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La protection de l'enfant vidomegon au Bénin : mythe ou réalité ?

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par Hospice Bienvenu HOUNYOTON
Université catholique de Lyon / UPMF Grenoble - Master 2 recherche 2009
  

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2- Les mesures institutionnelles de protection de l'enfant

En matière de protection de l'enfant, la législation béninoise a crée des structures administratives et judiciaires pour accompagner le dispositif juridique que nous venons de constater d'analyser précédemment.  Il s'agit principalement d'institutions dont la finalité est la protection l'enfant au plan judiciaire, sociale et contre les maltraitances.

Ainsi au niveau de la protection judicaire du mineur, il a été créé des tribunaux pour mineurs. Il en existe trois tribunaux spécialisés pour enfants dans le traitement de la délinquance juvénile. Des juges pour mineurs sont identifiés et chargés de la défense et de la protection de l'enfant. Les tribunaux de première instance sont chargés de prendre en main la question de la protection du mineur au niveau de la justice avec cette instauration de tribunaux pour mineurs. Ils doivent principalement statuer sur le cas des enfants en danger moral ou en conflit avec la loi. Il existe au niveau judicaire d'autres services tels la Direction de l'Administration pénitentiaire et de l'assistance sociale chargée en ce qui concerne les mineurs de les assister dans la procédure pénale devant conduire à leur inculpation ou relaxation. Cette direction a vu sa compétence renforcée depuis le décret 2004-131 du 17 Mars 2004 portant attributions et fonctionnement du Ministère de la Justice, de la Législation et des Droits de l'Homme.

Au niveau du Ministère de l'intérieur et de la défense nationale, on retrouve la Brigade de Protection des Mineurs, qui est assure la protection de l'enfance menacée et maltraitée. La Brigade de Protection des Mineurs est un service de police connue pour ses actions d'éclats et de sauvetage des mineurs des mains de trafiquants ou de personnes les maltraitant. Créée par le décret N° 83-233 du 29 Juin 1983 et restructurée par l'arrêté N°45/MISPAT/DGPN du 28 Février 1991, la Brigade de Protection des Mineurs a pour mission d'assurer la protection de l'enfance et de l'adolescence par la prévention et la répression. Elle s'occupe donc de la protection des enfants de 0 à 18 ans et a une compétence sur l'ensemble du territoire national. Elle intervient principalement dans les cas impliquant les enfants en danger physique ou moral. Elle mène notamment des actions de prévention de la délinquance juvénile et s'est transformée au fil des ans en une véritable institution de transaction et de règlement à l'amiable. D'où son caractère plus social que policier. Actuellement, il n'y a qu'une seule unité de Brigade de Protection des Mineurs basée à Cotonou avec un centre d'accueil pas totalement fonctionnel en raison du manque de moyens financiers et humains qualifiés. Ce qui n'empêche pas son fonctionnement car dans les localités où cette institution n'existe pas, ce sont les commissariats de police et les brigades de gendarmerie qui prennent le relais. La Brigade de Protection des Mineurs dispose d'un numéro vert spécial et gratuit qui sert de plate forme téléphonique de dénonciation de la maltraitance subie par un enfant. Cette dénonciation se fait dans l'anonymat et permet de sauver des milliers d'enfants des griffes des personnes malintentionnées qui bafouent leurs droits et libertés.

