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estime de soi et performances scolaires chez des adolescents (Togo)

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par Ibn Habib BAWA
Université de Lomé - DESS 2007
  

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A-PRESENTATION DES VARIABLES

Une variable est un `'objet'' susceptible de changer souvent et de prendre plusieurs formes distinctes. Autrement dit, une variable est un facteur susceptible de se présenter sous deux aspects différents au moins. Ici, il s'agit pour nous de mettre en évidence deux types de variables dont un sert à expliquer l'autre. On distingue ainsi la variable explicative ou indépendante, et la variable à expliquer ou dépendante sur laquelle porte la mesure. Nous allons de façon plus pratique considérer l'objectif émis plus haut pour présenter respectivement l'estime de soi et les performances scolaires.

1- L'ESTME DE SOI

La variable indépendante est la variable qui est isolée afin d'examiner la nature de la relation qui pourrait la lier à la variable mesurée. Etudiant donc la relation entre estime de soi et les performances scolaires, la variable indépendante ici est précisément l'estime de soi.

Le monde de l'éducation reconnaît l'importance de l'estime de soi (Héroux et Farell, 1985 ; Obiakor, 1985) et de ses effets sur le développement global de l'enfant (Harter, 1990 ; Leonard et Gottsdanker-Willekens, 1987). Mais en fait, qu'est-ce que l'estime de soi ?

L'estime de soi est une composante psychologique. Ce concept se réfère à la perception, positive ou négative, que chacun a de sa propre valeur (Coopersmith, 1967 ; Rosenberg, 1979), au sentiment plus ou moins favorable que chacun éprouve envers ce qu'il est, ou ce qu'il pense être.

Selon Lawrence (1988), l'estime de soi est l'évaluation personnelle du décalage entre le soi idéal et l'image de soi. Quant à Harter (1990), il s'agit de voir dans quelle mesure chacun s'aime, s'accepte et se respecte en tant que personne.

En ce qui concerne Paradis et Vitaro (1992), l'estime de soi est le regard global sur soi, renvoie à un jugement de valeur personnelle. Ce jugement est possible dès lors que l'individu s'est élaboré une `'image de soi'', c'est-à-dire une connaissance de ses caractéristiques personnelles.

Dès l'enfance, les individus se forgent une image d'eux-mêmes, fondée essentiellement sur la manière dont les traitent les personnes jouant un rôle important dans leur vie : parents, enseignants, camarades. C'est, d'une part, l'appréciation positive ou négative de cette image de soi qui constitue l'estime de soi (CPA, 1984). D'autre part, l'estime de soi se définit comme un ensemble d'attitudes et d'opinions que les individus mettent en jeu dans leurs rapports avec le monde extérieur. Croire en sa réussite personnelle, se mobiliser en fonction d'un but à atteindre, ressentir plus ou moins profondément un échec, améliorer ses performances en mettant à profit les expériences antérieures sont des attitudes directement liées à l'estime de soi. En d'autres termes, l'estime de soi recouvre une disposition mentale qui prépare l'individu à réagir selon ses attentes de succès, son acceptation et sa détermination personnelle.

Plus loin, le CPA (1984, P.6) précise que « l'estime de soi est l'expression d'une approbation ou d'une désapprobation portée sur soi-même. Elle indique dans quelle mesure un individu se croit capable, valable, important. C'est une expérience subjective qui se traduit aussi bien verbalement que par des comportements significatifs. » Cette définition nous fait remarquer que l'estime de soi est axée sur une évaluation relativement durable et non sur des variations ponctuelle et transitoire ; ensuite que l'estime de soi doit prendre en compte les variations dues aux expériences individuelles, au sexe, à l'âge et autres aspects fixant les rôles.

Enfin, l'estime de soi repose sur la notion d' `'auto-évaluation''. Ce terme renvoie à un processus de jugement par lequel l'individu considère ses résultats, ses capacités, ses qualités selon un système de valeurs et de normes personnel, et porte un jugement sur son mérite personnel. Ces attitudes envers soi-même ne sont pas de nature différente des attitudes envers d'autres objets : il s'agit d'une orientation positive ou négative vers un objet ou un fait, et d'une prédisposition à répondre favorablement ou défavorablement à ceux-ci et à tout ce qui s'y rattache (Horland et Janis, 1959). Ces attitudes peuvent être conscientes ou inconscientes et porteuses de connotations affectives positives ou négatives et étroitement liées à des processus cognitifs et motivationnels.

