essor des acteurs régionaux.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus