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Impacts d'une crise sectorielle sur la confiance des consommateurs et les stratégies publicitaires. Une application au secteur bancaire français depuis la crise financière de 2008.

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par Tom Delacroix
Montpellier Business School - Master Grande Ecole 2015
  

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c. LA PERSONNALITE, AU CENTRE DU CAPITAL MARQUE DES BANQUES

Nous l'avons compris, les stratégies de communication ont fortement évolué depuis 10 ans. Pour se distinguer des concurrents et réussir à créer une identité institutionnelle forte, les banques renforcent leurs traits de personnalité.

1. LE CONCEPT DE LA PERSONNALITE DE MARQUE

Jean-Noël Kapferer a proposé54 un modèle qui permet de comprendre comment les marques construisent leur identité : c'est le prisme d'identité de la marque. Ce prisme est constitué de six éléments dont la personnalité, qui correspond aux traits de caractère de la marque. Ce concept scientifique a été approfondi par Aaker55 (1997).

L'auteur démontre que la personnalité permet de créer à long terme une relation entre le client et la marque. Le concept est défini par « l'ensemble des caractéristiques humaines associées à une marque ». Kapferer et Azoulay affine cette définition en 2003 en écrivant que c'est l'« ensemble des traits de personnalité humaine qui sont à la fois applicables et pertinents pour les marques ». Nous comprenons ainsi que les personnalités de marques sont les mêmes que celles attribuées à des êtres humains, à condition que cela soit cohérent. En psychologie, le concept de personnalité le plus répandu reste celui des « BIG FIVE » instauré par Digman (1990)56. Ce modèle donne une liste des principaux traits de caractère que l'on peut rencontrer chez les êtres humains. Il est basé sur O.C.E.A.N. pour O(ouverture) C(consciencieux) E(extraversion) A(amabilité) N(neurotisme). Ce sont donc les facteurs qui influent notre personnalité.

Or Aaker a prouvé qu'une marque doit être considérée comme une entité dans laquelle les clients voient une personnalité. Cette personnalité est un facteur afin de développer des affinités avec une entreprise puisque la reconnaissance de la personnalité ne rentre pas dans le domaine du cognitif, mais dans celui de l'affectif. En 1999, Ferrandi a adapté l'échelle d'Aaker au contexte français et détermine cinq catégories de traits de personnalité (sincérité, dynamisme, féminité, robustesse, convivialité). Ces catégories regroupent elles-mêmes des traits de personnalités qui décrivent les marques en France. Sur les 309 traits de caractères répertoriés par Aaker chez les Humains, Ferrandi en retient 33. Les autres traits de caractère ont été éliminés suite à de nombreuses études qui prouvaient qu'ils n'étaient pas adaptés aux marques.

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54Kapferer, J-N (1991), Les marques, capital de l'entreprise - 3ème édition, Paris : Editions d'Organisation 55Aaker J-L. (1997) - Dimensions of brand personality, Journal of Marketing research, VOL34 N°3, pp.347-356 56Digman, J-M.(1990), «Personality structure : Emergence of the five-factormodel» Annual Review Of Psychology

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Il est important de comprendre pourquoi l'être humain attribue de manière naturelle et automatique des personnalités aux marques. Gardes et Beguinet ont synthétisé les savoirs sur la question57.

Tout d'abord les humains ont tendance à développer des relations affectives avec des objets ou des personnes morales. C'est ce qu'on appelle, l'anthropomorphisme. Ce processus consiste à humaniser l'immatériel, l'inanimé, et constitue la base du mouvement animiste. Nous développons en effet facilement des relations avec des objets ou des biens suite à leur utilisation et les souvenirs que nous accumulons. Le phénomène est le même avec les marques puisqu'il parait impossible pour un consommateur de se représenter une entreprise comme seulement un agglomérat de produits, de ressources humaines et de bâtiments. Aux yeux du client, une marque devient une personne à part entière, avec une personnalité et un caractère. Ces derniers se forment face aux stimuli émis par l'entreprise (publicité) et aux interférences entre l'entreprise et le client.

Le consommateur construit aussi sa propre identité grâce à celle des marques et ne cesse de se positionner par rapport à la personnalité perçue des marques. Un individu cherche en effet une congruence entre sa propre personnalité et celle de la marque consommée. Il exprime ainsi une certaine image de soi. Les marques peuvent aussi aider les clients à construire leur propre personnalité. En effet en consommant un produit d'une entreprise qui possède une forte personnalité, on exprime ce que l'on aimerait être et on s'approprie la personnalité de la marque et les valeurs défendues. Par exemple, la consommation de produits bio peut permettre à un client d'affirmer sa volonté de respect de l'environnement et de son corps. L'achat de produits de la marque Nike peut aider un consommateur à se surpasser comme le véhicule la marque. Cette approche psychologique nous permet de comprendre l'importance de la personnalité de marque dans la relation entre une entreprise et ses clients. Les marques vestimentaires sportives l'ont bien compris quand on analyse les publicités et slogans de Nike ou Adidas « Just do it » ; « Impossible is nothing ». L'objectif pour une entreprise est donc que le client consomme parce qu'il ressemble ou veut ressembler à la marque.

Pour revenir au prisme de la marque de Kapferer, nous comprenons bien que les entreprises du secteur des services et les banques particulièrement, peinent à baser leur capital marque sur les attributs physiques. Ces attributs sont remplacés par la couleur, le logo, le slogan ou la musique qui sont externes et permettent de créer la personnalité. Les banques qui ont du mal à se différencier sur le marché et faisant face à la crise de confiance, insistent donc plus que jamais sur ce vecteur de construction du capital marque : la personnalité.

57 Nathalie Gardes, Sophie Beguinet (2012) « Personnalité de la marque : mesure, homogénéité et impact sur la satisfaction »

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery