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La Formation agricole et rurale dans la vallée du fleuve Sénégal : appui à la mise en place d'un cadre de pilotage régional

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par Xavier MALON
Université de Toulouse 1 Sciences sociales - Master 2 Pro Ingénierie de formation et des systèmes d'emploi 2007
  

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I-1. 1.2. La régression de l'agriculture sénégalaise : essai d'explication

La reconversion impérative du commerce au milieu du 19ème siècle, suite à l'abolition de l'esclavage, profite à la même période de la croissance de la demande européenne en oléagineux (huile de table, savon de Marseille, tourteaux et lubrifiants) : l'exploration à l'intérieur des terres remplace la politique des comptoirs côtiers, et les axes de pénétration, créés et sécurisés par Faidherbe, vont se révéler de formidables voies de communication qui vont transformer le commerce et assurer la propagation de l'arachide ; le développement de la monoculture arachidière devient le pivot de l'économie coloniale d'abord, puis de l'économie rurale du Sénégal après son indépendance.

De là, naît l'extrême dépendance du Sénégal à l'arachide, culture de rente essentiellement destinée à l'exportation, dont la structure et l'évolution du marché échappent à la compréhension des paysans sénégalais.

Depuis l'Indépendance, la politique agricole sénégalaise a presque toujours privilégié la mission « fournir des devises » aux autres missions ; l'encadrement assuré par les techniciens des services de l'Etat avait pour unique but d'accroître la production d'arachide et de coton, et les engrais distribués par les sociétés régionales (étatiques) de développement agricole n'étaient pas prévus pour les cultures vivrières. Sans le claironner sur les toits, le paysan répartissait lui même les fertilisants sur ses différentes spéculations, provoquant involontairement un prélèvement net de la fertilité sur ses parcelles d'arachide : lorsque la production nationale se situe durablement autour du million de tonnes, ce prélèvement net est lourd de conséquences pour l'avenir.

Dans ce contexte d'une agriculture très administrée, où les consignes du niveau central étaient traduites sur le terrain par des bataillons d'encadreurs et de techniciens en itinéraires techniques standardisés, que les paysans n'avaient plus qu'à appliquer, la formation professionnelle des agriculteurs et à fortiori des éleveurs pouvait paraître largement superflue !

C'est ainsi que, sans autre formation professionnelle que les connaissances et savoirs-faire transmis de génération en génération, analphabètes dans leur immense majorité, tenus éloignés des canaux d'information et des circuits situés en aval de la production, les producteurs sénégalais se sont retrouvés fort dépourvus lorsque la crise fût venue, pour paraphraser Jean de la Fontaine...

Une crise qui frappera à deux reprises (sans compter les sécheresses successives) : d'abord avec l'ajustement structurel imposé par les institutions financières internationales de Brettons Wood, puis avec la crise de l'arachide dont la demande européenne se raréfie.

En effet, si, à l'avènement de la République et de l'autonomie interne, en 1958, le Sénégal se tourne brièvement vers des options socialistes (c'est la période des coopératives et de l'animation rurale), dès 1964 le virage vers des politiques productivistes est pris. Nous le résumerons à travers l'importance accordée aux transferts de technologies, à l'encadrement des producteurs agricoles et l'administration des populations rurales.

4 des villages entiers sont peuplés uniquement de personnes âgées en saison sèche.

Il s'agit plus en réalité d'un modèle d'économie administrée que d'une véritable libéralisation de l'économie. C'est la période de gloire des Offices nationaux et des Sociétés Régionales de Développement Agricole (contrôlés par l'Etat), mais aussi des écoles de formation agricole qui tournent à plein régime pour fournir les bataillons nécessaires à l'encadrement des producteurs, sans se soucier de leur devenir, puisque leur intégration au sein de la Fonction Publique est automatique.

Tout ce dispositif finira par coûter trop cher aux finances publiques et, les comptes de la nation se dégradant, conduira en 1979 aux portes de l'ajustement structurel qui, de l'avis de nombreux observateurs, n'est toujours pas terminé aujourd'hui. Pour le secteur agricole, cet ajustement conduira à l'élaboration du Programme d'Ajustement Structurel du Secteur Agricole (PASA), qui consistera essentiellement à supprimer les Offices et sociétés de développement étatiques, sans vraiment proposer d'alternatives : du jour au lendemain, les paysans se retrouvent sans interlocuteurs ni techniciens, et éprouvent les plus grandes difficultés à s'approvisionner en intrants. Le Programme d'Investissement pour le Secteur Agricole en sera la suite logique, tardive car le mal est fait, mais surtout sa traduction opérationnelle sur le terrain mettra des années à se mettre en place (les premiers programmes et ou projets viennent seulement de s'achever en 2005).

L'évaluation du Programme National de Vulgarisation Agricole (1990 - 1995) n'est guère réjouissante : elle pointe du doigt i)une approche thématique ne tenant pas compte des préoccupations des producteurs dans le cadre de leurs systèmes de production, ii) un faible taux de couverture malgré un dispositif lourd et iii) la faible implication des Organisations de Producteurs dans la définition des programmes.

En 1995, la Lettre de Politique de Développement Agricole se veut un cadre pour asseoir de nouvelles orientations en vue de corriger les dysfonctionnements constatés dans les précédentes politiques, de saisir les opportunités offertes par le changement de parité du FCFA (dévaluation de 100% en 1993) et d'impulser une dynamique de croissance dans le secteur agricole. Elle redéfinit les missions de services publics du Ministère de l'Agriculture en distinguant celles qui sont régulièrement dévolues à l'Etat, telles que la définition des politiques et stratégies agricoles au niveau national et leur traduction au niveau régional, la recherche agricole, la vulgarisation et la formation de base, la police et le contrôle pour l'application des lois et règlements ou encore la collecte et la diffusion de l'information (statistiques) et enfin les actions préventives et curatives face aux risques majeurs et aux calamités naturelles.

Toutes les autres missions sont transférées aux acteurs non étatiques du monde rural : l'animation et la structuration du monde rural, l'assistance technique et la diffusion des technologies et la participation des plus démunis ( jeunes, femmes et petits producteurs )

En 1999, la Lettre de Politique de Développement Institutionnel du secteur agricole vient confirmer les orientations fixées par la LPDA, en affirmant que la politique de l'Etat privilégiera trois axes :

· renforcer la capacité des organisations paysannes pour qu'elles soient en mesure de jouer un rôle effectif dans la concertation avec les autres acteurs du monde rural en vue de la prise en charge des activités de développement.

· promouvoir un secteur privé agricole renforcé,

· renforcer les capacités des services étatiques recentrés sur leurs missions de services publics,

et améliorer leur efficacité en les rendant comptables de résultats devant les utilisateurs.

Elle reconnaît que les Organisations de Producteurs sont devenues des interlocuteurs crédibles et que le processus de décentralisation habilite progressivement les collectivités locales dans la prise en charge de la gestion de leurs ressources et leur développement économique et social.

Cette LPDI constitue l'annexe principale de l'accord de crédit signé avec la Banque Mondiale pour le financement du Programme des Services Agricoles et d'Appui aux Organisations de Producteurs (PSAOP, dont la seconde phase a démarré en 2007). Elle constitue aujourd'hui le « socle politique » sur lequel s'appuient tous les acteurs en ce sens qu'elle reconnaît le rôle dominant de l'agriculture paysanne multi fonctionnelle à travers des exploitations familiales polyvalentes. Elle aborde et officialise également, et c'est une première, la modernisation irréversible des systèmes de production, et la nécessité de rendre durables les systèmes de production en tenant compte de la préservation des ressources naturelles.

Le programme PSAOP concrétise ces orientations, à travers ses diverses composantes :

· mise en place d'un fonds national de la recherche agronomique et agro alimentaire, ou encore d'un conseil agricole et rural, tous deux régis par la demande ;

· ligne « petits projets », gérée par les organisations de producteurs ;

· appui à la déconcentration des services du ministère de l'agriculture.

Extrait du site du gouvernement sénégalais

Lettre de politique du développement institutionnel du secteur agricole

Les données sur l'agriculture sénégalaise révèlent plusieurs caractéristiques du système de production agricole du Sénégal : i) Les exploitations agricoles sont de type familial; ii) Elles se regroupent au sein des terroirs villageois où elles s'imbriquent les unes aux autres et leurs tailles sont réduites.Les résultats actuels des politiques agricoles et le poids des contraintes incitent à prévoir que le mode d'organisation dominant de la production agricole, au sens large, sera à l'horizon 2010, l'agriculture paysanne multifonctionnelle à travers des exploitations familiales polyvalentes malgré une diminution de leur poids relatif dans la population active.

Ces exploitations familiales seront polyvalentes du fait non seulement de la pratique d'activités agricole, d'élevage et de sylviculture mais également parce qu'elles développeront de nouvelles activités et de nouveaux métiers liés à la transformation , ce qui permet tout en incorporant davantage de valeur ajoutée, de répondre à des demandes croissantes des consommateurs. La modernisation irréversible des systèmes de production, à travers les changements fondamentaux qu'induira la nouvelle politique d'appui au développement rural du PSAOP devra permettre d'atteindre des niveaux et des coûts de production :

- qui assurent la rentabilité économique des activités et qui permettent de gagner des parts de marché intérieur et extérieur

- capables de rendre durables les systèmes de production et qui tiennent compte de la préservation des ressources naturelles

A côté de ce type d'organisation, se développera une agriculture de type entrepreneurial dont la synergie avec l'agriculture paysanne sera développée. Toutefois, les producteurs constituent, aujourd'hui et demain encore plus, le coeur du dispositif du développement de l'agriculture, le choix de l'activité agricole et des objectifs de production leur reviennent librement. La stratégie de développement agricole retenue par l'Etat en rapport avec ses partenaires dans le cadre du Document d'Orientation Stratégique et les réformes institutionnelles qui l'accompagnent doivent permettre au producteur en tant qu'individu ou organisation de s'épanouir dans un cadre institutionnel et de politique amélioré lui permettant de bénéficier:

1- d'un meilleur accès au marché (systèmes d'information, infrastructures, stockage, transport etc..)

2-d'un cadre réglementaire et législatif favorisant des interventions dans la transparence et dans la compétitivité ainsi que la sécurisation des investissements

3-de services en conseil et recherche agricole et rural capables de répondre à sa demande

4-d'un renforcement de ses capacités du point de vue technique et commercial

5-de cadres de concertation et de négociation lui permettant d'asseoir un partenariat avec l'ensemble des acteurs 6-d'une plus grande transparence de ses structures de représentation

La mise en oeuvre de cette stratégie agricole et de ce cadre institutionnel permet de projeter sur dix ans la vision ci-après:

 

-Des organisations de producteurs au niveau local, régional et national dotées d'une gestion transparente et efficace capables: i) de fournir ou de faire fournir effectivement des services à leurs membres pour leur permettre d'améliorer leur productivité et augmenter leur production ii) d'exprimer et de soutenir leurs options et opinions en terme technique par rapport à la génération et au transfert de technologies iii) de prendre en charge le financement des activités de recherche et de conseil agricole et rural grâce, entre autres, aux ressources captées par les interprofessions tirées des prélèvements actuels sur la production agricole.

-Des interprofessions jouant pleinement leurs rôles dans l'assainissement et la gestion des filières agricoles

-Des services de conseil agricole répondant aux besoins des producteurs et devant lesquels ils sont comptables . Les décisions concernant les programmes de conseil agricole et rural seraient prises par les organisations de producteurs auxquelles incomberait une part substantielle du coût des services .

-Au niveau local, les activités recherche développement et de conseil agricole et rural seraient identifiées et programmées conjointement avec les organisations de producteurs et assujetties à des dispositions contractuelles entre les organisations de producteurs d'une part, et les services de recherche et de conseil agricole et rural d'autre part.

