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La sexualité en milieu scolaire dakarois: comportements, connaissances et perceptions liés au VIH/SIDA

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par Ndeye Ami Niang
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 1 recherche 2007
  

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Conclusion générale

Dans la première partie de notre travail de recherche, nous sommes partie de plusieurs constats : d'abord, l'entrée en union est de plus en plus tardive à coté d'une sexualité préconjugale de plus en plus précoce, et ensuite, la dimension de l'impact du VIH/SIDA est de plus en plus grandissante au niveau des jeunes. Ensuite, nous avons parlé des facteurs qui pouvaient encourager ces différents constats et des différentes raisons qui pouvaient être à l'origine de cela. Ceci nous a conduit à parler des connaissances des jeunes relatives à la question de l'infection à VIH/SIDA. C'est à la suite de cela que nous avons décliné nos objectifs et nos questionnements et élaboré nos hypothèses de recherche qui ont été le fil conducteur de notre recherche.

Passant à la seconde partie, nous avons présenté notre population d'étude et avons montré la méthode utilisée pour étudier cette question sur la population d'étude.

L'impression d'ensemble qui se dégage au sortir de notre étude est que les connaissances des ESA en rapport avec la sexualité (IST, grossesse), et à l'infection à VIH/SIDA (modes d'infection et de prévention, le dépistage volontaire et gratuit et ses corollaires) sont « bonnes ».

En effet, les ESA connaissent bien les risques qu'ils encourent lorsqu'ils sont sexuellement actifs et lorsqu'ils ne se protègent pas avec un préservatif pendant un rapport sexuel. Cela est attesté avec un effectif de 250/454 ESA qui dit que le premier risque qu'encoure une personne sans usage du préservatif pendant un rapport sexuel est le risque d'être infecté du VIH/SIDA, il est suivi de l'infection sexuelle avec un effectif de 99/454. Les connaissances relatives à la notion de séropositivité sont aussi très représentées avec un effectif total de 305/454 qui dit qu'une PVVIH est une personne qui a le virus dans le sang, de même que celles en rapport avec le dépistage volontaire et gratuit. Sur ce, 429/454 ESA disent qu'il s'agit d'une prise de sang et non d'un entretien avec un conseiller dans un centre (4/454), ni d'une prise de médicament (51/454). Les résultats relatifs à l'utilité du dépistage renforcent aussi l'idée selon laquelle les ESA sont bien au fait du dépistage avec un effectif de 352/454 qui disent qu'il sert à savoir si l'on est infecté et non pour être soigné (7/454).

Ces résultats relatifs aux connaissances des ESA nous ont permis d'atteindre un des objectifs que nous nous étions assignée au départ, à savoir « mesurer le niveau des connaissances en rapport avec la sexualité, les risques d'IST, de grossesses précoces mais surtout de VIH/SIDA ».

Cependant, même si les connaissances sont comme nous l'avons déjà dit, adéquates, l'enquête nous a, par ailleurs révélés que certains élèves avaient des confusions relatives aux connaissances des lieux de dépistage. En effet, ces confusions déguisent la distance qui existe entre les bonnes connaissances des ESA et le manque d'influence que ces connaissances ont sur les comportements. L'enquête a révélé que même si les connaissances des ESA en rapport avec leur sexualité et à l'infection à VIH/SIDA sont « bonnes », ces derniers n'adoptent pas les comportements adéquats à la prévention des risques qu'ils encourent. Il s'agit là de la deuxième conclusion à laquelle nous sommes parvenue au terme de notre recherche.

Le faible nombre d'ESA qui utilisent le préservatif (moins de 50%) ou qui demande l'usage du préservatif pendant les rapports sexuels au partenaire témoigne de la non appropriation de leurs connaissances sur leurs comportements sexuels, mais aussi, la multiplication des rapports sexuels et le multi partenariat qui sont significatifs dans la considération de ces comportements à risques d'IST/VIH/SIDA.

Il ressort des résultats qu'un effectif de 102/454 ESA n'a pas demandé l'usage du préservatif. Et parmi cet effectif, les filles constituent un nombre important qui n'ose pas le demander pour éviter l' étiquette de « filles faciles ».

Du reste, le taux élevé de non réponse que nous avons eu dans l'étude constitue une des principales faiblesses que nous avons remarquées. Cela rappelle encore les réticences de la société sénégalaise à des questions aussi sensibles comme la sexualité.

En outre, avec les résultats obtenus au sortir de cette recherche, nous avons aussi eu, l'occasion de mesurer l'influence des connaissances sur les comportements qui est presque inexistante dans la mesure où les ESA ont des comportements sexuels à risques : non usage du préservatif, multi partenariat fréquent, multiplication des rapports sexuels, non fréquentation des lieux adéquats en cas de maladie, non prise de décision favorable au dépistage volontaire et gratuit, malgré les « bonnes » connaissances qu'ils ont.

En définitive, certaines de nos hypothèses, sont infirmées comme indiqué au niveau de l'interprétation des tableaux qui leurs sont relatifs, et d'autres sont confirmées. C'est le cas de la première l'hypothèse sur l'influence du milieu scolaire qui favorise un cadre où s'épanouit la sexualité des jeunes, et de la troisième qui avance que le cadre scolaire a une influence sur l'entrée précoce à la vie sexuelle et aussi de la quatrième qui postule que les besoins de découverte de la sexualité et la recherche du plaisir sont les réelles motivations des rapports sexuels préconjugaux des ESA.

Fort de tous ces constats, nous pouvons affirmer, sans risque de nous tromper que la lutte contre le VIH/SIDA au Sénégal, celle auprès des jeunes dans le milieu scolaire en particulier n'est pas sans échecs. En effet, dans nos études nous avons eu l'occasion de mesurer l'impact de la lutte auprès de notre cible. D'abord avant d'aller plus loin dans nos affirmations, nous nous permettons d'annoncer au préalable les étapes d'une lutte qui fait de la sensibilisation sa principale arme. La lutte contre le SIDA nécessite deux étapes à franchir nécessairement. Il s'agit dans un premier temps de faire connaitre les réalités de l'infection aux populations (symptômes, manifestation, mode de prévention, mode de transmission, effets sanitaires, sociaux, démographiques, économiques, etc.) et ensuite il s'agit de faire en sorte que les populations prennent conscience des risques pour qu'elles adoptent des comportements à moindres risques. Il existe aussi une troisième étape à franchir dans cette lutte mais qui ne rentre pas dans le cadre de notre étude. Il s'agit d'effacer les attitudes discriminantes et stigmatisantes auxquelles sont confrontées les PVVIH.

Les constats qui ressortent de notre travail sont :

La sensibilisation a bien atteint sa cible des jeunes dans le milieu scolaire car ces derniers sont bien au fait des réalités principales de l'infection à VIH. D'ailleurs dans notre population, un bon nombre d'enquêtés a arrêté l'activité sexuelle, parmi eux aussi, la grande majorité n'est pas réticente à l'usage du préservatif quand celui-ci est proposé par le ou la partenaire, le VIH/SIDA est considéré à leurs yeux, comme le premier risque encouru par une personne qui a des rapports sexuels sans préservatif.

Au demeurant, là où la lutte a connu des limites, auprès de cette cible, c'est au niveau de l'exhortation de ces jeunes à l'adoption des comportements à moindres risques. Comme nous l'avons déjà dit, les ESA ne se laissent pas influencer par les « bonnes » connaissances qu'ils ont de l'infection dans leurs comportements sexuels.

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