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La protection de l'enfant vidomegon au Bénin : mythe ou réalité ?

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par Hospice Bienvenu HOUNYOTON
Université catholique de Lyon / UPMF Grenoble - Master 2 recherche 2009
  

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2- La situation générale des libertés fondamentales des Vì?ómåg?'n

Du latin libertas, la liberté désigne « l'état de l'homme libre » qui s'oppose à « l'esclave ». La liberté au sens positif du terme est la souveraineté inaliénable de l'être humain. Renoncer à sa liberté c'est renoncer à son humanité comme le signale Rousseau. Définie négativement, la liberté symbolise l'absence de soumission, de servitude et de contrainte. Elle exprime la situation d'une personne qui n'est pas sous la dépendance absolue de quelqu'un d'autre. Les libertés fondamentales désignent l'ensemble des droits subjectifs primordiaux pour l'individu, assurés dans un État de droit ou une démocratie. Les libertés fondamentales sont les grands piliers des droits de l'homme notamment ceux de la première génération.

Au Bénin, le droit aux libertés notamment à la liberté d'opinion, la liberté d'expression, d'association ou de réunion et la liberté de religion, a été tout le temps respecté notamment dans l'univers traditionnel. Ce droit aux libertés a beaucoup évolué depuis les années 1990 notamment avec la ratification par le Bénin de la convention des droits de l'enfant. Cette ratification a permis une progression importante notamment en ce qui concerne la prise en compte de l'avis de l'enfant dans les décisions qui doivent désormais veiller plus à son intérêt. Cette avancée importante n'est pas pour autant une réalité pour les Vì?ómåg?'n qui n'ont pas le droit à la parole dans les familles d'accueil. Les Vì?ómåg?'n ne bénéficient pas des ces libertés fondamentales indispensables pour leur épanouissement et développement physique, mental et moral. Ces libertés sont niées par la dérive aux enfants Vì?ómåg?'n. En clairs, leur liberté d'expression, d'opinion, de pensée et de religion sont bâillonnées. Ils n'ont pas droit à la parole encore moins de pratiquer la religion de leur choix ou avoir un avis sur un sujet donné.

Considérée comme l'une des libertés fondamentales de l'homme, la liberté d'opinion, reconnue par les différents instruments juridiques de droit de l'homme notamment la déclaration universelle des droits de l'homme, la convention relative aux droits de l'enfant et dans le contexte africain par la charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant, est censée être garantie aux enfants placés au Bénin. C'est une liberté protégée au plan national qui implique pour le droit d'avoir sa propre opinion sur un sujet donné sans être inquiété par quoi que ce soit. Sauf que dans la réalité, les enfants placés dans la société béninoise d'aujourd'hui ne peuvent pas avoir d'opinion. Les tuteurs ou autres personnes ayant à charge l'éducation des Vì?ómåg?'n, n'accordent aucune importance à leur parole. Tout avis d'un enfant placé est perçu comme un défi à la famille d'accueil et considéré dénudé de tout sens. Dans une situation qui oppose les enfants légitimes de la famille d'accueil ou toute autre personne de la société, la parole des enfants placés n'est pas toujours considérée. La parole des Vì?ómåg?'n n'est pas prise en compte aussi par les juges et autorités politico- administratives. L'image type socialement retenue des Vì?ómåg?'n est qu'ils sont enfants fainéants, paresseux, menteurs, voleurs, têtus et sournois. Cette image ne permet pas d'affronter la parole de l'enfant à celle de son tuteur ou du trafiquant. L'enfant placé victime de mauvais traitements, de violences sexuelles ou d'enlèvement, ne peut se défendre et sa parole est simplement bâillonnée, ce qui permet dans plusieurs affaires impliquant des trafiquants ou tuteurs d'être innocentés et de se tirer d'affaire. Ceci prouve que les Vì?ómåg?'n ne sont pas écoutés et leur avis importe peu dans les ménages. La plupart des tuteurs et tutrices aujourd'hui, considèrent que les Vì?ómåg?'n n'ont pas droit d'exprimer leurs besoins, de faire part de leurs difficultés encore moins donner leur avis sur une question ou une situation donnée dans la famille d'accueil. Les libertés d'expression et d'opinion des Vì?ómåg?'n ne sont pas respectées pour eux. Ces deux libertés sont simplement bafouées avec la dérive du placement d'enfant.

La négation des libertés fondamentales s'étend à d'autres libertés fondamentales telles la liberté de pensée, de conscience, de religion ou du choix de ce qui est bien pour sa personne. Les Vì?ómåg?'n ne sont pas toujours assurés de jouir d'une liberté de pensée et de conscience. Ils ne peuvent pas non plus pratiquer la religion de leur choix et manifester leurs convictions. Toutes ces libertés se trouvent bafouées par la dérive du Vì?ómåg?'n. Dans plusieurs cas, les enfants placés par exemple en matière de liberté de religion, sont contraints de pratiquer sans aucun respect de leur choix la religion de leur tuteur. Il est très difficile pour des Vì?ómåg?'n de pratiquer dans une famille où les tuteurs sont des évangélistes par exemple le catholicisme. Au lieu d'aider les enfants placés à suivre l'enseignement religieux qui leur convient, les tuteurs les obligent et contraignent à suivre leurs propres pratiques en violation aux dispositions de droits de l'homme. Il n'y a pas autre religion pour l'enfant placé que celle de son tuteur. La dérive du Vì?ómåg?'n favorise ainsi l'intolérance religieuse. C'est ainsi que, des enfants Vì?ómåg?'n à la base pratiquants des religions traditionnelles vont être obligés à devenir des chrétiens contre leur propre volonté voire parfois devenir des musulmans. On note en matière religieuse que les enfants placés sont contraints à participer aux enseignements religieux, ce qui nous conduit au coeur de la problématique des sectes. Beaucoup de Vì?ómåg?'n sont victimes de l'influence des sectes qui les manipulent juste pour qu'ils obéissent à leurs tuteurs ou tutrices. Cette manière de faire arrache à ces enfants toute dignité et surtout leur identité. Car dans ce processus, ils se verront changer de nom. Leur nom d'origine est considéré comme barbare et porte malheur pour le ménage et sa cohésion. Ils se verront nier ainsi la reconnaissance de leur identité et des attributs qui sont liés à leur personnalité. La situation en est de même pour les libertés d'association et de réunion. En effet, les Vì?ómåg?'n ne sont pas pour la plupart du temps autorisés à fonder quelque groupe culturel, sportif et politique ou d'y entrer. Les Vì?ómåg?'n pour finir ne jouissent pas du droit à l'information pourtant reconnu comme contribuant à l'acquisition des connaissances par l'enfant et à surtout à la compréhension d'autres cultures notamment d'autres valeurs et moeurs.

La violation des droits élémentaires et des libertés fondamentales par la dérive du Vì?ómåg?'n traduit à quel point la situation des Vì?ómåg?'n est critique et préoccupante. Les conséquences de la dérive ne se manifestent pas seulement en termes de violation des droits et libertés, elles s'expriment aussi par des maux qui fragilisent les enfants placés.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille