WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Contribution du suivi de la faune sauvage à l'aménagement du Parc National de la Bénoué et au développement des riverains des zones d'intérêt cynégétique à cogestion (N° 1 & 4) au Nord-Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Samuel Christian TSAKEM
Université de Liège (Belgique) - Diplôme d'Etude Spécialisée Interuniversitaire en Gestion des Ressources Animales et Végétales en Milieux tropicaux 2005
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

5 PERSPECTIVES POUR UNE GESTION DURABLE DE LA ZONE

La gestion durable de cette zone passe d'abord par une maitrise des effectifs, par les actions de surveillance et par l'implication effective des populations riveraines afin de sauvegarder ces ressources. Il convient de développer les suggestions dans ce sens et toutes les parties prenantes devraient orienter leurs actions pour garantir une gestion efficace des ressources et par conséquent l'amélioration du niveau de vie des populations. Ces actions peuvent être envisagées à court (immédiatement), moyen (entre un et deux ans) ou à long terme (plus de 3 ans).

5.1 A court terme

5.1.1 Réviser les quotas d'abattage

Il est signalé dans le paragraphe §4.5.3 que les gestionnaires révisent la proposition de prélèvement soit à la baisse (Buffle, Eland de Derby, Bubale, Hippotrague, Phacochère, Cobe défassa) soit à la hausse (Ourébi, Céphalophes, Guib harnaché, Redunca, Cobe de Buffon et Céphalophes) ou encore en suspension (lion, Eléphant et Panthère). Il est aussi proposer d'organiser les battues administratives sur les espèces comme le Babouin, le Singe vert et le patas). Les prélèvements devront concernés prioritairement les individus qui n'ont plus d'influence dans le groupe (vieux mâle inactifs ou vielle femelle). Les propositions faites sont à considérer avec assez de réserve parce que les effectifs exploités sont de sources différentes. Ces quotas devront varier suivant les années en tenant compte des disponibilités du potentiel faunique. Il est suggérer d'envisager un travail de recherche dans ce thème pour pouvoir fournir le maximum d'informations facilitant la prise de décision sur les prélèvements.

5.1.2 Renforcer la lutte contre le braconnage pour limiter les pressions

Il est nécessaire de réviser la stratégie actuelle de surveillance qui a montré ses limites sur le terrain et n'a pas freiné de manière efficace la destruction de la faune. La lutte contre le braconnage devra prendre en compte les points suivants :

· La surveillance efficace qui passe par le déploiement des équipes de garde pour réaliser les patrouilles sur le terrain à travers les cinq secteurs de surveillance (voir figure 14) ;

· Le renforcement des services de la conservation en personnel et équipements (le recrutement annoncé pourra apporter une solution à cette proposition). Ceci devrait améliorer le rapport entre garde chasse/superficie qui est de 1 sur 49 000 hectares (WWF, 2002) alors que L'IUCN recommande 1 garde équipé pour 10 000 hectares ;

· Faciliter le processus de la pratique de la chasse traditionnelle ou droit d'usage qui permet aux populations de prélever le petit gibier autour des villages pour leur alimentation ;

· Motiver les populations riveraines de façon à ce qu'elles puissent dénoncer les braconniers sans contraintes, mais aussi ceux des villageois qui hébergeraient les braconniers allogènes.

· Demander aux communes bénéficiant les retombées de la conservation de financer aussi les activités de conservation notamment en recrutant quelques gardes communaux, cette action

contribuera aussi à réduire la pauvreté dans la région en même temps qu'elle est protectrice de la nature ;


· Promouvoir le mini élevage pour limiter le braconnage ; en plus de l'élevage d'aulacode au stade expérimental dans la zone, il faut promouvoir aussi les élevages du lapin et d'antilopes de taille moyenne comme le cobe de Buffon, le Redunca etc. Ceci permettra aussi de disposer d'une grande quantité de produits sur le marché. Dans ce cas, l'Etat et les ONG devraient jouer un rôle de sensibilisation et de moteur pour la mise en place de ces élevages. Une incitation à cette activité peut être la reconversion des riverains (pêcheurs, chasseurs et revendeurs de viande de gibier) en mini-éleveurs. Il sera souhaitable de proposer les labels sur cette viande issue d'élevage non conventionnel, afin de la distinguer de celle issue du braconnage. Ceci pourra aussi rassurer les consommateurs des centres urbains quant à la qualité des produits. La viande de gibier abattue par les braconniers est emportée des villages par les grossistes pour ravitailler les grands centres urbains, c'est d'ailleurs le cas pour la plupart des pays en développement (Binot et Cornelis, 2004 ; Ngoundoung Anoko, 2003), très souvent avec l'appui des transporteurs des exploitations forestières (Fargeot, 2004 ; Roulet, 2004). Les deux parties fonctionnent selon un planning établi à la discrétion totale. Le groupe des grossistes ou revendeurs constitue le maillon principal de la chaine, car ils apportent les munitions des zones urbaines pour ravitailler les braconniers et les encourager dans leur activité. Le système de lutte anti braconnage doit chercher à maîtriser ce groupe et à promouvoir le mini-élevage pour briser cette chaine ou limiter ses activités (figure 12).

Faune

Ménages urbains

 

Restaurants

 

Hôtels

 

Chasseurs traditionnels

Ménages locaux

Détaillants

Braconniers (commercial)

Collecteurs ou
grossistes

Maillon important de la chaine à briser par le mini-élevage pour limiter le braconnage

Source : Réalisé à partir des données de terrain

Figure 6 : Circuit de consommation et commercialisation du gibier dans la périphérie de la Bénoué

5.1.3 Interdire la pollution des eaux par les pesticides

Pendant la saison sèche, les cours d'eau tarissent et seules quelques mares encore présentes permettent aux animaux de s'abreuver. C'est pendant cette période que la pêche aux pesticides se déroule. Les pêcheurs versent en très grandes quantités les pesticides (prévus pour la culture du coton) dans les mares, d'où les poissons ne peuvent s'échapper. Les mêmes eaux sont utilisées par les mammifères sauvages pour s'abreuver et occasionnellement par certaines populations locales (d'ailleurs très pauvres) pour la consommation. Les conséquences restent non connues. Les effets sur la flore aquatique ne sont pas non plus connus. En effet, les poissons prélevés par cette technique ne résistent pas longtemps et pourrissent rapidement, dès deux heures après le ramassage. Il est souhaitable de prendre de toute urgence les dispositions pour éviter cette pollution due à pareille utilisation de produits phytosanitaires, notamment par le renforcement du contrôle anti braconnage. Il est aussi intéressant d'évaluer l'impact de l'utilisation de ces produits sur la dynamique des espèces de poissons, de la faune et sur la santé humaine ; une étude devrait être envisagée à propos.

Photo 12 : Poissons capturés après avoir empoisonné l'eau par les produits chimiques (pesticides)

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote