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La motivation et l'apprentissage dans les musées

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par Astrid Langlois
Université Nanterre Paris Ouest La Défense - Master 1 Psychologie Cognitive Appliquée 2010
  

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2.1.4 Mesurer l'apprentissage dans le musée

Si l'apprentissage est primordial dans le musée, il est évident que la façon de le mesurer l'est tout autant. La plupart des études utilisent les comptes-rendus de visite pour caractériser l'apprentissage. (Lefebvre & Lefebvre, 1993 ; Dufresne-Tassé, Lapointe, Morelli, & Chamberland, 1991).

Janet Gail Donald (1991), propose de résumer les critères qui sont utilisés pour

opérationnaliser l'apprentissage dans les musées. La mesure de l'apprentissage dans un musée

est la plupart du temps réalisée avec deux indicateurs : le pouvoir de rétention (holding

power : le temps passé par les visiteurs devant un objet comparé au temps minimal) et le

pouvoir d'attraction (attracting power : pourcentage de visiteurs qui s'arrêtent devant un

objet). L'auteur précise que pour les éducateurs, les mesures plus utilisées sont :

- le temps consacré à la tâche (Time On Task) : le temps passé sur une tâche a un effet avéré sur l'apprentissage : passer plus de temps engendre plus d'apprentissages. (Peterson, Swing, Stark, & Waas, 1984, cité dans Donald, 1991)

- les connaissances acquises (Knowledge Gain) : une mesure plus simple consiste à quantifier les connaissances acquises à la sortie de la visite, cependant certains auteurs, tel Kool (1985) (cité dans Donald, 1991) notent que l'apprentissage dans le musée est également perturbé par les conditions d'exposition (foule, présentation de l'exposition)

- la pensée et résolution de problème (Thinking and Problem Solving) : ce critère représente les activités réalisées dans le musée : expériences réalisées avec les objets, manipulations dans le musée, interactions avec les autres visiteurs. L'auteur précise que ce type de mesure est beaucoup plus difficile à réaliser.

- les motivations et attitudes (Motivation) : La motivation est en enjeu important dans l'apprentissage au musée, puisqu'on l'a vu, la stimulation pour l'exposition semble être la principale solution pour améliorer l'apprentissage. Cependant, elle n'est pas le reflet de l'apprentissage (cf. étude de Kool, 1985), Donald précise donc qu'on ne mesurera pas ici l'apprentissage, mais plutôt la disposition à apprendre.

- la créativité et le sens (Creativity or Intellectual Provocation) : il s'agit de déterminer dans quelle mesure le musée permet un gain en créativité et en stimulation intellectuelle. Ici encore, l'évaluation est difficile à réaliser. Cette dimension de l'apprentissage au musée est fortement reliée à l'expérience et à l'agréabilité de la visite.

Il est intéressant de voir ici comment peut s'observer l'apprentissage dans un musée. On note que les principales mesures utilisées sont celles qui concernent le temps (temps consacré à la tâche et pouvoir de rétention). Ce sont en effet les plus faciles à quantifier au niveau méthodologique.

A cet effet, on pourra opposer le point de vue de Dufresne-Tassé : (Dufresne-Tassé, 2010) si le visiteur passe du temps devant un objet, rien ne prouve que c'est pour le comprendre ; le visiteur peut réfléchir à toute autre chose. C'est pourquoi Dufresne-Tassé prône davantage l'étude du fonctionnement psychologique du visiteur. L'auteur propose un système de grilles visant à étudier le comportement et le fonctionnement psychologique du visiteur. Pour l'auteur, ces mesures servent avant tout à étudier les relations entre les intentions des concepteurs d'exposition et la visite du musée : le but est d'arriver à améliorer le musée et à le rendre plus adapté au visiteur. On voit donc ici qu'il peut être plus représentatif de tenir compte de l'expérience du visiteur plutôt que de la connaissance supposée acquise.

En considérant le fait que le visiteur choisit ce qui l'intéresse dans l'exposition en modulant son parcours de visite selon son intérêt, on remarquera une mesure de l'apprentissage consistant à identifier si le visiteur a bien été intéressé par quelque chose en particulier . Les auteurs définissent les notions de point-découverte : « Avez-vous découvert quelque chose que vous ignoriez ? » et point-surprise : « Quel est l'élément de l'exposition qui vous a le plus frappé ? » (Eidelman & Van Praët, 2000). Le point-découverte caractérise un endroit d'apprentissage, alors que le point surprise caractérise une zone attractive. On voit que ces mesures sont donc à mettre en lien avec les notions de knowledge gain et d'attracting power.

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