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Evaluation de la formation dispensée par CARE International au Rwanda dans la province Gikongoro

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par Sylvain NKEZARUGAMBA
Université nationale du Rwanda - Licence en science de l'éducation 2002
  

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Dans CARE-Rwanda à Gikongoro, certains formateurs sont internes (agents directs de CARE) alors que d'autres sont externes. Ces derniers proviennent de plusieurs endroits mais les partenaires locaux sont SDA -IRIBA et ADTS. Quelquefois CARE fait appel au centre IWACU et à la Direction Régionale des Services Agricoles à Gikongoro. Cet état de chose présente ses avantages et ses inconvénients comme le stipule P. GOGUELIN en ces termes :

«  Le gros avantage du formateur extérieur est d'être libre et de pouvoir refuser un travail qu'il désapprouve, techniquement ou déontologiquement. Cette force est aussi une faiblesse puisqu'il n'a pas de place stable. »94(*)

En outre, l'autre inconvénient non négligeable est que les formateurs extérieurs n'accompagnent pas les formés dans la mise en oeuvre des techniques acquises et ne se donnent pas la peine d'évaluer ce à quoi la formation a servi.

Quant à la composition de l'équipe de formateurs lors de la formation, 4 sur 6 ne formaient pas étant en équipe multidisciplinaire alors que deux sur 6 le faisaient occasionnellement à deux : un agronome et un(e) animateur(trice). Ces réponses montrent que le PRAF n'a pas songé à la complexité de la vie quotidienne de l'agri-éleveur et n'a pas mis l'accent sur la multidisciplinarité des spécialités (7ème QFOR) .

Cette multidisciplinalité est si importante dans la mesure où elle permet de transmettre efficacement les programmes de développement et de les communiquer à la population concernée. Compte tenu de l'indivisibilité de la vie et du travail du villageois, les formateurs devraient présenter toutes les compétences permettant de pénétrer cette complexité de ses problèmes. Cependant, comme l'exprime l'UNESCO,

« il ne s'agit pas de tout réaliser simultanément mais de prévoir les opérations successives, chaque intervention venant à son heure, valoriser les actions précédentes et se trouvant valorisée par elle »95(*).

En fait, il s'agit de multiplier des études multidisciplinaires axées sur les sciences sociales, le perfectionnement de leurs méthodes et sur leur mise en relation avec les nécessités d'action.

Pour promouvoir un programme particulier, il est nécessaire à la fois

« a) de connaître les caractéristiques du public et de chacun des élèves auxquels on s'adresse

b) de connaître la matière enseignée

c)de savoir organiser et promouvoir diverses activités

d)d'employer les méthodes et techniques pédagogiques voulues »96(*).

Dans l'ensemble, il est souvent difficile de trouver un formateur remplissant toutes ces conditions. Par conséquent, l'association de plusieurs spécialités (spécialistes des sciences sociales, connaisseurs de la réalité de production et des interprètes de la culture) dans la discussion des programmes s'impose, sinon le programme de formation court le risque d'échouer. Ne serait -ce une des raisons qui justifient la fermeture de 8 comptoirs de vente sur 9 appuyés dans les ex-communes de Karambo, Kinyamakara et Musebeya alors qu'on en avait besoin ?

Dans ces régions le besoin objectif était le manque des intrants tout près des agri-éléveurs; pourtant on n'a pas pu découvrir des besoins réels des bénéficiaires de l'intervention et des facteurs qui pourraient l'inhiber. PRAF devrait donc tenir compte de l'interdépendance de tous les aspects du développement rural. Les programmes de formation devraient éviter l'exclusion de n'importe quel aspect du problème car comme l'UNESCO le dit

« un certain nombre d'échecs enregistrés dans le passé étaient dus, en partie, au fait que les programmes mis en oeuvre étaient centrés sur tel ou tel aspect du problème à l'exclusion des autres» 97(*).

Explicitant l'importance de la multidisciplinarité dans les projets de développement, V. DRACHOUSSOFF montre qu'

« aucun changement ne reste limité au seul secteur où il se produit : l'augmentation de la production par exemple pose immédiatement des problèmes de transport, de stockage, de transformation,... la satisfaction des besoins élémentaires en provoquera d'autres plus complexes »98(*).

Ceci explique la contrainte évoquée par les enquêtés de cette étude lorsqu'ils ont dit que le système de commercialisation décourage les producteurs. Les initiateurs de projets de développement agricole devraient penser aussi au problème d'écoulement et/ou d'échange de produits. Ce qui encouragerait la mise en application des programmes de formation car les agri-éléveurs seraient sûrs qu'avec la production d'une seule culture, ils pourraient satisfaire leurs besoins.

* 94 GOGUELIN, P. : op. cit. , 1987, p. 222.

* 95 UNESCO : L'éducation en milieu rural, (2ème éd) Paris : Unesco, 1979, p. 14.

* 96 UNESCO : op.cit. , 1977, p.105.

* 97 UESCO : op.cit. , 1977, p.260.

* 98 DRACHOUSSOFF, V. : op. cit. , 1971, p.77.

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