Selon Meyer (1987, P.953), l'estime de soi est « l'ensemble de savoirs sur

soi à valence positive ou négative, est le résultat d'une construction psychique et le produit d'une activité cognitive. Ces savoirs sont alimentés par des informations provenant des milieux de vie (familiaux et scolaires) auxquels l'enfant attribue des significations diverses. » Dans le même sens Doraï (1988, P. 56) pense que l'estime de soi « est l'idée que l'enfant forme de lui-même après intériorisation des jugements issus de l'environnement. »

L'estime de soi oriente donc la prise de conscience et la connaissance de soi, par l'appréciation positive ou négative que le sujet porte sur lui-même, en comparaison avec les éléments de son environnement (parents, enseignants). Son influence ne se limite pas seulement aux réactions sur le moment, mais contribue à orienter les décisions et l'investissement pour l'action future en motivant ou en démobilisant la personne (Pierrehumbert, 1992).

A travers toutes ses définitions, nous observons que l'estime de soi renvoie à une auto-évaluation par un sujet de ses capacités, ses qualités et ses résultats dans les différents domaines où il exerce ses compétences. Cette auto-évaluation qui est un jugement peut être positif ou négatif. Pour notre part, nous entendons par estime de soi le portrait qu'une personne fait de ses capacités qui orientent ses attitudes et ses comportements. Elle peut, bien sûr, être positive ou négative.

Par ailleurs, la diversité des expériences de la vie affecte tel ou tel aspect de la personne, ce qui se traduit par le caractère multidimensionnel de l'estime de soi qui a longtemps été négligé au profit de la dimension globale. Cette tendance s'est inversée, amenant les chercheurs à prendre en compte les dimensions spécifiques ou sous-dimensions du soi.

C'est pourquoi, Shavelson et al (1976) distinguent quatre sous-dimensions du soi :

- le concept de soi scolaire,

- le concept de soi social,

- le concept de soi émotionnel,

- le concept de soi physique.

De même, le CPA (1984) trouve quatre sous-dimensions qui sont :

- l'estime de soi générale ou personnelle,

- l'estime de soi scolaire,

- l'estime de soi familiale,

- l'estime de soi sociale.

Pemartin (1986) s'inspirant des travaux de l'Ecuyer identifie, quant à lui, douze sous-dimensions ou catégories de la représentation de soi qui sont :

soi identité familiale ; soi possessif ; soi corporel ; soi scolaire ; soi actif ; structure soi non soi ; soi abstrait ; soi professionnel ; soi adaptatif ; soi par rejet ou opposition ; soi relatif ou multiple et le soi explicite.

Kellerhalls et al (1992) dégagent deux sortes d'estime de soi chez les adolescents :

- la `'self-efficacy'' : l'évaluation que le sujet donne de ses aptitudes à réussir certaines actions ( par exemple choisir ses amis, résoudre un problème scolaire...),

- la `'self-worth'' ou le sentiment de valeur personnelle : c'est l'évaluation comparative que le sujet fait de sa personnalité : il se juge bon ou mauvais, fort ou faible, stupide ou vif d'esprit, avare ou généreux... par rapport à son environnement.

Harter (1998), elle, distingue chez les enfants préscolaires et scolaires de quatre à douze ans, six domaines principaux où émerge l'estime de soi : l'école, le social, le `'physique'' (qui se réfère aux compétences sportives), l'apparence physique, la conduite et le sentiment de valeur propre.

L'Ecuyer (2000), quant à lui, trouve dans ses études cinq sous-dimensions à savoir : le soi matériel, le soi personnel, le soi adaptatif, le soi social et le soi non-soi.

Qu'elle soit globale ou spécifique, l'estime de soi présente deux modalités, au regard des définitions susmentionnées : positive ou négative. L'une ou l'autre marquent profondément la vie du sujet.

Selon le CPA (1984, P.7), « adopter une attitude positive envers soi-même a été, depuis longtemps, considéré comme un facteur important par un grand nombre de théoriciens de la personnalité mais rares sont ceux qui en ont réellement étudié les conséquences ». Et pourtant, différentes observations révèlent que l'estime de soi influence le comportement des enfants à l'école. Lorsque l'estime de soi est élevée ou positive, l'enfant est plutôt content de lui-même, et montre une certaine confiance en lui et en ses capacités de réaliser de bonnes performances. Par contre, lorsqu'elle est faible ou négative, l'enfant manque généralement de confiance en lui-même, ce qui se traduit souvent par une attitude timide et effacée ou, au contraire par un comportement agressif qui ne favorise pas son intégration dans le groupe classe.

Les études de Lamia (1998, P.111) montrent qu'une bonne estime de soi, résultant d'une auto-évaluation positive, facilite l'adaptation sociale de l'enfant à l'environnement scolaire, et lui permet dans une situation de réussite scolaire, telle qu'elle est définie par les enseignants et le système scolaire. A l'opposé, une mauvaise estime de soi rend difficile, voire empêche une bonne adaptation sociale à l'environnement scolaire et amène l'enfant vers une situation de difficulté scolaire dans sa vie de tous les jours. Dans le même sens, Roberge-Blanchet (1996) considère, eu égard aux différentes recherches, qu'un faible niveau d'estime de soi peut entraîner des troubles de comportement ; d'où l'importance de recourir à différentes formes d'interventions pour favoriser le développement positif de l'estime de soi. Ce développement est très important, car l'estime de soi que les élèves ont d'eux-mêmes influence leurs activités mentales. Dans le même sens Toczek-Capelle et Martinot (2004) montrent qu'au cours de la vie, en effet, l'individu intègre en mémoire autobiographique d'innombrables réussites ou échecs, lesquels peuvent ressurgir accompagnées de leur charge émotionnelle dans certaines situations, avec des conséquences plus ou moins heureuses sur les fonctionnements cognitifs. L'estime de soi est partie intégrante de ce même système de mémoire. Dès lors, l'estime de soi positive conduit l'enfant à adopter des conduites associées à une haute motivation scolaire, donc à réaliser de bonnes performances dans les apprentissages alors que l'estime de soi négative est associée à une baisse de motivation entraînant de mauvaises performances scolaires.

En appliquant les considérations qui précèdent à notre travail, nous associerons à l'estime de soi positive les comportements suivants :

- l'élève ne se fait pas de soucis,

- l'élève prend facilement la parole en classe,

- l'élève a une bonne opinion de lui-même,

- l'élève se sent bien apprécier par les jeunes de son âge,

- l'élève se sent bien à l'aise en classe comme à la maison,

- l'élève est fier de ses résultats.

Par contre, l'estime de soi négative est caractérisée par les comportements tels que :

- l'élève se fait beaucoup de soucis,

- l'élève déteste prendre la parole en classe,

- l'élève est toujours inquiet,

- l'élève se laisse décourager,

- l'élève a le sentiment que ses parents attendent trop de lui,

- l'élève regrette souvent ce qu'il fait.

2- LES PERFORMANCES SCOLAIRES

La variable dépendante, la performance scolaire, constitue le terme principal à expliquer. En général, c'est elle qui est mesurée et soumise au traitement statistique pour évaluer son lien avec la variable explicatrice. Sa variation serait en quelque sorte en relation avec les variations de la variable indépendante.

D'abord, selon Sillamy (1983, P.506), la performance est la « mise en oeuvre d'une aptitude et le résultat de cette action à partir duquel on peut déduire les possibilités d'un sujet dans un domaine particulier. » Ainsi, il distingue au niveau de l'évaluation, les performances sportives, les performances à un test psychologique des performances scolaires.

En ce qui concerne les performances scolaires, selon Hotyat et Delepine-Messe (1973, P.230), elles correspondent à des « données précises sur le niveau maximal atteint par un apprentissage à un moment donné. Selon la nature de l'activité en cause, elles peuvent être numériques ou descriptives. »

Seme (2002, P. 4) distingue deux sortes de performances scolaires : «la performance globale et la performance partielle. La première concerne l'ensemble des matières en classe et elle est obtenue grâce aux moyennes pondérées des différentes matières de classe. La seconde se réfère à une catégorie de matières ou à une discipline particulière et elle représente la moyenne obtenue dans cette matière. » Nous allons considérer les performances scolaires sous leur aspect global, car nous ne comptons pas catégoriser l'estime de soi selon les différentes matières étudiées en classe.

Dans tous les cas, qu'elles soient globales ou partielles, on parle de bonnes performances et de mauvaises performances.

Les notions de bonnes ou mauvaises performances renvoient aux concepts de réussite ou d'échec scolaire.

Pour Villars (1972), l'échec scolaire est une manifestation d'une inadaptation au travail scolaire qui se traduit par un retard scolaire évalué en année scolaire. Ce retard est le résultat d'une comparaison entre le niveau qui devait être celui de l'élève considéré en raison de son âge et celui de son niveau scolaire réel.

Avanzini (1977, P.16), pour sa part, pense que « est en situation d'échec, soit l'élève dont les performances sont inférieures à celles qu'exigent le niveau officiel de sa classe ou de son cours ou les normes de l'examen qu'il prépare, soit celui par voie de conséquence qui est placé dans des classes, sections peu estimées. »

Pour Jamati (citée par Rouvoal et Zapata, 2001, P.55), « l'élève qui échoue est celui qui n'a pas acquis dans le délai prévu les nouvelles connaissances et les nouveaux savoir-faire que l'institution, conformément aux programmes, prévoit qu'il acquiert. »

Selon Alles-Jardel et al (2001, P.13)  « l'échec est décrété par rapport à une norme et la réussite scolaire pourrait être mesurée comme l'atteinte d'un objectif scolaire dans un temps considéré comme normal. Tout élève qui obtient une mauvaise note, qui redouble sa classe, qui échoue aux examens ou qui est affecté dans une section autre que celle à laquelle il aspirait, est en échec du point de vue de l'institution scolaire. »

Comme nous pouvons le constater, ces définitions varient d'un auteur à un autre selon les critères de l'échec considérés. Dans le cadre du présent travail, il y a échec scolaire lorsque l'élève n'a pas obtenu sa moyenne globale, ou au contraire, réussite, s'il a obtenu cette moyenne.

Au secondaire, la moyenne globale, résultat de la pondération des différentes matières de classe, se calcule à la fin des premier, deuxième et troisième trimestres.

Au premier trimestre, la plupart des élèves ne sont pas assidus au plan travail scolaire. Ils restent encore attachés à leurs objets de distraction des vacances (vidéo, football, sorties nocturnes...), à telle enseigne que les notes qu'ils obtiennent se trouvent affectées par leur manque d'application. Par conséquent, la moyenne du premier trimestre ne reflète pas leurs capacités. C'est pourquoi nous ne considérons pas la moyenne du premier trimestre.

Au troisième trimestre, nous constatons que la plupart des parents viennent solliciter l'aide de certains enseignants pour modifier les notes de leurs enfants contre parfois de l'argent. Dès lors, on voit que la moyenne du troisième trimestre peut ne pas refléter la vraie valeur de l'élève. Des enfants qui devraient échouer, voire être exclus pour insuffisance de travail, se retrouvent avec de fortes moyennes et passent en classe supérieure. C'est aussi au troisième trimestre que le conseil de fin d'année accorde énormément d'indulgence aux élèves : des élèves avec de faibles moyennes peuvent être déclarés admis. Toutes ces raisons nous ont poussé à ne pas prendre en compte la moyenne du troisième trimestre.

La moyenne du deuxième trimestre nous paraît plus fiable et crédible, car elle seule semble `'saine'' et indépendante de toute influence.

De tout ce qui précède, notre variable dépendante représentée par les performances scolaires est matérialisée par la moyenne du deuxième trimestre. Par conséquent :

- est considéré être en réussite scolaire ou avoir réalisé de bonnes performances scolaires, l'élève qui obtient une moyenne supérieure ou égale à dix sur vingt ;

- est considéré être en échec scolaire ou avoir réalisé de mauvaises performances scolaires, l'élève qui obtient une moyenne inférieure à dix sur vingt.

B- POPULATION D'ETUDE

Le terme `'adolescent'' n'est entré dans le langage courant qu'à la fin du 19è siècle, et c'est dans les années quarante qu'il est devenu populaire. Cela dit, l'étymologie du terme remonte à l'Antiquité, puisqu'il est composé de la racine latine `'adolescere'' qui, au participe présent, s'écrit `'adolescens'' et signifie `'en train de grandir'', et au participe passé `'adultus'' ou `'qui a fini de grandir''.

Aujourd'hui, définir l'adolescent, ses critères et ses limites d'âge ne fait pas l'unanimité parmi les chercheurs.

En effet, se référant aux transformations physiologiques qui surviennent à cette période, l'adolescence est généralement entendue comme la période de vie qui s'étend de la puberté à l'âge adulte (Audétat et Voirol, 1997). Cette période de la vie est caractérisée par des transformations qui marquent le passage de l'enfance à la maturité du point de vue biologique.

Ces transformations éveillent des intérêts et des émotions. Elles provoquent inquiétudes et une hypersensibilité à l'apparence physique.

Selon Claes (1993), les transformations physiologiques et les remaniements du schéma corporel apparaissent comme le point de départ de la crise pubertaire, et provoquent un sentiment de changement chez l'adolescent. Pour s'affirmer à la fin de sa construction identitaire, l'adolescent choisit de s'opposer aux autres. Les parents sont les premières victimes. La famille, telle que perçue par l'adolescent, se caractérise par des rapports contradictoires de coopération et d'opposition. L'opposition peut s'exprimer sous des formes différentes : opposition ouverte ou agression chez les garçons, résistance plus discrète mais néanmoins résolue chez les filles. Cette opposition se prolonge à l'école vis-à-vis des enseignants.

Sur le plan cognitif, de nouvelles possibilités de pensée prennent la place des `'opérations concrètes'' : la pensée formelle. Celle-ci permet à l'adolescent de réfléchir sur des situations abstraites, détachées des objets concrets. Ceci donne lieu à de nombreuses interrogations du type `'qui suis-je ?'', `'pourquoi suis-je ici ?''. La pensée formelle domine donc à ce stade du développement, et on assiste à une augmentation des périodes de réflexion ou de rêverie (Bazilashe et al, 1995).

Par ailleurs, les études de Simmons et Rosenberg (1968) auprès de 1917 enfants et adolescents américains répartis en trois groupes d'âges (huit - onze ans / douze-quatorze ans / quinze ans et plus) ont montré que l'image positive de soi décline au début de l'adolescence (groupe de douze-quatorze ans) pour se stabiliser, voire s'améliorer par la suite.

Dolto (1988) fait remarquer que l'adolescent se montre vulnérable aux remarques dépréciatives émanant d'autres adultes qui ont pour rôle d'encadrer les jeunes. Au cours de cette mutation, il reproduit une fragilité du bébé qui naît, extrêmement sensible à ce qu'il reçoit comme regard et entend comme propos le concernant. L'auteur affirme que si les adolescents sont blessés affectivement au cours de cette période de vulnérabilité, ils en portent les cicatrices pour toujours. Dolto (1988) souligne le rôle très important que peuvent jouer `'les personnes latérales'' (enseignants, animateurs de groupes de jeunes) pour les fortifier, c'est-à-dire favoriser la confiance en soi, le dépassement du sentiment d'impuissance et de découragement. D'où notre intérêt pour cette période de la vie. Mais en fait, quelles sont les étapes de cette période de vie ?

Selon Débesse (1960), on peut distinguer la prime adolescence de la grande enfance. En d'autres termes l'adolescence pubertaire, de la 12è et à la 16è année, où dominent les transformations organiques, et l'adolescence juvénile de la 16è à la 20è année, où les apprentissages sociaux et culturels passent au premier plan.

Audétat et Voirol (1997) admettent que généralement l'adolescence commence aux alentours de 12 ans et se poursuit jusqu'aux environs 18-20 ans, quand les principales transformations biologiques, psychologiques, et sociales sont accomplies.

Quant à Claes (2001), la période de l'adolescence se situe entre 12 et 18 ans.

Quel que soit le découpage, Dolto (1988) pense que c'est entre 14 et 16 ans que l'estime de soi des adolescents est très sensible aux influences, et les difficultés des échanges entre les adolescents et les adultes sont très nettes et plus nombreuses. Pour ces raisons, il nous paraît plus judicieux, dans le cadre de notre étude, de ne prendre en compte que les adolescents de 14-16 ans.

Selon Kellerhals, Montadon et Ritshard (1992), les styles éducatifs utilisés par les parents dépendent de leur classe sociale. Par conséquent, les échanges affectifs dans chacune des classes à travers les styles éducatifs permettent à l'enfant d'élaborer une confiance de base à partir de ses relations avec les parents, ses proches, de s'appuyer sur ceux-ci et de se référer à eux dans l'élaboration de sa propre personne (Osterieth, 1970). Il va sans dire que la classe sociale des parents influence l'estime de soi des enfants. Par ailleurs, et dans le souci de réduire les difficultés d'ordre matériel, nous limitons notre étude à la commune d'Atakpamé où nous résidons.

Au Togo, la scolarité débute à partir de 5 ans. Entre 14-16 ans, l'élève est censé être au secondaire. A Atakpamé, les établissements qui disposent à la fois du premier et du second cycles du secondaire sont : le Collège St Albert, le Collège Notre Dame d'Afrique, le Lycée Agbonou. Préférentiellement, le recrutement au Collège Notre Dame d'Afrique privilégie les filles par rapport aux garçons. Le Lycée Agbonou quant à lui, est un établissement public. Or, les établissements publics sont fréquentés en général par les enfants issus des classes moyenne et défavorisée. Conséquemment, nous choisissons le Collège St Albert, établissement confessionnel, où nous pouvons trouver des élèves issus de toutes les catégories socio-professionnelles.

Nous ne tenons pas compte du sexe de nos sujets car Bawa (2002) a montré que l'estime de soi n'est pas liée au sexe.

En définitive, notre échantillon comprend à priori les adolescents de 14 -16 ans le Collège St Albert de la commune d'Atakpamé. Sur la base de ces critères, nous avons recensé 48 élèves, obtenus à la suite d'un tirage au hasard, sur une population de 210 élèves.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984