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Impacts d'une crise sectorielle sur la confiance des consommateurs et les stratégies publicitaires. Une application au secteur bancaire français depuis la crise financière de 2008.

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par Tom Delacroix
Montpellier Business School - Master Grande Ecole 2015
  

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CONCLUSION

Tout au long de nos recherches, nous nous sommes interrogés sur les impacts qu'une crise sectorielle peut avoir sur la confiance des consommateurs et sur les stratégies publicitaires d'un secteur d'activité. Il s'avère que la crise financière de 2008 est un très bon exemple afin d'étudier les mécanismes complexes qui s'opèrent entre un client et une entreprise. Pour aborder ce sujet, nous avons dû expliquer en détails en quoi le secteur bancaire était spécifique et quelles en étaient les conséquences pour les stratégies publicitaires. Nous comprenons maintenant pourquoi cette crise a représenté un danger pour les banques françaises. Nos résultats ont en effet démontré que la confiance des consommateurs a fortement baissée suite à la crise financière, notamment à cause de l'important brassage médiatique. Cette baisse de la confiance institutionnelle est une menace puisqu'elle augmente la défiance envers une activité pourtant essentielle: le financement de l'économie. Nous l'avons compris dans ce mémoire, les banques ont permis à notre pays de se développer lors des grandes révolutions industrielles et digitales. Or cette défiance peut entrainer une baisse de la consommation des produits bancaires ainsi que de l'épargne. Nous l'avions évoqué lors de l'introduction, une crise peut aussi être synonyme d'opportunité. C'est dans ce sens que nous répondons à la deuxième partie de notre problématique, puisque nous l'avons compris, les stratégies de communication du secteur bancaire ont fortement été modifiées. Afin d'inhiber la baisse de la confiance et de se différencier des concurrents, les banques ont opéré un tournant stratégique dans la manière de s'adresser aux consommateurs du marché. Les impacts de la crise sur ces stratégies ne sont pas de court terme. Nous l'avons compris, c'est même là, l'un des facteurs qui a augmenté la défiance envers le secteur : l'absence de prise de parole dans les prémices de la crise financières. En misant sur leurs identités historiques, les marques ont su tirer profit de cette crise afin de transformer le paysage des marques bancaires. Elles ont adopté un discours transparent, humain et de proximité en construisant parallèlement, les campagnes de communication et les nouveaux plans d'actions. En quelques années la recherche du réalisme et du naturel a été fortement poussée. Cet état des lieux peut être analysé grâce à la théorie de la destruction créatrice développé par Joseph Schumpeter. L'image des banques a en effet été largement impactée, ce qui a nécessité de mettre aux oubliettes les anciens discours et méthodes de communication publicitaire. Renaissant de ses cendres tel le Phoenix, les nouvelles copies stratégiques présentent un discours adapté aux nouveaux objectifs des groupes bancaires : convaincre les consommateurs que les banques ont un rôle sociétal important. Les résultats ont permis de comprendre que ces nouvelles stratégies avaient été bénéfiques pour l'image des banques. Celles qui ont mis en place les plans de communication les plus ambitieux et novateurs (CA et BNPP) sont celles où la baisse de la confiance a été la plus basse.

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Il faut aussi noter que ce n'est pas la première fois que le secteur bancaire adapte sa stratégie de communication à une crise. Cela a déjà été le cas au début des années 90. Or il semble qu'en 2015, les nouvelles campagnes de publicité prennent un nouveau cap en utilisant de nouveau l'humour. Les valeurs sont cependant beaucoup plus au centre de ces dernières campagnes. La segmentation de la communication semble être de plus en plus précise, avec par exemple des nouveaux discours adaptés aux jeunes (Caisse d'Epargne), aux actifs (Société Générale), aux femmes (Crédit Agricole) et aux retraités (Banque Postale).

Nos recherches présentent certaines limites que nous devons exposés. Tout d'abord, nous avons tenté de démontrer l'impact de certaines variables (la perception des traits de personnalité, la connaissance des slogans...) sur la variation de la confiance. Les résultats nous ont permis de conclure que ces variables avaient un impact sur la confiance. Cependant, la dépendance des données est démontrée mais nous devons soulever le problème suivant : l'intensité de la confiance dans une banque peut expliquer la perception des autres variables. La relation de causalité inverse est envisageable même si elle est moins pertinente dans ce sens. Ce biais doit être pris en compte dans la lecture de nos conclusions. De plus, le nombre de répondants pour notre enquête quantitative (cent quarante-deux) peut sembler faible pour les recherches menées. Lors de la ventilation des résultats par banque, la proportion des consommateurs pour certaines banques était bien trop faible, ce qui nous a amené à ne pas les prendre en compte. La comparaison de l'échantillon avec la population française nous rassure cependant sur la représentativité des répondants.

L'ensemble des conclusions et des éléments analysés nous permettent d'apporter de nouveaux savoirs théoriques. Nous avons tout d'abord étendu le travail de certains chercheurs en répondant aux problématiques posées à la fin de leurs articles de recherche. Les résultats démontrent ainsi que la vision de l'argent comme symbole de réussite n'est pas corrélée avec la variation de la confiance dans le système bancaire. Nous avons de plus compris que la perception de la personnalité des marques selon les échelles scientifiques, permet d'inhiber la baisse de la confiance lors d'une crise de confiance. Nous apportons ainsi des savoirs supplémentaires sur le sujet de la personnalité des marques bancaires. Ce mémoire permet aussi pour la première fois, de proposer un état des lieux du secteur bancaire tout en revenant sur son historique et ces spécificités. Nous avons pu regrouper des savoirs divers et variés sur les sujets scientifiques de la crise de marque, la confiance et les stratégies de communication, ainsi que des sujets d'actualité comme la crise financière. Il serait néanmoins intéressant d'approfondir nos recherches en étudiant les impacts de l'âge et de la CSP sur la perception des personnalités de la marque. Les résultats pourraient en effet permettre une meilleure segmentation de la communication bancaire.

D'un point de vue professionnel, les résultats de nos différentes enquêtes peuvent apporter des savoirs intéressants. Il apparaît clairement que les banques doivent continuer de miser sur leur identité et l'utilisation de la métaphore pour associer leur image à des valeurs pertinentes aux yeux du

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consommateur. L'utilisation des sports, de la culture, des célébrités sont des éléments qui impactent fortement l'image perçue. Communiquer sur les racines de la banque ainsi que sur son business model est un nouvel axe employé qui semble porter ses fruits. Le Crédit Agricole a largement recentré sa communication sur son aspect coopératif, ce que les consommateurs ont bien mémorisés et appréciés. D'une manière plus générale, les stratégies doivent être stables et distinctives. Le CIC l'a compris en ne modifiant pas sa manière de communiquer à la télévision depuis presque dix ans. Cette stabilité permet de récolter une forte reconnaissance de la marque ainsi que de la proximité avec ses clients. Les slogans doivent être distinctifs afin que les consommateurs ne confondent pas les banques. L'utilisation de la couleur est aussi très importante et vient renforcer la personnalité d'une marque. Nos résultats prouvent que l'utilisation de la route affective pour communiquer permet d'impacter la confiance. Cette route peut être empruntée grâce à l'utilisation des personnalités de marque qui humanisent l'image des banques. Il apparaît aussi important de noter que la prise de parole à court terme lors d'une crise, est très importante afin de regagner la confiance des clients. Les banques ont peu communiqué lors de cette crise par peur d'être associées au déclenchement des problèmes financiers. Il aurait été pertinent de prendre la parole via un autre canal comme par exemple celui de la Fédération Française des Banques (qui regroupe les banques françaises). En utilisant cette méthode, une campagne institutionnelle aurait pu être lancée, sans pour autant mettre en avant les marques du secteur. Comme nous l'avons compris, ce n'est pas l'image des banquiers locaux qui a baissé, mais celle du secteur dans sa globalité. Utiliser le conseiller bancaire dans les publicités permet certes de donner un visage humain aux banques mais peut paraître peut congruent puisque la confiance des clients envers ces derniers n'a que peu baissée.

Dans le futur, il semble que la structure bancaire telle que nous la connaissons soit vouée à être totalement transformée. Les agences physiques sont de plus en plus digitalisées, et les relations entre clients et conseillers bancaire sont dorénavant possibles grâce à Internet. Les banques ont investi afin de développer des filiales 100% digitales, qui prendront de l'ampleur avec le temps. Une problématique majeure va donc progressivement venir se poser aux banques. En effet, la proximité géographique et l'importance du conseiller bancaire dans les relations sont encore aujourd'hui des critères de choix pour sa banque principale. Demain, les aspects physiques et relationnels des banques auront complétement disparu. La construction d'une image de marque forte sera alors le seul vecteur de différenciation et de rétention du client. L'enjeu pour les banques sera alors de développer des traits de personnalités saillants, permettant de s'imposer sur un marché en pleine mutation. Face à cette future problématique et aux résultats de nos recherches, il parait pertinent de considérer l'aspect humain d'une marque, comme un réel trait de personnalité. A l'image de Cetelem avec Crédito (le bonhomme vert), les banques de dépôt pourraient créer des symboles de marque permettant de garder la proximité avec le client, tout en se digitalisant.

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