Au Ministère de la Justice, de la Législation des droits de l'Homme, il a été crée une Direction spécialement chargée de la Protection de l'Enfance et de la Jeunesse. Cette direction a en charge la protection du mineur délinquant et de l'assistance à lui fournir en cas de besoin en vue de sa réintégration et de sa rééducation. Créée par le décret N° 96-299 du 18 Juillet 1996, cette direction qui a pour entre autres attributions le règlement et le suivi des questions relatives à l'enfance délinquante ou en danger moral, joue le rôle de la Direction de l'Education Surveillée. Elle veille également à l'assistance des mineurs pendant les procédures judiciaires, pendant l'exécution des sentences et conduit les différentes études en vue de l'élaboration de la législation dans les domaines de la prévention et du traitement de la délinquance juvénile. Il a été aussi institués des Centres Nationaux de Sauvegarde de l'Enfance et de l'Adolescence (CNSEA). Le premier Centre National de Sauvegarde de l'Enfance et de l'Adolescence a été crée remonte à 1967 notamment au décret N° 67-316/PR/MJL du 9 Septembre 1967. Il a été établi à Dan au centre du pays avant d'être transféré pour des raisons d'efficacité à Agblangandan. Les objectifs du centre se résument à l'éducation complète et à l'insertion sociale des enfants délinquants ou en voie de délinquance. De façon spécifique, le CNSEA aide le jeune délinquant à une reconversion de mentalité et à un changement de comportement, lutte contre la marginalisation sociale dont sont victimes les enfants en situation difficile. Il permet également à l'enfant de s'affirmer au plan professionnel grâce à l'apprentissage d'un métier qu'il aura choisi en toute liberté, de lui assurer une éducation globale basée sur ses besoins réels. Le centre permet enfin de récupérer le jeune délinquant en vue de lui éviter la drogue, l'alcool, la prostitution, le viol et autre dérive dont il pourrait être victime dans la société. Il y a trois centres de sauvegarde de l'enfance et de l'Adolescence aujourd'hui au Bénin. Le premier étant établi à Agblangandan, on en trouve un second à Akassato et le troisième se situe à Parakou. Les centres de sauvegarde sont placés depuis 2004 sous la tutelle de la DPEJ du Ministère en charge des droits de l'homme. Ils accueillent dans un régime d'internat les enfants en conflit avec la loi ou en danger moral et les inadaptés sociaux. Ce sont des enfants placés sur ordonnance du juge des enfants. L'éducation et la rééducation sont les principales actions de ces centres qui fonctionnent grâce à une subvention versée par le budget national. Ils sont aussi subventionnés par des partenaires privés ou des entreprises semi-publiques telles la SOBETEX, la SITEX, la Loterie Nationale ou la Croix-Rouge Bénin. Les centres de sauvegarde connaissent une série de difficultés liées notamment à l'instabilité des pensionnaires, la pénurie de matériel de travail et du personnel éducateur spécialisé qualifié. Au total, les centres de Sauvegarde de l'Enfance et de l'Adolescence constituent un dispositif formidable de protection de l'enfance avec des ambitions nobles aux moyens limités.

Nous avons depuis la ratification par le Bénin de la Convention des Droits de l'Enfant, un Comité National des Droits de l'Enfant, qui veille à la mise en oeuvre de la convention en vue d'assurer la protection de l'enfant béninois. Le Comité National centralise toutes les actions concernant la mise en oeuvre de la convention. Ses actions servent à mettre en place une base de données fiables sur l'évolution des droits de l'enfant et permettent un bon suivi par l'État de la politique nationale de protection de l'enfance. Le comité a également pour mission la lutte contre l'exploitation économique, la maltraitance, le trafic et la traite d'enfants. Le comité effectue la formation des populations sur la convention des droits de l'enfant, effectue des visites de terrain dans les centres d'hébergement d'enfants en situation difficile notamment les centres de sauvegarde et les quartiers de mineurs dans les prisons du pays afin de se rendre compte du respect des droits des enfants. Le comité National a eu le mérite d'avoir installé dans les douze départements du pays, des antennes départementales qui servent de relais à la base auprès des populations. Toujours au plan institutionnel, nous avons la création depuis les années 90 d'un Ministère chargé de la famille et de l'enfant. C'est ce Ministère qui préside la Cellule Nationale de Suivi et de Coordination pour la Protection de l'Enfance, une autre création pour protéger l'enfant. La Cellule Nationale de Suivi et de Coordination coordonne les différentes actions de protection de l'enfant à l'échelle nationale. Elle comprend plusieurs organisations de la société civile mais aussi des associations, ONG de défense ou de promotion des droits de l'enfant. Ces textes juridiques internes et mesures institutionnelles vont être complétés par les différents instruments internationaux de protection de l'enfant auxquels le Bénin a librement adhérés.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway