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La transaction en matière de licenciement

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par Maguette SYLLA
International Business School - Master 1 2008
  

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Section 2 : Recommandations

Entre l'employeur « expert en droit du travail » et le salarié, souvent profane en la matière, la négociation d'un départ accompagnée d'une transaction se déroule à armes inégales.

Pour le salarié, négocier son départ de l'entreprise est chose beaucoup moins aisée : cela se joue souvent dans un fort contexte d'angoisse personnelle. Et l'attitude la plus fréquente est de prendre un chèque sans discussion et de partir. Ce qui se fait le plus souvent au détriment de ses droits.

Pour l'employeur, en jouissant des conseils de spécialistes en droit du travail, cette négociation tourne très souvent à son avantage.

Ainsi, pour apprendre à bien négocier un départ, voici quelques conseils ou recommandations qui vont à l'égard des deux parties.

A. Recommandations à l'égard du salarié

Sachant que la transaction n'est pas une obligation pour l'employeur, le salarié doit donc estimer ses chances de pouvoir en conclure une avec lui.

Deux hypothèses sont possibles :

· Première hypothèse : le départ du salarié est désiré par l'employeur, il ya donc intérêt réciproque à négocier cette fin de collaboration le plus efficacement et le plus équitablement possible. Reste à savoir quel est le mode de gestion de l'entreprise en matière de conflit. En général, les grandes entreprises songent à leur image et sont conscientes qu'un procès devant les tribunaux peut leur coûter plus cher qu'une indemnité de dommages et intérêts, d'autant plus qu'au rythme de remodelage des fusions -acquisitions, le licencié d'un jour peut se retrouver le client du lendemain à un poste stratégique.

Dans ce cas, la négociation est ouverte et devrait être favorable au salarié, à condition d'y mettre un peu de doigté.

· Deuxième hypothèse : le salarié souhaite absolument partir et au contraire son employeur n'a pas l'intention de se séparer de lui et en fait une affaire personnelle. Le salarié a soit la possibilité d'attendre d'avoir une proposition d'embauche ferme à l'extérieur pour démissionner et négocier le raccourcissement du préavis ou pas, soit de faire valoir l'incompatibilité de sa responsabilité avec ses compétences, ses divergences de vue (stratégiques, méthodologiques,...) en cultivant adroitement et avec précaution son indésirabilité, notamment auprès de son supérieur hiérarchique directe. Ce dernier pourrait ne pas être mécontent de le voir partir et devenir par conséquent son « complice ».

Le salarié pourra dans ce cas, proposer de participer à la recherche de son successeur en apportant une réflexion sur le poste. Le but de cette stratégie est de faire en sorte que l'employeur se résigne à transiger avec lui. Aussi, il doit laisser son employeur annoncer son départ avant qu'il n'y ait bruit de couloir. On ne saurait apprécier son tact et sa diplomatie.

Quelque soit le cas de figure et à fortiori dans le deuxième, il faut au salarié monter un dossier pour s'appuyer sur une solide argumentation qui pèsera dans la transaction. Il réunit à cet effet des « pièces à convictions » comme d'une part des réalisations, des notes par lesquelles il a prévenu d'une situation, des lettres de félicitations ou de remerciements, des résultats démontrant son efficacité professionnelle, et d'autre part des preuves soit de modifications substantielles de son contrat de travail, soit de fautes ou de manquements qui auraient été commis à son égard (rétentions d'informations, discrimination, vol de paternité d'un travail ou d'un dossier, détournement de ses réalisations, harcèlement...) et éventuellement des malversations, des abus de biens sociaux...

Le plus dur est fait, mais le salarié a encore une phase importante : la formalisation de la transaction et de son départ de l'entreprise. C'est le moment de valider avec son avocat les détails juridiques qui lui paraissent sensibles, dans le but d'éviter les mauvaises surprises. On ne saurait trop conseiller l'avis et le soutien de l'avocat, spécialiste en la matière.

Le DRH de l'entreprise lui proposera probablement un contrat-type de transaction. Si le salarié négocie avant d'avoir reçu sa lettre de licenciement, il ne lui permettra pas de garder le papier pour le relire chez lui. Il est donc recommander d'avoir en tête les points importants qu'il souhaiterait y voir figurer avant la réunion. Dans tous les cas, il ne doit rien signer à la première lecture et doit essayer de noter les points à négocier ou absents, et d'en discuter avec son conseil juridique avant la signature de l'accord.

On n'est jamais trop prudent, le salarié doit enfin, au moment de la signature, relire intégralement la teneur du contrat.

B. Recommandations à l'égard de l'employeur

La première recommandation à adresser à l'employeur est qu'il doit absolument préciser au moment de la rédaction de l'accord transactionnel, que la transaction concerne tout litige né ou à naître lié à l'exécution ou à la cessation du contrat de travail. Ceci dans le but de l'éviter une éventuelle contestation du salarié devant le juge.

La seconde recommandation a trait à la transaction avec un salarié protégé. Ce dernier peut être soit un représentant du personnel, soit un salarié en maladie professionnelle, soit un salarié accidenté du travail.

La conclusion d'une transaction avec ce salarié s'avère particulièrement délicate. En effet le licenciement d'un salarié protégé impose une condition particulière : il doit avoir été préalablement autorisé par l'Inspecteur Régional du travail et de la sécurité sociale du ressort. Licencier ce salarié sans autorisation administrative, peut être lourd de conséquences, puisque le salarié pourrait exiger non seulement sa réintégration dans l'entreprise, mais également divers dommages- intérêts.

Par ailleurs, l'employeur fautif est alors passible des sanctions pénales pour délit d'entrave, soit jusqu'à 3.750 euros d'amende et deux ans d'emprisonnement.

Donc pour valablement conclure une transaction avec un salarié protégé, l'employeur doit indispensablement solliciter et obtenir l'autorisation de l'Inspecteur Régional du travail et de la sécurité sociale du ressort. Cette transaction pourra ensuite régler les conséquences financières de la rupture du contrat de travail, c'est-à-dire, en pratique, définir le montant des indemnités dues au salarié.

Ainsi, même dans l'hypothèse où l'autorisation de licenciement serait par la suite retirée par l'Inspecteur du travail lui-même dans le cadre d'un recours gracieux, ou annulée par le Ministre de l'Emploi dans le cadre d'un recours hiérarchique, la transaction peut permettre à l'employeur de se prémunir contre une éventuelle demande du salarié d'exercer son droit à la réintégration.

Autre recommandation incontournable à l'attention d'un employeur souhaitant se séparer de l'un de ses cadres : un contrat d'outplacement.

L'outplacement est une prestation de conseil réalisée par un professionnel des Ressources Humaines, dont l'objet est de favoriser le retour rapide à un emploi correspondant aux compétences et expériences acquises par le salarié. En général, cette prestation est financée par l'entreprise qui procède à un licenciement individuel dans le cadre d'une négociation globale de départ avec le salarié licencié. Elle est soit limitée dans le temps, soit illimitée avec un engagement de résultats du prestataire.

Le recours à l'outplacement constitue donc une voie efficace pour rebondir professionnellement. De plus en plus d'entreprises ont intégré cette formule dans le processus de séparation avec leurs cadres à un acte de management. Les services de Ressources Humaines ont en effet réalisé qu'un départ devrait s'optimiser tout autant qu'un recrutement, car manager l'intérêt du cadre en partance garantit le maintien de la confiance et de la motivation des équipes en place. Ce mode d'accompagnement entre pour une part importante dans la transaction tant d'un point de vue financier, que d'un point de vue psychologique, intervenant en véritable soutient et rompant l'isolement.

Ainsi, les statistiques de l'APEC montrent en effet qu'un cadre cherchant seul un nouvel emploi va mettre en moyenne douze à seize mois pour réussir, mais pris en charge par un cabinet d'outplacement sérieux, il ne mettra que six mois.

Dans ce même registre, à la suite d'une étude publiée par SYNTEC Conseil en Evolution Professionnelle sur l'outplacement individuel des cadres en France, une progression significative du retour à l'emploi a été constatée : moins de six mois pour 41% et moins de neuf mois pour près de 70%.

Cette étude fait aussi ressortir, qu'à l'issue de leurs périodes d'outplacement, les cadres obtiennent dans 81% des cas un niveau de rémunération égal ou supérieur à celui qu'ils possédaient auparavant ; dans 44% des cas, le niveau de salaire obtenu est supérieur à celui du précédent poste occupé.

Et enfin, elle relève que dans 21% des cas, les cadres concernés s'orientent vers des opportunités de création d'activités ou de rachat d'entreprise.

En résumé nous retiendrons que de l'outplacement individuel des cadres, trois bénéfices majeurs y découlent.

· accélération du retour à l'emploi ;

· augmentation de salaire ;

· et ouverture des opportunités de carrière.

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