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La Formation agricole et rurale dans la vallée du fleuve Sénégal : appui à la mise en place d'un cadre de pilotage régional

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par Xavier MALON
Université de Toulouse 1 Sciences sociales - Master 2 Pro Ingénierie de formation et des systèmes d'emploi 2007
  

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IV-1.6. La formation innovante pour les jeunes ruraux

Le point de départ de cette initiative remonte à l'atelier de Matam, organisé les 28 et 29 septembre 2005 au centre polyvalent de formation des producteurs de Ogo par le RESOF (pool PMB), en partenariat avec le BFPA. En vulgarisant le contenu de la loi d'orientation agricole, et en mettant en évidence les points de jonction avec la stratégie nationale de formation agricole et rurale, l'objectif recherché était de permettre aux acteurs locaux de formuler des propositions

62 PNDL, créé à partir de la fusion entre les anciens projet national d'infrastructures rurales, et l'agence nationale du fonds de développement social ; il s'agit d'un accord de crédit avec la banque mondiale, d'environ 100 milliards de Fcfa.

concrètes pour la prise en charge de la formation des jeunes ruraux, et de leur insertion dans l'économie locale, essentiellement rurale.

Le résumé exécutif du rapport de l'atelier insiste sur le fait que la LOASP, en reconnaissant formellement le rôle central des organisations professionnelles agricoles et des collectivités locales dans la mise en oeuvre des politiques rurales, offre des réelles opportunités aux acteurs locaux pour proposer des solutions originales et endogènes, en matière de formation et d'insertion professionnelle des jeunes ruraux.

Par la suite, le Bureau FPA aura plusieurs séances de travail avec le centre d'initiation horticole de Saint-Louis, afin de traduire concrètement, et dans le sens souhaité, l'évolution de la formation des jeunes telle qu'elle était jusqu'alors pratiquée : un cycle standard de près de neuf mois en horticulture et aviculture, un contenu de formation identique pour tous les jeunes, quel que soit leur milieu d'origine et leur projet individuel.

Cette volonté de passer du stade du désir à celui de la réalisation est à mettre au crédit du BFPA, en réponse aux exigences d'organisations paysannes peu attirées par les cycles standards de formation proposés aux jeunes ruraux par le CIH de Saint Louis : de plus, le long séjour des jeunes ruraux dans la capitale régionale les transformait au point de leur faire quitter définitivement leur milieu d'origine.

Un long et patient travail d'explication et de persuasion commençait alors, pour expliquer aux formateurs du centre de formation « officiel », sorte de démembrement de l'Etat central régalien, qu'il fallait désormais passer d'une politique du « c'est ça ou rien ! » à une écoute plus attentive des représentants de la profession agricole, concernant les besoins des bénéficiaires potentiels (que l'on appelle encore des cibles aujourd'hui, mais qui pourraient très rapidement devenir des « clients »).

En parallèle de ce face-à-face, la nécessité d'impliquer les autres parties prenantes, dont bien sûr le Résof, conduira le BFPA à proposer de prendre en charge la tenue d'un atelier de partage à ce sujet en novembre 2006 ; les deux OP « mastodontes » de la région seront bien représentées et auront l'occasion, deux jours durant, de faire valoir leur point de vue. Toutes les parties présentes s'accordent sur le rôle qu'elles joueront dans cette partition, et sur le format (dans les grandes lignes) de la future formation de jeunes qui sera mise en place sous l'égide du CIH de saint Louis, mais avec le concours du Résof, des OP et du BFPA.

Malheureusement, la mouture qui sera élaborée par le Résof traduira quelques débordements des OP, avec par exemple des investissements assez conséquents, sans rapport avec les possibilités réduites de contribution financière du Bureau FPA. Ce décalage imprévu donnera lieu à plusieurs échanges, sans qu'une solution satisfaisante ne soit trouvée, en rapport avec les financements mobilisables de part et d'autres.

Cette initiative en restera donc là, malgré des propositions majeures d'innovation :

· Une formation majoritairement pratique, en milieu professionnel,

· Des intervenants multiples, des formateurs paysans,

· Une formation « saisonnalisée » et contextualisée

· Des contenus basés sur la recherche de solutions à des problèmes concrets, déjà vécus, plutôt qu'un programme à dérouler.

En désespoir de cause, le bureau formation, en accord avec le CIH, se rapprochera alors de l'office national de formation professionnelle, afin de pouvoir orienter au profit des OP de la vallée les quelques sessions de formation que l'ONFP avait l'habitude de financer chaque année en faisant appel aux centres de formation publics.

Un échange de correspondances entre le CIH de Saint louis et l'ASESCAW (mandatée aussi par la FPA) entre les 20 et 30 avril 2007 traduit les difficultés à construire ensemble quelque chose, alors que tout porte à croire qu'il en va de l'intérêt de chacun. Ainsi, le directeur du Centre de formation informe les présidents de ces deux OP de l'avis favorable de l'office national (ONFP) pour réorienter une bonne partie du quota annuel de la formation des agro maraîchers que celui-ci confiait au CIH pour 2007, soit i) une session « arboriculture fruitière » pour trente personnes, et ii) une session « techniques de production horticoles » pour vingt personnes. En outre, il est précisé :

· que l'ONFP octroie une indemnité journalière de transport d'un peu moins de un
euro par personne, payable après le dépôt du rapport de la session de formation,

· que pour manifester sa bonne volonté, le CIH préfinancera sur son budget-Etat le paiement de cette indemnité journalière versée à chaque participant,

· et qu'il s'engage de plus à verser aux deux OP une contribution de 200 000 FCFA (trois cent euros environ), représentant l'intégralité de la part du comité de gestion du centre (que par soucis de compréhension, nous appellerons les bénéfices du centre prestataire pour cette opération).

En précisant que cette somme pourrait servir à assurer la restauration des participants, « ou au règlement de tout autre chapitre de dépenses que vous jugerez prioritaire63 », le directeur du centre attend la confirmation de l'accord des OP pour les dates retenues des deux sessions de formation.

Une semaine plus tard, toute empreinte de courtoisie, la réponse des OP sera néanmoins assez cinglante ; qu'on en juge plutôt : s'il accepte avec plaisir l'offre qui lui a été proposée, le conseil d'administration émet des réserves d'importance, ainsi ne lui agréent :

· ni la démarche du CIH, qui n'a pas recherché d'accord préalable sur les contenus de formation, les méthodes, les objectifs et les ressources pédagogiques ;

· ni sur les conditions de participation,

· ni sur les moyens nécessaires à leur réalisation, en l'absence d'évaluation commune, qui n'a pas permis à l'OP de prendre en temps utile des dispositions pour rechercher des compléments de financement.

Nous ne pouvons lui donner tort sur ces différents points évoqués ; les maladresses pointées, dans la démarche du CIH, sont à mettre sur le compte de l'apprentissage de ce dernier, mais que le temps s'écoule vite !

Il est presque cocasse de devoir préciser que les deux signataires de ces échanges épistolaires se retrouvent fréquemment au sein des instances de pilotage du RESOF, et du CIFA qui l'héberge, tandis que l'entité RESOF aura été étrangement absent sur ce chantier potentiellement mobilisateur, et d'un intérêt politique et stratégique évident (lutte contre l'émigration et l'exode rural)64 ; à sa décharge, il nous faut reconnaître que l'animateur du Réseau aura été pris à 100% durant plusieurs mois par la préparation d'un séminaire international.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle