WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Etude des facteurs explicatifs de la survenue des accidents du travail dans les entreprises du secteur prive en Côte d'ivoire

( Télécharger le fichier original )
par Kouadio Narcisse Kouacou
ENSEA d'Abidjan - DESS d'Analyses Statistiques Appliquées au Développement 2005
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

ANALYSE DES FACTEURS EXPLICATIFS DES ACCIDENTS DU TRAVAIL

La littérature en matière de sécurité de travail n'est pas très abondante en Côte d'Ivoire. Et lorsqu'il s'agit de recenser les recherches qui ont porté sur les variables socio-professionnelles, individuelles ou organisationnelles et à fortiori dans les entreprises du secteur privé, leur nombre chute de façon importante. Aussi, la majorité des recherches recensées dans le cadre de la présente étude concernant les facteurs explicatifs de la survenance des accidents de travail, porte-elle essentiellement sur des études faites dans d'autres pays. Dans cette section, il sera successivement présenté les variables considérées et les résultats obtenus.

3-1. Variables socio-professionnelles

Deux (2) variables socio-professionnelles ont été fréquemment évoquées dans l'analyse du processus accidentel. Ce sont le corps d'emploi et le statut professionnel.

3-1-1. Corps d'emploi

Bien que la terminologie varie selon le pays et l'équipe de chercheurs, le type d'emploi occupé par le travailleur apparaît comme un des facteurs associés au processus accidentel dans les entreprises.

En effet, il ressort des différentes recherches consultées que certains corps d'emploi sont plus à risque alors que d'autres présentent une probabilité plus élevée de subir une lésion sévère. Notons cependant que les résultats des différentes recherches révèlent une certaine hétérogénéité pour ce qui est des corps d'emploi les plus à risque.

Ainsi, Hunting et al. ont fait observer l'incidence du corps d'emploi sur le risque d'accident du travail (HUNTING et al, 1994). Leur étude a porté sur le secteur de l'industrie de la construction pour lequel ils identifient les manoeuvres, les électriciens et les plombiers comme les corps d'emploi à risque plus élevé. Malheureusement, l'absence de dénominateurs limite la portée de cette étude.

(KISNER et al, 1994), pour leur part, ont observé que les opérateurs de machinerie lourde sont les corps d'emploi les plus à risque comparativement aux autres travailleurs de ce même secteur d'activité.

3-1-2. Statut professionnel

Plusieurs études évoquent l'incidence du statut professionnel sur le processus accidentel. La classification des emplois selon le statut professionnel se fait souvent sous deux angles : emplois qualifiés et non qualifiés, ou par catégories professionnelles. Ainsi, selon GINGRAS et al. (1996), les emplois qualifiés occupés par ceux qui exercent un métier sont les moins exposés aux risques d'accidents du travail. Par contre, les accidents du travail surviennent fréquemment chez les travailleurs non qualifiés.

On observe à travers d'autres études que les cadres sont les moins exposés aux risques d'accident.

La recherche la plus pertinente concernant l'incidence du statut professionnel est de loin celle de WISNIEWSKI (1976) qui a étudié les accidents du travail mortels survenus en France. Il souligne que globalement que les apprentis, les manoeuvres et les ouvriers spécialisés subissent 2 fois plus d'accidents mortels que les ouvriers qualifiés ou hautement qualifiés. Il observe que le premier groupe compte 24,1% des effectifs globaux, mais 44,3% des accidents mortels. WISNIEWSKI soutient que cette situation est attribuable à l'ignorance des travailleurs non qualifiés.

3-2. Variables organisationnelles

Les variables organisationnelles retenues dans la plupart des études concernant le processus accidentel au sein des entreprises sont l'intensité du travail, la taille de l'entreprise et le secteur d'activité.

3-2-1. Intensité du travail

La notion d'intensité du travail peut être assez large. La majorité des études la restreignent par conséquent au nombre d'heures travaillées. SALMINEN et al.(1993) ont tenu compte de plusieurs facteurs pouvant causer des accidents dont la pression engendrée par des échéanciers serrés et le nombre élevé d'heures de travail. Ils concluent que les facteurs les plus importants sont la nécessité de sauver du temps, le calendrier de travail très serré, et enfin l'imprudence des travailleurs.

KUMAR (1991) dans une étude menée en Alberta a observé qu'une part importante des accidents survient à l'occasion de travail de plus de 8 heures par jour.

WISNIEWSKI (1976), pour sa part estime que les horaires les plus lourds sont ceux où l'on retrouve le plus d'accidents mortels et que des délais de livraison trop courts engendrent des cadences de travail très rapides susceptibles d'entraîner des imprudences de la part des travailleurs.

3-2-2. Taille de l'entreprise

L'association entre la taille de l'entreprise et la survenue des accidents est souvent soulignée par certains auteurs. Bien qu'il n'existe aucune étude visant à déterminer la taille optimale en dessous de laquelle le risque serait acceptable, plusieurs recherches ont évoqué la liaison entre la taille de l'entreprise et le risque d'accident. SURUDA et al., (1988) et SALMINEN ont affirmé qu'il existe une relation négative entre la taille de l'entreprise et le risque d'accident. Les opinions de ces auteurs sont fondées sur le fait que les grandes entreprises disposent de plus de moyens pour investir dans la prévention que les petites entreprises. De plus, il semble que le taux de roulement de la main-d'oeuvre dans les petites entreprises est plus élevé que dans les grandes entreprises.

En somme, ces auteurs montrent que la fréquence d'accident du travail est plus élevée dans les petites entreprises que celles de grandes tailles.

3-2-3. Secteur d'activité

Le secteur d'activité est également un facteur explicatif de la survenue des accidents. Un grand nombre d'auteurs ont axé leurs études sur un secteur particulier d'activité. Cependant, une étude comparative des accidents du travail par secteur révèle que certains secteurs sont plus exposés aux risques d'accidents du travail que d'autres.

3-3. Caractéristiques individuelles

Plusieurs études soulignent l'incidence des caractéristiques individuelles des travailleurs sur le processus accidentel au sein des entreprises. Parmi celles-ci, les plus couramment évoquées sont : l'âge, le sexe et l'expérience.

3-3-1. Âge

L'âge du travailleur est autre facteur que plusieurs auteurs ont étudié en lien avec les accidents du travail notamment dans les entreprises du secteur privé. Les résultats des différentes recherches consultées indiquent que certaines catégories d'âge constituent des groupes à risque. Kumar (1991), par exemple, estime que dans l'industrie de la construction au Québec, 60 à 70% des victimes d'accidents ont moins de 35ans. En ce qui a trait à la sévérité des accidents survenus dans le même cadre, les classes d'âge de moins de 35ans et de plus de 60ans sont victimes des accidents les plus graves.

Le BIT estime également sur la base d'études faites aux Etats-Unis que les jeunes travailleurs sont sujets aux accidents du travail que leurs aînés. (BIT, 1984)

3-3-2. Sexe

Le BIT estime que les jeunes hommes ont environ deux fois plus d'accidents que les jeunes femmes. Le sexe serait donc un facteur explicatif de la survenance des accidents du travail ; les femmes étant plus prudentes que les hommes (BIT, 1984). En effet, des études menées par cet organisme ont révélé que les hommes ont deux fois plus risque d'avoir un accident que les femmes.

3-3-3. Expérience

A propos de l'expérience, certains auteurs se sont intéressés à ce facteur dans l'étude de la survenue d'évènements accidentels.

Ils montrent en effet qu'il s'agit d'un facteur très important. Ils dissocient cependant l'expérience dans la tâche, qui s'apprécie à travers le nombre d'années que le travailleur passe à accomplir la même tâche, de l'expérience dans la profession qui a trait au nombre d'années dans une même profession. Il semble en fait que l'expérience dans la tâche est plus importante que l'expérience dans la profession (SALMINEN et al, 1993). Par conséquent, l'expérience constitue un facteur de protection (LEES et al, 1989). WISNIEWSKI (1976) pour sa part soutien que la mobilité de la main-d'oeuvre est un facteur structurel aggravant car une forte mobilité de la main d'oeuvre raccourcit considérablement l'expérience dans la tâche.

3-4. Caractéristiques des accidents

Bien que l'on observe une certaine variation d'une étude à l'autre, ce groupe de facteurs explique une bonne part de la sévérité des lésions (GINGRAS et al, 1996). Ce constat n'est pas étonnant compte tenu de leur interdépendance. Les considérer revêt une grande importance puisque certains facteurs, tels le corps d'emploi et la tache exercée, déterminent potentiellement leur niveau de risque plus précisément par rapport au siège et à la nature de la lésion, de même qu'au genre d'évènement qui est à l'origine de la lésion.

3-4-1. Siège et nature des blessures

Le siège et la nature des blessures sont sans contredit les facteurs qui reviennent le plus souvent dans les différentes études consultées pour décrire les accidents. En fait, à travers les études, principalement celles qui s'intéressent à la sévérité des accidents, le siège et la nature des lésions sont généralement les facteurs qui expliquent le plus souvent la sévérité des blessures (CHEADLE et al, 1994).

3-4-2. Genre d'accident

Le genre d'accident est également associé au processus accidentel et plus particulièrement à la sévérité des accidents. Aussi, les auteurs qui ont mis l'emphase sur les accidents mortels accordent-ils beaucoup d'importance à ce facteur. Les chutes sont à l'origine d'une importante proportion d'accidents mortels (HUNTING et al, 1994). Et on les retrouve également en forte proportion dans les accidents moins graves.

Dans une étude sur les accidents mortels, WISNIEWSKI (1976) a traité le genre d'accident dans la perspective où le travailleur participait à l'action au cours de laquelle est survenu l'accident, ou au contraire, n'avait aucune participation dans le processus accidentel.

Il s'agit en effet, d'une façon originale, de considérer le genre d'accident d'autant plus que cet auteur établit un lien entre le genre d'accident ainsi défini et la notion de qualification professionnelle. De plus, il souligne que les victimes passives sont majoritairement des travailleurs mobiles, qui se déplacent beaucoup sur leurs sites de travail. Il ajoute que ces derniers sont généralement à ce poste depuis peu de temps.

2. MODELISATION ECONOMETRIQUE DES FACTEURS EXPLICATIFS DES ACCIDENTS DE TRAVAIL

Les probabilités individuelles d'accidents du travail ont été estimées dans la majeure partie des études évoquées plus haut par un modèle économétrique multivarié. Le modèle économétrique utilisé pour exprimer la fréquence individuelle d'accident est le modèle de Poisson généralisé ou binomiale négative. En effet, ce modèle a permis à ces auteurs de tenir compte à la fois des facteurs explicatifs précédemment évoqués et du fait que les variances individuelles d'accident peuvent être de différentes moyennes (BOYER, DIONNE et VANASSE, 1992).

Ce modèle a été dans l' « étude de l'influence de certaines caractéristiques entreprises et du secteur de la construction sur les accidents du travail » (GRINGAS et al. 1996) et « l'analyse des facteurs qui expliquent les taux et les gravités des accidents routiers impliquant les chauffeurs professionnels au Québec » (DIONNE et al., 1995)

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon