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Impacts d'une crise sectorielle sur la confiance des consommateurs et les stratégies publicitaires. Une application au secteur bancaire français depuis la crise financière de 2008.

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par Tom Delacroix
Montpellier Business School - Master Grande Ecole 2015
  

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3. IMPACTS DES STRATEGIES PUBLICITAIRES SUR LES CONSOMMATEURS

Nous allons maintenant présenter les résultats de notre enquête quantitative sur la perception des stratégies de communication et des personnalités de marque bancaires par les consommateurs. Cela va nous permettre de comprendre dans quelle mesure les stratégies de communication publicitaires ont impacté les clients.

Tout d'abord il apparaît clairement que les ménages français ont perçus les modifications des stratégies de communication publicitaire des banques depuis la crise. Ils sont en effet près de 60% à le déclarer ce qui prouve que les changements ont été forts. Nous avions aussi interrogé les répondants sur leur perception de plans d'actions concrets des banques afin d'être « plus responsable ». Les résultats sont plus mauvais puisque la moitié des interrogés ne pensent pas que les banques aient mis en place des actions concrètes afin d'être plus responsables. Cela met en exergue la prise de conscience d'un décalage entre la communication et les plans d'actions de la part des clients. En analysant ces deux questions nous pouvons aussi nous rendre compte d'un phénomène intéressant. Plus les consommateurs perçoivent un changement dans la communication des banques, plus ils pensent qu'elles mettent en place des actions concrètes afin d'être plus responsables. La corrélation et le RSQUARE sont en effet très importants (aux alentours de 0.9). Ce résultat intéressant nous invite à penser que les nouvelles campagnes ont influencé positivement l'image des banques puisque ceux qui se sont rendu compte des modifications des stratégies de communication (donc ceux qui y ont été exposés) pensent que les banques mettent en place des actions responsables depuis la crise.

Une question ouverte nous a permis de demander aux répondants s'ils pouvaient citer un thème de campagne de leur banque principale. Près de 40% d'entre eux ont répondu de manière ouverte sur la première chose à laquelle ils pensaient. Cela va nous permettre de comprendre quels sont les éléments les mieux retenus, et si l'on peut voir l'impact des campagnes de communication sur les consommateurs. De manière globale les types de réponses fournies concernent : le slogan de la campagne, le caractère B2B de la campagne (accompagnement des entreprises), le business model de la banque (sociétaire par exemple), le sponsoring sportif ou mécénat, l'association à des célébrités, les cibles de la campagne (jeunes) ou encore des concepts institutionnels. En revanche les produits (carte bancaire, taux) sont très peu cités par les consommateurs. Le slogan et le Business Model de la banque sont les critères les plus cités.

Le Crédit Agricole se distingue par une forte reconnaissance de la « proximité » dégagée par la banque. Les mots « région ; locale ; proximité » sont très présents dans les réponses. C'est en congruence avec la campagne « les vrais gens » qui s'appuyait sur l'identité historique de la banque en tant que caisse régionale. Les clients sont donc sensibles au fait que leur argent finance des projets

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locaux. Les clients pensent aussi que le CA aide les entreprises régionales à se développer. En revanche le slogan de la banque ne semble pas bien mémorisé puisqu'il ne ressort pas dans le verbatim.

Les clients du Crédit Mutuel déclarent à l'unisson que c'est une banque sociétaire, qui appartient à ses clients. C'est donc le Business Model de la banque (coopérative/mutualiste) qui ressort, ainsi que le slogan qui va dans le même sens. Cette reconnaissance est liée à la campagne de la « saga familiale » où un sociétaire est accusé d'être banquier. Le taux de déclaration spontanée (car il était possible de ne pas répondre à la question) est très haut pour le CM qui est la banque avec le meilleur taux de déclaration (nombre de verbatim par rapport au nombre de répondants d'une banque).

BNP Paribas est la seule banque qui a été associée au sport avec « Rolland Garros ». Cela paraît normal puisque la communication du groupe sur le tennis est ancienne et bien ancrée dans l'esprit des consommateurs. La campagne « Parlons Vrai » est citée ce qui montre qu'elle a marqué les esprits. Les réponses sont assez hétérogènes pour cette banque. Au CIC, ce qui marque le plus les esprits, c'est le slogan qui semble bien mémorisé par les clients. Il est en effet systématiquement cité, mais la campagne sur la banque d'en face n'est en revanche pas abordée. Le rapprochement entre Gad Elmaleh et le LCL a marqué les esprits puisque deux répondants sur quatre en parlent. Nous constatons ainsi la force que permet l'association d'une marque bancaire à une célébrité. ING Direct apparaît comme une banque transparente, ce qui est le positionnement des banques directes qui misent sur la transparence d'une banque à distance.

Nous pouvons constater que certains clients confondent les banques. Les slogans sont parfois inversés, et nous constatons que c'est surtout vrai pour les slogans qui se ressemblent. La BNPP et le CIC ont des slogans très similaires, créant une confusion dans l'esprit du consommateur qui en vient à mixer les slogans. Par exemple un répondant déclare « Changer pour un monde qui bouge » qui est un mix des slogans de BNPP et CIC. L'attribution de la prestation de Gad Elmaleh a été attribuée une fois à la SG au lieu du LCL. Le lien entre la banque et la célébrité n'a donc pas été assez fort pour la mémorisation. Les éléments d'une campagne qui sont le plus cités et donc le mieux mémorisés sont donc le slogan, le Business Model de la banque, ses valeurs et enfin la proximité. Nous pouvons donc dire que les campagnes ont été bien perçues par les clients car ils sont en mesure de citer des éléments des publicités (slogans, thème, affiliation).

Comme nous l'avons compris, le secteur bancaire est un secteur très adapté pour l'étude des personnalités de marques. Les précédentes recherches nous fournissent des outils adaptés pour la mesurer au sein des banques françaises.

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Nous avons pu mesurer de manière déclarative la connaissance par les consommateurs du logo et du slogan de leur banque principale. Les clients déclarent bien connaître le logo de leur banque. La mémorisation du slogan est en revanche beaucoup plus basse puisque environ 30% des clients déclarent ne pas du tout le connaître. Il semble que la connaissance du logo ait une influence sur la perception des traits de personnalités d'une banque. Malgré un biais dans nos résultats (très peu de répondants déclarent ne pas du tout connaître le logo de leur banque), nous voyons que plus un client connaît le logo de sa banque, plus il est en mesure d'en percevoir les traits de personnalité de sa banque. Il s'avère aussi que les clients qui ne connaissent pas du tout le slogan de leur banque perçoivent beaucoup moins les traits de personnalité de leur banque. Cela nous confirme donc que la reconnaissance de traits de personnalité est en partie issue de la connaissance du logo et du slogan, éléments essentiels de l'image de marque d'une entreprise.

Notre questionnaire nous a permis d'analyser la perception des traits de personnalités des banques françaises. Rappelons que nous nous sommes basés sur les dernières recherches publiées sur le sujet afin de construire nos indicateurs de mesure des traits de personnalité, grâce à quatre catégories de personnalité (séductrice, dynamique, conviviale, fiable). Les « sous-traits » de personnalité étaient spécifiés dans la question mais n'ont pas été évalués individuellement. Par exemple, « séductrice » était défini par « charmante, séduisante, élégante, douce ». Tout d'abord, nous voyons que les clients se répartissent en trois groupes : ceux qui rejettent les traits de personnalité (35%), ceux qui n'ont pas d'opinion (26%) et ceux qui perçoivent assez bien les items (39%).Les clients qui déclarent ne pas avoir d'opinion, sont en réalité ceux qui jugent ne manière neutre les traits de personnalité (résultat de la lecture du croisement perception des personnalités/évolution de la confiance). Les aspects fiable et dynamique des banques sont les items les plus reconnus par les répondants tandis que les items séduction et convivial sont assez peu perçus.

Nous observons une forte corrélation entre la perception des personnalités de marque et l'évolution de la confiance. Plus la personnalité est reconnue par le consommateur, moins la confiance baisse. Cette dépendance entre les variables est très forte comme le prouve le test du Khi2 (2,2e-16). Le résultat paraît normal, il est en effet facile de comprendre que plus une banque est perçue comme conviviale, fiable ou dynamique, plus la confiance est élevée. C'est l'aspect convivial (amicale, gaie) d'une banque qui permet de déclencher le plus de confiance chez le consommateur (nous remarquons que c'est le critère qui s'approche le plus de la notion humaine d'une personnalité). La séduction permet en revanche de ne stimuler la confiance que dans une moindre mesure. Les banques devraient donc chercher à baser leurs traits de personnalité sur la convivialité et la fiabilité de leur personnalité.

Pour étudier la perception des personnalités en fonction des banques, nous avons supprimé les marques qui étaient sous-représentées afin de ne pas fausser les résultats. La variance en fonction des marques bancaires est modérée. Nous pouvons cependant remarquer que des banques sortent du lot

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dans la perception des traits de personnalité. Ainsi le CIC, CE, BNPP et CA bénéficient d'une bonne reconnaissance de leur identité (notamment basé sur le critère dynamique et fiable). La BPOST et la SG sont en revanche assez mal notées, particulièrement sur l'item de convivialité qui comme nous le savons, influe fortement la confiance dans une marque. Le graphique en araignée nous permet de comprendre comment chaque banque est perçue par les clients respectifs. Nous constatons aussi que la BNPP et le CA, qui sont les banques pour lesquelles la confiance a le moins baissé, ont une assez bonne personnalité générale, surtout basée sur le critère de fiabilité. Le scoring de la perception des personnalités a été calculé en attribuant une note aux réponses et déterminant la valeur moyenne pour chaque banque (cf. annexes). D'une manière générale, la personnalité des marques bancaires est assez mal perçue.

Il apparaît maintenant pertinent de comparer tous les résultats récoltés auprès des clients, avec les stratégies de communication que nous avons analysées auparavant.

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Le Crédit Agricole est la banque où la confiance des clients a le moins baissée. C'est aussi l'une des banques la mieux notée sur sa personnalité. La campagne de communication largement fondée sur la proximité régionale et le business model coopératif a été très bien retenue par les répondants (cf. analyse du verbatim). La campagne avait aussi mis l'accent sur l'ancienneté de la banque et son rôle historique. L'ensemble de ces facteurs permettent à la banque d'avoir une très bonne perception de fiabilité, et de convivialité. En montrant dans les spots des vrais clients posant des questions à leur conseiller bancaire, le CA a réussi à prouver qu'elle était à l'écoute de ses clients.

De son côté, la Société Générale souffre d'une forte baisse de confiance depuis la crise (la plus forte de notre panel). Les crises que la banque a traversées ont été nombreuses et multiples. La banque souffre en outre d'une mauvaise perception de sa convivialité et sa fiabilité. La campagne très institutionnelle basée sur le rugby n'a pas réussi à influer les consommateurs de la banque, malgré la forte dimension émotive des spots. Cette dimension émotive a en revanche impacté le trait de personnalité séduction qui est le plus fort du panel de banques. C'est l'une des seules banques qui n'a pas donné la parole à ces clients, et qui n'a pas évoqué la crise dans sa campagne entre 2010 et 2015. Cela avait été fait suite à l'affaire Kerviel, mais il semble que le fait de ne pas avoir évoqué le sujet dans sa communication après 2010 ait été néfaste à la marque.

La campagne « Parlons vrai » de BNP Paribas semble avoir porté ses fruits puisque la banque sort deuxième du classement de confiance. La banque bénéficie d'une personnalité fiable et dynamique. En revanche l'aspect convivial est bas, ce qui laisse penser que la banque est considérée comme peu humaine et assez froide. Le sponsoring du tennis est un élément bien assimilé par les clients ce qui permet d'augmenter l'item dynamique. En revanche la banque pourrait augmenter sa communication sur le cinéma, afin de paraître plus conviviale. Lors de nos entretiens qualitatifs, les responsables communication avaient déclaré que la personnalité voulue de BNPP était la fiabilité. Les résultats nous démontrent aujourd'hui une congruence entre le voulu et le perçu. Nous voyons aussi que la marque cherche à miser de plus en plus sur la couleur afin de renforcer son positionnement dans l'esprit du consommateur.

Le CIC est la banque qui bénéficie de la meilleure perception de personnalité grâce notamment aux items de convivialité et de dynamisme. Malgré le fait que la banque n'ait pas changé sa manière de communiquer après la crise, la confiance n'a pas beaucoup baissé. La cohérence de la stratégie publicitaire (même logo, slogan, publicités) dure depuis presque dix années et représente un atout important pour cette banque. Il est paradoxal de remarquer cette bonne perception de la convivialité alors que la banque n'est jamais présentée de manière directe (seulement comme la banque d'en face).

Le LCL est aussi une marque qui n'a pas modifié sa stratégie de communication, en continuant de prendre la parole de manière humoristique. L'utilisation du personnage de Gad Elmaleh a été une très bonne association qui permet à la banque de justifier d'un fort taux de convivialité. En revanche, si les clients se souviennent du comique, ils peinent parfois à assimiler la banque correspondante.

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Il est important de noter que les deux banques qui ont mis en place une stratégie donnant la parole aux clients en s'interrogeant sur les « vraies questions », bénéficient de la baisse la plus faible de la confiance. Comme nous l'avons compris, la confiance institutionnelle a fortement baissé envers le secteur bancaire. Pour pallier cette baisse, la stratégie consistant à donner un visage aux marques bancaires s'est révélée fructueuse. Pour apporter ce côté humain aux marques, les marques ont dû insister sur la présence des personnes dans les spots TV et les publications. L'évolution de la charte graphique de BNPP était en effet basée sur cette humanisation de la marque. Il semble que la confiance institutionnelle remonte progressivement grâce à ces stratégies (cf études image des banques 2015).

Ce phénomène d'anthropomorphisme est important afin d'augmenter la proximité qu'une banque entretient avec ses clients. Nous comprenons aussi pourquoi la première réponse des banques à la crise qui a été de communiquer sur le banquier local qui « continuait à faire des crédits » n'était pas adaptée à la crise de confiance qui se déroulait. Bien que nécessaire, cette communication a déclenché une dissonance dans l'esprit des clients puisqu'ils n'ont jamais jugé leur banquier responsable de la crise financière. Pour se différencier les banques tentent d'insister sur leur personnalité, que le logo et le slogan influent fortement. La BNPP entreprend en 2015 de mettre la couleur sur le devant de la scène en créant la Green Box qui servira à asseoir l'identification de la banque auprès du grand public.

Nous constatons cependant, que les chercheurs ne proposent pas de mesurer la personnalité d'une marque par son côté « humain ». Nous pouvons cependant considérer que ce critère est utilisable pour une marque bancaire et représente une réelle valeur ajoutée. Nous avons compris en mesurant la confiance que c'était le critère qui l'influençait le plus.

Les résultats que nous venons d'interpréter peuvent être aussi couplés aux investissements publicitaires des banques françaises. Nous voyons que les deux banques qui investissent le plus en 2006 et 2013 sont le CIC et le CA. Ce sont aussi les banques qui bénéficient d'une très bonne perception de leur personnalité et aussi d'une moindre baisse de la confiance.

Il est donc maintenant possible de répondre à nos hypothèses de recherche que nous avions formulées au début de notre démarche hypothético-déductive.

H1 : La crise financière de 2008 a fortement impacté la confiance des consommateurs et notamment la confiance institutionnelle. Notre hypothèse H1 est validée. Nous avons en effet compris que la confiance des consommateurs avait été fortement impactée suite à la crise financière. Nous avons pu distinguer deux types de confiance : la relationnelle et l'institutionnelle. Les résultats prouvent que c'est cette dernière qui a été le plus touchée suite à la crise médiatique. En analysant les facteurs qui impactent la confiance, nous voyons que la perte d'argent ternit surtout l'image du banquier local, alors que la mauvaise perception des réactions des banques face à la crise ternit l'image institutionnel.

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Nos résultats sont concordants avec ceux des chercheurs, notamment sur les facteurs qui influencent la baisse de la confiance après une crise. Les items retenus par Michon & Changeur (2003) permettent en effet de comprendre en profondeur pourquoi la confiance a autant baissé dans notre étude de cas. Notre analyse des campagnes de communication a par exemple démontré l'absence de prise de parole suite à la crise. Les chercheurs avaient expliqué l'importance de répondre rapidement afin de rassurer le consommateur. Concernant la distinction entre les banques de dépôts et d'investissements, nous pouvons observer une divergence entre ce que déclare les répondants et ce que pensent les professionnels du monde bancaire. En effet il a été plusieurs fois déclaré lors des interviews, que les consommateurs englobaient l'ensemble des banques dans le même « sac ». Or notre étude va à l'encontre de cette vision puisque les clients déclarent faire la distinction, et attribuent la responsabilité de la crise aux banques d'investissements. Nous devons cependant modérer notre propos puisque les résultats ont été mesurés seulement de manière déclarative. Les consommateurs sont aussi mieux informés aujourd'hui de la structure du secteur bancaire (médias, politiques...). En revanche, nos résultats concordent avec ceux des précédentes recherches, sur le fait que le consommateur évalue mieux sa propre banque, que le secteur bancaire global. En prolongement des anciennes recherches nous avons tenté de prouver un lien entre la perception de l'argent comme symbole de réussite et la confiance dans le secteur bancaire. Nos résultats ne sous permettent pas de conclure qu'il existe un lien entre ces deux variables dans notre étude de cas.

H2 : Les banques ont modifié leur stratégie de communication afin de s'humaniser. Notre deuxième hypothèse de recherche est partiellement validée. L'étude sémiologique réalisée durant nos recherches a en effet prouvé que la plupart des banques avaient mis en place des stratégies publicitaires très différentes après la crise financière. Notre focus sur les trois banques (CA, BNPP, SG) prouve que le ton utilisé est très différent et que l'humain est remis au centre des objectifs de campagne. Nous avons approfondi ce point en analysant l'évolution de la charte graphique de BNPP, grâce aux entretiens non directifs et à l'analyse des documents internes. Il s'avère en effet que l'iconographie, les messages, les valeurs permettent à la marque de se rapprocher de ses clients en humanisant son image de marque. Cependant, si certaines banques ont abandonné l'humour pour le sérieux, le transparent et les valeurs, d'autres banques ont choisi de ne pas changer la manière de communiquer. C'est le cas pour le LCL et le CIC qui ont suivi la ligne directrice des campagnes d'avant crise. Malgré le fait de communiquer sans prendre en compte la crise (le thème n'est pas abordé ; la parole n'est pas donné aux clients), le LCL parvient à garder un visage très humain en associant sa marque a des célébrités. Le CIC de son côté parvient à une bonne image auprès de ses clients, alors que sa stratégie de communication est basée sur l'humour, et montre la banque de manière externe (la banque d'en face). Ainsi nos résultats sont divergents puisque c'est une banque qui ne communique pas sur ces valeurs mais plutôt sur ces produits. Mais en se comparant aux autres banques (la seule qui le fait), elle parvient à prouver

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qu'elle agit dans l'intérêt de ses clients. Bien que toutes les banques n'aient pas changé leur campagne de communication, nous avons prouvé grâce à notre carte perceptuelle, que la plupart des stratégies avaient été modifiées dans le sens d'une humanisation. Cela est un nouveau processus qui s'introduit dans les recherches d'une crise sur la marque. L'exemple étudié dans notre travail (la crise financière) prouve qu'une crise sectorielle a le pouvoir de transformer le paysage des identités de marque. Puisque la confiance institutionnelle a été touchée, le secteur bancaire s'est « anthropomorphisé », en utilisant l'image des conseiller locaux pour donner un nouveau visage aux banques.

H3 : La personnalité de marque est un facteur qui permet de limiter la baisse de la confiance du consommateur. Notre dernière hypothèse de recherche est validée comme nous le prouve nos résultats sur la dépendance des deux variables. Tout d'abord, nos résultats confirment les conclusions des précédentes recherches sur la construction d'une personnalité de marque. Nous avons en effet compris qu'il existait un lien entre la connaissance du logo et slogan, avec la perception de la personnalité de sa banque. Nos calculs (notamment celui du khi2) ont ensuite mis en exergue l'impact de la perception de la personnalité grâce aux quatre catégories, sur l'évolution de la confiance. La baisse de la confiance envers sa banque est donc moindre lorsque le client déclare bien percevoir les traits de personnalité de sa banque. Ces résultats paraissent logiques lorsque nous prêtons attention aux traits de personnalité utilisés dans nos questions (fiable, dynamique, conviviale, séductrice). Ce sont en effet des concepts qui influencent la satisfaction et la confiance. Nous avons pu identifier quel trait de personnalité avait le meilleur impact sur la confiance. La convivialité est donc le trait de personnalité qui lorsqu'il est perçu, déclenche le plus de confiance. Nous avons aussi étudié le lien entre la perception de l'aspect humain d'une marque et la confiance. Il semble que ce critère soit lui aussi important pour déclencher de la confiance envers une marque. Or le côté humain d'une banque n'est pas proposé par les chercheurs, pour définir la personnalité d'une marque. Il pourrait être intéressant d'utiliser cet aspect pour définir la personnalité d'une entreprise dans le futur.

La personnalité n'est cependant pas le seul facteur permettant d'influencer la confiance des clients. Nous avons compris que lorsqu'un consommateur pense qu'une marque met en place des actions responsables suite à une crise, la baisse de confiance est limitée. Cette perception des plans d'actions est elle-même influencée par l'exposition à la communication de la marque, qui permet de convaincre un consommateur des changements opérés sur le terrain.

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