-Une recherche agricole et agro-alimentaire dont les concepts sont repensés et reconsidérés pour répondre de façon rationnelle aux demandes exprimées par les producteurs. Elle va accompagner les stratégies que ces derniers ont développées, se tourner davantage vers l'analyse des dynamiques économiques au niveau national et régional, se rapprocher des grands projets de développement de l'Etat et procéder à une analyse minutieuse des filières de produits agricoles depuis la production jusqu'à la consommation en passant par la transformation et la commercialisation. Elle sera mise en oeuvre par des ressources humaines compétentes, productives, réactives et motivées.

Le financement des activités de recherches agricoles et agro-alimentaires se fera essentiellement à travers une structure autre que celle qui mène les opérations de recherche. Ainsi un Fonds National pour la Recherche Agricole et Agro- alimentaire va être mis en place pour le financement des activités de recherche . Sa gestion sera indépendante de celle des Instituts de recherche. Les décisions relatives aux affectations de ressources pour la recherche seront prises par un comité scientifique et technique composé de personnalités scientifiques nommées intuiti-personnae et un comité de gestion dont les membres comprendront des utilisateurs des résultats de la recherche. Ce fonds constitue une étape essentielle vers l'édification du système national de recherche agricole et agro-alimentaire.

-Des Ministères qui assureront la définition et le contrôle des politiques avec les opérateurs/partenaires du secteur, dans le cadre d'une administration déconcentrée et décentralisée. Cette fonction visera essentiellement à renforcer l'équité dans l'accès aux ressources au niveau national, la valorisation des avantages comparatifs de l'agriculture sénégalaise dans le contexte régional et international et la gestion du patrimoine environnemental.

-Un cadre réglementaire amélioré et des investissements publics structurants qui permettront l'accroissement, l'efficience et la sécurisation des investissements privés dans le secteur agricole.

La politique de développement institutionnelle sera axée sur la mise en place d'institutions de développent agricole et rural capables de promouvoir cette vision.

http://www.gouv.sn/politiques/lpdia3.html

 

La Stratégie Nationale de Formation Agricole et Rurale (SNFAR)

A la même époque, une réflexion engagée en 1998 va aboutir à la validation en juin 1999, lors d'un atelier national réunissant 120 acteurs de la formation agricole et rurale, d'un document de référence intitulé : « Former les acteurs d'une nouvelle économie agricole et rurale - Orientations et stratégies de formation à l'horizon 2015 ».

Cet exercice a été suivi et encouragé par les différents ministères concernés jusqu'à la concrétisation de ce document, qui sert aujourd'hui de référence. Son contenu est organisé autour d'une triple analyse historique, diagnostique, et prospective, qui propose le choix de la modernisation de l'agriculture paysanne face à la tentation d'une agriculture sans paysan. Ce choix permet d'esquisser un ensemble cohérent de politiques inclusives en faveur d'un développement agricole et rural durable. A partir des constats mis en évidence, le document pose la problématique en ces termes :

« La Formation Agricole et Rurale doit avoir pour priorité la modernisation de l'agriculture familiale, l'émergence d'une véritable économie rurale et leur intégration dans une économie nationale et internationale ouverte. Elle doit appuyer aussi le développement d'une agriculture intensive à base de capitaux. »

Quatre grandes orientations et les stratégies d'intervention ont été définies à partir de ces nouvelles missions et priorités :

Généraliser en milieu rural l'éducation de base et assurer à tous les ruraux l'accès à l'alphabétisation.

Répondre aux besoins de formation professionnelle des ruraux dans tous les domaines.

Renforcer, adapter et mieux articuler les formations secondaires et supérieures entre elles et avec celles destinées aux ruraux.

Réguler l'ensemble des institutions publiques et privées de formation agricole et rurale

Nous terminerons logiquement ce tour d'horizon des politiques agricoles par la Loi d'Orientation Agro-Sylvo-Pastorale (LOASP), promulguée le 4 juin 2004, dont l'esprit a été guidé par les documents de politique qui l'ont précédé. Cette loi d'orientation, aux ambitions très vastes, a le principal mérite d'inclure dans la législation du Sénégal des notions fondamentales telles que la nécessité d'accompagner le développement de l'exploitation familiale, la nécessaire reconnaissance des métiers de l'agriculture, ainsi que le statut des Organisations Professionnelles, désormais habilitées de par la Loi à prendre part à la définition, à la mise en oeuvre et au contrôle des politiques agricoles.

Dans son article 62, la LOASP stipule que « L'Etat définit et met en oeuvre, en partenariat avec l'ensemble des acteurs du développement agro-sylvo-pastoral, une Stratégie Nationale de Formation Agro-Sylvo-Pastorale (SNFASP). .../... l'Etat crée, dans un délai de dix ans, des structures de formation aux métiers de l'agriculture dans chaque département ».

L'article 63 consacre le droit à la formation initiale et continue, désormais reconnu aux personnes exerçant les métiers de l'agriculture et à tous les acteurs ruraux. « Ils bénéficient à ce titre d'une formation générale, technique et professionnelle dans les métiers de l'agriculture, de la sylviculture et de l'élevage, qui est dispensée par des institutions publiques ou privées agréées. Cette formation est soutenue par l'Etat ».

Dans un soucis d'exhaustivité, nous signalerons également les lois de décentralisation de 1 9965, transférant aux collectivités locales neuf domaines de compétence ; la Loi n° 96-07, dans son Titre second, liste ainsi les responsabilités de la Région, de la Commune, et de la Communauté Rurale pour chacun des quatre volets suivants : l'éducation, l'alphabétisation, la promotion des langues nationales et la formation professionnelle.

Si les orientations reflétées par l'évolution des politiques agricoles vont dans le même sens, ce qui est plutôt encourageant, il n'en reste pas moins que le décalage est profond avec la réalité quotidienne vécue par les « producteurs » et les autres ruraux.

Les intentions sont certes louables et l'Etat, sous la pression des autres acteurs (notamment les Organisations Professionnelles et les Partenaires au développement), a admis qu'il ne peut plus être le seul maître à bord ; au quotidien, subsistent cependant des velléités de toute puissance héritées d'un long passé d'administration de l'agriculture, mais subsistent surtout des lacunes dans la gestion des filières (quasi absence d'interprofessions), ou même dans la réorganisation des circuits d'approvisionnement en intrants et de collectes des produits.

5 Loi n° 96-06 du 22 mars 1996, portant Code des Collectivités locales, et Loi 96-07 du 22/03/1996, portant transfert de compétences aux régions, aux communes et aux communautés rurales.

Là ou l'Etat a dû se désengager, dans des secteurs éminemment stratégiques tels que les semences, la mise à disposition d'engrais au bon moment, le secteur privé peine à s'implanter : il semble plus exact d'affirmer qu'il n'en manifeste pas l'envie, du fait de conditions assez peu favorables (atomisation de la demande, besoins formulés au dernier moment en raison de trésoreries fragiles, concurrence de produits subventionnés par l'Etat épisodiquement, par exemple dans le cadre de programmes spéciaux de relance d'une culture).

Enfin, dans les domaines de la formation et du conseil agricole, l'expression de la demande est encore largement conditionnée par l'offre de services, souvent plus proche de l'organisme financeur que le demandeur lui-même. Même dans les cas où les producteurs, via leurs organisations représentatives, sont réellement les commanditaires des actions de renforcement de capacités qu'ils sollicitent, l'expérience montre que l'absence de dispositif devant accompagner une réelle construction de la demande de services n'a pas permis de faire en sorte que les actions déroulées s'écartent des sentiers battus6 :

aux femmes les thèmes récurrents de fabrication de savon ou de teinture et tricot ; aux hommes, l'embouche bovine, quelque soit la région considérée.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille