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La transaction en matière de licenciement

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par Maguette SYLLA
International Business School - Master 1 2008
  

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B. L'indemnisation du salarié licencié

La transaction après licenciement permet le versement de l'indemnité transactionnelle au salarié. Cette indemnité est constituée de diverses indemnités qui réparent le préjudice moral et professionnel subi par le salarié à la suite de son licenciement. Outre le montant de la compensation purement financière qui intervient en suppléant des indemnités légales de licenciement, peuvent entrer dans sa composition le préavis payé non effectué, la levée d'une clause de non concurrence ou sa rémunération, le maintien de la mutuelle durant la période de recherche d'emploi, de celui des outils de travail tels que voiture de fonction, ordinateur portable,... ou encore le prix de leur achat ou tout autre avantage lié au statut de salarié.

Ainsi, les différents types d'indemnités que peut obtenir le salarié licencié selon sa situation sont :

- l'indemnité compensatrice de préavis le cas échéant avec dispense d'exécuter le préavis :

- l'indemnité compensatrice de congés payés pour les CDI ;

- l'indemnité de repos compensateur ;

- l'indemnité de non-concurrence ;

- l'indemnité de précarité en fin de CDD ;

- l'indemnité de départ à la retraite

- l'indemnité légale de licenciement ou l'indemnité conventionnelle de licenciement fixée par la convention collective de la branche ou l'accord professionnel dont dépend l'entreprise ;

- l'indemnité légale de licenciement économique ou de départ volontaire versée dans le cadre d'un plan social et variant selon les conditions du plan ;

- l'indemnité due en cas de procédure irrégulière de licenciement pour la transaction ;

- l'indemnité pour licenciement sans cause réelle et sérieuse pour la transaction ;

- et des dommages intérêts spécifiques à négocier au cas par cas.

L'indemnité transactionnelle allouée au salarié dépend donc en partie des motifs du licenciement, du salaire, de l'ancienneté et de la situation de ce dernier, mais aussi de la négociation elle-même.

Toutefois, lorsqu'un employeur négocie une transaction avec un salarié, il est extrêmement important qu'il connaisse le sort fiscal et social des indemnités transactionnelles ; autrement dit de savoir si les sommes versées au salarié au titre de la transaction, seront soumises à cotisations sociales et à l'impôt sur les revenus. En effet, le salarié, surtout s'il s'agit d'un cadre fortement imposé, raisonnera, et c'est très logique, en revenu fiscal.

Heureusement, les règles applicables en la matière sont relativement clémentes pour les salariés comme pour les employeurs, même si la donne est assez différente selon que la transaction règle les suites du licenciement d'un salarié en CDI ou d'un salarié en CDD, voire les suites de la révocation d'un dirigeant.

· La transaction avec un salarié en CDI

Lorsque la transaction est conclue avec un salarié en CDI, l'indemnité qui lui est versée est en principe imposable. Mais ce principe n'a en réalité guère de portée. En effet, la fraction de l'indemnité transactionnelle qui ne dépasse pas le montant de l'indemnité de licenciement prévu par la convention collective de branche ou l'accord professionnel ou interprofessionnel ou, à défaut, par la loi, est exonérée d'impôts sur le revenu et de charges sociales.

Mieux, lorsque l'indemnité dépasse ce montant, elle demeure exonérée d'impôts et de charges sociales à hauteur du plus élevé des deux plafonds suivants :

§ 50% de l'indemnité totale perçue

§ deux fois la rémunération brute perçue par le salarié au cours de l'année civile précédent la rupture du contrat de travail.

La fraction exonérée en vertu de ces deux limites pouvant cependant excéder un plafond égal à la moitié de la première tranche du barème de l'impôt de solidarité sur la fortune (I.S.F) de l'année de rupture du contrat de travail, soit 366.000 euros pour l'année 2005.

Par exception, certaines indemnités sont même totalement exonérées de cotisations sociales quelque soit leur montant. Il s'agit des sommes versées dans

le cadre d'un plan social, qu'il s'agisse de licenciement ou de départs volontaires.

Mais attention à un point crucial, seules les indemnités transactionnelles sont susceptibles d'être exonérées. Autrement dit, c'est le caractère indemnitaire qui justifie l'exonération d'impôts et de charges sociales, le fait que les sommes versées réparent le préjudice causé au salarié par le licenciement. C'est ce qui explique que certaines sommes versées au salarié à l'occasion de la transaction, soient systématiquement imposables. Il en va ainsi :

Ø des indemnités de non concurrence, c'est-à-dire des sommes versées au salarié en contrepartie du respect de l'engagement qu'il a pris de ne pas concurrencer son ex-employeur après son départ de l'entreprise.

Ø des indemnités de préavis et de congés payés.

Des indemnités, qui, il faut le préciser, lorsqu'elles sont imposables, même pour partie, ouvrent droit au dispositif d'imposition de faveur réservé aux revenus exceptionnels, le système du quotient, qui atténue fortement l'impact de la progressivité par tranches du barème de l'impôt sur les revenus.

· La transaction avec un salarié en CDD

Vis à vis d'un salarié en CDD, le dispositif fiscal de faveur est logiquement réservé à la part indemnitaire des sommes versées au salarié. Et à ce titre, les magistrats considèrent que l'indemnité transactionnelle « est assimilable à du salaire pour la partie qui n'excède pas la rémunération de la période à durée déterminée restant à couvrir ».

Ainsi, un salarié en CDD de dix huit mois dont le contrat de travail est rompu au bout d'un an et percevant une indemnité transactionnelle de neuf mois, est imposable à hauteur des six mois restant à couvrir à la date de rupture du CDD. Ces six mois seront donc soumis aux charges sociales et à l'IR au nom du salarié.

En revanche, le surplus a un caractère indemnitaire et sera exonéré dans les mêmes conditions que les indemnités versées au salarié en CDI, c'est-à-dire à hauteur du plus élevé des trois montants suivants :

Ø indemnité conventionnelle ou légale

Ø 50% de l'indemnité totale perçue

Ø deux fois la rémunération brute de l'année précédente.

A rappeler que les deux dernières limites sont plafonnées à 366.000 euros au titre de l'année 2005.

Illustration :

Un salarié perçoit en 2005 une indemnité transactionnelle de 50.000 euros. En 2004, sa rémunération brute annuelle est de 65.000 euros.

Les seuils d'exonération s'établissent à :

§ 15.000 euros (montant de l'indemnité prévue par la convention collective)

§ 25.000 euros (50% de l'indemnité perçue)

§ 130.000 euros (double de la rémunération brute de 2004).

L'indemnité transactionnelle de 50.000 euros est donc exonérée en totalité puisqu'elle n'excède pas le seuil de 130.000 euros.

· Le cas particulier des dirigeants révoqués

Quant à eux, la règle est binaire.

Soit leur départ est volontaire, et l'indemnité qui leur est éventuellement allouée est imposable et chargeable en totalité.

Soit leur départ est forcé, et ils sont traités en principe comme les salariés en CDI au titre de l'IR et des cotisations sociales.

L'indemnité transactionnelle est dans ce cas exonérée dans la limite la plus élevée des deux plafonds suivants :

Ø 50% du montant alloué

Ø deux fois la rémunération brute de l'année précédente.

Bien entendu, la fraction exonérée ne peut, comme pour les salariés en CDI, excéder la moitié de la limite de la première tranche d'imposition, soit 366.000 euros au titre de l'année 2005.

Au Sénégal, une partie de l'indemnité transactionnelle est exonérée d'impôts sauf pour un plan social ou une autorisation expresse du Ministre des finances. C'est le cas de l'indemnité de licenciement et le pécule de départ. Concernant l'indemnité de licenciement, il faut signaler que depuis le 1er Janvier 1987, elle est totalement exonérée d'impôts (Loi 87-10 du 11 Février 1987 - JOS SPECIAL N° 5160 du 22.02.87 P.117).Par contre, les congés et préavis sont imposables.

Quant aux charges sociales, elles ne sont pas exonérées.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand