A- LES LIMITES DANS LA PRODUCTION DES JOURNAUX A LA RTS
a- Le journal de 6h
C'est un journal quasiment orphelin. Sa préparation, sa
réalisation et sa présentation incombent à une seule
personne. Les informations contenues dans ce journal sont soit une
réécriture des informations tirées du journal de 20h et/ou
de minuit au poste nationale de la CRTV, soit alors un réchauffé
des papiers de la veille notamment ceux déjà
écoutés au 12h et au 18h. Pour le premier aspect, une bonne
partie du journal est préparée et rédigée à
la maison par le présentateur dans le confort que lui offre son
domicile, ce qui n'est pas toujours évident pour ce dernier. C'est
généralement au pas de course, essoufflé par
conséquent diminué énergiquement qu'il arrive à la
maison de la radio. Quel que soit l'heure à laquelle il arrive, il va
directement dans la machine de diffusion et sélectionne quelques papiers
de la veille qui doivent être rediffusés dans le journal qu'il
s'apprête à présenter. Cela est fait quelques temps
après avoir sélectionné les chapeaux et les brèves
qui doivent faire partie de son journal. C'est avec la même pression
qu'il confectionne très rapidement le conducteur du journal et le remet
au technicien en place pour la diffusion. Il présente son journal seul
en studio et décide de tout sur ledit journal. Après le journal,
le présentateur attend la conférence de rédaction sur
place à
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la Rédaction et profite pour se rendormir sur une table
à la salle de Rédaction pour reprendre des forces. Et il n'est
pas exclu qu'il lui soit attribué un papier pour le journal de 12h.
b- Le journal de 12h
De prime abord apparait la question de la ponctualité.
Officiellement la conférence de Rédaction est sensée
débuter à 8h30 mais, cette heure n'est pas toujours
respectée. Non seulement les conférences débutent
couramment après cette heure, mais aussi, les journalistes arrivent
régulièrement quand la conférence a déjà
commencé. Le deuxième aspect repose sur certaines informations
qui, généralement sont reprises d'autres médias ; la plus
grande victime est la page étrangère. Les sources tournent autour
de RFI et BBC. La page étrangère est le parent pauvre des
éditions de journaux. Le plus souvent, elle est confiée au
journaliste le moins expérimenté, quand ce n'est pas un
stagiaire. Ce dernier ne fait souvent que copier in extenso ce qui est
écrit ou dit dans ces médias sans aucun recoupement par
conséquent fait de la RTS le relais de ces médias. Le montage des
papiers et des éléments sonores ramenés du terrain est
également un goulot d'étranglement pour les journalistes qui se
préparent pour le journal de 12h étant donné qu'il
n'existe que deux bancs de montage pour une quinzaine de personnes. Autre
chose, les reporters ont un temps extrêmement court pour la production de
leurs papiers, le présentateur aussi pour se préparer pour le
journal. En effet, la conférence de Rédaction qui est
sensée s'achever à 10h va parfois au-delà de cette borne.
Ainsi, les journalistes ne disposent en principe que de deux heures pour le
terrain, le traitement, la rédaction et parfois le montage de leurs
papiers. Ce qui fait que, systématiquement ces derniers déposent
leurs chapô auprès du présentateur aux encablures de 12h,
parfois même au cours du journal. Les journalistes du service des sports
sont coutumiers du fait. Evidement dans ces conditions, le présentateur
n'a pas le temps de bien s'imprégner des chapôs qu'il va lire en
studio. De nombreuses anomalies susmentionnées sont également
contenues dans les éditions de journaux de l'après midi notamment
à 14h.
c- Le journal de 14h
Le journal de 14h produit par le desk anglophone souffre d'un
problème congénital. C'est un desk qui manque de personnel, il
n'est constitué que de 4 journalistes. Soit deux hommes et deux femmes.
Ainsi, le présentateur ne se retrouve en studio qu'avec 3 journalistes
pour son journal, donc trois papiers qu'il renforce par de nombreuses
brèves pour parvenir (rarement) aux 15 minutes réservées
à ce journal. En outre, ce journal est une reprise anglophonisée
des informations du journal de 12h. Ce qui fait que certains journalistes du
desk anglais se contentent souvent d'attendre la fin du 12h pour
réécrire en anglais un papier
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en français. Ce journal n'a pas une séance
d'auto-critique comme c'est le cas avec le journal de 12h.
d- Le journal de 18h
Sa faiblesse la plus importante est qu'il constitue un clone
du journal de la mi-journée qui est le 12h. Car, 80 à 90% des
papiers et des informations du journal de 12h sont reconduits dans le 18h. Ce
qui fait qu'on a l'impression de vivre une redondance. Ici, le
présentateur organise le journal seul et se retrouve seul en studio.
Toutefois, très rarement, il arrive qu'il soit accompagné d'un ou
deux reporters lorsqu'il y a eu un évènement que la
Rédaction a jugé importante dans l'après-midi.
Contrairement au journal de 12h, celui-ci ne bénéficie pas d'une
autopsie pour en identifier les imperfections et les corriger pour l'avenir.
SECTION II : LES CONSEQUENCES DE LA SOUS-PREPARATION DES
JOURNAUX A LA RTS
Cette deuxième section montre comment ces limites
impactent la qualité des éditions de journaux et sur la radio
elle-même.
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