SECTION II - LES CONSEQUENCES DU NOUVEAU SYSTEME
D'AVANCEMENT AU MERITE :
Nous étudierons d'abord les avantages qui pourraient
découler de la mise en application du nouveau système
d'avancement au mérite aussi bien pour l'Etat que pour les
fonctionnaires béninois. Ensuite, nous aborderons les
inconvénients que pourrait contenir le système.
PARAGRAPHE I :
LES AVANTAGES
1- Pour les APE :
Le nouveau système comporte pour l'agent permanent de
l'Etat de nombreux avantages. Le gain par rapport à l'avancement de
grade se présente par exemple comme suit :
- le passage du grade 4 au grade 3 entraîne une
augmentation de salaire de 20% ;
- le passage du grade 3 au grade 2 entraîne une
augmentation de salaire de 25% ;
- le passage du grade 2 au grade 1 entraîne une
augmentation de salaire de 30%.
De même, l'avancement d'échelon se
traduit par un gain annuel d'indice et une prime annuelle de performance est
accordée aux agents selon leur classe de performance.
La jouissance de l'effet financier de ces avantages sera
immédiate et constatée sur la fiche de paie de l'agent. Le
mérite de l'agent en terme de rémunération pourra
être désormais apprécié sur une base objective, ce
qui sera une source de motivation, d'émulation des agents et de
création de richesses.
L'agent, après avoir participé à la
fixation des objectifs et à l'appréciation de ses performances a,
en outre, la possibilité de contester la note à lui
attribuée en empruntant les différentes voies de recours qui lui
sont offertes par le système.
En effet, il convient de retenir qu'il est
désormais prévu des avancements d'échelons tous les ans et
des avancements de grades tous les (5) cinq ans. Aussi est-il possible à
ce rythme, d'atteindre le grade HORS CLASSE, et ce, au bout de 15 années
de carrière ; l'essentiel étant de réunir trois fois
au moins tous les (5) cinq ans la note de performance qui rend
éligible.
2- Pour l'administration publique
:
Pour l'administration publique, le nouveau système
d'avancement au mérite, s'il est bien appliqué, permettra une
meilleure efficacité de l'administration publique avec des services et
produits de qualité aux citoyens. Il éviterait au budget de
l'Etat le poids lourd que constituent les agents médiocres.
En effet, ce système de
rémunération semble équitable et motivant et se base sur
la performance et le rendement des agents. De plus, il semble favorable
à un système administratif efficace et pérenne à
l'abri des partis et mouvements politiques. Il pourrait mettre en valeur les
ressources humaines de l'Etat du fait qu'il conditionne une gestion
participative de la chose publique.
PARAGRAPHE II- LES
INCONVENIENTS
1- Pour les APE :
L'application du nouveau système d'avancement mettra
fin à une fonction publique sociale où il n'y aura plus de
pitié pour les agents non performants. Les promotions tiendront
désormais compte à la fois des postes et des crédits
disponibles.
Sur un tout autre plan, des responsables administratifs
à certains postes seraient incapables de se libérer des
considérations politiques, tribales, partisanes, régionalistes ou
d'intérêts immédiats dans l'appréciation des agents.
A noter également que certaines
revendications ou requêtes en révision des appréciations
des performances pourraient tarder à être conclues ou
tranchées.
Le système pourrait alors favoriser une
éventuelle subjectivité de la note et offrir des
possibilités de règlement de conflits.
2- Pour l'administration
publique :
Pour l'administration publique, la mise en application du
nouveau système d'avancement au mérite n'est pas aussi sans
inconvénients. En voulant instaurer ce système, l'Etat vise un
meilleur rendement et une motivation des agents permanents de l'Etat. Mais,
sachant bien que le favoritisme est bien ancré dans nos moeurs, il
convient de se demander si cet avancement tiendra vraiment compte des
performances de l'agent. Le développement du népotisme que
pourrait emporter ce système risque de créer la désolation
et la démotivation dans le rang des travailleurs méritants. Le
souci de mieux satisfaire les usagers pourrait de ce fait échouer.
De même, l'envoi en formation en pleine
carrière qui est sanctionné par un reclassement de plein droit
peut occasionner une perturbation temporaire du service, mais aussi la
frustration des agents non formés.
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