WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'interventionnisme public dans le développement contemporain du capital-risque français

( Télécharger le fichier original )
par Pascal MOLINELLI
Université Panthéon Assas - Magistère de juriste d'affaires - DJCE 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B. Des dispositifs fiscaux affectés par la conjoncture économique.

1. La réorientation des ressources vers des investissements plus sécurisés.

La logique, appréciée dans l'abstrait, semble aisément compréhensible : plus l'investissement est dédié au financement de jeunes sociétés innovantes, plus le régime fiscal est favorable. C'est ce facteur qui explique la différence de régime entre le FCPR d'une part et le FCPI d'autre part. Pourtant, 63% des investissements en capital-risque réalisés en 2011, soit 371 millions d'euros, s'effectuent par l'intermédiaire de FCPR. Le FCPR est un outil qui certes peut être utilisé en matière de capital-risque, mais dont le champ d'action s'étend à l'ensemble des opérations de capital-investissement, et non uniquement aux sociétés innovantes. Il ne constitue donc pas à proprement parler le véhicule le plus spécialisé en la matière, ce rôle revenant très certainement au FCPI. Plus étonnant encore, cette quote-part est en hausse par rapport à 2010, date à laquelle ce chiffre ne représentait que 43% des investissements.

FCPR
262 MC

43%

FCPR

371

(62%)

Autres 56 MC

9%

Autres

46

(8%)

FCPI
139 MC

23%

FCPI

129

(21%)

FIP
148 MC

25%

FIP

51

(9%)

CAPITAL RISQUE

2010:
605 MC

458 entreprises

2011:
597 MC

371 entreprises

Source AFIC-data - Grant Thornton

Ce constat démontre non seulement un certain éclatement dans l'utilisation des formes juridiques, mais également une réaffirmation de la prépondérance des FCPR dans le paysage des véhicules d'investissement, brisant ainsi la dynamique initiée par les véhicules spécifiquement dédiés au capital-risque durant l'ère ante-crise (FCPI/FIP). La part des investissements réalisés par des véhicules spécialement dédiés au capital-risque diminue donc progressivement.

Les raisons d'une telle désaffection semblent perceptibles. Dans un contexte économique difficile, les investisseurs ont tendance à limiter les risques inhérents à leurs investissements. La rationalité des acteurs les conduit à favoriser des placements plus sécurisés, même si moins rentables. La théorie des vases communicants entre sécurité et rentabilité semble ici parfaitement applicable. Or l'incertitude inhérente au capital-risque accroît la dangerosité d'un tel investissement. Cette incertitude, inéluctablement teintée d'un a priori négatif en période de crise puisque le contexte économique nécessaire au bon démarrage d'une société innovante n'est pas favorable, conduit les acteurs à réorienter leurs investissements. Des véhicules tels que les FCPI, dont l'actif doit être composé à hauteur de 60% d'actions de sociétés non cotées innovantes, sont alors directement exposés aux fluctuations économiques. A l'inverse, les véhicules permettant d'investir dans des sociétés qui bien que non cotées ont potentiellement déjà démontré leur viabilité font l'objet d'un traitement différencié et peuvent même constituer une alternative. L'analyse des levées de fonds effectuées en 2010 et 2011 semble confirmer cette tendance puisque les levées réalisées par des FCPR ont augmenté de 42,3% en 2011, tandis que celles réalisées par des FCPI ont diminué de 69%. La réduction de l'avantage fiscal lié aux FCPI en 2011 n'explique pas, à lui seul, de telles variations. La

collecte des FCPI a subi une baisse de près de 20 % en 2011, à 358 millions d'€. Elle marque d'ailleurs le pas depuis le plus haut atteint en 2008 (567 millions d'€ collectés, contre 471

()*+,-*/

3millions d'€ en 2009 et 446 millions d'€ en 2010) 1(+*/ +3 /

I'??

(2010)

EFGpH

; <=; >€

3(4

(" 043 ()*$+$,

'! en 2010)

FCPR

5 370

294

45

237!

FCPI

426

324

IR

ISF

102

FIP

ISF

115

412

251

26

IR

IS

ISF

IR

161

32

158

SCR

Holding
financier
Français et
Etranger

F IR

179

39

3 773

111

340

294

F IR

194

ISF

100

?@& ABCDEFG$H

(204 véhicules en 2010)

66

63 3

ISF

10

ISF

15

37

IR

52

46

IR

36

ISF

26

ISF

12

37

IR

49

58

(,

IR

32

7

6

9

3 25

Autres véhicules Fonds retails

Grant Thornton - Afic-data.

F

H$K Sur le fond, rien n'empêche des FCPR d'investir dans des sociétés innovantes au stade de leur création, mais le fait de ne pas passer par des FCPI pour procéder à des tels

S M24. ERKDOF$OK N$ L$EG$LT S M24. EROKDOFpOK Np LpEFpL
investissements démontre que la part correspondant à ces investissements sera limitée. L'attractivité du FCPI est ainsi très dépendante de la conjoncture. Le paysage structurel

Cdc

français du capital-risque ne comporte pas de véhicule susceptible d'atténuer la volatilité des

!"#$ &' $ &'

investissements pleinement dédiés au capital-risque. Cependant, la problématique de la baisse !"#p &'

des investissements et des levées de fonds semble difficilement soluble par l'intermédiaire d'une structure adéquate. En effet, c'est l'incertitude qui conduit à cette désaffection pour les FCPI en période de crise. Or l'incertitude résulte de facteurs en grande partie exogènes au véhicule employé lui-même. Seule une incitation fiscale accrue pourrait susciter un certain engouement des investisseurs en rééquilibrant la balance existante entre risque de perte d'un côté et avantages inhérents à l'investissement de l'autre. Mais ce moyen d'action ne diminuerait pas pour autant l'incertitude de l'opération, tout juste aurait-il pour effet de rendre le risque de perte plus supportable. Pourtant, c'est une tendance inverse qui est nettement perceptible aujourd'hui avec la réduction de la plupart des dispositifs fiscaux incitatifs.

24

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite