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estime de soi et performances scolaires chez des adolescents (Togo)

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par Ibn Habib BAWA
Université de Lomé - DESS 2007
  

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C- INSTRUMENTS DE LA RECHERCHE

Les études effectuées dans le domaine des sciences humaines sont complexes et donc difficiles à cerner. Cette complexité est liée à leur objet d'étude. En effet, dans ce domaine et particulièrement en psychologie où le psychologue doit examiner son semblable, il se pose le problème d'objectivité d'une telle démarche. Pour palier cette difficulté, les psychométriciens ont introduit dans ces recherches des instruments de mesure qui sont fonction des caractéristiques des sujets étudiés et de l'objectif du chercheur. Ainsi, pour examiner la relation qui pourrait exister entre l'estime de soi et les performances scolaires, nous avons recours à des instruments de mesure. Il s'agit des instruments qui permettent d'évaluer l'estime de soi, variable psychologique et ses différentes modalités. Dans cette partie, nous allons décrire les instruments utilisés pour recueillir nos données.

1- L'EPREUVE PSYCHOLOGIQUE

Une épreuve psychologique est une épreuve qui mesure une fonction psychologique. En général, elle permet de quantifier cette fonction afin d'exprimer sa contribution dans la réalisation des tâches sous-tendues par celle-ci. Ainsi, l'estime de soi est une fonction psychologique qu'on peut évaluer à travers des tests psychologiques. Ces tests sont des tâches dont la réalisation traduit la manifestation de cette fonction.

La subjectivité est un élément important dans l'estime de soi, ce qui rend ce concept d'autant plus complexe et son observation et sa mesure plus délicates.

L'étude de la littérature, concernant les différents instruments de mesure du concept de soi, laisse apparaître que les questionnaires sont des instruments les plus fréquemment employés. Ces questionnaires déterminent le degré de satisfaction de soi de façon générale (questionnaire de Coopersmith) ou en fonction des compétences spécifiques (questionnaire de Harter). C'est donc dire que mesurer l'estime de soi revient ou à mesurer l'estime de soi globale ou à prendre en compte l'aspect multidimensionnel en découpant en domaines. Selon Tap (1998, P.27), « la personne a des identités multiples, chacune associée à un rôle (de sexe, d'âge, scolaire, familial, professionnel) à des pratiques et des lieux de vie. » Harter (cité par Pierrehumbert, 1992, P.181) adopte à peu près ce point de vue lorsqu'elle déclare que : « l'estime de soi ne constitue pas un objet psychologique unique : ce concept renverrait au contraire à une multiplicité de perceptions, relatives à différents domaines de l'expérience quotidienne, où l'individu est confronté à ses propres capacités, ses propres compétences d'où la notion de SPP : Self Perception Profile. »

Ce qui est mis en question dans la mesure de l'estime de soi, concerne l'honnêteté de l'individu qui s'évalue en fonction du contexte dans lequel intervient cette mesure : qui fait passer ce questionnaire ? Dans quel lieu cela se déroule-t-il ? Peut-on considérer les résultats d'une telle introspection comme fiables ? Il paraît très évident à Pierrehumbert (1992, P.182) de poser ces inquiétudes, car : « il faut reconnaître qu'il est difficile de savoir si l'enfant exprime, au travers de ces questionnaires, ce qu'il ressent vraiment sans qu'un désir d'apparaître favorablement aux autres ne vienne biaiser ses réponses. » Ainsi se pose le problème de désirabilité sociale (tendance à adopter, en présence des autres, les comportements supposés conformes à leur attente). Face à ce problème, Pierrehumbert (1987, P.300) pense que : « l'estime de soi évaluée par un questionnaire consiste avant tout en une image, image que le sujet veut bien présenter aux autres, probablement en compromis avec les sentiments plus intimes, et qui échappent au questionnaire. Mais elle est malgré tout, une image et à ce titre, avec toutes les précautions qui s'imposent, elle mérite un examen critique. »

Toutes ces observations parce que « nous admettons [...] et il est important de le noter avant d'examiner les données, que ce type de questionnaire pose des problèmes de méthodes » (Pierrehumbert, 1992, P.182).

Quant à nous, nous privilégions un instrument anglo-saxon traduit, adapté puis validé par le Centre de Psychologie Appliquée (CPA), puisqu'il fait une grande place au domaine scolaire. Il s'agit de l'Inventaire de l'Estime de soi de Coopersmith (SEI). Ce choix est motivé par le fait que le SEI est une mesure directe dont la fidélité et la validité ont été testées sur des enfants et adolescents français de 12 à 24 ans. Elle est, eu égard aux résultats déjà recueillis, particulièrement adapté aux études de l'estime de soi à l'école. En plus, cette échelle a été élaborée pour comparer des individus selon leurs expériences, leur sexe et les aspects fixant les rôles sociaux. Vu la construction et les items qui la composent, elle peut être appliquée à n'importe quelle population scolaire, quitte à en dégager des tendances qui lui sont propres. Enfin, les résultats à cette échelle peuvent être appréciés en termes d'estime de soi valorisée ou dévalorisée, car nous avons des items négatifs et des items positifs.

1.1- DESCRIPTION DE L'INVENTAIRE D'ESTIME DE SOI DE COOPERSMITH (LE SEI)

Le SEI s'inscrit dans le souci actuel d'approfondir les recherches concernant la structure et le développement de la personnalité, la crédibilité, le fonctionnement cognitif et les comparaisons entre les groupes sociaux ou spécifiques. Ainsi, on pourrait, par exemple, mieux comprendre les attitudes ou les conduites passagères ou permanentes adoptées par les individus dans diverses situations.

Selon Coopersmith (cité par le CPA, 1984, P.10) « le terme estime de soi renvoie au jugement que les individus portent sur eux-mêmes, quelles que soient les circonstances. C'est, en ce sens, une expression de l'assurance avec laquelle un individu croit en ses capacités de réussite, en sa valeur sociale et personnelle, qui se traduit par les attitudes adoptées face à des situations de la vie courante (vie sociale, familiale et professionnelle). »

Le SEI a donc été élaboré pour fournir une mesure fidèle et valide de l'estime de soi. Il comprend deux formes : la forme adulte et la forme scolaire.

La forme adulte s'applique à des personnes insérées dans la vie professionnelle, sociale et familiale qui est habituellement celle de l'adulte.

La forme scolaire s'applique à des enfants et adolescents scolarisés. C'est elle que nous avons retenue pour le présent travail.

Elle comprend deux parties :

- la partie (I) : le sujet fournit les informations relatives à son nom, prénoms, âge, sexe, classe, nom, à la profession du père, de la mère ou du tuteur et l'adresse de l'établissement fréquenté puis la date de l'examen.

- la partie (II) comprend les items qui sont au nombre de cinquante huit items, décrivant des sentiments, des opinions ou des réactions d'ordre individuel, auxquels le sujet doit répondre en cochant une case : `'Me ressemble'' ou `'Ne me ressemble pas''.

C'est donc une échelle bipolaire dont la composition est la suivante :

- Echelle générale ou personnelle : 26 items.

(Items n° 1, 3, 4, 7, 10, 12, 13, 15, 18, 19, 24, 25, 27, 30, 31, 34, 35, 38, 39, 43, 47, 48, 51, 55, 56, 57)

- Echelle sociale: 8 items.

(Items n° 5, 8, 14, 21, 28, 40, 49, 52)

- Echelle scolaire : 8 items.

(Items n° 2, 17, 23, 33, 37, 42, 46, 54)

- Echelle de mensonge : 8 items.

(Items n° 26, 32, 36, 41, 45, 50, 53, 58)

Les notes aux différentes sous-échelles, ainsi que la note totale permettent d'apprécier dans quel domaine et dans quelle mesure les sujets ont une image positive d'eux-mêmes.

1.2- ADMINISTRATION ET CORRECTION DU SEI

L'administration du SEI peut être individuelle ou collective. En tenant compte du nombre important de sujets, mais surtout du fait que les items font appel à des réponses strictement personnelles qui sont difficilement influençables, nous optons pour l'administration collective pour gagner du temps. La forme scolaire du SEI que nous avons adoptée s'applique aux enfants et adolescents scolarisés de 8 ans et plus. Comme le CPA (1984, P.19) reconnaît que « la grande sensibilité de l'estime de soi aux variations personnelle, environnementale ou sociale conduit à recommander la construction de normes locales et spécifiques adaptées aux diverses populations », nous avons tenu à adapter et valider le SEI avant de l'appliquer à notre population. Au cours de la pré-enquête pouvant nous permettre d'adapter le SEI, nous nous sommes rendu compte que nos sujets mettaient 25-30 minutes pour répondre aux items au lieu de dix minutes comme le prévoit le CPA (1984). En plus, des mots tels que `' contrarié, intimider, harceler, rêvasser'' ont paru difficiles à nos sujets. Pour remédier à ces problèmes, nous avons pris soin d'écrire l'explication de chacun de ces mots au tableau et de prendre une durée de trente minutes pour l'administration, d'autant plus qu'il s'agit de comparer seulement entre eux nos sujets.

Le SEI se corrige rapidement à l'aide d'une grille de correction en comptant un point par croix apparaissant à travers les repères. Les notes ainsi obtenues sont inscrites sur la feuille de réponse. La note totale d'estime de soi s'obtient en sommant les notes aux quatre échelles : Générale, Familial, Social, Scolaire. La note à l'échelle de mensonge n'entre pas dans le total. Une note élevée à cette échelle peut simplement indiquer une attitude défensive vis-à-vis du test, ou un désir manifeste de donner une bonne image de soi. L'interprétation de la note totale d'estime de soi devra donc être modulée selon le résultat obtenu à cette échelle. Notons que la note maximum est de 26 pour l'échelle Générale, de 8 pour les autres échelles. Elle est de 50 pour la note totale d'estime de soi.

Le CPA (1984) recommande qu'une note totale de dix huit au moins pour les scolaires soit considérée comme une estime de soi basse.

2- L'ENTRETIEN

Matalon (1998) distingue les entretiens selon le caractère plus ou moins directif, du mode d'intervention du chercheur. Cet auteur met en évidence trois niveaux de directivité que sont l'entretien non directif, l'entretien semi-directif et l'entretien directif.

L'entretien non directif se caractérise par le fait d'être une approche qui accorde une certaine liberté au sujet. L'interviewer ne dirige pas l'entretien. C'est l'interviewé qui, compte tenu de la liberté de ses réponses, `'mène'' le débat. La technique d'entretien non directif va donc consister à relancer la conversation à partir des déclarations faites par l'interviewé, et en évitant d'introduire des éléments extérieurs au débat. L'interviewer évitera de se prononcer sur les dires de l'interviewé. Toutefois, sa réalisation engendre le plus souvent le problème de perception sélective et l'erreur de substitution. Cela voudrait dire que le chercheur a du mal à sélectionner les éléments pertinents pour son étude ; compte tenu de l'importance des informations qui sont débitées par l'enquêté à tel point que des confusions pourraient naître dans son esprit. L'entretien non directif n'est pas standardisé et exige une analyse de contenu qui nécessite une bonne maîtrise de la technique.

En ce qui concerne l'entretien directif, les thèmes à aborder, leur succession et l'énonciation des réponses sont définis par le chercheur. Celui-ci offre l'avantage d'être invariable ou standardisé. Les sujets sont placés dans les mêmes conditions. Mais, plusieurs éléments peuvent entacher la crédibilité de cet entretien : les préjugés du chercheur avant l'interview, l'effet de halo, les erreurs d'estimation et de sous-estimation (pas assez d'importance à un élément), les erreurs de surestimation (trop d'importance à un élément), les erreurs de transposition de l'expérience du chercheur vers celles de l'interviewé.

Enfin, l'entretien semi-directif est une des techniques qui permet de centrer le discours des personnes interrogées autour de différents thèmes définis au préalable par l'interviewer et consignés dans un guide d'entretien. Ce type d'entretien permet de compléter les résultats obtenus par un sondage quantitatif en apportant une richesse et une précision plus grandes dans les informations recueillies, grâce notamment à la puissance évocatrice des citations et aux possibilités de relance et d'interaction dans la communication entre interviewé et interviewer. Sans pouvoir chiffrer précisément dans quelles proportions tel jugement ou telle manière de vivre et de s'approprier un espace se répète, l'entretien semi-directif révèle souvent l'existence de discours et de représentations profondément inscrits dans l'esprit des personnes interrogées et qui ne peuvent que rarement s'exprimer à travers un questionnaire. Les questions restent ouvertes et les réponses libres.

Quels que soient les efforts pour obtenir une mesure fiable de l'estime de soi, Lamia (1998, P.113) souhaite qu'elle soit complétée par des « interviews individuelles de type semi-directif ». C'est pourquoi nous avons opté, pour compléter les données recueillies à l'aide du SEI, de réaliser des entretiens semi-directifs. A cet effet, nous avons élaboré un guide d'entretien semi-directif que nous allons soumettre à chacun des sujets de notre population.

Le SEI est un questionnaire. Or l'entretien semi-directif a des objectifs similaires à ceux du questionnaire. C'est ainsi que, par exemple, si le SEI vise à appréhender l'estime de soi, le guide d'entretien, dans le cadre de notre travail, ne saurait s'éloigner de cet objectif. Par conséquent, l'essentiel de l'ossature du SEI devrait être identique à celui du guide. Ainsi pour élaborer notre guide, les domaines de définition de l'estime de soi selon le CPA (1984) à savoir domaines Général, familial, Social et Ecole et leurs indicateurs ont été retenus d'une part et d'autre part, nous nous sommes inspiré des items du SEI pour poser des questions ouvertes. Questions ouvertes parce que non seulement elles constituent le fondement d'un guide d'entretien semi-directif, mais aussi parce qu'elles permettent à nos sujets de s'expliquer, d'argumenter autour des assertions pour lesquelles il fallait effectuer un choix forcé entre deux réponses (Me ressemble - Ne me ressemble pas). Le choix de poser telle ou telle question plutôt que telle ou telle autre est délibéré car toutes les questions s'équivalent au sein du SEI.

Pour réaliser l'entretien, nous allons rencontrer les élèves de notre échantillon selon leur disponibilité un à un. Etant donné que les témoignages par entretien sont la contrepartie nécessaire à une enquête de type quantitatif (questionnaire, données statistiques...) et qu'ils permettent d'illustrer des résultats chiffrés, de les rendre vivants ou de les nuancer (Romuald, 2007), les réponses recueillies seront exploitées dans l'analyse et l'interprétation de nos résultats

D- PROCEDURE DE RECUEIL DES DONNEES

Dans la présente partie, nous exposons les étapes qui nous permettent d'aboutir à la collecte des données tout en tenant compte de l'objectif poursuivi.

Pour la collecte des données, les exigences de notre variable indépendante nous ont amené à retenir les adolescents de 14 -16 ans de toutes les catégories socio-professionnelles. En vue d'obtenir les sujets sur la base de ces critères, nous administrerons d'abord l'Inventaire de l'Estime de soi de Coopersmith en réunissant tous les élèves de notre échantillon dans une salle de classe du Collège St Albert. Ensuite, nous organiserons l'entretien semi-dirigé avec chacun des élèves en les recevant individuellement quelques jours après l'administration du SEI, et ceci en fonction de la disponibilité de ces élèves. Grâce à ces deux étapes, nous pouvons disposer de deux groupes : l'un présentant l'estime de soi positive et l'autre l'estime de soi négative. Après les compositions du deuxième trimestre, nous allons nous référer au bulletin de notes individuel de chaque élève pour recueillir la moyenne du trimestre.

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera