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Contribution du suivi de la faune sauvage à l'aménagement du Parc National de la Bénoué et au développement des riverains des zones d'intérêt cynégétique à cogestion (N° 1 & 4) au Nord-Cameroun

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par Samuel Christian TSAKEM
Université de Liège (Belgique) - Diplôme d'Etude Spécialisée Interuniversitaire en Gestion des Ressources Animales et Végétales en Milieux tropicaux 2005
  

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4.5.2 Comparaison des propositions aux prélèvements

Il ressort de la figure 11 que les quotas d'abattage ont évolué de manière croissante, avec une répétition année après année. Par contre les prélèvements réels ne respectent pas cette allure, ils suivent plutôt une tendance décroissante depuis les années 1990. De l'autre côté, le prélèvement des espèces-clés (Eland de Derby, Buffle, Lion, Hippotrague, Guib harnaché) qui sous-tendent la chasse sportive a subi une augmentation considérable (Kirda, 2000) et représente même plus de 80% de tous les prélèvements depuis 2002. Le nombre de sociétés de chasse est passé de 9 à 23 entre 1990 et 2002 au Cameroun et le nombre moyen d'animaux prélevés par chasseur lors d'un séjour (entre 6 et 21 jours) est passé de 2,9 à 6,4 (Roulet, 2004), ce qui a certainement une influence négative sur l'exploitation de la faune. Plusieurs raisons peuvent expliquer les faibles taux de réalisation notamment les quotas proposés sont trop élevés par rapport au potentiel faunique ou au besoin des chasseurs sportifs (rarement le cas). L'observation de cette figure 11 nous amène aussi à poser quelques questions : pourquoi le niveau de prélèvement n'a-t-il jamais atteint ou avoisiné celui des quotas ? pourquoi les prélèvements des espèces évoluent-il de manière décroissantes ? pourquoi les espèces clés sont-elles prélevées chaque année de manière croissante ? quelle est la stratégie à mettre en place pour assurer une gestion durable de la faune sauvage dans cette zone ? Malheureusement, les résultats de ce travail n'ont pas permis de tirer une conclusion adéquate sur la proposition réelle des quotas. Cependant, l'analyse des tendances et des travaux antérieurs a permis de prendre quelques propositions dans le but de mieux gérer les effectifs.

200

180

160

140

120

100

40

80

60

20

0

Quota proposé Prélevement Prélevement espèce clé

89_90 93_94 96_97 98_99 99_00 00_01 01_02 02_03

Année

Figure 5 : Proposition d'abattage et réalisation dans les ZIC 1 & 4 (plan de tir des 8 dernières années)

4.5.3 Situation des principales espèces

L'analyse de chaque espèce s'est basée sur quelques paramètres notamment l'effectif, la superficie des
zones à cogestion, le braconnage et du taux de renouvellement des principales espèces. Les effectifs

disponibles concernent le parc et les deux ZIC, en effet la surface exploitable des ZIC 1 et 4 (environ 56134 hectares) représente presque 25 % du parc. Ceci veut dire que dans les conditions normales, on aura régulièrement 25% des effectifs de l'ensemble de la zone dans les ZIC 1 et 4. Le taux de renouvellement des principales des espèces est d'environ 5,6 %. La combinaison de ces différents paramètres nous amène à proposer à l'abattage 4 % (inférieur au taux de renouvellement) sur les 25% des effectifs de chaque espèce dans les ZIC 1 et 4, en espérant que le surplus du parc pourra combler les besoins de quelques braconniers (Il est proposé un renforcement de la surveillance). Cette proposition est à considérer avec assez réserve parce que les effectifs exploités sont de sources différentes. Les prélèvements devront concernés prioritairement les individus qui n'ont plus d'influence dans le groupe (vieux mâle inactifs ou vielle femelle).

1. L'Eléphant

L'Eléphant reste pour l'heure le plus grand mammifère de la région et mérite un suivi particulier car il est très braconné. Le quota d'abattage est d'un éléphant par an pour les deux ZIC. Les informations contenues en annexe 2 ne sont pas intéressantes pour une exploitation de cette espèce, cependant les éléphants causent des dégâts importants dans les champs des riverains. Il existerait un troupeau très mobile qui rode à la fois dans le parc et les zones de chasse 1 et 4. Ainsi on peut dans un premier temps suspendre l'abattage des éléphants dans la zone et ne le reprendre que si on constate une augmentation de la population, tout en respectant la convention CITES.

2. L'Elan de Derby

De par son majestueux trophée, l'élan de Derby est une espèce de la classe B au Cameroun et très recherchée dans ces 2 ZIC. Le quota moyen est d'environ 8 individus par an, soit respectivement 3 et 5 dans les ZIC 1 et 4. Le tableau 4 et l'annexe 2 démontrent une évolution décroissante de sa population. Les résultats du suivi signalent une fréquence d'observation pour L'Elan de Derby de 2/5 pour les différentes méthodes utilisées dans la zone (Donfack et Tsakem, 2004). De par son écologie, l'Elan de Derby est dans son domaine et reste très mobile. Sa population est estimé dans la zone à environ 159 individus (Siroma et al., 2001). Compte tenu aussi du fait que cette population s'observe difficilement et des traces deviennent rarissimes, il est souhaitable de revoir son quota à la baisse, soit deux individus pour l'ensemble de la zone.

3. Le Buffle

Cette espèce de la classe B est aussi très sollicitée par les chasseurs professionnels. La moyenne annuelle d'abattage est de 6 individus répartis en 2 et 4 respectivement pour la ZIC 1 et 4. Les observations du Buffle par le dispositif de suivi du WWF sont rares avec une fréquence de 2/5, tandis que son effectif est estimé à environ 200 individus (Donfack et Tsakem, 2004). Mais les traces sont présentes dans les deux zones. Les espèces comme Elan de Derby et les Buffles ont généralement un taux de réalisation supérieur à 60%. Ce qui fait que la pression de chasse ne respecte pas l'évolution de la population. Il serait souhaitable de réviser les quotas d'abattage à la baisse, soit deux individu pour chaque zone.

4. Le Lion

Le lion est une espèce de la classe A intégralement protégée et mérite un suivi particulier de sa population. On constate qu'il est aussi très rare, mais que le plan de tir propose un individu pour chacune des zones de chasse. La fréquence d'observation de cette espèce est 1/5 (Donfack et Tsakem, 2004) ceci peut déjà traduire la difficulté de le rencontrer. Cette faible fréquence peut amener à réfléchir son avenir, car les récentes informations ne précisent pas la taille de sa population dans la zone. Il est souhaitable qu'une suspension des prélèvements dans ces ZIC soit proposée pour donner les chances à cette espèce de renforcer sa population pour les prochaines années. Tout comme le Lycaon et le Léopard, qui bien que ne figurant pas sur le plan de tir sont en voie de disparition et se retrouve qu'au sud est du PNB (Weladji, 1998 ; Tsakem et al., 2000).

5. L'Hippotrague

Cette antilope est bien appréciée par les chasseurs professionnels de par sa taille et surtout son trophée. Le quota d'abattage est de 12 individus par an soit 5 et 7 dans les ZIC 1 et 4 respectivement. Il est régulièrement perceptible dans l'une et l'autre zone, car la fréquence d'observation est de 3/5 pour une population qui ne cesse de décroitre (Donfack et Tsakem, 2004). Les travaux de Tsague (2004) estiment les effectifs d'Hippotrague à 250 individus pour le parc. Ce quota peut être révisé à la baisse pour 3 individus pour la zone.

6. Le Bubale

Tout comme l'Hippotrague, le Bubale est bien représenté dans ces ZIC. Le nombre d'individus à abattre est de 14 par an, soit 7 individus par ZIC. Le Bubale est l'une des espèces la plus rencontrée dans le PNB (Gomsé et Mahop, 2000) et la taille de sa population estimée à 1163 individus (Tsague, 2004). En appliquant le même principe de calcul, on peut proposer le quota d'abattage pour le Bubale légèrement à la baisse avec 11 individus pour la zone.

7. Le Cobe Défassa

Dans les plans de tir, il est recommandé l'abattage de 4 individus par an dans les deux ZIC. Les effectifs actuels (300 individus pour la zone) font penser à une légère diminution du quota. Il est souhaitable de proposer 3 individus par an pour toute la zone.

8. Le Cobe de Buffon

Il passe parmi les antilopes de moyenne taille les plus chassé à cause de la beauté de son trophée. La moyenne des individus à prélever selon le plan de tir est de 12 par an pour les deux zones. Le Cobe de Buffon passe parmi les espèces les plus rencontrées sur le terrain. Il est facilement observable aussi bien le long des cours d'eau (Tsague, 1991 ; 2004 ; Tsakem et al., 1999) que le long des transects. Ce dénombrement estime les populations de Cobe de Buffon dans la zone à 4616 individus. En appliquant le taux habituel, on se retrouve à environ 40 individus. Mais il faut aussi signaler les tendances qui sont à la baisse et pourrait militer davantage pour une diminution de ce nombre.

9. Le Redunca

Cette antilope n'est pas toujours facile à observer dans les ZIC, car elle atteint sa limite de répartition
géographique au niveau du Parc national de Bouba Ndjidah (Haltenorth et Diller, 1985). Le plan de tir

propose l'abattage de 9 individus par an. Les différents dénombrements (WWF et FAC, 1998 ; Gomsé et Mahop, 2000 ; Donfack et Tsakem, 2004) signalent de faibles densités (<0.2 individus au km) des Rédunca et les travaux de Tsague (2004) estiment les effectifs à 1471 individus. Ceci nous amène à proposer 14 individus pour la zone, mais aussi les tendances sont à la baisse.

10. Le Guib harnaché

Il est une espèce profitant d'une protection partielle, et inscrite au plan de tir avec un quota d'abattage annuel de 5 individus dans chaque ZIC. Toutes les différentes méthodes de suivi de la faune utilisées signalent la présence de cette espèce. Sa population est estimée à 1912 individus pour le parc. On devrait proposer 19 individus, mais l'évolution des effectifs n'est pas rassurante.

11. L'Ourébi

L'ourébi a été inscrit au plan de tir avec un quota moyen de 12 individus dans chaque ZIC. Cette espèce a de fortes chances d'être rencontrée avec un effectif de 3922 individus. Dans la même logique, on pourrait proposer 39 individus pour toute la zone.

12. Le Phacochère

C'est une espèce partiellement protégée, mais elle bénéficie d'une protection au niveau local parce que moins braconnée pour les raisons de tradition. Son effectif est estimé à 300 individus pour le parc et la périphérie. Le quota d'abattage pourrait être proposé à 3 peut être raisonnable.

13. Les Primates (Babouins Vervets et Patas)

Ce sont des espèces frugivores fréquemment observées dans la zone. Ces primates sont très conflictuels, car ils causent beaucoup de dégâts au niveau des villages notamment la destruction des produits champêtres. Seul le quota d'abattage du Babouin a été inscrit dans le plan de tir et est de 10 individus par année dans chaque ZIC. Il est souhaitable d'organiser des battues administratives de ces primates chaque deux ans comme prévu par la réglementation en vigueur (environ 100 individus repartie dans toute la périphérie du parc), car leur nombre devient inquiétant et les dégâts sur les cultures considérables. Le produit de cette battue administrative devra ravitailler légalement les centres urbains en viande de gibier.

14. Les Céphalophes (à Flanc roux et de Grimm)

Ce sont de petites antilopes très prisées par les chasseurs. Elles ont été fréquemment rencontrées en binôme, alors que les plans de tir proposent l'abattage de 16 individus de chaque espèce pour chacune des zones. L'effectif est estimé à près de 4562 individus (Tsague, 2004). La démarche utilisée permet de proposer 45 individus pour toute la zone.

4.6 Contribution de la faune à l'amélioration du niveau de vie des populations riveraines

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote