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Valorisation en agriculture des apports organiques contenus dans les déchets urbains:qualité des matières organiques et service écosystémique

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par Marie Virginie FALINIRINA
Ecole supérieure des sciences agronomiques Antananarivo - Doctorat en sciences agronomiques 2010
  

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1.3.2. Pratiques paysannes d'usage des matières organiques

L'enquête a été réalisée dans le village d'Ambohidrazaka, commune ALASORA. Compte tenu de la longueur des enquêtes, outre leur volontariat pour y participer, 10 agriculteurs ont été choisis sur la base d'une diversité de type d'activité et de système de culture.

Tableau 2.2. : Récapitulatif des caractéristiques constitutives des 10 exploitations

Ex

Sface

Sface

Bv

Cu

Salar

Salar

Achat

Achat

Autres

Objectifs

pl

Maraic

riz

 

Viv

temp

perm

fumier

autres M0

activités

 

1

3 ares

4 ares

2

-

-

+

-

-

maçon

Scolarisation enfants

2

14 ares

10 ares

7

+

+

-

-

+FB

brique

Achat vache laitière

3

8 ares

25 ares

0

-

+

-

+

+ FB,CT, TER

brique

Achat porc

4

68ares

34 ares

0

-

+

+

+

+ FB,CT, TER

Com

Psd brique

Construction maison

5

24 ares

10 ares

0

-

+

-

+

+ FB,CT, TER

brique

Augmenter l'investissement

6

5 ares

8 ares

0

+

+

-

+

+FB

 

Construction maison

7

14 ares

30 ares

1

+

+

-

+

+CT,TER

 

Scolarisation enfants

8 10 ares 15 ares + + - + -

9 15 ares 58 ares 4 + + - - - Diversification cultures

10 30 ares 35 ares 4 - + - - - Etendre surface

Expl= exploitant ; Sface riz= surface rizicole ;Sface= surface maraicher ; bv=nombre de bovin ; Cult viv= pratique la culture vivrière ; Salar temp= salarié temporaire ; Salar perm= salarié permanent ; +=présence, - =absence, CT=cendre de tabac, TER=terreau, Com=commerçant, Psd= Président du fokontany

Notre échantillonnage représente la distribution de système d'activité étudiée par ADURAA
(2007) dans la commune d'Alasora (voir annexe 3), nous avons utilisé les trois groupes (A, B,

C) de systèmes d'activités des ménages agricoles établis par Aubry (2007). Rappelons que :

- le groupe A rassemble des ménages qui se consacrent seulement aux activités agricoles et para-agricoles13 ;

- dans le groupe B, le chef d'exploitation travaille à temps plein sur ces activités agricoles et para-agricoles et au moins un résident exerce une activité extérieure14 ;

- dans le groupe C, le chef d'exploitation exerce une activité extérieure au moins à mi-temps.

Tableau 2.3. Récapitulatif des types d'activités dans le Fokontany Ambohidrazaka, commune ALASORA (sur 10 exploitations)

Typologie Nombre Taux

A

7

70%

B

2

20%

C

1

10%

Le tableau 2.3 présente la proportion des types d'activité des paysans dans le Fokontany Ambohidrazaka, commune d'Alasora sur la base de notre échantillon. La prédominance du groupe A est observée. 70% des ménages enquêtés se consacrent seulement à l'activité agricole et para agricole. Cette activité est fortement liée à l'accès à l'eau et aux fortes dynamiques de maraichage dans le Fokontany. La commune d'Alasora assure l'approvisionnement de la ville en légumes frais. Seulement 20% des ménages sont du groupe

B. Les femmes de ce groupe sont tous des commerçantes. 10% des ménages sont du groupe

C. Le chef de la famille est maçon, c'est la femme qui assure et gère le travail du chef d'exploitation.

13 Activité para-agricole est une activité qui utilise le territoire, les moyens de production de l'exploitation

ou les productions elles-mêmes pour en tirer un revenu supplémentaire (fabrication de briques, attelage de boeufs, salariat agricole, vente directe...).

14 Une activité extérieure est une activité rémunérée hors de l'exploitation et de l'agriculture (salariat à l'extérieur, commerce ou gargote, etc.).

1.3.2.1. Diversité de système de production (succession culturale, association)

Notion de système de culture

Un système de culture est défini comme, « l'ensemble des modalités techniques mises en oeuvre dans des parcelles traitées de manière homogène à savoir: (i) le choix des cultures (nature des cultures) et leur ordre de succession ; (ii) le choix des itinéraires techniques appliqués à ces différentes cultures » (Sebillotte, 1990 a).

Les systèmes de culture maraîchers se basent sur des critères liés à la longueur du cycle, aux besoins en intrants et en travail (N'Dienor, 2006). Dans notre zone d'étude, mis à part la riziculture sur les bas fonds, on retrouve chez tous deux catégories de cultures : culture à cycle long, et culture à cycle court. Le poireau, la tomate, les choux, choux-fleurs et carotte, sont considérées comme des cultures à cycle long (CCL). Les distinctions de longueur de cycle sont corrélées aux besoins en travail et en intrants (fertilisants, pesticides et eau), au revenu (en quantité et en rythme) : les cultures à cycle long sont considérées par tous comme celles qui rapportent plus de marge brute à l'exploitation. Les brèdes morelles (anamamy), les anatsonga/fotsitao, betterave, coriandre, ciboulette, concombre, courgette, melon, salade, tissam, choux de chine et haricot vert sont considérées comme cultures à cycle court (CCC). Les cultures à cycles courts sont cultivées entre les cultures à cycles longs et profitent des intrants qu'on apporte aux CCL. Ces cultures sont moins exigeantes et rapportent moins, mais plus fréquemment pour la trésorerie et les intrants pour les CCL.

Le système de culture est constitué de deux composantes essentielles : les successions de culture et l'itinéraire technique. Les relations entre cultures au sein de la succession peuvent s'étudier à travers les notions d'effet précédent et de sensibilité du suivant (Recous et al., 1990) : les agriculteurs quant à eux élaborent des couples précédent/suivant qu'ils acceptent, recherchent ou au contraire excluent (N'Dienor, 2006).

 

Septembre

Octobre

Novembre

Decembre

Janvier

Fevrier

Mars

Avril

Mai

Jui

Juffiet

Aout

-Poireau

-Haricot vert

 
 

-Tomate
-Carotte

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

-Choux

-Choux fleur

-Petit pois

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Figure 2.2. Répartition des principales cultures dans l'année

Une règle commune est observée à propos de la répartition de culture au cours de l'année. Le poireau et le haricot vert sont cultivés toute l'année, ces deux plantes supportent les pluies et résistent à la sècheresse. Les prix restent stables au marché. La tomate et la carotte sont cultivées en pleine saison des pluies et les choux, choux fleur, petit pois dominent en saison sèche. Un exploitant du groupe B (exploitant 4) pratique une autre règle, c'est-à-dire il cultive la tomate pendant la saison sèche grâce à la localisation de ses parcelles qui reçoivent toujours de l'eau toute l'année et les choux pendant la saison des pluies. Cette pratique lui permet de tripler le prix de vente. Certains agriculteurs profitent également des « tanety » pour des cultures vivrières : manioc, patate douce, taro. Ces cultures sont destinées à l'autosubsistance pendant la saison de pluie.

La figure 2.3 montre le choix de succession de culture sur les parcelles des agriculteurs

Exploitation

Successions culturales

A

B

C

Type

2

5

6

7

8

9

10

3

4

1

M

P Ca

A

P HV

CF :CH- PP

CF :CH-Co

M

CF :CH,P

CF :CH

CF :CH

CF :CH

CF :CH

T

J

J

Brède-salade- ciboulette-betterave-céleri

A

Asperge

Brède- coriandre- betterave

Brède-salade- ciboulette-betterave

Brède- coriandre-

CA-T

CA

S

HV

P

P-T

HV

P

Brède-

CHO

CA

Ca-T

O

Brède- coriandre- betterave

Brède-betterave- salade-céléri- coriandre

P

N

Brède- coriandre- betterave

Brède- ciboulette-betterave

Brède- coriandre-

P

D

HV

P-HV

CHO

Brède-

P

CA

P

P-C

J

CF :CH

CF :

F

CF= chou fleur ;CH=chou ; Ca=carotte ;P=poireau, HV=haricot vert ; T=tomate ; Co=courgette, PP= Petit pois

cultures à cycle long en association sur une parcelle

Cultures à cycle court, intercalaire dans les cultures à cycle long

Figure 2.3 : Succession des cultures dans les 10 exploitations agricoles (campagne culturale 2008)

Les agriculteurs ne font pas succéder les cultures à cycle long par hasard mais tiennent compte des exigences des cultures (eau, lumière), de leurs besoins nutritifs, de la localisation de la fertilité dans les parcelles, des raisons phytosanitaires et des prix au marché. La même culture ou la même espèce ne doit pas se succéder à elle-même. Les plantes qui pompent les mêmes éléments (par exemple qui ont un système racinaire qui explorent les mêmes couches) ne doivent pas se succéder non plus.

On remarque la présence de choux, choux fleurs, poireaux dans toutes les exploitations à cause des débouchés et des bénéfices. Les petits pois et les tomates, plantes plus exigeantes en terme de fertilisation et plus sensibles aux maladies et carences sont moins cultivées même s'il y a une forte demande au marché.

Plus le ménage est du type A, plus il a des cultures à cycles longs et cultures à cycles courts différentes au cours de l'année. Les agriculteurs de ce groupe pratiquent au moins 4 CCL différentes. Ces agriculteurs consacrent plus de temps et de budget à l'activité d'agriculture. Dans le groupe B, on observe au maximum 4 cultures différentes et les producteurs du groupe

C ne font que 2 CCL différentes faute de temps et de trésorerie. Pour le groupe C, l'agriculture assure surtout l'autosubsistance alimentaire.

Dans les ménages du groupe A, on observe une diversité de cultures à cycle court par rapport aux ménages du groupe B et du groupe C, malgré l'importance de culture à cycle court dans la trésorerie. Les CCC permettent aux agriculteurs d'acheter des intrants pour les CCL.

Les agriculteurs ne plantent pas des CCC en association avec les choux, choux fleurs, et carottes. Les choux et choux fleurs occupent de la place sur les parcelles, les haricots verts et les carottes ne reçoivent que peu de fertilisants.

Tableau 2.4. Surfaces moyennes cultivées en riz et en production maraîchère en fonction des groupes d'activités enquêtés

Type

 

Riziculture

 

Culture maraichère

 

Taux

Surface riz

Taux

Surface maraichage

A

71%

>15 ares

85,71%

>15 ares

 

29%

<10 ares

14,28%

>10 ares

B

100%

>15 ares

100%

8 ares

C

100%

2 ares

100%

2 ares

Le tableau 2.4 caractérise les surfaces des rizières des bas fonds et les surfaces occupées par
des cultures maraîchères (bas fonds ou 15baiboho ou « tanety ») en fonction du type d'activité

15 Baiboho= Sol cultivé après dépôt alluvionnaire des rivières, sol fertile où les agriculteurs pratiquent des cultures exigeantes telle que le maraichage.

des ménages. Plus les agriculteurs sont de type A, plus les surfaces cultivées sont grandes (>15 ares), ceci est valable aussi bien pour la rizière que pour les maraîchages. Seulement 29% des paysans du type A ne possèdent que moins de 10 ares de rizière et 14% ne possèdent que 9 ares ou moins de Baiboho pour le maraichage, 9% de ces ménages ont des problèmes de trésorerie, et ne peuvent pas étendre leur parcelle, 5% ont des problèmes de partage de parcelle. Les parcelles sont des héritages, plus le nombre d'héritiers est élevé, plus la taille de parcelle diminue. Les agriculteurs de type B ne s'occupent que de moins de 15 ares de rizières et moins de 8 ares de maraîchage. Soient ils n'ont pas assez de parcelles, soient ils n'ont pas le temps. Les paysans du type C ne s'occupent que 2 ares. Soit ils n'ont pas le temps à cause du travail à l'extérieur soit leur parcelle est de petite taille et ils sont obligés de trouver du travail à l'extérieur.

Sol alluvionnaire des baiboho pour les maraichers

Rizières

Rizières des bas

Ferralsols des

tanety servant des cultures vivrières

Maraichage sur des sols bruns en bordures

des rizières

Routes

Photo 2.2 : vue panoramique de la zone d'Alasora (google earth)

La photo 2.2 montre la localisation des parcelles des baiboho occupées par les cultures maraîchères et la riziculture des bas fonds (vue panoramique à partir des images satellites). L'essentiel de la production maraichère de la commune d'Alasora se fait sur le sol alluvionnaire des baiboho, et sur des sols bruns gris situés en bordure du bas fond rizicole. Les sols argileux des bas fonds sont occupés par du riz « vaky ambiaty » en saison des pluies ou du « vary aloha » repiqué en saison sèche, selon l'accès à l'eau d'irrigation. La fabrication

de briques occupe aussi certaines parcelles de bas-fonds en saison sèche. Les paysans d'Alasora ne pratiquent pas des cultures contre saison, faute de temps. Les briques et le maraichage leur rapportent plus surtout depuis que l'endommagement du barrage en amont d'Alasora a limité fortement les zones cultivables en vary aloha. Depuis des années, les ferralsols de « tanety », argilo-limoneux, de couleur rouge, situés généralement au dessus dans la toposéquence des sols de baiboho, et occupés traditionnellement par les cultures vivrières (manioc, patate douce) en rotation avec les haricots verts (pendant la saison pluvieuse), qui sont souvent sous fertilisées ou laissés en friche.

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