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Enjeux géopolitiques et tensions dans le Golfe de Guinée: approche communautaire de règlement par la diplomatie parlementaire

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par Ghislain Claude ESSABE
Université Omar BONGO de Libreville - DEA 2008
  

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3. APPROCHE METHODOLOGIQUE

Le caractère récent et la complexité qui découle du concept de la diplomatie parlementaire étudié sous un angle maritimiste exige une démarche prudente, mais aussi une vue large afin d'intégrer toutes les données possibles pouvant contribuer à une meilleure maîtrise du sujet. Il convient alors, dans cette section, d'examiner le cadre théorique et la démarche méthodologique qui sous-tendent ce travail.

3.1. Cadre théorique

L'historiographie sur la diplomatie parlementaire nous permet aujourd'hui de l'inscrire dans les logiques du paradigme constructiviste et de la théorie de la démocratisation de la politique étrangère.

Le constructivisme est un paradigme qui s'intéresse à la structure sociale des relations internationales. Né au tournant des années 1990, avec Nicholas Onuf et Alexandre Wendt, durant la période caractérisée par d'importants changements politiques et stratégiques, il vient apporter une nouvelle ``grille de lecture'' de la scène internationale que les théories classiques, particulièrement le réalisme, ne semblent plus totalement aptes à appréhender.

Cette perspective constructiviste, suggère alors que « la réalité des relations internationales est construite ou `` coconstruite'' », d'après une expression de Katzenstein, Keohane et Krasner43(*), permettant une interaction entre les comportements des individus et ceux des institutions. Et aussi, parce que :

« la politique étrangère des Etats n'est pas uniquement déterminée par leurs intérêts objectifs, c'est-à-dire leurs capacités militaires, politiques et économiques ou leur puissance relative par rapport aux autres Etats. Elle est également façonnée par les normes et valeurs qui structurent les relations internationales »44(*).

Ce sont les valeurs de démocratie, de solidarité, de dialogue des cultures, de paix et de développement, défendues par les parlementaires dans leurs activités sur la scène internationale. Norbert Götz partage effectivement cette vision constructiviste :

« Parliamentary diplomacy is about the construction of state actors, about the pooling of power and common ideals. The reason why this concept has not gained more prominent status in scholarly discussions is its failure to picture the conventional units of IR theory as simple and unitary as desired by supposedly `realist' or `institutionalist' approaches. However, a closer look at sovereign states and international organizations reveals their complex and contingent character, and therefore opens them up for constructivist perspectives »45(*).

En somme, cet auteur explique que la faiblesse de concept à s'imposer dans les discussions académiques, résulte des difficultés à l'appréhender à partir des paradigmes classiques des Relations internationales, notamment réaliste et institutionnaliste. Or, la diplomatie parlementaire est le fruit de l'évolution des attributions d'un acteur étatique qu'il faut replacer dans ce contexte global, en tant qu'agent et ne pouvant s'affranchir de l'ensemble de la structure sociale qu'est l'Etat, ce qui ouvre alors une perspective constructiviste.

Dans le même ordre d'idées, le concept et la pratique de la diplomatie parlementaire que nous analysons, est aussi la conséquence logique de l'émergence de la théorie de la démocratisation de la politique étrangère (ou diplomatie participative) dont fait état Samy Cohen46(*). En effet, en s'appuyant sur un débat ``ancestral'' entre les réalistes qui estiment que l'opinion publique ne peut se préoccuper de la politique étrangère et les idéalistes qui prônent une « politique étrangère plus proche des citoyens », à travers un contrôle parlementaire efficient. Aussi relève t-il l'implication grandissante de l'opinion publique, des groupes de pressions, des corporations professionnelles, des médias, du Parlement - à l'exemple du Parlement européen - dans les négociations et discussions internationales.

Par ailleurs, il constate que si la démocratie dont il s'agit est synonyme de transparence ou de gestion participative, il est tout de même nécessaire qu'un certain équilibre soit préservé. Ceci dit, les dirigeants politiques ont le « devoir (...) de pratiquer une pédagogie constante à l'égard de l'opinion, de savoir l'écouter et si nécessaire la convaincre de la justesse de leur choix »47(*). Ce qui nous permet d'affirmer avec Stelios Stavridis que « the fact that some policy areas require more secrecy does not mean that there can be no accountability mechanisms or open debate at all »48(*). En d'autres termes, en matière de politique publique, le besoin de discrétion ne doit pas occulter la nécessaire transparence.

* 43 D. Ethier, 2003, Introduction aux relations internationales, Montréal, P.U.M., p. 59.

* 44 D. Ethier, 2003, op. cit., p. 60.

* 45 N. Götz, 2005, op. cit., p. 276.

* 46 S. Cohen, 2000, «Démocratie et politique étrangère. Repenser les termes du débat », in Annuaire Français des Relations Internationales.

* 47 S. Cohen, 2000, op. cit., p. 11.

* 48 S. Stavridis, 2002, op. cit., p.3.

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